Le livre de demain 1951 186 pages in12. 1951. Broché jaquette. 186 pages.
Reference : 218754
Bon Etat
Un Autre Monde
M. Emmanuel Arnaiz
07.69.73.87.31
Conformes aux usages de la librairie ancienne.
[DORAT Claude-Joseph; ARNAUD François-Thomas-Marie de Baculard d'; COSTARD Jean-Pierre; WALSCH William; BLIN DE SAINMORE Adrien-Michel-Hyacinthe]:
Reference : 16524
(1764)
Paris, Sébastien Jorry [et] chez l'Esclapart, 1764-1766. 2 volumes in-8 de [4]-51-36-59-42-[2]-54-[2], 26-[2]-60-53-40-20-32 pages, reliés plein maroquin cerise, dos lisse orné de fleurons et petits fers dorés, pièces de titre et de tomaison olives, fine dentelle aux petits fers dorée aux plats (oiseau), filet doré aux coupes et roulette dorée aux chasses, tranches dorées.
Charmante illustration d'après Eisen qui se compose de 15 vignettes en tête, 15 culs-de-lampe et 13 figures hors-texte. Bel ensemble d'oeuvres du "Chevalier Dorat" (6 pièces), Costard (2 pièces), Arnaud, Blin de Sainmore et Walsch (respectivement 1 pièce), toutes imprimées sur grand papier, et grand de marge. Charmante reliure de l'époque malgré des dos insolés, quelques frottements et de quelques piqûres et rousseurs éparses. Ex-libris moderne de Jean-François Chaponnière. S'ensuit la liste des oeuvres: Dorat : Lettres en vers, ou épîtres héroïques et amoureuses. A Paris de l'imprimerie de Sébastien Jorry, 1766.51p. Dorat : Lettre de Barnevelet dans sa prison, à Tuman son ami, précédée d'une lettre de l'auteur. Paris, Chez Bauche, 1766. 36p. Dorat : Lettre de Zeîla, jeune sauvage esclave à Constantinople, à Valcour, officier français ; précédée d'une lettre à Mme de C**. A Genève, et se trouve à Paris chez Bauche, 1766. 59p. Dorat : Réponse de Valcour à Zéila, précédée d'une lettre de l'auteur à une femme qu'il ne connaît pas. A Paris, chez Sébastien Jorry, 1766. 42-[2] p. Arnaud : Lettre du comte de Comminges à sa mère, suivie d'une lettre de Philomène à Prognée. A Paris, chez Sébastien Jorry, 1765. 54-[2] p. Dorat : Epitre à Catherine II, impératrice de toutes les Russies. A Paris, de l'imprimerie de Sébastien Jorry, 1765. 26-[2] p. Costard : Lettre du Lord Velford à Milord Dirton, son oncle. Précédée d'une lettre de l'auteur. A Paris, chez l'Esclapart, 1765. 60p. Dorat : Le Pot-pourri, épitre à qui on voudra ; suivie d'une autre épître, par l'auteur de Zélis au bain [par Masson de Pezay]. A Genève, et se vend à Paris chez Sébastien Jorry, 1764. 53 p. Walsch : L'hôpital des fous, traduit de l'anglais. A Paris de l'imprimerie de Sébastien Jorry, 1765. 40 p. Costard : Lettre de Cain après son crime, à Méhala, son épouse. A Paris, de l'imprimerie de Sébastien Jorry, 1765. 20 p. Lettre de Biblis à Caunus son frère. Précédée d’une lettre à l'auteur [par Sautreau du Marsy]. Par. M. Blin de Sainmore. A Paris, de l'imprimerie de Sébastien Jorry, 1765. 32 p.
Paris, librairie Delagrave, 1886. Grand in-8 de 47 pages, cartonnage brun d'éditeur, dos de toile rouge à la Bradel, premier plat orné de chats noirs, le second présentant les catalogue Delagrave. Cartonnage un peu sali, rousseurs sur gardes et éparses dans le livre mais bon état général.
Orné de 82 illustrations en noir in-texte de Hopkins. En très noir même, puisqu'il s'agit d'ombres chinoises très amusantes. "Cette complainte est une imitation de l'amusant et spirituel conte de M. E. de la Bédolière, intitulé Histoire de la mère Michel et de son chat, édité par la maison Hetzel." Rarissime.
