1 page in-4, datée 11.1.62. “Voici les pages dont je vous parlais, consacrées à Thomas Mann. Je vous ai même envoyé deux passages en forme d’article, extraits de mon essai sur Thomas Mann pour que vous choisissiez celui que vous préférez. Il me semble que la “note sur le temps”, est meilleure pour une revue, mais vous déciderez. A ce propos pensez-vous que Julliard pourrait éditer mon essai tout entier ? Bien que mon article sur Mann dans Critique m’ait attiré une correspondance avec des lecteurs très approbateurs, et bien que le manuscrit de mon essai ait été bien jugé par des germanistes et critiques, les éditeurs que j’ai sollicités jusqu’ici reculent devant la publication d’un essai “écrit par un inconnu sur un auteur qu’on ne lit plus” qu’en pensez- vous ?” [Le Monde de Thomas Mann paraitra chez Plon en 1962].
Reference : 17399
J.-F. Fourcade - Livres anciens et modernes.
M. J.-F. Fourcade
3 rue Beautreillis
75004 Paris
France
33 01 48 04 82 15
Conformes aux usages de la libraire ancienne et moderne. Prix nets, en euros, frais de port (envoi en recommandé) à la charge du destinataire.
2 pages in-8 sur papier à son nom imprimé, s.l., 29 avril [1992], avec enveloppe. "Je me disais te lisant hier soir, épaté et tout ravi, qu'il n'y a que José et toi d'écrivains dans notre petite assemblée Renaudot. Ecrivains, j'entends par là, ceux qui transforment la matière première (soi, le monde, etc) toute entière et jusqu'au bout en littérature, obtenant cet effet de limpidité même quand ce qu'ils racontent est trouble".
s. l., 24 Novembre 1962 | 21 x 27 cm | un bristol recto verso
Lettre autographe datée de Jacques Chardonne et signée de ses initiales au critique littéraire et romancier Jacques Brenner, 52 lignes à l'encre noire sur un feuillet recto verso à propos des mondes de l'édition et de la littérature englués dans une vision trop capitaliste. Pliure inhérente à la mise sous pli. Pour Jacques Chardonne le capitalisme repose non sur l'argent mais sur les hommes : "L'argent, ce n'est rien ; il ne donne rien, ne sauve rien, c'est le baromètre, et voilà tout. Tout repose sur les hommes... [...] c'est très net dans l'édition. Le Mercure est un bon exemple (Charpentier de même ; tous les éditeurs de "littérature", d'ailleurs.") ... Est-ce qu'il existe des réserves d'éditeurs, quand ils manquent dans une maison ? (Charpentier était un "éditeur" ; les Fasquelle ce n'était rien) ; de même Arthème Fayard était un éditeur ; ses successeurs rien."..."On peut déverser des capitaux (ce que l'on fait aujourd'hui) dans une maison sans "éditeur" er sans auteurs ; c'est faire pipi sur le sable". Jacques Chardonne s'en prend également à un prix de consolation qui lui déplaît en raison de sa connotation politique (l'exploitation du malheur): "Je pensais que le "prix de consolation", c'était une figure : je ne me doutais pas qu'elle était vraiment pauvre... [...] ce qui ne me plaît guère, dans ce prix c'est l'arrière fond politique ; l'exploitation du malheur. Cela a assez duré." Il critique séchement aussi certaines personnes comme Pierre Dumayet : "Vous n'imaginez pas les moeurs de Dumayet.Si une gentille petite dame chante à la télé, assez souvent, c'est qu'elle a accepté d'en voir ! J'en connais une qui s'est enfuie (je l'avais recommandée à Dumayet) tout de suite." ou Roger Nimier : "Je lis l'article de Boisdeffre sur "cinq ans avant". Il a raison. On y sent le vide de Roger Nimier ; sur lequel il n'avait pas d'illusion... Il n'a écrit qu'un bon livre, un des tous premiers : "Un grand d'Espagne". Tous cela n'est que plus tragique." L'auteur des Destinées sentimentales achève sa lettre par cette péremptoire impression : "Peut-être que le meilleur livre de cette époque si creuse (sauf les journalistes) c'est "Histoire d'O" (n'en parlez pas à l'Académie). Belle lettre autographe de Jacques Chardonne, au crépuscule de sa vie, toute empreinte d'acerbes condamnations pour la société et les hommes. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85