3 pages in-8, (225 x 165).
Reference : 1339
Intéressant manuscrit (lacunaire) entièrement autographe d’Émile Guillaumin relatif à l’Association des Amis de Charles-Louis Philippe au sein de laquelle il remplissait la fonction de Président du Conseil d’Administration. Au sortir de la seconde guerre mondiale, il dresse un bilan mitigé, mettant en avant dans un premier temps les lourdes pertes humaines supportées par l’association :« L’examen de la situation fit constater d’abord la mort de huit membres de notre Comité d’Honneur qui en comptait vingt-huit : Marguerite Audoux et de deux membres de notre Conseil d’Administration Georges Bodard vice-président, Henri Buriot Darsiles secrétaire général et rédacteur du bulletin d’une associée à vie : Mme Janik de Rochefort de douze adhérents : Henri Bageret… »Il évoque notamment la dégradation de l’état de santé de Valery Larbaud « qui semble ne plus pouvoir assumer de fonctions actives », les problèmes de trésorerie consécutifs à la guerre mais également la reprise des activités de l’association, la prospection de nouveaux adhérents, la publication d’un nouveau bulletin, la générosité des bienfaiteurs ayant permis de maintenir l’Association à flot, etc.Émile Guillaumin interroge pour finir le devenir de la bibliothèque Charles-Louis Philippe : « L’avis de la Conservatrice de disjoindre la bibliothèque de prêt qui pourrait être remise à la Municipalité de Cérilly sous certaines conditions et continuerait à porter le nom de Bibliothèque de prêts Charles Louis Philippe. Les petits problèmes d’ordre local soulevés par cette mesure n’ont pas encore été résolus mais on est en droit d’espérer qu’ils pourront l’être avant peu. » C’est sur ce projet que le manuscrit se termine de façon abrupte.Le manuscrit est rédigé au verso d’un article de journal écrit par Émile Guillaumin intitulé A Nohant, dans lequel il raconte une escapade au pays de George Sand.Infimes déchirures et manque en marge du document.
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1812 [Sans lieu, i.e. Seysses, Toulouse] 1 volume in-4 (24,5 x 20,5 cm) de 348 pages chiffrées et 6 pages de table non chiffrées. Reliure pleine basane fauve de l'époque (première reliure). Usures et manques. Important manque de cuir dans la moitié supérieure du dos. Un coin sommairement anciennement réparé, roulette dorée en encadrement des plats, gardes et doublures de papier marbré. Intérieur parfait. Ecriture très lisible. Manuscrit autographe mis au propre contenant le texte définitif qui sera imprimé en 1814 sous le titre : Traité sur l'époque de la fin du monde, et sur les circonstances qui l'accompagneront, par un Solitaire (à Versailles, de l'imprimerie de J. A. Lebel) avec en plus et inédits, de la page 306 à 311, une importante Note de l'auteur, et de la page 313 à la page 348, des Observations sur le manuscrit d'un solitaire, Lettre de Mr B*** à Mr P***.
