Tome IV. N.R.F. 1966. In-8° broché. 246 pages. E.O. S.P. Bel envoi autographe d'Eugène Ionesco à Jean Paulhan " que j'admire tant et qui m'a appris (dans la mesure où je peux apprendre quoi que ce soit) ce qu'est la critique ".
Reference : 10425
Très bon état.
Librairie du Scalaire
M. Marc Malfant
10, rue des Farges
69005 Lyon
France
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Sans lieu, ni mention de fabricant (fabrication artisanale sur mesure), sans date (circa début XXe siècle). Dimensions du théâtre seul : 100,5 x 64,5 x 41 cm ; théâtre monté avec tissu : 210 x 175 x 41 cm. Cet exceptionnel « jouet », entièrement démontable, n’est pas un simple théâtre de marionnettes pour enfants. Il a été spécialement conçu pour s’adapter aux fonds de scènes et coulisses de la série du Grand Théâtre Nouveau éditée par l’Imagerie Pellerin quelques années plus tôt. Un soin particulier a été apporté aux détails ornementaux, inspirés des plus beaux théâtres à l’italienne : des loges ont été placées sur les côtés et de multiples décors en métal doré entourent la scène… qui est éclairée par plusieurs petites ampoules ! En effet, le théâtre est électrifié afin que les spectateurs puissent pleinement profiter de la représentation. Sur le côté, une manivelle permet de faire monter et descendre un rideau peint sur une toile. Afin d’encadrer le théâtre et de dissimuler les manipulateurs des figurines, on peut suspendre un grand tissu en velours jaune orné de pans symétriques de toile rouge (faisant office de rideaux), qu’un système de cordes permet de plisser. L’ensemble comporte également : - 12 sujets (en plâtre, cire, papier mâché, textile et bois), que l’on suspend grâce à un fil de fer (un cuisinier, un lion, 2 pingouins, un ramoneur, un Père Noël, un personnage féminin et 5 masculins). - 3 livres miniatures (accessoires de scène)- une dizaine de décors différents (fonds et coulisses), découpés et montés sur cartons - 10 ampoules d’origine - Un petit projecteur pour l’arrière de la scène - des programmes et tapuscrits originaux pour deux spectacles présentés au milieu des années 20 : La Revue Déchaînée et Nuit Blanche. Ces charmant « programmes officiels », empreints d’humour et agréablement illustrés à la main, en couleurs, par un certain « Pigemoiça », ont été rédigés par Luap Noterbel et Lechim Noterbel, soit Paul et Michel Lebreton. Il s’agit probablement des heureux propriétaires du théâtre. Fils d’un fabricant de chaînes, Lebreton (& Usdin), ils vantent les mérites de l’entreprise paternelle dans la partie « réclame » de leur publication.
L’électricité ne fonctionne plus et l’ensemble comporte quelques défauts, tout à fait mineurs au regard de l’exceptionnel état de conservation de ce monumental petit théâtre pour enfants. Pièce unique ! - Clients Livre Rare Book : Les frais postaux indiqués sont ceux pour la France métropolitaine et la Corse, pour les autres destinations, merci de contacter la librairie pour connaître le montant des frais d'expédition, merci de votre compréhension. Livre Rare Book Customers : The shipping fees indicated are only for France, if you want international shipping please contact us before placing your order, thank you for your understanding. -
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Ces gravures absolument exquises, en premier tirage, gravées par I. Silvestre sur les dessins de François Francart, d’après Torelli, excellent à représenter le raffinement et le luxe des ballets de cour sous le règne de Louis XIV. Paris, 1654. (1) f. de titre et 10 pl. gravées par I. Silvestre. Chauveau, François (1613-1676). 6 planches de décor de théâtre. S.l.n.d. [Paris, vers 1650]. Torelli. Feste Theatrali per la Finta pazza... S.l.n.d. [Paris, vers 1645]. Titre allégorique par Stéfano della Bella (1610-1664) et 5 planches gravées par Nicolas Cochin (1610-1686) d’après Torelli. Berlin, 4118. Parigi, Alfonso (1606-1656). 