‎JOLLAIN (Gérard).‎
‎ [ROUEN] Rouen. À Paris, chez G. Jollain rue S.t Jacques à l'Enfant Jésus.‎

‎Paris, G. Jollain, [circa 1680]. 376 x 514 mm.‎

Reference : LBW-8602

‎Très rare et magnifique vue de la ville de Rouen, "ville capitale de Normandie, l'une des plus anciennes et des plus marchandes de la France...". Elle a été publiée par Gérard Jollain vers 1680. La vue est prise depuis le sud avec au premier plan l'église Saint-Paul, l'île Lacroix et la porte Martainville, orthographiée Martinville. Les églises et les portes de la ville sont nommées, ainsi que le château du Vieux Palais, construit par Henri V au XVe siècle et détruit pendant la Révolution. Sur la Seine, on peut voir le pont de Basteaux. Construit en 1626, et reposant sur 19 bateaux de bois, le pont de Bateaux resta en usage jusqu'en 1829. La vue est décorée d'un titre inscrit sur une banderole flottante, avec à gauche, les armoiries royales, et à droite, les armoiries de la ville de Rouen et une petite carte du gouvernement de Rouen. Sous l'Ancien Régime, les gouvernements généraux, pour les provinces, et particuliers, pour les villes et place fortes, étaient des circonscriptions administratives correspondant aux anciennes provinces du royaume. Dans les deux cas, les gouverneurs étaient nommés par le roi. En 1784, la France comptait 114 gouvernements particuliers de ville, place de guerre, château, citadelle ou maison royale, divisés en trois classes. Le gouvernement de Rouen, dépendant du gouvernement général de Normandie, appartenait à la troisième classe, dont les titulaires percevaient 8 000 livres par an. Au bas de la vue se trouve une notice historique et descriptive de huit lignes en latin et en français. Les Jollain sont une dynastie de graveurs, éditeurs et cartographes, fondée par Gérard Jollain. D'abord graveur, il devint ensuite marchand d'estampes et éditeur. Comme d'autres membres de sa famille, il fut également cartographe. Après s'être rendu acquéreur de la "Ville de Cologne", rue Saint Jacques, fondée par Jacques Honervogt, Gérard Jollain publia de nombreuses planches, images religieuses, images de confréries, et almanachs. Après la mort en 1683, de Gérard Jollain, la Ville de Cologne devait être reprise par son fils François l'aîné. Notre estampe porte le nom de Gérard Jollain, mais l'Inventaire du fonds français l'attribue à son fils François Jollain l'aîné, spécialisé en portraits, almanachs et gravures de France et de l'Europe, animaux, oiseaux et poissons. Très rare. Nous n'avons trouvé qu'un seul exemplaire dans les collections publiques, répertorié par l'Inventaire du fonds français, et qui serait conservé au Département des estampes de la Bibliothèque Nationale. Bel exemplaire. Marges courtes, deux lettres effacées dans la légende en latin. Weigert, Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIe siècle, Tome cinquième, Gilibert-Jousse, 1968, p. 467, 94.‎