‎DUVAL (Pierre).‎
‎ [GUYANE] Coste de Guayane, autrement France équinoctiale en la Terre-Ferme d'Amérique, suivant les dernières relations.‎

‎Paris, chez l'auteur, 1664 [1667]. 262 x 339 mm.‎

Reference : LBW-8704

‎Belle et très rare carte de la Guyane, dite France équinoxiale, en raison de sa proximité avec l’équateur, les jours étant égaux aux nuits. Elle a été dressée par Pierre Duval et gravée par François Lapointe, pour l'atlas Cartes de géographie les plus nouvelles et les plus fidèles, publié en 1667. La carte couvre la partie nord-est de l'Amérique latine, depuis l'embouchure du fleuve Orénoque ou Orinoco, au sud du Venezuela, jusqu'à Cabo Norte et l'embouchure du fleuve Amazone, au Brésil ; entre les deux, les pays que sont aujourd'hui le Guyana, le Surinam et la Guyane française. À l'emplacement du Guyana figurent deux mentions de colonies hollandaises ; près du fleuve Suriname est nommé un Fort des Anglois ; il s'agit de Fort Zeelandia, fort construit par les Néerlandais en 1614, puis conquis par les Anglais en 1651, et rebaptisé Fort Willoughby. Les îles du Grand et du Petit Connétable sont appelées I. du Connestable, et l'île du Père, dans l'archipel des Rémire, I. aux Lézards. La Guyane est nommée Guayane ou Royaume du Roy doré. Au bas de la carte figure le lac mythique de Parime, nommé Lac Parime appelé des Indiens, Roponowini. Jusqu'au XIXe siècle, les cartographes reporteront dans l'espace inexploré entre l'Orénoque et l'Amazone, cet immense lac sur les rives duquel s'élevait Manoa aussi appelée El Dorado, fabuleuse cité aux parois d'or. La cité apparaît ici sous le nom de Manoa el Dorado. En carton figure l'île de Cayenne, aujourd'hui presqu'île, montrant S.t Michel de Ceperoux dit le Fort Louis, et une carrière de talc. Le fleuve Kourou est appelé R. Couro. L'Atlantique est nommé Mer de Nort. L'auteur a également nommé les tribus amérindiennes de Guyane, parmi lesquelles on trouve les Arowagues, les Aroüagues, les Acoulis, les Ciparicotes, les Galibis (aujourd’hui Kali'nas), les Palicour (aujourd’hui Palikur ou Parikewneh), les Toneyens (aujourd’hui Wayana), les Supayes (aujourd’hui Lokono), les Muchikeriens (aujourd'hui les Macuxis), ou encore les Maronis. Pour les Nolaques ou Noragues, l'auteur souligne qu’ils portent des plaques d'or à leurs oreilles, et pour le territoire occupé par les Racalets, qu'on y trouve des carrières où l'on trouve des pierres semblables aux rubis. La carte est décorée d'un beau cartouche de titre. Géographe français, neveu de Nicolas Sanson, Pierre Duval, né à Abbeville en 1618, fut un auteur de géographie prolifique qui publia de nombreux petits atlas, les uns à vocation pédagogique, les autres inspirés par l’actualité militaire et politique du royaume. Il consacra les dernières années de sa vie à compléter sa série de cartes en une ou plusieurs feuilles. Très bel exemplaire, contours aquarellés à l'époque. Pastoureau, DUVAL IIC ; Prince Roland Bonaparte, Les Habitants de Suriname, Notes recueillies à l'Exposition coloniale d'Amsterdam en 1883, 1884, p. 32 ; Annual Report of the American Historical Association for the year 1897, Phillips, Guiana and Venezuela cartography, 1898, p. 702.‎