5 planches de décors de théâtre incluant 4 scènes de La Flora de Andrea Salvadori. S.l. [Paris], 1628. Berlin, 4114. Bella, Stefano della. 7 planches de décors de théâtre pour « Le nozze de Gli dei », de Giancarlo Coppola, d’après les dessins de Alfonso Parigi (sans le titre). [Florence, 1637]. Hofer, 70. Chauveau, François. Alaric ou Rome vaincue. Suite complète du titre et des 10 planches gravées illustrant l’édition originale du poème épique « Alaric ou la Rome vaincue » de Georges de Scudery. [Paris, 1654]. Perelle, Gabriel (1603-1677). 16 gravures circulaires de paysages. [Paris], Jean le Blond (vers 1670). Berlin, 4465. Le Pautre, Jean (1618-1682). - Autels, tombeaux, cheminées. 8 planches. - Paysages, architecture avec riches bordures ornementales incluant des scènes bibliques. 12 planches. - Fontaines. 17 planches. - Fonds baptismaux et églises baroques. 2 planches. - Décorations baroques peintes et sculptées de murs et plafonds. 12 planches. - Scènes du Nouveau Testament au sein d’encadrements baroques très ornementaux. 6 planches. - Grands vases baroques devant des paysages ou au sein d’encadrements ornementaux. 6 planches. - Cariatides portant des vases baroques. 6 planches. Vouet, Simon (1590-1649) et Dorigny, Michel (1616-1665). Livre de diverses grotesques, peintes dans le cabinet et bains de la Reyne Régente, au Palais Royal. Paris, Galeries du Louvre, 1647. Titre et 14 planches. Berlin, 4004. Soit 16 suites d’estampes, grand in-4 oblong, reliées en vélin orné, tranches dorées. Reliure d’époque. 280 x 389 mm.
Superbe recueil baroque de 146 estampes en premier tirage de décors de théâtre, perspectives, architectures, décorations d’intérieurs baroques, parcs et fontaines par les plus grands artistes italiens et français du règne de Louis XIV : Torelli, François Chauveau, Simon Vouet, Stefano della Bella, Israël Silvestre, Jean le Pautre, Gabriel Perelle... Le recueil s’ouvre sur la suite magistrale en premier tirage des grandes perspectives du décor de théâtre baroque de Giacomo Torelli, le plus important « metteur en scène » du milieu du XVIIe siècle. Il produisit ses dessins pour la première fois pour le public du théâtre de Venise puis à partir de 1645 comme « metteur en scène » de la troupe de la comédie italienne. Il s’intéressa particulièrement au « ballet de cour » plutôt qu’à l’opéra, flattant ainsi la passion du Roi Louis XIV pour la danse. Sa carrière en France se termina brusquement en 1661 avec la disgrâce de Fouquet pour lequel il avait réalisé les décors des « Facheux » de Molière joués devant Louis XIV durant la Fête qui provoqua l’emprisonnement de son protecteur. “Torelli brought the one-point perspective, set to its apogee with designs that revelled in a use of perspective that drew the eye to the horizon and beyond, theatre stages seemed to extend to infinity. Despite this apparent obsession with the infinite, however, Torelli also brought « closed » space to the stage. Interior scenes became more common and were often quite shallow. His innovations in stage machinery allowed not only stage flats to be changed, but also the borders of the sky. This allowed an interchange between interior and exterior sets, and Torelli would often alternate between open and enclosed sets to create a new sense of rhythm in the visual aspect of opera. His experimentation with different types of stage space were not limited to the contrast between interior and exterior either. Torelli would often delimit the foreground of an exterior set with a structure such as a hill or a fountain, allowing the audience only glimpses of the background perspective. Torelli’s technical innovations included machinery that allowed sets to be changed in an instant, rather than slowly with a crew of at least sixteen stage hands. This, amongst other things, led to a notable increase in the number of sets per opera. Torelli not only designed the sets but was also closely involved with innovations in stage machinery. He