‎BRUÉ (Adrien Hubert).‎
‎ Carte encyprotype de l'Amérique méridionale.‎

‎Paris, Desray & Goujon, 1816. En 50 sections montées sur toile et repliées, formant une carte de 1,12 x 1,38 m ; sous chemise et étui de papier de l'époque, avec titre en lettres dorées au dos, et dentelle dorée encadrant les plats.‎

Reference : LBW-8596

‎Belle carte monumentale de l'Amérique méridionale, dressée par Adrien Hubert Brué, ingénieur géographe, et dédiée au comte d'Artois dit Monsieur, futur roi Charles X. Première édition datée de 1816. Une seconde édition, revue et augmentée par l'auteur, a été publiée en avril 1818. L'auteur a également publié une version réduite (570 x 690 mm) intitulée Carte encyprotype de l'Amérique méridionale, réduite de la carte sur 4 feuilles du même auteur. La pointe méridionale du continent, depuis Calbuco au Chili jusqu'à la Terre de Feu, avec les Îles Falkland ou Malouines, est représentée en carton. Les possessions européennes sont signalées par des couleurs : en jaune, les possessions espagnoles, en rose les portugaises, en bleu les françaises, en mauve les hollandaises, en vert les anglaises, et en orangé les "Pays non conquis". Entre la Guyane française et la Guyane portugaise figure une ligne en pointillé, avec le commentaire suivant : Le cours de la rivière Auari et cette ligne droite sont les limites de la Guyane Française d'après le Traité d'Amiens 1801. Le traité d'Amiens, dont l'un des clauses fixa les frontières entre la Guyane et le Brésil, fut signé le 25 mars 1802 entre le Royaume-Uni d'une part et la France, l'Espagne et la République batave, de l'autre part. La paix d'Amiens ne dura que treize mois, et prit fin le 18 mai 1803. En 1822, lors de l'indépendance du Brésil, la Guyane portugaise devint la Guyane brésilienne. La carte figure également les mines d'or, d'argent, de cuivre, de fer, d'étain, de plomb, d'améthyste et d'émeraude. Parmi les cartes de ce format de l'Amérique méridionale publiées à cette époque, celle de Brué est l'une des meilleures et des plus complètes. Comme indiqué dans l'avertissement au lecteur, il a utilisé plusieurs sources : les cartes en six feuilles de La Rochette (1807) et d'Arrowsmith (1811), les cartes de La Cruz et d'Anville. Pour les possessions espagnoles et portugaises, il a utilisé des cartes espagnoles. Brué est l'un des meilleurs cartographes du XIXe siècle. Il a dressé de nombreuses cartes remarquables par la pureté de la gravure et l'exactitude des renseignements. Pour certaines d'entre elles, il dessinait directement sur cuivre (en grec cypron). Il a donné aux cartes dressées par ce procédé le nom de cartes encyprotypes. Très bel exemplaire, contours aquarellés à l'époque. Petits défauts d'usage à la chemise et à l'étui, quelques taches de décoloration sur l'étui, dos passé. Didot, Catalogue des cartes géographiques, topographiques & marines, de la bibliothèque du prince Alexandre Labanoff de Rostoff, à Saint-Pétersbourg, 1823, p.320, 1535 ; Phillips, A list of maps of America in the Library of Congress, 1901, p. 806 ; Bibliographie de la France, ou Journal général de l'Imprimerie et de la Librairie, Juin 1816, p. 252, 475.‎