Trois Collines Broché 1945 90 pages en format 12 - 18 cm - dos retouché
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Édition originale. Exemplaire bien complet de la profession de foi des Éditions de Minuit. Paris, Éditions de Minuit, (20 février) 1942. 1 vol. (110 x 165 mm) de 90 p., 1, [1] et 1 f. Broché, sous chemise et étui. Édition originale. Exemplaire bien complet de la profession de foi des Éditions de Minuit, véritable manifeste pour la liberté d'expression des écrivains, sur feuillet volant.
Jean Bruller s'engage dans la Résistance aux côtés de Pierre de Lescure : ils sont chargés de réaliser, pour l'Intelligence Service, un réseau de renseignements et de filières d'évasion d'agents et d'aviateurs anglais. Le réseau découvert, ils écrivent ensuite des articles pour une revue communiste clandestine, La pensée libre, qui souhaite s'ouvrir à des rédacteurs de toutes tendances. Lescure a rédigé lui-même une nouvelle et pousse Bruller à en écrire une à son tour, lui qui s'est réfugié dans le silence de son village de Villiers-sur-Morin. Un silence trop pesant pour l'illustrateur, qui se change, en quelques semaines, en écrivain et rédige Le Silence de la mer. La rédaction est terminée à la fin de l'été 1941 et Vercors en fait la première lecture à son ami Lescure : « pendant plus d'une heure il resta impassible... Enfin il releva la tête, posa sur moi un regard brouillé, humide, et prononça : ‘De longtemps je n'avais plus ressenti une pareille émotion' ». Reste à le publier. Sous pseudonyme évidemment, déjà trouvé : « Jean Bruller se trouvait à l'Armée des Alpes, du côté de Romans-sur-Isère, lorsque l'armistice de juin 1940 fut annoncée. Son regard se posa sur les monts du Vercors dans lequel il vit, avec la prescience du poète, une citadelle de Liberté. De sorte que le nom de ‘Vercors' se présenta à son esprit quand il eut à signer d'un pseudonyme significatif le premier des écrits français que la résistance ait inspiré » (Jacques Dalloz). Par l'intermédiaire de l'imprimeur Ernest Aulard, Bruller trouve à Paris un petit atelier boulevard de l'Hôpital, celui de Georges Oudeville, spécialisé dans les faire-part et les cartes de visite. Bruller envisage un livre de petit format, d'une centaine de pages, à la finition soignée. Aulard fournit papier et caractères. La machine, une minerve, ne permettant de tirer que huit pages à la fois, le travail d'impression prend près de trois mois et, chaque semaine, Bruller apporte huit pages du manuscrit, détruites au fur et à mesure de l'avancement de la composition, et repart avec les pages imprimées, qui sont déposées boulevard Raspail, dans des bureaux où travaille une amie de Lescure, puis, après une perquisition allemande, dans un café, boulevard de la Gare. Fin janvier 1942, le travail de presse est achevé. Yvonne Paraf, une amie de Bruller, se charge du brochage et Vercors lui-même collera les couvertures. Le résultat est un livre de qualité, à la typographie parfaite. Bruller a fait, comme il le dit lui-même, de « la belle ouvrage ». En février 1942, 350 exemplaires sont constitués : 100 pour la zone Nord, rapidement diffusés sous le manteau, et 250 pour la zone Sud : 200 exemplaires seront saisis par les Allemands alors qu'ils transitaient vers Lyon. Personne ne soupçonnera jusqu'en 1945 qu'il est l'auteur de son livre (ni Aulaurd ni Oudeville ni même sa propre épouse ne sont au courant) et les rares initiés, une petite dizaine, garderont le secret. En raison de cette diffusion réduite - seuls 150 exemplaires purent être distribués -, le coup d'éclat demeure sans lendemain dans un premier temps. Mais, très vite, au gré des multiples rééditions clandestines qui vont suivre, d'abord à Londres, puis en Suisse, en Afrique du Nord, aux États-Unis, au Liban et jusqu'au Sénégal, Le Silence de la mer devient vite le texte emblématique de la Résistance, au même titre que son pendant poétique, « Liberté » d'Éluard. Les deux titres seront par ailleurs réunis dans le numéro 4 de La Revue du monde libre, édité en avril 1943 à Londres. Très bel exemplaire, en parfaite condition.
Paris, Éditions de Minuit, 1942-1944. 18 vol. (120 x 160 mm). Veau teinté bleu-blanc-rouge, dos lisses, titres dorés, têtes dorées, décor doré sur chaque plat, doublures et gardes de papier en damiers tricolores coloriés, chacun des 3 ensembles de 6 volumes rassemblés par couleur dans des étuis bordés (reliures signées de Zipélius Brillouin). Édition originale. Rare collection en reliure d’époque de 18 volumes publiés aux Éditions de Minuit sous l’Occupation, entre le 20 février 1942 (Le Silence de la mer) et le 1er août 1944 (Dans la prison). L’exemplaire du Silence de la mer est bien complet du feuillet manifeste.
