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‎[Manuscrit XVIIe]. Traictez des Rois de France avec les Papes, Avec les Ducs de Ferrare, Avec les Républiques de Florence, de Sienne, de Lucques et avec les Ducs de Milan ensemble les Investitures dudit Duché et les Traités avec les Ducs de Mantoue et Parme.‎

‎Sans lieu, , (vers 1630). Manuscrit in-folio de (353) ff., table, veau glacé, dos à nerfs richement orné à petit fer, armes frappées sur les plats, tranches rouges (reliure de l'époque). ‎

Reference : 41450


‎Important recueil diplomatique manuscrit qui réunit 59 traités entre la France et l'Italie du XIVe au XVIe siècle, établi vraisemblablement sous le règne de Louis XIII, entre le traité de Cherasco signé le 6 avril 1631 entre la France, l'empereur Ferdinand II et le duc de Savoie en règlement de la question italienne dans la Valteline et le Traité d'alliance de Rivoli ratifié à l'initiative de Richelieu le 11 juillet 1635 par le duc Victor-Amédée Ier de Savoie, réunissant contre l'Espagne à la fois la France et les ducs de Savoie, de Parme, de Modène et de Mantoue.Contient six parties : I. Traités avec les Papes (de 1514 à 1555) II. Traités avec les Ducs de Ferrare (1527 à 1556) III. Traités avec les Républiques de Florence (1396 à 1557) IV. Traités avec la République de Lucques (1328 à 1396) V. Traités avec les Ducs de Milan et Investitures (1386 à 1516) VI. Traités avec les Ducs de Mantoue, de Parme etc. (1396 à 1551).« La politique de la France au XVIIe siècle est marquée par son retour sur la scène européenne et la reprise de la confrontation avec la maison d’Habsbourg, après l’expérience dramatique des guerres de religion. (…) Dans un mémoire de 1629, Richelieu, qui était favorable à une intervention militaire en Europe et en Italie, affirmait la priorité d’ouvrir des « portes » dans les États voisins afin d’y intervenir efficacement pour arrêter les « progrès de l’Espagne ». L’année d’avant, il avait évoqué la possibilité de mener une « entreprise seure » sur Pignerol ou Saluces permettant au roi de conserver à « jamais un passage en Italie ». L’expérience des guerres d’Italie au XVIe siècle avait montré que la puissance militaire était fragile sans la capacité politique de garder les places occupées. En 1625, Richelieu avait rappelé au roi la dialectique entre conquête et conservation, en soulignant que par le passé ils « n’avaient pas été assez prudents et assez forts pour maintenir ce que nous avions conquis ». C’était une question débattue à la cour dans la décennie 1620, dont on trouve un écho dans l’histoire officielle de Richelieu par Vialart, qui relève à plusieurs reprises les difficultés de la monarchie lors de la descente en Italie au temps de Charles VIII. En 1629, à la veille de la première occupation du Piémont, Richelieu pensait résoudre la question en lui donnant une double réponse. D’une part, il fallait mesurer la force colossale de l’Espagne, face à celle de la France, en pleine expansion, mais encore inférieure sur le plan militaire, et d’autre part considérer la difficulté de conserver les fruits de la conquête dans un milieu politique complexe et fragmenté comme celui des princes italiens, dont le soutien au conquérant était incertain. La solution proposée par le cardinal était donc celle d’obtenir une base territoriale et ensuite de « dépouiller le Roy d’Espagne de ce qu’il y tient, pour en revestir les princes et potentats d’Italie ». Ouvrir une porte stable dans le pays voisin et rester en deuxième ligne, en confiant aux princes italiens la responsabilité de l’administration, voilà le plan du ministre, dont la stratégie ultime consiste à affaiblir les Habsbourg, tout en préservant les forces de la France et en les distribuant sur l’échiquier européen. Ce plan permettait d’envisager la prise d’un territoire proche de la France, en Piémont, et de traiter la conquête du Milanais, auquel la monarchie ne renonça jamais jusqu’à Napoléon Ier, dans la perspective d’une implication directe des duchés de la plaine du Pô (Piémont, Mantoue et Parme) dans la guerre contre l’Espagne. Cette solution s’avéra gagnante. La guerre éclair de 1630 avec la conquête de Pignerol et la suite des traités d’alliance imposés aux ducs de Savoie-Piémont en 1631, 1635 et 1638, instaurait une longue tutelle française sur le Piémont, dont seulement Victor-Amédée II