created new techniques for changing the scenes and also machinery for flying characters around the stage, mimicking weather effects, and so on, and was nicknamed the ‘grand stregone’ or the great magician”. Ces gravures absolument exquises, en premier tirage, gravées par I. Silvestre sur les dessins de François Francart, d’après Torelli, excellent à représenter le raffinement et le luxe des ballets de cour sous le règne de Louis XIV. Dans ces ballets les plus célèbres du temps le Roi lui-même prenait plaisir à danser sur scène ainsi dans ces « Noces de Thétis » où il joua avec succès le rôle d’Apollon. Le recueil est dédié à Mazarin, protecteur des acteurs italiens à la Cour de la régente Anne d’Autriche jusqu’en 1661. L’ensemble des 15 autres suites, ici en premier tirage, témoignent du faste de la décoration baroque française sous la régence de la reine Anne d’Autriche et au tout début du règne de Louis XIV, telle cette suite de Simon Vouet figurant « les grotesques peintes au Palais royal dans le cabinet et bains de la Reyne Régente ». Une suite rarissime et bien complète du titre et des 10 planches illustre l’édition originale du poème épique de Georges de Scudery : « Alaric ou la Rome vaincue ». Paris, 1654. Tchemerzine qui ne cite pour l’édition originale que l’exemplaire de la bibliothèque nationale, mentionnait « figures de Chauveau » avec une collation erronée, corrigée par Lucien Scheler qui ajoute « les figures de Chauveau sont comprises dans la pagination ». Tchemerzine, V, 776. Dans la suite d’un tirage extrêmement pur contenue ici dans le recueil, aucune numérotation n’est apposée sur les gravures. Il s’agit donc d’un tirage à part, absolument rarissime, imprimé avant la numérotation. Exceptionnel recueil de suites baroques de théâtre, architecture et décoration, gravées en premier tirage sous la régence d’Anne d’Autriche et conservé dans son vélin orné de l’époque. Il provient de la bibliothèque du 6e Duc de Devonshire (1790-1858) avec ex-libris gravé.
Précieux exemplaire relié en vélin ivoire vers 1660. Paris, Iamet Metayer 1600. Imprimeur ordinaire du Roi Henri IV. In-folio de (8) ff. dont 1 frontispice gravé, 1004 pp. et (10) ff. Plein vélin ivoire, dos à nerfs orné de fers proches de l’Atelier Pierre Rocolet-Antoine Padeloup, vers 1638-1662 selon Raphaël Esmérian. Exemplaire relié vers 1660.
Edition originale rare de «l’extrêmement remarquable Théâtre d’agriculture d’Olivier de Serres». (Pierre Larousse), le premier traité moderne d’agriculture mettant à l’honneur la langue française. Tchemerzine, V, p. 817; Pritzel 8630; Mortimer French Books, 494; Thiebaud 840; Schwerdt II-156/157; Kress 236; En français dans le texte 79. «La prose de Serres, dans le sillage de Montaigne et de Saint François de Sales, est claire et belle. Le titre du Théâtre d’Agriculture, composé de deux groupes de mots usuels unis de façon heureuse et inattendue, dénote une haute maîtrise de la langue. Plus de vingt éditions successives en attestent le succès.» (En Français dans le texte, B.n.F.). Gentilhomme protestant d'Ardèche, Olivier de Serres, dans sa jeunesse, milite dans les rangs des réformés et on le trouve encore, en 1573, au siège de Villeneuve-de-Berg, qui fut suivi d'affreux massacres. Il reprend ensuite, pour un quart de siècle environ, la culture de son domaine du Pradel, pratiquant méthodiquement l'assolement. Son intérêt s'étend à l'irrigation, à l'élevage, aux forêts, à la vigne. Le jardin médicinal ou bouquetier le requiert particulièrement. Il connaît le maïs et la betterave et, près de deux siècles avant Parmentier, la pomme de terre qu'il compare à la truffe et nomme cartoufle. Il s'intéresse à l'utilisation et à la conservation des produits de la terre et découvre d'ingénieuses recettes. Il étudie les ruches et les vers à soie et acquiert une grande maîtrise en matière de sériciculture. En 1599, il publie un petit volume de cent pages, aussitôt traduit en Angleterre