Notre manuscrit se divise en 48 chapitres (non compris la Note de l'auteur et la Lettre de Mr. B*** à Mr. P*** contenant quelques observations sur le manuscrit d'un solitaire. L'abbé Auguste Gouazé ( ) est né à Toulouse en 1758. "Ses premières années, dès sa plus tendre enfance, furent données à la religion et à l'étude. Il chercha dans le ministère sacré du sacerdoce, un asile contre les tempêtes du monde ; mais il ne l'y trouva pas longtemps. Lui aussi eut à lutter, durant notre révolution, contre les violences que l'ennemi des hommes exerça envers les ministres de nos autels. [...] Il fut rééllement un solitaire ; car il ne se montra nulle part là où l'ambition ou le plaisir rassemblent tous les hommes. Les pauvres, les affligés parvinrent seuls jusqu'à lui ; il ne les renvoya jamais sans avoir donné des secours ou des consolations. [...] Il termina ses jours le 30 novembre 1812 à l'âge de 54 ans. [...] On dit que le principal motif des chagrins qui lui donnèrent la mort, provenait des persécutions injustes dont l'aveuglement de l'empereur Napoléon accablait le souverain pontife. Gouazé est l'auteur d'un ouvrage très curieux, intitulé : Traité sur la fin du monde et sur les circonstances qui l'accompagneront, par un solitaire, un volume in-8, imprimé à Versailles, chez Le Bel en 1814. L'éditeur de ce volume, qui ne parut qu'après la mort de l'auteur, annonça qu'il cédait, en le publiant, à la volonté de Gouazé. Celui-ci sans avoir voulu commenter l'Apocalypse, a cherché, en s'appuyant sur ce livre mystérieux, à deviner l'époque à laquelle doit arriver ce dernier jour de l'univers annoncé dans les saintes Ecritures. [...] Il y a dans ce traité je ne sais quoi de sombre, de mélancolique, et en même temps de religieux, qui jette l'âme dans un salutaire effroi [...] Selon Gouazé, le monde à peine doit avoir deux cents ans d'existence [...] (in Biographie Toulousaine, 1823) Dans la préface pour la Consommation des Siècles publiée en 1823 on lit : "Son travail manuscrit fut connu avant sa mort de quelques personnes de confiance, sous le titre de Conjectures sur la fin du monde" (notre manuscrit). Notre manuscrit est une copie autographe mise au propre additionnée d'une note que l'auteur avait cru bon d'ajouter ainsi que d'observations de quelques prélats de sa connaissance qu'il a également cru bon d'ajouter in fine, même si ses obervations, bien que n'accusant par Gouazé d'hérésie, font montre d'une certaine réticence quant à l'analyse qu'il fait de certains passages du livre de l'Apocalypse. La Note de l'Auteur ainsi que ses Observations n'ont pas été imprimées en 1814. La Note de l'Auteur est une violente critique de la révolution française et de ses suites mais surtout une attaque ciblée contre l'Empereur Napoléon Premier et le rôle infâme (selon Gouazé) que celui-ci a joué dans l'affaire de la détention du pape. La publication en 1814 (à 250 exemplaires seulement lit-on dans une notice) donna lieu à la publication de deux articles dans le Journal Ecclésiastique, se prononçant contre ce traité. Pourtant, ces deux premiers articles ayant été jugés très sévères, un troisième article fut publié qui lui rendait justice dans ses analyses eschatologiques. Gouazé dénonce un monde dépravé et impie, des chrétiens lâches et paresseux que la seule idée de la fin du monde révolte. Il détaille les signes annonciateurs du jour dernier. Il a suivi les traces d'autres annonciateurs de la fin du monde tels que Lachetardie, Pastorini, Rondet, etc. L'arrivée de l'Antéchrist était alors une préocuppation importante au sein de divers groupes de penseurs et religieux exaltés par une révolution qui les avaient laissés ahuris par tant de violence et de pertes. Selon Gouazé la fin du monde était pour l'année 1940. Il marque le début de l'apocalypse en l'année 1790. "Les jours malheureux que nous voyons s'écouler depuis vingt-deux ans (il écrit en 1812), nous avertissent que le temps de la consommation de toutes choses s'approche ... et nous savons que, d'ici à cette époque, nos maux iront toujours croissant ; s'il y a quelques