‎[Nicolas Ponce, Phelipeau, Ozanne, La Brunière] - ‎ ‎MOREAU de SAINT-MÉRY (Médéric-Louis-Élie). ‎
‎Recueil de vues des lieux principaux de la Colonie Françoise de Saint-Domingue. ‎

‎Paris, Moreau de Saint-Méry, Ponce, Phélipeau, 1791. In-folio, cartonnage de l'époque. Album peu commun comprenant un feuillet de titre, 2 planches doubles montrant une sucrerie, 15 planches gravées par Ponce d'après des dessins de Fernand de La Brunière, Ozanne, ou Pérignon, et 12 cartes ou plans (sur 13). Il manque la planche 16 (Plan général de l'isle de Saint-Domingue). Bon exemplaire. Reliure usagée, très petite galerie de vers en marge intérieure sans atteinte à la gravure en début d’ouvrage ‎

Reference : PHO-2041

‎Première édition de ce splendide ouvrage illustré consacré à la colonie française de Saint-Domingue (aujourd’hui Haïti), publié au moment où s’annonçaient les Révolutions française et haïtienne. Conçu comme un complément aux « Loix et Constitutions des Colonies Françoises » (1784-1790). Médéric Louis Élie Moreau de Saint-Méry (1750-1819), juriste et historien des colonies, s’exila à Philadelphie en 1794 après la Révolution. Il y fonda l’une des premières imprimeries françaises d’Amérique et par son activité éditoriale et ses ouvrages, il joua un rôle majeur pour la connaissance des Antilles. Publiée en collaboration avec des artistes et graveurs de renom ; Nicolas Ponce dirigea l’exécution des planches, Phelipeau publia les cartes et plans, tandis que Fernand de la Brunière fournit les modèles des panoramas du Cap-Haïtien, les autres vues étant attribuées à Pérignon ou à Ozanne. L’intérêt iconographique de l’ouvrage est considérable. Les deux panoramas du Cap-Haïtien offrent une vision saisissante de la ville et de son port, capitale économique de l’île, et constituent des témoignages urbains rares avant la Révolution haïtienne. Les vues de ports, fortifications et établissements témoignent de l’urbanisme et des infrastructures militaires coloniales, on trouve aussi les noms des propriétaires des parcelles et terrains entourant les villes. La liste des planches annonce 31 gravures et cartes, mais la « Carte de l’Isle de Saint-Domingue » (pl. 16) ne parut qu’en 1796, tandis que le « Plan général de la Partie Françoise de Saint-Domingue » (pl. 17) ne fut jamais publié. Monument iconographique, il offre un témoignage unique sur Saint-Domingue au seuil de son indépendance et reste un jalon incontournable de l’histoire coloniale et atlantique. ‎