et en Allemagne, sur la Cueillette de la soye par la nourriture des vers qui la font. Henri IV lui écrit et lui demande son aide pour l'une des grandes entreprises économiques du règne consistant à planter d'immenses quantités de mûriers. À soixante ans, l'agronome devient le conseiller royal. Il réunit dans son Théâtre d'Agriculture les fruits de son expérience et y prodigue un vaste enseignement inconnu jusqu'alors. Il s'agit là du premier grand traité français d'agronomie. Le livre est orné d'un titre frontispice gravé par Mallery et de figures sur bois dans le texte ; en tête de chacun des huit chapitres, un bandeau, également gravé sur bois, montre des scènes de la vie champêtre. ». (En Français dans le texte. B.n.F.) Son «Théâtre d'agriculture et Ménage des champs», où il consigne avec une simplicité savoureuse les résultats de 40 ans de recherches et de pratique, lui apporta une gloire qui ne s’éclipsera qu’à la fin du XVIIe siècle, devant la vogue, alors, de «La Maison rustique» de Ch. Estienne et Liébault. «Il est divisé en 8 « lieux » chacun illustré d'un bandeau gravé sur bois en rapport avec le titre : (1) connaissance et choix des terres, (2) labourage des terres à blé (pain et légumes), (3) culture de la vigne, (4) bétail à quatre pattes et pâturages, (5) poulailler, colombier, garenne, étang, rucher et ver à soie, (6) potager, verger, herbes condimentaires (dont safran), médicinales et tinctoriales (guède, garance), (7) eaux et bois dont coupes et entretiens, (8) usages des aliments dont recettes de divers pains, boissons (hypocras, malvoisie, hydromel, confitures, conserves de fruits ou viandes, sirops, choucroute, truffes, etc.), façon d'accommoder les maisons et les habits à la campagne, médecine des hommes et des bêtes et « de l'honneste comportement [à tenir] en la solitude de la campagne.» Mais pas un instant Olivier de Serres ne cessa de veiller sur sa propriété du Pradel, tout en employant ses dernières années à propager dans la région la culture de la soie. Il vint à un moment décisif de l'économie française, alors que la vie rurale reprenait son essor, que les pillages et les dévastations, suites de la guerre, permettaient un renouvellement des instruments et des méthodes de culture restés inchangés depuis le moyen âge. L’action d’Olivier de Serres, d’abord isolée, devint un symbole du relèvement économique qu’Henri IV s’efforça de susciter. « Il n'est pas besoin d'être un technicien de l'agronomie ni un historien pour trouver plaisir à lire Olivier de Serres : son livre, comme son action, marque bien le moment où la France retourne au calme, où elle retrouve un bon sens alerte, malicieux, la joie profonde d'être naturelle.» Dans son activité de propriétaire rural, Olivier de Serres ne perdait pas de vue l'intérêt national. Il désirait prêcher d'exemple et convaincre les gentilshommes de s'occuper eux-mêmes de leurs terres ; il lut les anciens traités d'agronomie, les trouva insuffisants et vieillis ; aussi, pendant 30 ans, consacra‑t-il ses loisirs à la composition d'un traité qui put rendre service de son temps. L’ouvrage est dédié à Henri IV, qui comprit aussitôt à quel point ce livre pouvait être un appui pour l’œuvre de pacification des esprits et de redressement économique qu’il entreprenait, aussi le roi ne lui ménagea-t-il pas ses éloges. L'utilité de cet ouvrage, la protection royale, son caractère d'actualité lui valurent un immense et durable succès, dont témoignent les nombreuses éditions qui en furent faites dans la première moitié du XVIIe siècle. Souvent l'expression est ingénieuse et raffinée ; il appelle le jardinier « l'orfèvre de la terre, parce qu'il surpasse d'autant plus le simple laboureur que l'orfèvre le commun forgeron ». Il y a parfois dans ce langage, qui n'a rien d'affecté, quelque chose de Montaigne et quelque chose de Saint François de Sales. Pendant plusieurs mois, Henri IV s’en faisait lire des passages, après chaque