16/02/1869 TRÈS BEAU SONNET EMPREINT DE TENDRESSE FILIALE EN HOMMAGE À SA MÈRE ÉLISABETH-ZÉLIE DE BANVILLE :...Ma mère, pour fêter sous les cieux rajeunis, Le jour où tu naissais, je veux avec tendresse Faire parler encore la lyre enchanteresse Dans le triste silence où nos cœurs sont unis. Voici venir le temps des lilas et des nids : Déjà, comme une haleine errante et charmeresse, La brise du printemps suave nous caresse, Ma mère, et ce nest pas moi seul qui te bénis ! Car, du séjour lointain caché sous tant de voiles, Sitôt quavec la nuit seffacent les étoiles, Ceux qui sont dans les cieux nous regardent pleurer...Théodore de Banville qui vouait à sa mère une véritable adoration, lui rendit souvent hommage dans ses poésies. Le tout premier recueil de Banville, Les Cariatides, salué par Charles Baudelaire, souvre sur un poème dédié à sa mère : « Oh ma mère, ce sont nos mères dont les sourires triomphants, bercent nos premières chimères, dans nos premiers berceaux denfants... ». Dans son avant-propos à Roses de Noël (recueil entièrement consacré à sa mère et publié en 1878), Banville déclarait : « Les quelques poëmes qui suivent ne sont pas des œuvres d'art. Ces pages intimes, tant que ma si faible santé et les agitations de ma vie me l'ont permis, je les écrivais régulièrement pour mon adorée mère, lorsque revenaient le 16 février, jour anniversaire de sa naissance, et le 19 novembre, jour de sa fête, sainte Elisabeth. Parmi ces vers, destinés à elle seule, j'avais choisi déjà quelques odes qui ont trouvé place dans mes recueils. Les autres ne me paraissaient pas devoir être publiés, et je sais bien ce qui leur manque. Presque jamais on ne se montre bon ouvrier, lorsqu'on écrit sous l'impression d'un sentiment vrai, au moment même où on l'éprouve. Mais, en les donnant aujourd'hui au public, j'obéis à la volonté formellement exprimée de Celle qui ne sera jamais absente de moi et dont les yeux me voient. D'ailleurs, en y réfléchissant, j'ai pensé qu'elle a raison, comme toujours ; car le poëte qui veut souffrir, vivre avec la foule et partager avec elle les suprêmes espérances, n'a rien de caché pour elle, et doit toujours être prêt à montrer toute son âme. Paris, le 19 novembre 1878. Roses de Noël, A ma mère...). CE PRÉSENT POÈME SEMBLE INÉDIT.
[Paris] 13 [juillet] 1858 (mal datée « juin »), 13,3x20,6cm, 2 pages sur un feuillet remplié.
Lettre autographe signée de Charles Baudelaire, rédigée au crayon de papier, adressée à sa mère. Papier en-tête à tampon sec du Grand Hôtel Voltaire, Faubourg Saint-Germain. Adresse de Madame Aupick à Honfleur (Calvados) de la main de l'auteur ainsi que plusieurs tampons postaux en dates des 13 et 14 juillet 1858. Quelques soulignements, biffures et corrections de l'auteur. Trace de sceau de cire avec initiales de Charles Baudelaire au crayon, probablement de la main de l'auteur. Un morceau de papier du second feuillet a été amputé, sans atteinte au texte. Cette lettre a été publiée pour la première fois dans la Revue de Paris le 15 septembre 1917. Ancienne collection Armand Godoy, n°102. Précieux document, témoignage d'un moment décisif de la vie du poète?: la réconciliation avec la désormais veuve Aupick, cette mère sacrée «?qui hante le cur et l'esprit de son fils?». Baudelaire, victorieux, a surmonté l'obstacle que représentait l'encombrant beau-père, dont il a même souhaité la mort?: il est prêt à reprendre sa place auprès de sa mère dont il s'est souvent senti délaissé. Après le décès de son mari en avril 1857, cette dernière invite son fils à venir vivre à ses côtés dans sa «?maison-joujou?» de Honfleur. Cette lettre nous montre un Baudelaire en proie à des sentiments complexes?: déchiré entre son aspiration à un idéal fusionnel et son inexorable attraction vers le spleen. Pour le «?bas bohème?» (comme