‎CURRIER (Nathaniel) & IVES (James Merritt).‎
‎ [MISSISSIPPI] The Great Race on the Mississippi from New Orleans to St. Louis 1210 miles, between the steamers Robt. E. Lee, Capt. J.W. Cannon and Natchez, Capt. T.P. Leathers. Won by the R.E. Lee, time: 3 days 18 hours 30 minutes.‎

‎New York, Currier & Ives, [1870]. 543 x 740 mm ; sur papier fort.‎

Reference : LBW-8700


‎Magnifique estampe figurant la course des bateaux à vapeur Robert E. Lee et Natchez entre La Nouvelle-Orléans en Louisiane, et Saint-Louis dans le Missouri en 1870. Elle a été lithographiée en couleurs et publiée par Currier and Ives à New York en 1870. La scène représentée ici est la plus légendaire des courses de bateaux à vapeur de l'histoire des États-Unis. Le 30 juin 1870, le Natchez, commandé par le capitaine T.P. Leathers, et le Robert E. Lee, commandé par le capitaine J.W. Cannon, quittaient La Nouvelle-Orléans pour rejoindre Saint-Louis, en passant par Baton Rouge, Natchez, Vicksburg (Mississippi), Memphis (Tennessee), et Cairo (Illinois). La course fut suivie par toute la population de la vallée du Mississippi. Le Natchez, détenteur du record jusqu'à cette date, était considéré comme le bateau le plus rapide, mais le capitaine Cannon du Lee avait dépouillé son bateau de tout ce qui était superflu : meubles, ancres, chaînes, lits, etc. Quatre jours plus tard, le 4 juillet, après un voyage de 1 940 km, le Robert E. Lee atteignait Saint-Louis en 3 jours 18 heures et 30 minutes, avec une avance de plus de six heures sur le Natchez. Ce dernier avait été retenu par le brouillard pendant six heures à la hauteur de Devils' Island ou l'Île du Diable dans l'Illinois. Un peu plus tôt en juin, le Natchez avait établi le précédent record, en atteignant Saint-Louis en 3 jours 21 heures et 58 minutes. L'estampe de Currier and Ives nous montre les deux bateaux navigant à pleine puissance, des flammes et de la fumée s'échappant de leurs cheminées, et une légère avance pour le Robert E. Lee. A l'avant du Natchez, détenteur du précédent record, on peut voir, entre les deux cheminées, un bois de cerf. Le bois de cerf était un trophée remporté par le vainqueur, qui était autorisé à l'exposer pendant un an, à l'avant de son bateau. Cette course légendaire, dont la progression avait été télégraphiée dans tout le pays et même transmise par câble jusqu'en Europe, fut l'une des dernières. La concurrence des chemins de fer relégua bientôt le bateau à vapeur au second plan dans l'imagerie des transports. Considérées comme des événements majeurs, les courses entre bateaux à vapeur ou steamboats, véritables palais de bois flottants à plusieurs étages, entourés de galeries-promenade, furent fréquentes entre 1830 et 1870. Comme le décrit Mark Twain, qui grandit dans une ville au bord du fleuve et passa quatre ans comme pilote de bateau à vapeur (1857-1861), l'attrait et l'excitation de la vie sur le fleuve avaient un côté presque magique, surtout à l'approche d'une course de bateaux à vapeur. Il raconte dans ses mémoires, Life on the Mississippi (1883) : «À l'époque faste de la navigation à vapeur, une course entre deux bateaux à vapeur réputés pour leur vitesse était un événement d'une importance capitale. La date était fixée plusieurs semaines à l'avance et, dès lors, toute la vallée du Mississippi était en effervescence. La politique et la météo étaient oubliées, et on ne parlait plus que de la course à venir [...] La date choisie étant arrivée et tout étant prêt, les deux grands bateaux à vapeur regagnent le fleuve et restent là, manœuvrant un moment, semblant observer le moindre mouvement de l'autre, telles des créatures sensibles ; pavillons affaissés, la vapeur refoulée hurlant à travers les soupapes de sécurité, la fumée noire s'échappant des cheminées et obscurcissant l'air. Des gens, des gens partout; les rivages, les toits, les bateaux à vapeur, les