, , 1716. Manuscrit petit in-4 sur papier de 121 pp. chiffrées et cadrées, maroquin rouge, dos orné aux petits fers, plats avec encadrements de filets fleuronnés, tranches dorées (reliure de l'époque).
Reference : 42817
Ce manuscrit singulier, daté du 10 avril 1716 comme l'atteste son colophon, constitue un précieux témoignage sur les usages protocolaires et les subtilités de la correspondance pratiquée par les membres de la famille d’Orléans, tels que Gaston, frère de Louis XIII, Philippe, frère de Louis XIV, ou encore la Grande Mademoiselle. Véritable guide de l’étiquette épistolaire, il consigne avec minutie les règles de présentation, de choix des matériaux, et de formules à adopter en fonction du statut du destinataire.Ainsi, un destinataire d'importance, comme le roi, la reine, un souverain étranger, le cardinal Mazarin ou le pape, se voyait honoré par l’usage de « papier doré et soie bleue ». À l’inverse, des correspondants moins prestigieux devaient se contenter du « grand papier, lettre ronde avec cire molle ». Le protocole définissait même les espacements : une lettre adressée à un égal méritait trois doigts de blanc sous le mot Monsieur ou Mon frère, tandis qu’un simple notable n’en obtenait que deux. Quant aux correspondants de rang inférieur, ils voyaient leur Monsieur inscrit immédiatement au début de la ligne, sans aucun blanc, témoignant ainsi de leur statut subalterne.Ce protocole, rigoureusement respecté, était indispensable pour maintenir les subtilités hiérarchiques de la cour. Comme le rapporte le Bulletin du bibliophile et du bibliothécaire (187), une lettre adressée au roi devait, par exemple, débuter par le mot Sire écrit quatre doigts plus haut que le corps du texte, la première page ne devant comporter que quatre ou cinq lignes. D’autres détails tout aussi précis rythmaient cet art minutieux, révélant une obsession pour l’ordre et la distinction dans les relations épistolaires.Au-delà de son caractère anecdotique et parfois cocasse, ce formulaire représente à la fois un fragment précieux de la petite histoire et un témoignage éloquent de la vanité princière. Il illustre la quête incessante de prestige des membres de la noblesse, réduits sous la gouvernance rigoureuse de Louis XIV à jouer des rôles d’apparat. Devenus des figures majestueuses et honorées, mais sans réel pouvoir, ils se conformaient scrupuleusement à des conventions minutieuses, révélant à la fois leur orgueil et leur subordination dans l’ordre hiérarchique imposé par le Roi-Soleil.A la fin : Cette copie achevée le 10e d'avril 1716 a esté tirée sur l'original communiqué par Monsr Doublet Secrétaire des Commendements de Monseigneur le Duc d'Orléans et est un peu plus ample que celle qui avoit déjà esté envoyée.Très excitante pièce bibliophilique.
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