l'appellent les Goncourt) harcelé par les créanciers, Honfleur et l'attention exclusive de sa mère, sont les promesses de l'accomplissement de sa destinée poétique. C'est en ces termes que le poète fait part de cet espoir à ses amis, notamment Antoine Jaquotot (d'ailleurs cité à la fin de la lettre que nous proposons)?: «?Je veux décidément mener cette vie de retraite que mène un de mes amis, [...] qui, par la vie commune qu'il entretient avec sa mère a trouvé un repos d'esprit suffisant pour accomplir récemment une fort belle uvre et devenir célèbre d'un seul coup.?» (20 février 1858) «?Tu vas, dans peu de jours, recevoir le commencement de mon déménagement [...]. Ce seront d'abord des livres - tu les rangeras proprement dans la chambre que tu me destines.?» Avec ses livres, il confie à sa mère le soin de lui composer un univers de création idéal. Mais en marge de ses promesses et espoirs d'une vie enfin paisible et sereine, Baudelaire laisse transparaître son attachement à sa vie de poète maudit?: «?Tu sais cependant bien que ma destinée est mauvaise.?» Au-delà de ses «?nouveaux embarras d'argent?» c'est bien son uvre qui le retient à la capitale?: «?Si mon premier morceau à la Revue contemporaine a été retardé, c'est uniquement parce que je l'ai voulu; j'ai voulu revoir, relire, recommencer et corriger.?» Le «?premier morceau?» évoqué par Baudelaire n'est autre «?De l'Idéal artificiel, le Haschisch?», premier texte des Paradis artificiels à venir (1860), qui ne paraîtra que dans le numéro du 30 septembre 1858 de la revue. Ce passage de la lettre, montrant l'acharnement perfectionniste de Baudelaire, rappelle la complexité tentaculaire des brouillons et épreuves du poète qui, jusqu'au dernier instant (jusque sur les premiers exemplaires de ses Fleurs du Mal, voir notre exemplaire), n'a de cesse de le corriger méticuleusement. En dépit de ses problèmes financiers, le poète corrige et modifie sans relâche, ne pouvant alors proposer qu'un nombre d'articles très restreint. Pourtant Baudelaire croit plus que jamais à son enrichissement par l'écriture et promet: «?Cette fois-ci je m'en tirerai à moi tout seul, sans emprunter un sol.?» Baudelaire ne quittera finalement Paris pour Honfleur qu'en janvier 1859 et n'y restera pas. Au bout de quelques semaines, il s'ennuiera de l'effervescence parisienne et surtout de Jeanne Duval qui le réclame?: il quitte sa mère pour son amante et regagne sa Babylone, inexorablement attiré par le spleen. Il n'effectuera alors plus que de brefs séjours à Honfleur jusqu'à son exil pour la Belgique, mais ces parenthèses normandes, loin des tentations de la capitale, sont des plus profitables pour le poète?: «?Les séjours à Honfleur durant l'hiver et au printemps correspondent à une étonnante période de fécondité et à un état physiologique relativement satisfaisant. [...] C'est le second apogée de sa vie créatrice, le premier devant être situé entre 1842 et 1846.?» (Claude Pichois & Jean Ziegler, Baudelaire, p. 385) C'est en effet auprès de sa mère que le poète raccommode ses Fleurs du Mal?: il rééquilibre le recueil en compensant la disparition des pièces condamnées par la composition de plusieurs «?Fleurs?» nouvelles. Il offre ainsi à ses lecteurs son monumental «?Voyage?», mais aussi «?L'albatros?» ou encore «?La chevelure?». À travers cette émouvante annonce d'un retour au bercail, le poète redevient pour un temps l'enfant prodigue promettant à sa «?chère petite mère?» de mériter son affection «?Il faut des miracles et je les ferai?» et clamant sa nécessité vitale d'exister à ses yeux?: «?Seulement, admire-moi?!?» - Photos sur www.Edition-originale.com -
Autrement - Directeur-rédacteur en chef : Henry Dougier - dirigé par Nicole Czechowski et Jean-Marc Terrasse
Reference : 3074
N° 90 de Mai 1987 - broché - 219 pages
bon état