Gallimard, NRF, Collection Soleil. Paris 1922, S.d. pour la présente édition. in-8° cartonnage éditeur toilé rouge, rhodoïd. Tirage limité et num. Reliure de Babouot d'après la maquette de Massin.
Reference : 3427
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1 feuillet de parchemin ancien 254 x 165 mm sur lequel a été tirée une eau-forte (dimensions de la cuvette : 63 x 60 mm). Etat : Léger gondolement et veinage naturel du support, parfait état par ailleurs.
Eau-forte monogrammée L dans la planche en bas à droite, représentant un cocher sur une calèche tirée par un cheval, prenant en charge un homme dans la rue. Elle est issue du livre "Les Caves du Vatican" paru en 1929-1930, à la N.R.F. en 5 volumes comportant 38 planches de Jean-Emile Laboureur. Il s'agit de la vignette du chapitre VII, volume II, p. 75 : "Lafcadio quitte son hôtel". Sylvain Laboureur, "Jean-Emile Laboureur, Livres illustrés", Ides & Calendes, 1990, fiche 392, nous décrit un seul et unique état sur Parchemin, celui de l'exemplaire N°1 sur vieux Japon teinté.
1 feuillet de parchemin ancien 254 x 167 mm sur lequel a été tirée une eau-forte (dimensions de la cuvette : 63 x 62 mm). Etat : Léger gondolement et veinage naturel du support, petites taches de rouille en partie gauche, parfait état par ailleurs.
Eau-forte monogrammée L dans la planche en bas à gauche, représentant une femme descendant des escaliers à la rencontre d'un homme. Elle est issue du livre "Les Caves du Vatican" paru en 1929-1930, à la N.R.F. en 5 volumes comportant 38 planches de Jean-Emile Laboureur. Il s'agit de la vignette du chapitre VI, volume II, p. 61 : "Lafcadio rencontre la fille aînée de Julius". Sylvain Laboureur, "Jean-Emile Laboureur, Livres illustrés", Ides & Calendes, 1990, fiche 392, nous décrit un seul et unique état sur Parchemin, celui de l'exemplaire N°1 sur vieux Japon teinté.
1 feuillet de parchemin ancien 250 x 166 mm sur lequel a été tirée une eau-forte (dimensions de la cuvette : 148 x 94 mm). Etat : Léger gondolement et veinage naturel du support, pli marginal à gauche, parfait état par ailleurs.
Eau-forte avec rehauts de sanguine monogrammée L dans la planche en bas à gauche, représentant la rencontre de 2 hommes dans une chambre. Elle est issue du livre "Les Caves du Vatican" paru en 1929-1930, à la N.R.F. en 5 volumes comportant 38 planches de Jean-Emile Laboureur. Il s'agit du frontispice du volume II : "Julius de Baraglioul". Sylvain Laboureur, "Jean-Emile Laboureur, Livres illustrés", Ides & Calendes, 1990, fiche 392, nous décrit un seul et unique état sur Parchemin, celui de l'exemplaire N°1 sur vieux Japon teinté.
Paris, Nouvelle Revue française, (15 avril) 1914. 2 vol. (145 x 225 mm) de 282 pp., 1 et [1] ff. ; 293 pp., 1, [3] et 1 ff. Demi-toile noire, dos lisse, pièce de titre de maroquin noir, titre doré, couvertures conservées. Edition originale. Un des 500 premiers exemplaires sur vergé d'Arches (n° 172).
L'un des livres les plus célèbres de Gide fut aussi l'un de ceux qui lui coûta le plus à écrire. Son projet remontait à 1893, des indications sur les personnages commencent à apparaître dans le Journal dès 1905 et Gide en commence la rédaction en 1911. Le travail avance difficilement comme l'atteste le brouillon extrêmement raturé. Enfin, le 24 juin 1913, l'auteur confie à son Journal : « Achever hier les Caves. Sans doute, il me restera beaucoup à reprendre encore après que je l'aurai donné à lire à Copeau et sur les épreuves. Curieux livre ; mais je commence à en avoir plein le dos et par-dessus la tête. Je ne me persuade pas encore qu'il est fini, et j'ai du mal à m'arrêter d'y songer. » En effet, après avoir rendu sa copie, il doit s'y atteler à nouveau. Copeau a lu. Lu et corrigé. Pendant l'été de 1914, Gide se plaint : « Mes heures les meilleures, je les emploie à mettre au point les passages des Caves dont Copeau ne s'est pas montré satisfait ; j'y ai beaucoup de mal et n'y parviens qu'avec un énervement sans nom. » Le résultat sera à la hauteur de l'effort fourni. Pour la trame de son récit, Gide était parti d'un fait divers sordide, une sombre histoire d'escroquerie qui en 1892 défraya un temps la chronique. A Lyon, des escrocs avaient fait croire à des gens trop crédules, et pour leur soutirer quelque argent, que le pape Léon XIII était retenu prisonnier par des cardinaux francs-maçons dans les caves du Vatican. De cette invraisemblable aventure, Gide avait gardé dans ses documents des articles de journaux et des affiches ; il ne lui restait qu'à écrire. On en a surtout retenu le fameux «acte gratuit» dot Gide a dû se défendre d'avoir voulu faire l'apologie: «Mais non, je ne crois pas, pas du tout, à un acte gratuit. Même, je tiens celui-ci pour parfaitement impossible à concevoir, à imaginer» Jacques Vaché et André Breton,qui prétendaient n'avoir que faire de la littérature, saluèrent en André Gide ce créateur de Lafcadio, personnage nihiliste qui « ne lit pas et ne produit qu'en expériences amusantes comme l'ASSASSINAT ». Ils en firent un héros protosurréaliste. L'intention de l'auteur était autre. Réformateur de la pensée judéo-chrétienne et de sa conception spiritualiste de l'Homme, c'est en moraliste prudent qu'il publie Les Caves du Vatican sans bruit et dans l'anonymat, comme pour tester auprès de ses lecteurs la portée et les qualités de sa nouvelle sotie contre l'hypocrisie. Car, enfin, l'ironie et la satire sont-elles les bons procédés esthétiques pour séduire une génération en quête d'une nouvelle morale après l'effondrement des valeurs du XIX e siècle ? Telle est la préoccupation de Gide, auteur d'une fantaisie résolument critique et caricaturale, dont tous les personnages sans exception sont des sots, prisonniers de leurs systèmes; dont tous les thèmes (réligiosité, libre-pensée, disponibilité et acte gratuit) sont tournés en dérision; et dont l'allure de roman-feuilleton, avec mystification, déguisements, quiproquos et surprises, n'est qu'une imitation parodique pour mieux lutter contre la crédulité des lecteurs qui prennent le vraisemblable pour le vrai. La drôlerie qui en résulte ne masque ni l'importance ni la gravité du propos : « Et si le Bon Dieu n'était pas le vrai? » Pareil scepticisme retint Gide de se laisser emporter par la vague de conversions au catholicisme qui engloutit Paul Claudel et Francis Jammes,puis Jacques Copeau,dédicataire des Caves et Paul-Albert Laurens, l'ami-peintre complice du voyage en Afrique du Nord. et auteur du portrait d'André Gide, figurant en frontispice de cette édition.
