‎SERVAN DE SUGNY Pierre.‎
‎Le Suicide. Paris, Veuve Béchet, 1832.‎

‎In-8, L-[2]-250 pages et [1] feuillet de table. Vignette au titre par Henri Monnier. Demi-percaline parme à la bradel, dos lisse et fleuronné, pièce de titre verte, tête dorée, couvertures illustrées conservées. Rel. lég. postérieure de J. Zaugg. Bon ex. (Couverture conservée restaurée, brunissure au revers, les deux derniers cahiers sont intervertis.) ‎

Reference : 001854

‎Edition originale rare de cet ouvrage de l'avocat et érudit lyonnais Servan de Sugny (1796-1831). « on discute encore tous les jours la question du suicide (.) Entre ce lord riche à millions et dégoûté de tout, qui se brûle la cervelle pour s'épargner l'ennui de remettre tous les jours ses boucles à jarretières, et la jeune fille qui s'asphyxie dans son galetas, parce qu'on lui a dit que son amant allait en épouser une autre ; entre le joueur qui vient de ruiner sa famille, et l'ouvrier qui ne sait plus où trouver de quoi nourrir la sienne. » Ce roman moral contre le suicide s'ouvre sur une courte notice biographique suivie d'une préface où l'auteur disserte longuement de la question du suicide confrontant le discours des moralistes et celui des philosophes. Servan de Sugny évoquant le Werther de Goethe et les lettres de Jacopo Ortis de Foscolo, reconnait « la nécessité d'opposer un livre français aux deux livres sortis d'Allemagne et d'Italie, de contrebalancer [avec son ouvrage] deux influences dangereuses par une influence utile. » Le Suicide paraît de manière posthume et les circonstances de la disparition de son auteur à l'âge de 35 ans, au mois d'octobre de 1831, sont mal établies. Vraisemblablement atteint par la tuberculose, retiré à Orléans, Quérard le dit « suicidé », tandis que les nécrologies et son éloge prononcé en décembre 1831 devant la Société littéraire de Lyon par Alphonse Boissieu restent évasives. Seul le Supplément à la biographie universelle de Michaud (T. 82, p. 150), arguant de ce roman fait pour combattre le fatal penchant qui pousse quelquefois le désespoir à se délivrer de la souffrance par le crime, assure : "c'est une grande présomption que tel n'a pas été le dernier acte de la vie de l'auteur. ». De la bibliothèque Joseph Dumas (cat, 1998, n°223) avec ex-libris gravé. Quérard IX, 92. Vicaire VII, 477. ‎