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‎[Somnambulisme magnétique. Manuscrit]. Journal d’un traitement magnétique commencé le 20 septembre 1810 et fini le 10 janvier 1811. À Paris.‎

‎Paris, , 1810-1811. Manuscrit in-4 (19 x 25 cm) de (1)-331 pp. à 23 lignes par page, demi-vélin vert à petits coins, traces d'étiquette manuscrite sur le dos (reliure de l'époque). ‎

Reference : 40662

‎Exceptionnelle relation autographe, complète et inédite d'un magnétiseur avec sa patiente, tous deux anonymes (les noms sont biffés), qui rend compte des séances quotidiennes de somnambulisme magnétique, pratique "psychofluidiste" du magnétisme animal mise à jour par le marquis de Puységur. 22.7bre. Le lendemain à la même heure, je magnétisai Mme D. Après quelques mouvement de nerfs assez forts que je calmai elle s'endormit en se penchant en arrière sur son fauteuil, comme les deux fois précédentes. Jugeant d'après ce qu'elle m'avait dit la veille que son sommeil, sans être complètement magnétique pouvait en avoir quelque caractère, je lui pris la main et lui dis de presser la mienne si elle m'entendait, elle la pressa. Alors je pris une de ses mains avec chacune des miennes en la prévenant que j'allais la questionner par oui ou par non. Je lui dis quand elle voudrait répondre oui de me presser avec la main droite et quand elle voudrait répondre non de me presser avec la main gauche. Demande. M'avez-vous bien compris ? Réponse. Oui. D. Êtes-vous bien dans cet état ? R. Oui. D. Voulez-vous y rester quelques temps ? R. Oui. D. Faut-il que je vous réveille ? R. Non (…). Le protocole une fois posé va être renouvelé chaque jour trois mois durant, le temps de la cure, avec la retranscription des entretiens circonstanciés par le praticien. Quelques observations sont parfois ajoutées dans les marges.« Amand Marc Jacques de Chastenet, marquis de Puységur, avait découvert en 1784 cet état modifié de conscience qu’il appelle somnambulisme magnétique. (…) Des somnambules, très majoritairement des femmes, disent avoir le somnambulisme et pouvoir ainsi voir le passé et l’avenir, tout comme l’intérieur des corps, devenant voyantes et guérisseuses mais aussi visionnaires. (…) Puységur évoque encore l’existence dans l’homme d’«une essence incorporelle et intelligente, dont le sens somnambulique est l’éclatante, quoique bien faible manifestation». Le sommeil naturel ou le sommeil somnambulique sont donc, pour lui, seuls capables de refaire circuler harmonieusement ces esprits animaux. Le sommeil magnétique «réactive les esprits animaux dans le cerveau et rend à ce dernier, dont il rétablit les ressorts, toute l’énergie nécessaire à l’exercice de ses fonctions». Par ailleurs, pour Puységur, la cause du magnétisme n’est pas un fluide, ni un courant particulier mais elle est dans l’homme «soumise à l’empire et à la direction de sa volonté». Pourtant, le marquis pense que seul la physique peut permettre de prouver l’existence de ce magnétisme dont il rappelle qu’il n’a d’efficacité que lorsqu’il est pratiqué avec compassion et concerne un malade. Celui-ci dispose alors «d’un sens intérieur qui se développe en lui et il peut connaître et juger sciemment de la nature des maladies et des moyens secondaires à employer pour la guérir» (Nicole Edelman).Témoignage manuscrit très rare d'une cure de somnambulisme magnétique rapportée par le magnétiseur. Un feuillet découpé (pages 143/144).Nicole Edelman, L’ampleur du déploiement critique et la réception du somnambulisme magnétique (première moitié du XIXe siècle) in « Un savoir occulté ou pourquoi le magnétisme animal ne fut-il pas pensé « comme une branche très curieuse de psychologie et d’histoire naturelle »? », Revue d'histoire du XIXe siècle, 38 | 2009, 115-132. ‎