put s’affranchir à la fin du siècle. Il convient de rappeler ici que l’attitude visionnaire de Louis XIII et de Richelieu ne négligea aucunement la dimension juridique de la conquête. Le roi et son ministre firent préparer des traités qui revendiquaient les droits de la monarchie sur nombre de territoires européens, parmi lesquels se trouvaient la Savoie-Piémont et le Milanais. On sait que pendant la guerre de Trente ans, les grandes puissances s’affrontèrent aussi à coup de traités revendiquant à chacune la possession d’une bonne partie du continent. L’érudition, l’histoire et le droit servirent visiblement les causes nationales autant que les armes. Outils juridiques à visée politique, ces traités furent commandités par la cour de France dans les années 1620-1630. Les archives diplomatiques françaises regorgent de textes qui dénoncent les « usurpations » des Habsbourg de Madrid et de Vienne. Anna Blum en a signalé un certain nombre qui concerne le duché de Savoie-Piémont et celui de Milan. Parmi les ouvrages imprimés provenant de juristes au service du roi, les plus connus sont le Traitté des usurpations des Roys d’Espagne de Christophe Baltazar (1626), les Traitez touchant les droits du Roy de Pierre Dupuy (1655) et les Recherches des droits du roi de France, de Jacques de Cassan (1632). On en saisit immédiatement le rôle d’outil de combat en y cherchant les revendications de la France. Dans l’ouvrage de Balthazar, il n’y a aucune référence au duché de Savoie, mais seulement à Naples et à Milan. En revanche, pour Dupuy et Cassan, la Savoie-Piémont occupe une place importante à côté de Milan, Naples et Gênes, pour ne mentionner que les principales villes. Cet écart entre les droits que la France revendique sur les territoires italiens n’est pas neutre. Ce qui change entre 1626 et 1632, ce ne sont pas les droits du roi, mais sa politique internationale qui inscrit maintenant les territoires du Piémont dans son horizon stratégique. On se demande même si ces revendications « historiques » n’étaient modulées que pour mieux soutenir une politique d’expansion territoriale que la guerre de Trente Ans favorisait par ses mouvements continus de territoires. Quoi qu’il en soit, la preuve d’une instrumentalisation est fournie par Richelieu lui-même, dont les papiers montrent qu’il commandita à Pierre Dupuy et à Théodore Godefroy les Traitez touchant les droits du Roy en février 1631, et que ces auteurs les terminèrent globalement au mois d’octobre de la même année. Entre ces deux dates se situent les traités de Cherasco qui réglaient la vente perpétuelle de Pignerol à la France et la succession du duché de Mantoue, sans compter que ces armes juridico-historiques furent employées dans les négociations à venir. Il y a là une preuve des temps et des lieux d’utilisation de ces livres incendiaires. Lorsque l’on regarde de près les ouvrages de Dupuy et de Cassan, on voit que les territoires revendiqués sont sensiblement les mêmes et donc que leurs différences sont moins de contenu que de style. Plus abstrait, sec, mesuré et philologique, celui de Pierre Dupuy mentionne même le Sabaudiae Principum Arbor Gentilitia de Philibert Pingon (1581) ; plus riche, somptueux, plantureux, et littéraire, celui de Cassan s’appuie sur une pléiade d’auteurs allant de Jules César à Bodin » (Giuliano Ferretti).Très bel exemplaire aux armes d'Henri-Auguste de Loménie, comte de Brienne (1596-1666) ; maître des cérémonies et prévôt des ordres du Roi du 22 mars 1619 à juillet 1621, créé chevalier du Saint-Esprit, il alla négocier en Angleterre le mariage d'Henriette de France avec le prince de Galles en 1624, reçut en juin 1643 le département des affaires étrangères qu'il céda en 1663 à Hugues de Lionne. Fine reliure décorée à petit fer sur le dos, dans le goût des reliures armoriées exécutées à la même époque par Le Gascon pour les héritiers de Thou (OHR, planche 216-218). Reliure discrètement restaurée.Provenance: René de Galard de Béarn, marquis de Brassac (1699-1767) compositeur, lieutenant général des armées du roi, avec ex-libris armorié (vente 1920, IIe partie, n°111). Olivier-Hermal-Roton, planche 1075 ; Ferretti, Giuliano. « La politique italienne de la France et le duché de Savoie au temps de Richelieu », Dix-septième siècle, vol. 262, n°1, 2014, pp. 7-20. ‎

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