navires, en sont bondés, et vous savez que les rives du vaste Mississippi vont être bordées d'humanité de là vers le nord, douze cents miles, pour accueillir ces coureurs.» (Sachant, Introduction to Art, 2016, p. 135). Surnommé le Monarque du Mississippi, le Robert E. Lee fut construit à New Albany, dans l'Indiana, en 1866. La coque fut conçue par DeWitt Hill, et sa construction coûta plus de 200 000 dollars. Il fut nommé en l'honneur du général Robert E. Lee, général en chef des armées des États confédérés ou Sudistes. Sa capacité était de 5 741 balles de coton. Il fut démantelé en 1876. Le Natchez, construit en 1869 à Cincinnati, était le septième d'une série de bateaux portant ce nom. Il mesurait 92 mètres de long, possédait huit chaudières et avait une capacité de 5 500 balles de coton. Il avait comme enseigne une balle de coton entre ses cheminées, comme le montre l'estampe. Il fut démantelé en 1879. Avant celui-ci, le sixième Natchez, également construit à Cincinnati, avait servi à transporter les troupes de l'armée sudiste. Quant au premier, construit à New York en 1823, son passager le plus célèbre fut, en 1825, le marquis de La Fayette, héros français de la guerre d'Indépendance américaine. Currier et Ives furent les éditeurs de lithographies historiques les plus prolifiques et les plus populaires d'Amérique, faisant régulièrement appel à des artistes renommés de l'époque. De 1835 à 1907, la maison dirigée par Nathaniel Currier (1813-1888) et James Ives (1824-1895), de New York, produisit plus de 7000 lithographies différentes sur des sujets très variés, constituant ensemble un panorama coloré de l'Amérique victorienne. Extrêmement populaires à l'époque aux États-Unis et en Europe, les estampes de Currier et Ives étaient vendues dans les librairies et les imprimeries, et vendues à la criée depuis des charrettes de colporteurs entre quinze cents et trois dollars pièce. Un large éventail de sujets était proposé, allant des natures mortes et des dessins humoristiques, des images religieuses et morales, des scènes romantiques rurales et urbaines aux portraits d'éminents hommes politiques et de célèbres chevaux de course, navires et trains. Ils publièrent également des représentations de sports et de jeux, d'incendies, de batailles et d'autres événements marquants. Currier, qui apprit l'art de la lithographie comme assistant chez Pendleton Brothers à Boston, fonda l'entreprise à New York en 1834. Ives, initialement comptable, devint associé en 1857. L'entreprise resta en activité jusqu'en 1907, bien que Currier ait pris sa retraite en 1880 et Ives en 1895. Grâce aux talents d'imprimeur de Currier et au sens aigu du goût du public d'Ives, l'entreprise de lithographie commerciale devint la plus prospère d'Amérique. Currier & Ives employait une équipe d'artistes, de maîtres lithographes et d'aquarellistes manuels qui, à la chaîne, répondaient à la demande de millions d'estampes. Leurs lithographies sont toujours autant convoitées et collectionnées aujourd'hui. Le terme lithographie signifie littéralement «image gravée dans la pierre». Les artistes dessinaient les images sur du calcaire bavarois spécial importé, avec des crayons de cire. L'image était «incrustée» dans la pierre par un bain d'acide, puis de l'encre était appliquée sur la pierre, qui adhérait à l'image cirée. Les impressions étaient réalisées une par une, et chacune d'elles était coloriée à la main (Lincoln Financial Foundation Collection, Lithographs of Abraham Lincoln - Currier & Ives, 1929, pp. 88-89). Bel exemplaire. Gale Research Company, Currier & Ives, A Catalogue raisonné, Volume 1, 1984, p. 295, 2864 ; Conningham, Currier & Ives prints, An illustrated check list, 1983, p. 123, 2644 ; Le Beau, Currier & Ives: America imagined, 2001, p. 296 ; Conningham, Currier & Ives, 1950, pp. 57-58.‎

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