intervalles, quelques moments de paix et de tranquillité, ils ne seront pas toujours de longue durée." (extrait). L'histoire de l'abbé Gouazé serait trop longue à détailler ici mais elle montre un prêtre fils de professeur de la faculté de droit de Toulouse qui fut placé à la tête du conseil de paroisse qui appartenait à Seysses. Gouazé fut arrêté pour avoir refusé de prêter serment à la nouvelle constitution française. Condamné à la déportation dans les premiers mois de 1794 il fit partie d'un convoi de 56 prêtres qui partit pour la maison d'arrêt de Bordeaux (22 nivôse an II) et devait attendre leur embarquement pour la Guyane. Mais il fut finalement libéré en juillet 1795 pour revenir exercer son ministère à Seysses le 21 septembre de l'an III. Il vécut sa captivité dans des conditions déplorables comme l'indique l'abbé Contrasty dans son ouvrage intitulé : Un Conseil de Paroisse sous le régime de la séparation de l'église et de l'état (Toulouse, imprimerie Saint-Cyprien, 1906, pp. 81 et suiv.). Voici la liste de quelques chapitres du manuscrit : le monde doit périr par le feu - le monde doit durer environ 6000 ans - les hommes seront surpris par l'arrivée du dernier jour, comme ils le furent autrefois par les eaux du déluge - quatrièmre signe : une guerre universelle - la venue de l'Antéchrist - quel sera le nom de l'Antéchrist - de l'approche du jugement dernier - etc. Malgré nos recherches nous n'avons pu trouver de modèle de l'écriture de l'abbé Gouazé (La bibliothèque municipale de Toulouse n'en possède pas), mais il ne fait aucun doute pour nous, d'après le titre de ce manuscrit et les inédits importants qu'il contient, qu'il s'agit assurément d'une copie autographe mise au propre, paginée, annotée, ne contenant que très peu de corrections ou variantes avec le texte publié en 1814. Gouazé aura copié de sa main les observations et sa note de l'auteur qui n'auront finalement pas été imprimée car alors le temps de l'Empereur n'était pas encore révolu et cela aurait été trop dangereux pour l'ami publicateur. Références : Brunet, Fous littéraires, p. 91 ; Tcherpakoff, p. 42 (pour l'édition de 1814) Provenance : de la bibliothèque de Xavier Hermé avec son ex libris (XXe s.) NDLR : Nous sommes le 31 décembre 2023 ... demain nous serons en 2024 et la fin du monde n'est pas encore advenue ... mais elle vient c'est certain ! La question étant de savoir quand ... Superbe manuscrit entre mystique et eschatologique, en partie inédit.
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S. n. | s. l. 1887 | divers | en feuilles dont 11 pages sur 7 feuillets pour les manuscrits + 4 feuillets pour la transcription tapuscrite
Manuscrit autographe complet daté et signé de larticle intitulé «?Note sur la Solution du problème monétaire anglo-indien?». Cinq pages rédigées à lencre noire sur un feuillet et un bifeuillet?; la quatrième page est signée et datée?: «?Léon Walras Vers chez les Blancs sur Lausanne, 3 juillet 1887.?» La cinquième page constitue donc un ajout ultérieur comportant plusieurs corrections et ajouts. Manuscrit autographe de la mise au propre du dernier feuillet, une page datée et signée?: «?Léon Walras Vers chez les Blancs sur Lausanne, juillet 1887?» Manuscrit autographe de calculs de léconomiste, quatre pages sur deux feuillets. Manuscrit autographe de la traduction anglaise de la dernière partie, une page rédigée par Walras au revers dune enveloppe lui ayant été adressée. Tapuscrit de la transcription par William Jaffé, tapée à la machine sur quatre feuillets de papier fin et présentant des ratures et corrections manuscrites de la main de Jaffé. Note on the solution of the Anglo-indian monetary problem. Deux jeux dépreuves dont un doublement signé par Walras enrichies de deux nombreuses corrections et notes autographes de Walras. Note sur la solution du problème monétaire anglo-indien, tiré à part de la Revue déconomie politique, numéro de Novembre-Décembre 1887. Importante déchirure sans manque. Unique ensemble des manuscrits, tapuscrit, traductions, épreuves corrigées et tiré à part dune des