Lyon, Pointe-à-Pitre, 1858. 30 pp. in-8 (env. 21 x 13,5 cm), la plupart sur des feuilles doubles; 1 adresse.
Reference : LBW-8738
La difficile succession du docteur Bouchet à la Guadeloupe. En mars 1852, le docteur Bouchet avait épousé à la Guadeloupe Eugénie Le Mercier de Maisoncelle de Richemont, une parente d’Alexandre Jules Le Mercier de Maisoncelle de Richemont (1816-1870), médecin et maire du Gosier. Récemment décédé, Bouchet laissait des biens dans la colonie et l’un de ses frères, Eugène Bouchet, se rendit sur place pour s’occuper de la succession. La première lettre a été écrite de Lyon le 4 mars 1858, peu avant son départ pour la Guadeloupe; elle concerne la vente des objets provenant de l’atelier du peintre Jean-Baptiste Guignet (1810-1857), dont sa cousine était veuve. Les lettres suivantes, toutes écrites de Pointe-à-Pitre, s’étendent du 12 avril au 27 décembre 1858. Eugène rend compte de ses difficultés à mener à bien sa mission et déplore les mauvaises relations qu’il entretient avec son frère et sa sœur. Il relate aussi une rencontre avec des personnalités de la Guadeloupe: «Je viens de voir, il y a deux heures, M. de Longueville, M. de St Hilaire et M. Piters Claret, trois habitants créoles qui ont quitté Paris depuis 15 ans. Tous les trois, gens riches, distingués et fort amateurs de peinture, peintres eux-mêmes, mais peintres amateurs […]. Nous étions chez M. Petis de Rémonville, architecte, à admirer un tableau de Giraud. Après avoir causé, j’ai demandé à ces messieurs, que je connais depuis mon arrivée, si l’un d’eux avait connu à Paris, un artiste du nom de Guignet. [Ils m’ont répondu] nous l’avons tous connu. De là un concert d’éloges, de regrets et rappel de vieux souvenirs…» (Pointe-à-Pitre, 12 avril [1858]). Il évoque les problèmes financiers: «Vous savez que depuis 3 mois les sucres de l’année étant vendus, il est de toute impossibilité de se procurer des traites pour France; le numéraire n’existe pas ici, et les billets de banque (sorte d’assignats ayant cours dans le pays seulement) n’ont de valeur que dans la colonie. Nous en sommes réduits pour le retour en France à faire venir de l’or ou de l’argent d’Europe [et] cela va durer encore 3 ou 4 mois, jusqu’à la récolte prochaine…» (Pointe-à-Pitre, 12 octobre 1858). Il ajoute: «La succession est loin d’être liquidée. Il y a encore une énorme quantité de rentrées à faire et assez de dettes à payer […]. Je reste jusqu’à fin mars, époque où la succession sera liquidée, j’ai tout lieu de l’espérer et de le croire, et époque du départ pour France de M. de Richemont et de Mme Bouchet peut-être…» (Pointe-à-Pitre, 27 octobre 1858). Dans la lettre à l’abbé Allouard, qui avait servi aux Antilles, il dénonce les agissements de ce dernier, qui aurait volontairement exagéré la fortune laissée par le docteur Bouchet: «Quant aux prétendus services que vous dites avoir rendus à mon aîné, des personnes très dignes de foi m’ont affirmé que, sur ce point-là encore, il y avait eu compensation énorme en votre faveur…» (Pointe-à-Pitre, 10 septembre 1858). Généalogie et Histoire de la Caraïbe, n° 38, mai 1992, p. 582 (Bouchet); Bénézit, VI, p. 562 et Bellier de La Chavignerie, I, p. 721 (Jean-Baptiste Guignet).
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