dîner, une demi-heure durant, et il y eut avant 1675, une vingtaine d'éditions. On l'a réimprimé en 1804. L’ouvrage est illustré d’un titre frontispice gravé par Mallery, de 16 figures sur bois de parterres dans le texte et de 8 bandeaux gravés sur bois en tête de chaque chapitre représentant des scènes de la vie champêtre. Les auteurs contemporains gardent le silence sur Olivier de Serres, excepté le président de Thou. «Deux frères, du nom de Serres dit cet historien, ont rendu ce nom très illustre dans le XVIe siècle: le premier était Jean de Serres, qui s'est fait une grande réputation dans les belles-lettres. L'autre était Olivier, qui a fait un écrit sur la cueillette des vers à soie, pour seconder le désir que le roi Henri IV « avait de propager en France les vers a soie et les mûriers.» Olivier de Serres s’exprime ainsi dans la préface de son Théâtre: « Mon inclination et l'estat de mes affaires m'ont retenu aux champs en ma maison, et faict passer une bonne partie de mes meilleurs ans durant les guerres civiles de ce royaume, cultivant ma terre par mes serviteurs, comme le temps l'a peu supporter. En quoi Dieu m'a tellement béni par sa sainte grâce, que m'ayant conservé parmi tant de calamités, dont j'ai senti ma bonne part, je me suis tellement comporté parmi les diverses humeurs de ma patrie, que ma maison ayant été plus logis de paix que de guerre, quand les occasions s'en sont présentées, j'ai rapporté le témoignage de mes voisins, qu'en me conservant avec eux, je me suis principalement adonné chez moi à faire mon mesnage. Parmentier, si zélé pour la propagation des produits de l'agriculture, profita de la publication d'un Mémoire sur les avantages que le Languedoc pouvait retirer de ses grains (1786) pour retracer le mérite d'Olivier, en faisant observer que plusieurs modernes l'avaient mis à contribution. Broussonnet saisissait toutes les occasions de rappeler au souvenir de la postérité le nom de De Serres. De plus, il fit le fonds d'un prix à l'académie de Montpellier pour le meilleur éloge de cet auteur ; et ce prix fut décerné en 1790, à un discours dans lequel Dorthès fit un bon extrait du Théâtre d’Agriculture. Faujas de St-Fond, toujours zélé pour les entreprises honorables, avait rassemblé des matériaux pour rendre à la mémoire d'Olivier le même service qu'il avait rendu à Bernard Palissy, en faisant une nouvelle édition de ses œuvres. Enfin les étrangers eux-mêmes concoururent à cette sorte de réparation, entre autres Arthur Young, qui comptait au nombre des circonstances les plus heureuses de son voyage agronomique en France d'avoir pu respirer l'air du Pradel, antique manoir d'Olivier. « Je contemplai, dit-il, la résidence du père de l'agriculture française (qui était sans doute un des premiers écrivains sur ce sujet qui eût encore paru dans le monde) avec cette espèce de vénération qui ne peut être sentie que par ceux qui se sont fortement adonnés à quelque recherche favorite, et qui se trouvent satisfaits de la manière la plus délicieuse. » Le voyageur anglais ne s'en est pas tenu à ces simples expressions : dès qu'il connut le projet d'élever, par souscription, un monument à la mémoire d'Olivier, sur la place de Villeneuve de Berg, il s'empressa de s'inscrire sur la liste. Ce n'est qu'en 1804 que ce monument a été exécuté, par les soins de Caffarelli, alors préfet de l'Ardèche. La société d'agriculture a fait aussi frapper une médaille à l'effigié de De Serres. Edition originale rare en reliure ancienne. Le 8 novembre 2006 la Librairie Sourget cataloguait et vendait 50000 € un exemplaire en reliure restaurée du XVIIIe siècle (Cat XXXIII n° 51). Le présent exemplaire nettoyé anciennement avec délicatesse, revêtu de son élégante reliure du XVIIe siècle, est en condition bibliophilique plus désirable. Le 21 mai 2003, il y a 21 ans, la même Librairie Sourget cataloguait et vendait 350000 € l’exemplaire relié en vélin de l’époque aux armes du roi Henri IV.
