[Paris], 1764. 215 x 355 mm.
Reference : LBW-8294
Belle carte de Belle-Île-en-Mer, dressée par Jacques-Nicolas Bellin pour le Petit Atlas maritime, publié en 1764. L'île est divisée en quatre paroisses : Lomaria ou Locmaria, Bangor, Le Palais et Sauzon. Le long des côtes se trouvent les noms des pointes, havres et ports. A l'intérieur de l'île figurent quelques noms de villages : Le Grand Village, Bangor, Sauzon, Le Palais, Lomaria ou Locmaria, Rosière, aujourd'hui Roserière, Samezun ou Samzun, et Sainte Foy. En 1573, Belle-Île-en-Mer est érigée en marquisat et devient la propriété de la famille de Gondi. En 1658, l'île est rachetée par Nicolas Fouquet, surintendant des finances de Louis XIV, qui y restaure les murs et fait bâtir un port. Après son arrestation, elle devient la propriété du roi, qui missionne Vauban afin de transformer la forteresse des Gondi en une véritable citadelle. La Citadelle Vauban, comme elle est appelée aujourd'hui, abrite un musée d'art et d'histoire. L'île sera rattachée au domaine royal en 1718. Le nord, indiqué par une fleur de lys, est placé sur la droite. Ingénieur hydrographe français, Bellin entra en 1721 au Dépôt des cartes, plans et journaux de la Marine, créé en 1720 par le Régent. C’est grâce à lui que le Dépôt de la Marine, constitué à partir des archives de la Marine, devint l’une des plus belles collections d’Europe. Son Petit Atlas maritime est l'un des atlas les plus intéressants et les plus complets du XVIIIe siècle, composé d'après les documents du Dépôt des Cartes de la Marine. Annoncé dans le Journal de Trévoux en janvier 1765, il fut publié grâce à la contribution du duc de Choiseul qui prit en charge une grande partie des dépenses. Bellin a publié de nombreux autres ouvrages et atlas, tels que la Description géographique de la Guyane en 1763, ou le Neptune François en 1773. Bel et rare exemplaire avec la mer finement aquarellée à l'époque.
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[circa 1765]. 610 x 870 mm, entoilée, accompagnée d’une légende manuscrite séparée, 290 x 875 mm, également entoilée.
Carte manuscrite signée, à l’encre brune, lavis et aquarelle, représentant Belle-Île-en-Mer (Morbihan) lors des attaques menées par la flotte britannique en avril 1761. Elle est orientée par une rose des vents, le nord se situant en haut et à gauche du dessin ; l’échelle est de 2 pouces pour 1000 toises. On y voit les différentes localités ainsi que les nombreux chemins qui traversent l’île : les noms des bourgs, villages et hameaux sont mentionnés et les constructions sont rehaussées de rouge ; les limites des quatre paroisses (Le Palais, Sauzon, Bangor et Locmaria) sont représentées par des tirets rehaussés de vert ou de rouge. Au large de l’île sont représentés les navires ennemis : dans la grande rade, visible dans la partie droite du dessin, se trouve l’escadre anglaise venue mouiller le 7 avril 1761, soit une vingtaine de navires ; la carte montre aussi la route suivie par les bateaux plats qui portèrent les troupes de débarquement à terre. On remarque aussi, dans les environs de la pointe de Kerdonis, trois endroits où eurent lieu des opérations : l’anse Mermane, où 100 grenadiers anglais ont débarqué le 8 avril avant d’être repoussés par les troupes du régiment de Bigorre ; l’anse de la Perrière, ou anse d’Estival, du nom du capitaine de grenadiers du régiment de Nice, qui y détruisit 100 grenadiers anglais avec sa seule compagnie ; et la Dent du Chien, par où les Anglais ont débarqué avec 2000 hommes le 22 avril 1761. Dans la partie gauche de la carte, on aperçoit la rade de Sauzon où un détachement de l’escadre anglaise, composé d’une quinzaine de navires, est venu mouiller le 8 avril pour effectuer une fausse attaque sur le port ; ce détachement reçut du renfort le 22 du même mois afin d’accentuer la menace sur Sauzon. La légende, copiée sur une feuille à part, est divisée en plusieurs compartiments séparés par des traits épais à l’encre noire : dans la partie centrale se trouve le titre de la carte, suivi de l’échelle en toises ; en-dessous est indiquée la légende des batteries de la côte, accompagnée d’observations relatives à l’escadre ; la partie gauche présente une description historique, chronologique et géographique de l’île, et la partie droite contient le récit de la prise de Belle-Île par les Anglais en 1761. Après la défaite de la flotte française à la bataille des Cardinaux (1759), les autorités britanniques prirent la décision de s’emparer de Belle-Île, afin d’en faire une base militaire permettant d’organiser des attaques contre le continent. La flotte anglaise, commandée par l’amiral Keppel, arriva au large de Belle-Île le 6 avril et, après l’échec d’un premier débarquement, permit aux troupes britanniques de débarquer le 22 avril 1761. La citadelle du Palais, pourtant bien équipée, tomba le 7 juin après un siège de 46 jours. L’île fut occupée pendant deux ans avant d’être restituée à la France, conformément au traité de Paris (1763). On lit, dans l’angle inférieur droit de la légende : « Levée et dessinée par de Taille commandant les garde-côtes ». Alexandre de Taille était cartographe et capitaine général des garde-côtes à Belle-Île ; il est mentionné dans un manuscrit conservé à la bibliothèque municipale de Quimper (Ms. 11). Cf. Cérino (Christophe), Ressources marines et économie de subsistance, Presses universitaires de Provence. Une autre version manuscrite de cette carte, du même auteur, est conservée à la BnF, département des Cartes et Plans, sous la cote GE SH 18 PF 51 DIV 4 P 14. Elle est présentée différemment, la légende manuscrite étant disposée à gauche et à droite du dessin, et semble plus récente avec une partie historique réactualisée jusqu’en 1771. Sur la carte, mention ajoutée « Carte appartenant au Capne Feray » dans l’angle inférieur droit. Traces de plis, quelques taches et mouillures, déchirures avec petits manques de papier, restaurations à la bande adhésive, la toile est décollée par endroits.