premières incursions de Léon Walras dans léconomie internationale, qui contribuera à faire reconnaitre léconomiste auprès des anglo-saxons au moment où langlais devient la langue scientifique officielle au détriment du français. * «?L. Walras [a] été lun des premiers à recommander lutilisation dun indice de prix pour guider la politique monétaire. Son étalon multiple fournit les informations qui déterminent les interventions destinées à éliminer les variations de la valeur de la monnaie. Cet étalon multiple nest rien dautre quun indice de prix utilisé à des fins particulières. Lutilité dun tel indice, qui était loin de faire lunanimité au moment où L. Walras en montrait lintérêt, est aujourdhui reconnue.?» (Jacoud Gilles. Stabilité monétaire et régulation étatique dans lanalyse de Léon Walras. In?: Revue économique) À contrepied des concurrences impérialistes qui conduiront bientôt lEurope à sa perte, Léon Walras dans un souci déquilibre international, propose dans cet article fondateur «?la mise en place de son système pour résoudre les problèmes monétaires des principales puissances économiques?». En offrant une solution déquilibre économique à lEmpire britannique, «?il espère organiser de meilleurs rapports monétaires entre le Royaume-Uni et lInde. Son plan est censé stabiliser simultanément la livre et la roupie, mettant ainsi fin à la dévalorisation permanente de la monnaie indienne par rapport à la livre sterling?» (J.-G. Stab). «?La question de la monnaie mintéresse [...] parce quelle se prête à une des premières et des plus décisives applications de mon système déconomie politique pure.?» écrira Walras en 1893 (L. Walras, «?Le problème monétaire anglo-indien?», Gazette de Lausanne et Journal Suisse, 24 juillet 1893). Par cette communication, Walras espère voir ses théories mises en application à léchelle internationale. Les nombreuses corrections et les deux versions du manuscrit original révèle limportance que revêt cette «?note?» pour léconomiste. On constate notamment que la dernière partie fut ajoutée à quelques jours dintervalle à la suite dune première version, signée et datée du «?3 juillet 1887?». Cest cette nouvelle partie qui fait lobjet dune traduction immédiate par Léon Walras lui-même, comme en témoigne le manuscrit autographe en anglais de notre ensemble. À ces feuillets, les derniers manuscrits de Walras en main privés, sont joints trois pages autographes de calculs (sur deux feuillets) intitulés «?vérifications?». Bien que cet ensemble de chiffres soit quel
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s. d. [septembre 1983] | 21.50 x 28 cm | une page sur un feuillet
(Une légende tenace veut que, si une discussion sur un sujet quelconque s'engage entre deux économistes, il en sortira au moins trois opinions différentes.) * Manuscrit autographe signé d'une page rédigée à l'encre noire sur un feuillet de papier ligné jaune et portant en exergue de la main de l'auteur : "Draft 8 - Preface for French edition 8 - Price Theory" ; nombreuses ratures et corrections. En haut à gauche du feuillet, au stylo bille, envoi autographe signé : "For Bernadette Platte, Milton Friedman". Rarissime manuscrit autographe signé du prix Nobel 1976, un des économistes les plus influents du XXe siècle, dont l'ensemble des archives est aujourd'hui conservé à la Hoover Institution Library & Archives, Stanford University. Les quelques manuscrits de Friedman encore en mains privées sont particulièrement désirables et recherchés. Important texte théorique des deux premiers paragraphes de la préface dePrix et théorie économique,première traduction française, parue en 1983 aux éditionsEconomica, de Price Theory.Achevée le 7 septembre 1983 à l'université de Stanford, cette version originale en anglais est totalement inédite. Price Theory,uvre majeure de Friedman (Chicago, Aldine Press, 1962) dont la version définitive fut publiée en 1976, année où Friedman obtint le Nobel, est un essai fondamental directement inspiré par ses cours à la Chicago University. Pour sa première publication en France, sept ans plus