Précieux exemplaire grand de marges conservé dans son demi-maroquin vert de l’époque. Paris, Eugène Renduel, 1833. In-8 de (3) ff. y compris le frontispice gravé, IV pp., 214 pp. Relié en demi-maroquin vert à coins de l'époque, filet doré encadrant les plats avec fleurons d'angles, dos lisse orné de fleurons et doubles filets dorés, couronne dorée dans le caisson inférieur, tranches jaunes sur témoins. Reliure de l'époque. 211 x 129 mm.
Edition originale «rare et recherchée» de cette œuvre dramatique en prose par le premier poète du théâtre français (Carteret). Carteret, I, 406; Clouzot, 146; Vicaire, Manuel de l'amateur, IV, 280; Morgand et Fatout, Bulletin de la Librairie Morgand et Fatout, 3963; Solleine, Bibliothèque dramatique, II, 2735, Escoffier, Le Mouvement romantique, 993. L’édition originale fut imprimée à 2000 exemplaires, divisés en quatre tranches. Le présent exemplaire appartient à la première tranche. «Tiré à 2000 exemplaires.» Clouzot, 146. Lors de sa première représentation, le 6 novembre 1833, la pièce est un échec. Juliette Drouet, éreintée par les critiques, décide alors d'abandonner le théâtre. L’édition est ornée d’un beau frontispice gravé à l'eau-forte par Célestin Nanteuil tiré sur Chine et contrecollé. «A Londres (1553), la reine Marie Tudor, tout occupée de son favori, l’aventurier Fabiano Fabiani, encourt la colère des nobles et l’hostilité du légat impérial, Simon Renard, qui représente le prince d’Espagne, futur époux de la reine. Mais Fabiani la trahit parce qu’il aime Jane, jeune orpheline élevée par un brave ciseleur nommé Gilbert qui, l’ayant adoptée, s’apprête à l’épouser. Le favori apprend en secret que Jane est la fille et l’héritière du feu Lord Talbot, assassiné, qui donna tous ses biens à la souveraine. Il révèle alors à Gilbert qu’il est l’amant de la jeune fille. Dès cet instant, ce dernier ne rêve plus que vengeance: il offre sa vie à Simon Renard, à la condition qu’il promette de le venger. Le généreux Gilbert va trouver la reine, déjà au courant de la trahison de Fabiani. Il lui révèle l’origine de Jane et demande que la jeune fille, rétablie dans ses droits, puisse épouser Fabiani. Marie, au contraire, fait arrêter Gilbert et Fabiani comme ayant attenté à sa vie, puis elle se repent et remet sans cesse la date de l’exécution du favori qu’elle aime toujours. Quant à Gilbert, il attend son heure en silence, en songeant que Jane aime l’autre. Pour Fabiani, l’instant du supplice approche. La reine, alors, charge Jane de le faire évader. Mais cette dernière est transformée: à présent c’est de l’ouvrier qu’elle s’éprend, et elle le fait évader à la place du favori perfide dont le peuple, excité par Simon Renard, réclame la mort. Tandis que Fabiani est conduit au supplice, la reine, encore une fois, s’efforce de la sauver: que l’on rejoigne Gilbert en fuite, et qu’il en soit, en cachette, substitué à l’autre pendant la nuit. Mais Simon Renard qui a flairé la supercherie, décide de sauver l’Angleterre: c’est le favori qui tombe. L’intérêt essentiel de la pièce devait être fait dans ce contraste qui, dans l’âme de l’héroïne, oppose les aspirations de la reine et les sentiments de la femme; mais la note humaine y est étouffée par l’épaisse intrigue du mélodrame. La dernière journée (intitulée «Lequel des deux?») doit son pathétique profond à l’incertitude qui règne: on ne sait lequel tombera, du favori ou de l’ouvrier. Aussi, plus encore que les offenses à la vérité historique, la prose toute tendue vers l’antithèse, et les sentiments d’un sublime intense qui inspirent Gilbert, font de ce drame un des exemples les plus outrés du théâtre hugolien.» Dictionnaire des Œuvres, IV, p. 400. Dans sa préface, l’auteur cite Shakespeare, Corneille, Molière et Beaumarchais comme autant de maîtres à penser. Il rêve là son drame idéal : «Le