S.l., [1790]. 4 pp. in-folio (31,3 x 20 cm) sur une feuille double.
Reference : LBW-8734
La situation politique et la menace anglaise sur les colonies. Député de Saint-Domingue à l’Assemblée nationale, Cocherel envoie des procès-verbaux de délibérations au président de l’Assemblée de Saint-Marc, puis il évoque la menace anglaise: «L’armement formidable de l’Angleterre et de l’Espagne déconcerte nos politiques; ils craignent cependant beaucoup pour nos colonies, et je crois qu’ils ont raison. L’Assemblée nationale commence enfin à être intimidée, et lorsque les flottes ennemies sont dehors et prêtes à se porter partout, elle décide que le Roi sera supplié d’ordonner un armement de 45 vaisseaux de ligne, mais avec quels hommes et par quels moyens armera-t-on ces 45 vaisseaux? L’anarchie est ici à son comble; les finances sont dans l’état de plus fâcheux, le Roi sans aucun pouvoir, les officiers découragés […]. On ne peut calculer tous les malheurs qui nous attendent; on craint la guerre extérieure, on craint la guerre civile; chacun s’empresse de fuir et de sortir d’un royaume qui va devenir, peut-être, le théâtre où se passeront les scènes les plus sanglantes…». Il annonce ensuite retourner à Saint-Domingue pour le 20 du mois suivant. Dans un long post-scriptum, il évoque un décret de l’Assemblée nationale sur le «pacte de famille», une alliance entre la France et l’Espagne qui semble annoncer une prochaine guerre avec l’Angleterre. Né en 1741 à Petite-Rivière-de-l’Artibonite, dans la partie française de Saint-Domingue (actuellement Haïti), Nicolas Robert, marquis de Cocherel, était capitaine des armées du roi et lieutenant des maréchaux de France. Elu député de la province de l’Ouest aux Etats généraux de 1789, il siégea ensuite à l’Assemblée nationale constituante où il déclara, en mars 1790, que les colonies étaient en péril; il demanda aussi pour les colonies la faculté de convoquer librement leurs assemblées coloniales. Promu maréchal de camp en 1815, il mourut à Versailles en 1826. Cf. Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, t. II, pp. 142-143. En dernière page, timbre humide de l’Assemblée provinciale du Nord de Saint-Domingue, au Cap, portant la maxime latine: «Salus populi suprema lex esto» (Que le salut du peuple soit la loi suprême). Paquot était secrétaire et garde des archives de cette assemblée. Provenance: Archives personnelles de Louis-Antoine de Thomassin, comte de Peynier.
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