, , 1888. Manuscrit in-12 sur papier vergé de (2)-XXV-261 pp. encadrées d'un filet rouge, chagrin prune, dos à nerfs, titre et date à froid sur le dos, encadrement de filet à froid sur les plats, gardes moirées, tête dorée, non rogné (reliure de l'époque).
Reference : 5792
Cette œuvre anonyme, conçue comme une suite naturelle à Madame Chrysanthème de Pierre Loti (1887), s'inscrit dans le contexte de la vogue japonaise qui marque la fin du XIXe siècle en France. Rédigée dans un style mêlant prose et poésie, elle reprend les protagonistes du roman original, tout en introduisant de nouveaux éléments narratifs et thématiques.Une continuité littéraire et sentimentale. Le narrateur, identifiable comme Loti lui-même, évoque la genèse de cette suite dans une préface teintée d'une légèreté complice : « L'occasion c'est vous qui eûtes le privilège de la fournir : ce sont toujours les femmes qui mettent le feu aux poudres, c'est d'elles que part l'étincelle. Un livre de P. Loti que vous aviez lu vous plaît, vous désirez savoir s'il me plaira aussi, vous me le prêtez : le lendemain cet ouvrage avait une suite, Chrysanthème une rivale, Loti un nouvel amour... »Le récit conserve son cadre à Nagasaki, où les personnages du roman initial – Loti, son frère Yves, Chrysanthème, et Madame Prune – gravitent autour d’une nouvelle figure féminine, Tintin San, décrite comme une « mousmé » née en 1888. Ce terme, introduit en France par Loti, contribue à l’imagerie exotique qui séduisit le public français.Un jeu littéraire et poétique. La structure narrative se distingue par son dialogue entre prose et poésie. Cette alternance confère à l’œuvre une tonalité ludique et légère, tout en explorant les thèmes de l’amour éphémère et de l’exotisme. Une strophe emblématique traduit la fragilité des sentiments et des relations :Je ne suis qu'une pauvre fleur ;Sans parfum comme sans couleur !Tintin San me cueille et m'oublie !Loti me reçoit, puis - folie -Pour me punir de ma pâleurDans un in-folio me plie,Sans parfum, comme sans couleur…Je ne suis qu'une pauvre fleur !Une des premières manifestations de la mode japonaise. Cette œuvre, bien que mineure dans la production littéraire de son époque, illustre l’impact durable de Madame Chrysanthème sur la fascination française pour le Japon. En adoptant le prisme de la fantaisie amoureuse et en jouant sur les codes de l'exotisme, elle témoigne de la manière dont le roman de Loti a inspiré une série de créations littéraires et artistiques.Conclusion : entre hommage et parodie. Ce texte se situe à la croisée de l’hommage à Loti et de l’interprétation fantaisiste de son univers. Ancrée dans le japonisme fin-de-siècle, cette suite anonyme prolonge les aventures sentimentales du narrateur, tout en participant à l’élaboration d’une image idéalisée et romancée du Japon, qui allait marquer durablement l’imaginaire collectif européen.
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