‎ADAMI Valerio. DERRIDA Jacques.‎
‎Placard Derrida. 1976.‎

‎ Lithographie originale74 x 100cm. Editions Maeght. Impression Arte (imprimerie Maeght). Numérotée XXV/XL. Signée et numérotée par l’artiste et le philosophe. Au dos de la lithographie, annotation de la main de Francis Ponge, non signée : «Exemplaire XXV/XL d’une «affiche» (?) commune d’Adami et Derrida signé (sic) par eux et par eux donné à moi». Cette lithographie originale fait partie d'une collection créée par Adrien Maeght qui propose à un écrivain et à un artiste de travailler ensemble, non pas sur un livre, mais sur une image à placarder. Légère pliure superficielle sans gravité. Tirage en bonne condition. ‎

Reference : 42777

‎Dans les années 1970, Valerio Adami travaille autour de penseurs, notamment avec Jacques Derrida. En 1976, le peintre italien et le philosophe collabore ici autour du thème de la mort. Le dessin d’Adami s’inspire du premier vers publié du philosophe (cité dans Glas), quand à 17 ans, il évoque sa mort. Le dessin d’Adami montre un poisson dans le dernier instant de son agonie accroché à une ligne. A gauche, de la main du peintre : «L’angle est toujours pour moi un bord de tombe. Et j’entends ce mot «angle», son GL». GL est la syllabe préférée de Derrida. On la trouve retranscrite au bas de la planche dans ce vers de jeunesse écrit en 1947 : «Glu de l’étang lait de ma mort noyée». Et Derrida de répondre à droite de la gravure : «Au fond de ma gorge, comme ce qui est à la fois me coupe et me souffle tout le reste». «Adami a représenté Derrida comme un poisson sur le point de rendre l'âme, noyé dans l'air, équivalent symbolique de Derrida qui se voyait déjà noyé, dans la glu de l'étang, dans le lait des mots, avant même d'avoir pris le bateau pour poursuivre ses études à Paris.» (cf. Pierre Delain, auteur du site internet Idixa). ‎