tard, Friedman entreprend donc de composer une toute nouvelle préface à l'intention de ce public moins naturellement acquis aux idées monétaristes que les Américains. Notre manuscrit, ultime version d'un texte qui nécessita huit réécritures comme en témoigne l'exergue, porte encore de multiples repentirs soulignant l'attention portée par Friedman à la réception de son travail par le lectorat français. Fer de lance de la politique économique de Ronald Reagan, la théorie des prix de Friedman est issue d'une longue tradition de penseurs français et anglo-saxons que l'économiste prend soin de citer dans ce manuscrit: «From the French physiocrats and Adam Smith to Léon Walras and Alfred Marshall to Maurice Allais and Paul Samuelson, a body of theory has been elaborated and refined that essentially all economists accept and use in their analysis of the problems for which it is relevant». En fin connaisseur de l'esprit français, Friedman insiste ainsi sur la filiation entre le libéralisme économique de sa célèbre «école de Chicago», et la philosophie des Lumières, chère à l'intelligentsia du vieux continent. C'est d'ailleurs en hommage à cet esprit critique français qu'il ouvre sa préface par une anecdote ironique sur la relativité des théories économiques «: There is a long-standing myth that if two economists discuss any topic, they will have at least three opinions about it». On note cependant qu'il remplace le véritable auteur de ce trait, qui n'est autre que Churchill, par un anonyme «long-standing myth». Les reprises et biffures sur notre manuscrit montrent la tentation de Friedman d'analyser l'origine de ce mythe : «This myth rests like most myths» est biffé et remplacé par un irrévocable «Whatever small element of validity this myth may have with respect to some topics, it has none whatsoever with respect to the core of economics... price theory. ». Le second paragraphe de notre manuscrit est une apologie des théories monétaristes défendues par Friedman qui, en ce début des années 1980,viennent alors de porter leurs fruits : leur mise en application par la réserve fédérale américaine entraîne un net recul de l'inflation et une hausse historique du dollar. Au sommet de son influence, Friedman voit alors ses ouvrages, dont Price Theory, réédités, enseignés dans le monde entier et traduits en plusieurs langues. Il souligne ici l'importance capitale de sa théorie pour la compréhension du marché mondial :«For price theory seeks to understand how the actions of hundreds of millions of people sprea
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LARGUIER Léo - (La Grand-Combe 1878 - 1950) - Ecrivain français- manuscrit autographe - LARGUIER LEO
Reference : 27787
un volume en cahier, IN4 reliure ancienne demi chagrin à coins,dos lisse orné,manuscrit autographe avec dessins aquarèllés,daté janvier (19)34,47 pages recto, bon état
L'auteur (1878-1950), est un poète, nouvelliste, critique et essayiste. Il fit partie de l'Académie Goncourt. Nicolas BOILEAU, dit BOILEAU-DESPRÉAUX, poète, né à Paris en 1636, mort à Paris en 1711.Vite célèbre, il fut protégé par Louis XIV, et se lia à Molière, Lafontaine et Racine. Il entra à l’Académie française en 1684. Sa principale œuvre est « L’art poétique » (1674). Il fut le chef du parti favorable aux Anciens dans la querelle des Anciens et des Modernes. Au 26, rue Boileau figure une plaque commémorative : « Ici s’élevait la maison où vécut, de 1685 à 1709, Nicolas BOILEAU, poète et critique ».(in Hubert Demory, « La mémoire du XVIe arrondissement. Inventaire des plaques commémoratives ». L’Harmattan, coll. Histoire de Paris, 2010).La Société Historique d’Auteuil et de Passy (SHAP), Remise de 20% pour toutes commandes supérieures à 200 €
Phone number : 33 04 94 63 34 56