but du poète dramatique doit toujours être d’atteindre tout à la fois le grand et le vrai, le grand dans le vrai, le vrai dans le grand. […]. La vérité contient la moralité, le grand contient le beau. […]. Le drame comme nous le comprenons, c’est le cœur humain, la tête humaine, la passion humaine, la volonté humaine. […]. Ce drame aurait pour lui une telle notoriété de loyauté, d’élévation, d’utilité et de bonne conscience qu’on ne l’accuserait jamais de chercher l’effet et le fracas, là où il n’aurait cherché qu’une moralité et une leçon. […]. Le théâtre civilise, explique l’histoire, conseille le cœur humain.» Victor Hugo (1802-1885) a trente ans lorsqu’il écrit Marie Tudor, une des rares pièces qu’il a composées en prose. Durant cette décennie, il se consacrera presque exclusivement au théâtre: Hernani, Le Roi s’amuse, Lucrèce Borgia, … Représentée pour la première fois le 6 novembre 1833, au Théâtre de la Porte Saint-Martin, Marie Tudor est jouée par Mlle Georges, actrice favorite de Napoléon Ier, et Jane par Juliette Drouet pour qui Victor Hugo avait écrit le rôle. Si celle-ci n’apparut qu’une seule fois sur scène sous les traits de Jane, l’auteur et elle deviendront amants quelques semaines après la première, inséparables pendant près de 50 ans. Précieux exemplaire grand de marges conservé dans son demi-maroquin vert de l’époque.
Première édition complète du premier grand traité français d’agronomie dédiée au roi Henri IV. Exemplaire relié en vélin doré du XVIIe siècle, au frontispice enluminé. Paris, Abr. Saugrain, 1603.In-4 de (16) pp. dont le frontispice gravé, 907 pp., (1) p.bl., (26), (2) pp.bl. Vélin doré à recouvrement, plats ornés d’un double encadrement de filets et motifs géométriques sur les plats avec fleurs-de-lys et fleurons aux angles, dos à nerfs, tranches dorées, feuillets blancs réglés reliés en tête et en fin de volume. Quelques restaurations au vélin. Reliure ancienne du milieu du XVIIe siècle. 246 x 178 mm.
Édition originale définitive du premier grand traité français d’agronomie. Tchemerzine, V, 817. « C’est la première complète, elle est augmentée de nombreuses additions dans divers livres. Cette seconde édition, qui est également fort belle, est au moins aussi rare que celle de 1600. » (Thiebaud, 840). « Édition fort rare ». « Ce livre célèbre fut maintes fois réimprimé pendant le XVIIe siècle, et copieusement pillé et démarqué au coure du XVIIIe, par Liger et autres. Le chapitre vii du lieu huictième traite « De la Chasse et autres honnestes exercices du Gentilhomme ». La première édition est la plus belle de toutes et la seule de format in-folio. Elle présente, toutefois, l’inconvénient de ne pas être aussi complète que les suivantes, Olivier de Serres ayant apporté de nombreuses augmentations à son œuvre dans l'édition de 1603 » (Thiébaud). « Il s’agit là du premier grand traité français d’agronomie. La prose de Serres, dans le sillage de Montaigne et de Saint François de Sales, est claire et belle. Le titre du Théâtre d’Agriculture, composé de deux groupes de mots usuels unis de façon heureuse et inattendue, dénote une haute maîtrise de la langue. Plus de vingt éditions successives en attestent le succès. » En français dans le texte, n° 79. Olivier de Serres, seigneur du Pradel (1539-1619) est un gentilhomme paysan, attaché à sa terre. Il peut s’y installer paisiblement à partir de 1573 et multiplie dès lors ses efforts pour en faire une exploitation modèle, pratiquant la culture du maïs et du mûrier, amenant l’eau par des canaux d’irrigation, implantant la pomme de terre dans le sol du Vivarais, utilisant même des prairies artificielles. Il fut appelé à Paris par Henri IV. Pour encourager l’industrie de la soie, il publia en 1599, sur la demande du roi, un traité de La Cueillette de la soie. C’était un traité de l’éducation des