Les volumes de cet ensemble, en parfait état, ont vraisemblablement été confiés dans l'immédiat après-guerre à l'atelier Zipélius Brillouin : derrière ce nom mystérieux, se dissimule un duo, composé de Jeanne Zipélius et de Madeleine Brillouin. Installées à Paris en 1941, elles exposent leurs travaux dès 1946 au Salon des artistes décorateurs, et officieront jusqu'à la fin des années cinquante. Elles ont créé ici un ensemble étonnant avec un décor aux filets dorés, différent sur chaque premier plat, interprétant chaque titre de la collection. Il est à noter que l'absence de certains volumes est assurément le résultat d'un choix et non d'une imperfection ou d'une négligence bibliophilique. Parmi les 25 titres de même format in-16, seuls font défaut les trois volumes de la collection « Témoignages » et les deux titres imprimés pour le Comité national des écrivains, où se manifeste plus explicitement l'influence communiste extra-littéraire, ainsi que la traduction du roman de John Steinbeck, Nuits noires, seul titre à n'avoir pas été originellement écrit en français. Cet ensemble pavoisé aux couleurs nationales peut se lire comme le monument littéraire français pur de « l'intelligence en guerre ». Vignes-Lacroix, L'Intelligence en guerre, n° 21 ; Vignes, Bibliographie des Editions de Minuit, n° 1 ; Simonin, Le Devoir d'insoumission, pp. 80 et sq ; Debû-Bridel, La Résistance intellectuelle ; Dalloz, Vérité sur le drame de Vercors, pp. 37 et 122 ; Fléty, 179 ; Librairie Vrain, Reliures de femmes, 82.
Cinématographie française, [1947]. 1 affiche (120 x 160 cm) en couleurs, entoilée. Rarissime affiche du premier long métrage de Jean-Pierre Melville que les historiens du 7e art tiennent pour l'un des films fondateurs de la Nouvelle Vague : une merveilleuse adaptation du chef-d'œuvre de Vercors.
Tourné en 1947, Le Silence de la mer est le premier opus d'une trilogie de Melville dédiée à la France sous l'Occupation ; Léon Morin, prêtre (1961) et L'Armée des ombres (1969) viendront en achever le cycle. Pour le résistant qu'il avait été, la lecture du Silence (faite à Londres en pleine guerre) l'avait convaincu de le porter à l'écran. Il fonda son propre studio de production mais lorsqu'il en demanda les droits d'adaptation, il découvrit que Louis Jouvet l'avait précédé et, après plusieurs vaines tentatives auprès de Vercors lui-même, alors directeur du CNE (Comité national des Écrivains) et des Éditions de Minuit, d'aucuns auraient abandonné. Il s'obstina, avec le soutien de Vercors qui accepta le curieux marché que le jeune réalisateur lui proposait : si lors d'une projection privée devant un public de résistants il ne remportait pas l'unanimité, il détruirait la pellicule. Puis il l'aida en lui prêtant sa propre maison de Villiers-sur-Morin en Seine-et-Marne, qui servît de décor principal au film. Lorsqu'elle sortit en salle, le 22 avril 1949, dans ce qui était alors le plus grand réseau de distribution français, le Gaumont-Palace-Rex, la version filmée du Silence avait déjà remporté l'approbation totale de Vercors au soir de la fameuse projection privée qui avait eu lieu le 11 novembre 1948 : « Pendant un an - le plus heureux de ma vie, je dois le dire - nous avons été plongés dans la misère la plus totale. Mais la sensation de réaliser quelque chose d'important, tout en étant démuni était merveilleuse. » Jean Pierre Melville. Rare affiche dans son format d'origine 120 x 160, soigneusement entoilée. Cette première version n'a été imprimée à quelques centaines d'exemplaires. Elle manque à la majorité des grandes collections. Légères craquelures centrales et au vernis d'origine, sinon très bon état de cette spectaculaire affiche.
Le livre de poche 1977 poche. 1977. Broché. 188 pages. Les Editions de Minuit ont été conçues par Vercors à l'automne 1941 et créées par lui avec Pierre Lescure. Le Silence de la mer est le premier titre à y être publié. Une vingtaine d'autres suivront jusqu'à la Libération mais c'est le texte inaugural de Vercors qui connaît le plus grand retentissement. Cette sobre histoire où une famille française s'oppose par le silence à l'officier allemand qu'elle a été obligée de loger est un plaidoyer implacable contre la barbarie hitlérienne. Sous la calme surface des eaux c'est la terrible mêlée des bêtes dans la mer qui se trouve soudain révélée et toute la vie sous-marine des sentiments cachés des désirs et des pensées qui se nient et qui luttent. Les récits qui accompagnent ici Le Silence de la mer ont une portée peut-être moins complexe mais tout aussi forte. Tous lancent un vibrant appel aux vertus d'un humanisme conscient de ses devoirs Bon Etat
Le livre de poche 1986 poche. 1986. Broché. 188 pages. Les Editions de Minuit ont été conçues par Vercors à l'automne 1941 et créées par lui avec Pierre Lescure. Le Silence de la mer est le premier titre à y être publié. Une vingtaine d'autres suivront jusqu'à la Libération mais c'est le texte inaugural de Vercors qui connaît le plus grand retentissement. Cette sobre histoire où une famille française s'oppose par le silence à l'officier allemand qu'elle a été obligée de loger est un plaidoyer implacable contre la barbarie hitlérienne. Sous la calme surface des eaux c'est la terrible mêlée des bêtes dans la mer qui se trouve soudain révélée et toute la vie sous-marine des sentiments cachés des désirs et des pensées qui se nient et qui luttent. Les récits qui accompagnent ici Le Silence de la mer ont une portée peut-être moins complexe mais tout aussi forte. Tous lancent un vibrant appel aux vertus d'un humanisme conscient de ses devoirs Bon Etat