27 feuillets in-4 et in-8, numérotés 1 à 22 (dont 2bis, 2ter, 13bis dactylographié, 17bis et 17ter avec deux lignes dactylographiées) montés sur onglets et interfoliés de feuilles de vergé gris. Relié en un volume in-4 (27,2×22,5 cm), demi-maroquin bordeaux à coins, dos à 5 nerfs ornés de caissons à triples encadrements de filets dorés, tête dorée (F. et A. Maylander). MANUSCRIT AUTOGRAPHE DE LA CÉLÈBRE ÉTUDE SUR CHODERLOS DE LACLOS ET LES LIAISONS DANGEREUSES, parue dans le tome II de l'ouvrage collectif " Tableau de la Littérature Française " (N.R.F., 1939). En 1970, Malraux la publiera à nouveau dans " Le Triangle noir " avec deux autres textes, sur Goya et Saint-Just. Elle sera reprise en préface du roman aux éditions du Livre de Poche puis Folio-Gallimard. Le volume s'ouvre par une lettre autographe adressée à son cher Professeur, Henri Mondor (1 page in-12, 7 juin 1945), auquel Malraux offre ce manuscrit. Sur la page de titre autographe qui suit, datée du même jour, dédicacée et signée, l'auteur précise qu'il n'existe pas d'autre manuscrit. Les différences avec le texte définitif sont dues, soit à un montage différent, soit à des corrections sur dactylographie ou épreuves. Bien que de premier jet, ce manuscrit est très proche de la version imprimée. Malraux met en évidence l'originalité et la modernité des Liaisons dangereuses. Il débute par une synthèse du roman : Laclos entre prend de raconter une anecdote de sa jeunesse : une femme abandonnée par son amant décide de faire coucher n'importe qui avec la fiancée de celui-ci, pour qu'il soit trompé avant même son mariage. Il y ajoute l'histoire d'une autre femme qui, séduite et quittée par un complice de la première, meurt de chagrin. Puis il en définit l'essence même : Les Liaisons sont le récit d'une intrigue. (Comme par hasard, ce mot désigne à la fois l'organisation des faits dans un ouvrage de fiction, et un ensemble efficace et orienté de tromperies.) Intriguer tend toujours " à faire croire " quelque chose à quelqu'un ; toute intrigue est une architecture de mensonges; croire à l'intrigue, c'est croire d'abord qu'on peut agir sur les hommes, - par leurs passions, qui sont leurs faiblesses […] Le problème technique du livre est de savoir ce qu'un personnage va faire croire à un autre. D'où une ronde d'ombres Louis XV à la merci des deux meneurs du jeu. Pour Malraux, Laclos renouvelle la notion d'intelligence, idée passionnelle et mythique. Il analyse aussi une autre nouveauté : La passion s'est métamorphosée : elle était fatalité, elle devient désir. Mais, observe-t-il, le premier caractère de ce livre, qui ne parle que de passion, c'est de l'ignorer presque toute. Une seule y paraît: l'amour qu'éprouve Mme de Tourvel […] Les cartes sont simples, dans ce jeu qui n'a que deux couleurs: la vanité, le désir sexuel. Décelant dans les deux protagonistes principaux des Liaisons, la naissance et le prototype de la figure de l'intellectuel, il explique pourquoi ce livre est novateur : Valmont et Mme de Merteuil sont les deux premiers personnages de la fiction qui agissent en fonction d'une idéologie. Par leurs deux personnages significatifs, les Liaisons sont une école de volonté. Et ce n'est pas un de leurs moindres moyens d'action que leur mélange permanent de volonté et de sexualité […] Tout le livre est une érotisation de la volonté. Lorsque son livre n'était déjà plus qu'un chef-d'œuvre mineur et presque clandestin, c'est à Tilly que Laclos disait: "J'ai voulu faire un ouvrage qui retentît encore sur la terre quand j'y aurai passé". Comme il est rare qu'un écrivain se croie assuré des siècles par son seul talent, il semble que Laclos ait attendu sa postérité d'une dénonciation de son temps. Je crains (et les mémoires du temps semblent nous le montrer de plus en plus) que les mœurs des Liaisons n'aient eu dans la France de 1780 que l'importance de celles de Montparnasse dans la France de 1939 […] Il conclut: Laclos fut un dénonciateur de rêves. Il révéla ceux de son temps en leur donnant la vie. En les faisant entrer dans le long domaine des rêves de tous, celui où les hommes promis à la mort contemplent avec envie des personnages un instant maîtres de leur destin. Ce manuscrit figurait à l'exposition Malraux, à la Fondation Maeght (13 juillet-30 septembre 1973). Ancienne collection Henri Mondor avec son ex-libris.
Phone number : 33 01 48 04 82 15