Imprimé à Paris, , 1745. Manuscrit au pochoir rouge et noir in-12 (120 x 180 mm) de (2)-244-(5) pp., musique notée, table, maroquin brun, dos à nerfs, titre doré, filet à froid d'encadrement sur les plats, frise intérieure, tranches bleues (reliure de l'époque).
Reference : 43474
Recueil « poché » anonyme daté 1745 qui réunit quatre-vingt-quatorze « petits motets » en latin à une voix attribués aux compositeurs baroques et maîtres de musique André Campra (Aix-en-Provence 1660 - Versailles 1744), Joseph Valette de Montigny (Béziers 1665 - Toulouse 1738) Bernard-Aymable Dupuy (Toulouse 1707-1789), Daniel Danielis, Nicolas Bernier, Antonia Bembo, Claude Lejeune etc.Livre liturgique écrit au pochoir à l'usage d'un couvent des Feuillants (ex-libris manuscrit sur le titre : ad usum D.j. à Sto Francisco Boucher fuliensis 1747 ) qui comprend un titre rouge et noir, huit portées en rouge par page avec les notes et le texte latin en noir, la table en noir avec les initiales des motets rouges, bandeaux et culs de lampe en noir (fleurons, vases, ornements, oiseau).« Entre la seconde moitié du XVIIe siècle et la fin du XVIIIe, quelques établissements ecclésiastiques qui ne disposaient pas de presses à imprimer et avaient perdu la maîtrise de la calligraphie d’apparat, développèrent une technique de copie particulière dont le rôle est longtemps resté méconnu : le pochoir. Les pochoirs employés au XVIIIe siècle sont généralement métalliques. Faits de laiton ou de cuivre, ils sont le plus souvent découpés au ciseau, parfois frappés à l’emporte-pièce, ou, plus rarement, « gravés » à l’eau forte (cette technique permettait d’obtenir des dessins beaucoup plus fins que la découpe). Le pochoir est une écriture artificielle qui, contrairement au manuscrit, ne laisse de place ni au hasard ni aux accidents (la main ne se « trompe » pas dans ses gestes). Chaque élément alphabétique répété est identique lors de toutes ses apparitions : les lettres ne connaissent pas de variantes de forme. Plus important encore : le geste même de l’écriture manuscrite, est aboli. Même si elle est réalisée à la main, l’écriture au pochoir substitue au tracé le traitement d’une surface. Elle est, de ce point de vue, plus proche de l’imprimé que de l’écriture manuscrite. L’utilisation du pochoir correspond par ailleurs à un effort supplémentaire pour produire un livre obéissant aux critères esthétiques du moment. Et le modèle choisi est celui de l’imprimé. Le dessin des lettres n’imite pas une cursive calligraphique, mais un caractère romain. Tout est mis en œuvre pour que l’œil s’y trompe et que l’ouvrage manuscrit passe pour un « vrai » livre, c’est-à-dire un produit typographique. » (Rémi Jimenes, La copie au pochoir au XVIIIe siècle : un Responsorial pour les Chartreux de Bonpas).Eric Kindel, « Recollecting Stencil Letters » in Typography Papers n°5, Reading, 2003, p. 69 ; Claude-Laurent François, « Les écritures réalisées au pochoir » dans Y. Perrouseaux, Histoire de l’écriture typographique. Le XVIIIe siècle, t. I, Gap, Atelier Perrousseaux, 2010, p. 48-77 ; Nathalie Berton-Blivet, Catalogue du petit motet imprimé en France, 1647-1789 (Éd. du Centre de musique baroque de Versailles, 2003).
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