Paris, Nouvelle Revue française, (15 avril) 1914. 2 vol. (145 x 225 mm) de 282 pp., 1 et [1] ff. ; 293 pp., 1, [3] et 1 ff. Demi-chagrin marron, dos à nerfs, titre doré, date en pied, tête dorée, couvertures et dos conservées. Edition originale. Un des 500 premiers exemplaires sur vergé d'Arches (n° 25).
L'un des livres les plus célèbres de Gide fut aussi l'un de ceux qui lui coûta le plus à écrire. Son projet remontait à 1893, des indications sur les personnages commencent à apparaître dans le Journal dès 1905 et Gide en commence la rédaction en 1911. Le travail avance difficilement comme l'atteste le brouillon extrêmement raturé. Enfin, le 24 juin 1913, l'auteur confie à son Journal : « Achever hier les Caves. Sans doute, il me restera beaucoup à reprendre encore après que je l'aurai donné à lire à Copeau et sur les épreuves. Curieux livre ; mais je commence à en avoir plein le dos et par-dessus la tête. Je ne me persuade pas encore qu'il est fini, et j'ai du mal à m'arrêter d'y songer. » En effet, après avoir rendu sa copie, il doit s'y atteler à nouveau. Copeau a lu. Lu et corrigé. Pendant l'été de 1914, Gide se plaint : « Mes heures les meilleures, je les emploie à mettre au point les passages des Caves dont Copeau ne s'est pas montré satisfait ; j'y ai beaucoup de mal et n'y parviens qu'avec un énervement sans nom. » Le résultat sera à la hauteur de l'effort fourni. Pour la trame de son récit, Gide était parti d'un fait divers sordide, une sombre histoire d'escroquerie qui en 1892 défraya un temps la chronique. A Lyon, des escrocs avaient fait croire à des gens trop crédules, et pour leur soutirer quelque argent, que le pape Léon XIII était retenu prisonnier par des cardinaux francs-maçons dans les caves du Vatican. De cette invraisemblable aventure, Gide avait gardé dans ses documents des articles de journaux et des affiches ; il ne lui restait qu'à écrire. On en a surtout retenu le fameux «acte gratuit» dot Gide a dû se défendre d'avoir voulu faire l'apologie: «Mais non, je ne crois pas, pas du tout, à un acte gratuit. Même, je tiens celui-ci pour parfaitement impossible à concevoir, à imaginer» Jacques Vaché et André Breton,qui prétendaient n'avoir que faire de la littérature, saluèrent en André Gide ce créateur de Lafcadio, personnage nihiliste qui « ne lit pas et ne produit qu'en expériences amusantes comme l'ASSASSINAT ». Ils en firent un héros protosurréaliste. L'intention de l'auteur était autre. Réformateur de la pensée judéo-chrétienne et de sa conception spiritualiste de l'Homme, c'est en moraliste prudent qu'il publie Les Caves du Vatican sans bruit et dans l'anonymat, comme pour tester auprès de ses lecteurs la portée et les qualités de sa nouvelle sotie contre l'hypocrisie. Car, enfin, l'ironie et la satire sont-elles les bons procédés esthétiques pour séduire une génération en quête d'une nouvelle morale après l'effondrement des valeurs du XIX e siècle ? Telle est la préoccupation de Gide, auteur d'une fantaisie résolument critique et caricaturale, dont tous les personnages sans exception sont des sots, prisonniers de leurs systèmes; dont tous les thèmes (réligiosité, libre-pensée, disponibilité et acte gratuit) sont tournés en dérision; et dont l'allure de roman-feuilleton, avec mystification, déguisements, quiproquos et surprises, n'est qu'une imitation parodique pour mieux lutter contre la crédulité des lecteurs qui prennent le vraisemblable pour le vrai. La drôlerie qui en résulte ne masque ni l'importance ni la gravité du propos : « Et si le Bon Dieu n'était pas le vrai? » Pareil scepticisme retint Gide de se laisser emporter par la vague de conversions au catholicisme qui engloutit Paul Claudel et Francis Jammes, puis Jacques Copeau, dédicataire des Caves et Paul-Albert Laurens, l'ami-peintre complice du voyage en Afrique du Nord et auteur du portrait d'André Gide, figurant en frontispice de cette édition. Bel exemplaire.