vers à soie, propice à favoriser le désir que témoignait le roi de propager cette branche de prospérité, de manière à fournir non-seulement aux besoins de son peuple, mais à l’exportation. Il était déjà devenu un chapitre de son ouvrage en 1600 ; mais cette addition ne put paraître que dans la seconde édition de 1603, qui fut précédée d’un morceau détaché, sous ce titre : la Seconde richesse du meurier blanc, qui se trouve en son escorce, pour en faire des toiles de toutes sortes, non moins utile que la soie provenant de la feuille d’icelui. Un an plus tard, en 1600, son Théâtre d’agriculture et ménage des champs, où il consigne avec une simplicité savoureuse les résultats de 40 ans de recherche et de pratiques, lui apporta une gloire qui ne s’éclipsera qu’à la fin du XVIIe siècle, devant la vogue, alors, de La Maison rustique de Ch. Estienne et Liébault. Il vint à un moment décisif de l’économie française, alors que la vie rurale reprenait son essor, que les pillages et les dévastations, suites de la guerre, permettaient un renouvellement des instruments et des méthodes de culture restés inchangés depuis le moyen-âge. L’action d’Olivier de Serres, d’abord isolée, devint un symbole du relèvement économique qu’Henri IV s’efforça de susciter. « Il n’est pas besoin d’être un technicien de l’agronomie ni un historien pour trouver plaisir à lire Olivier de Serres : son livre, comme son action, marque bien le moment où la France retourne au calme, où elle retrouve un bon sens alerte, malicieux, la joie profonde d’être naturelle. » L’ouvrage est dédié à Henri IV, qui comprit aussitôt à quel point ce livre pouvait être un appui pour l’œuvre de pacification des esprits et de redressement économique qu’il entreprenait, aussi le roi ne lui ménage-t-il pas ses éloges. Souvent l’expression est ingénieuse et raffinée ; il appelle le jardinier « l’orfèvre de la terre ». Pendant plusieurs mois, Henri IV s’en faisait lire des passages, après chaque diner, une demi-heure durant, et il y eut, avant 1675, une vingtaine d’éditions. Olivier de Serres rendit un service éminent à son pays, en renfermant dans son Théâtre d’agriculture, tout ce qu’une longue pratique et une vaste érudition avaient pu lui apprendre sur le premier des arts Le Théâtre d’agriculture et mesnage des champs d’Olivier de Serres, imprimé à Paris en 1600 par Jamet Mestayer, est sans contredit la plus belle édition de celles qui ont été publiées du vivant d’Olivier ; mais c’est la plus incomplète, à cause des augmentations nombreuses qu’il a faites à la seconde édition, « revue et augmentée par l’auteur. Ici est représenté tout ce qui est nécessaire pour bien dresser, gouverner, enrichir embellir sa maison rustique. » Paris, chez Saugrain, 1603, in-4, de 907 pages de texte et 21 feuillets pour les pièces préliminaires et la table. Il est dit, à la fin, que la première impression a été achevée le dernier jour de juillet ; et dans l’in-folio, il y a le 1er juillet. Il s’y trouve donc beaucoup d’augmentations, entre autres la seconde cueillette de la soie, qui fait le quinzième chapitre du cinquième livre. » L’ouvrage est illustré d’un beau titre-frontispice gravé sur cuivre par Mallery, ici enluminé, avec portrait d’Henri IV, et de 15 figures sur bois de parterres dans le texte ; entre les pp. 554-555, planche hors texte dépliante représentant le « Corps du iardin medecinal carré. » Bel et précieux exemplaire relié en vélin doré du XVIIe siècle, avec le frontispice enluminé. Provenance : « Constant dans l’inconstance...- C. Blyenburch 1656 » (ex-libris manuscrit sur une des gardes) ; « Fuit Jan Rietmaier anno 1675 in Febriwari... » (ex-libris manuscrit face au titre) ; « J. F Schmidt m.dcc.lv [1755] » (ex-libris en marge du titre) ; ex-libris G. I. H. Mingardi V. D. M. » (ex-libris imprimé et collé au verso du titre).