[Georges Ville (1824-1897), chimiste et agronome]. Manuscrit, sd [ca.1868], 1p in-folio. Intéressante liste des fermes écoles expérimentant les engrais chimiques. Par les petites croix, il semble que Ville leur ait envoyé un questionnaire mais toutes n'ont pas répondu. [291]
Reference : 013040
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s.d. Dossier 24 x 30,5 cm, en demi cuir et à chants rouges, dos lisse, titre en lettres dorées, les plats recouverts de papier marbré, le tout présenté dans un élégant emboîtage en cuir rouge. Le dossier contient un manuscrit incomplet de la main de Paul Morand comptant 15 feuillets numérotés de 0 à 9 (dont un feuillet 1bis), XVIII-XIX et deux feuillets n. ch.
Contraint à l'exil après la Seconde Guerre mondiale en raison de ses positions politiques, Paul Morand passe près de trente ans en Suisse, où il avait d'ailleurs été un temps ambassadeur (1944). Dès 1948, il s'installe à Vevey où il occupe un appartement dans le château de l'Aile. Pendant cette période d'éloignement relatif - il sera quand même élu à l'Académie française en 1968 - il côtoie le monde intellectuel local, dont Jacques Chardonne, et recevra même la bourgeoisie d'honneur du lieu. La Riviera vaudoise occupera toujours une place importante dans sa vie. Pour preuve, son intérêt singulier pour François Aimé Louis Dumoulin (1753-1834). Dans les années 1970, sur la suggestion de René Creux (1914-2002), qui était lui-même illustrateur et graveur, Paul Morand se lance dans la rédaction dune étonnante biographie romancée de cet artiste veveysan (cf. Journal inutile, t. 2, pp. 319 et 330). Dumoulin est connu en Suisse romande par ses peintures coloniales et maritimes du temps de la guerre dAmérique (1775-1785). Vers 1773, à l'âge de vingt ans et alors qu'il exerce lactivité de commerçant, ses affaires le mènent à Londres puis dans les Antilles. Cest là quil apprend à dessiner et à peindre, et quil termine ses premiers tableaux. Son séjour sur lîle de Grenade, à lépoque de lémancipation des Treize Colonies, à un moment où les flottes anglaises et françaises saffrontent brutalement pour la domination des mers, fouette sa créativité et lui inspire de très nombreux sujets. A la fin de sa vie, à Vevey, il laisse derrière lui une quantité importante doeuvres où se mêlent exotisme colonial, navigations épiques, abordages audacieux et autres faits d'armes intrépides. Ces toiles représentent également une source historique de tout premier ordre. Loriginalité des compositions de Dumoulin, le mystère qui entoure toujours la vie de lartiste, ont visiblement captivé Paul Morand qui lui consacre donc un texte entièrement romancé, enrichi d'une correspondance fictive.Le manuscrit présenté ici, écrit à la plume et fortement raturé, est incomplet, comme le montre la numérotation discontinue des feuillets (manquent notamment les pages I à XVII, qui correspondent à une partie des lettres soi-disant adressées par Dumoulin à son père). Louvrage sera publié par René Creux après la mort de Morand sous le titre Monsieur Dumoulin à lisle de la Grenade (Paudex: Editions de Fontainemore, 1976). La comparaison montre que le texte édité en 1976 est passablement différent du manuscrit proposé ici. Dans lépilogue, on peut lire ce commentaire de léditeur qui permet de saisir lesprit dans lequel cette biographie romancée a été écrite: «Le présent ouvrage comprend, tout à la fois, un récit et des lettres imaginaires de Paul Morand, qui restitue le climat de cette époque, ceci afin de pallier labsence de documents biographiques.» (p. 113). Magnifique et rare manuscrit de lun des derniers ouvrages écrit par Paul Morand.
1925 [Paris: Mercure de France, 1925] & Manuscrit autographe, [1926]. In-fol.: 22 x 27 cm, 23 ff. Feuillets de la nouvelle "Autopsie" de Pierre Dominique, parue dans le no. du 1er août 1925 du Mercure de France (pp. 619-632), découpés, contrecollés et augmentés de nombreux passages manuscrits inédits de l'auteur, probablement en vue d'une publication séparée. Comprend: 1 f. de titre imprimé, rappelant les caractères utilisés par Grasset, alors éditeur de Dominique, 1 f. manuscrit de titre, 1 f. manuscrit de liste d'ouvrage "Du même auteur" avec indication d'ouvrages à paraître, 1 f. de dédicace "Pour Etienne Maigre, philosophe et médecin", 19 ff. chiff 1 à 19 présentant des éléments des pages 619 à 632 du numéro i-VIII-1925 du Mercure de France, portant des annotations manuscrits, entrecoupés de passages manuscrits rédigés sur des paperolles collées entre les différents morceaux découpés du Mercure de France, au total 378 lignes dont 2 pages entières. Feuillets conservés sous une simple reliure cartonnée noir à dos muet. Etiquette de titre sur le premier plat. Dos fatigué, ff. parfaits.
Pierre Lucchini, dit Pierre DOMINIQUE (1891-1973), originaire d'Aullène en Corse, fut médecine, écrivain et journaliste. Auteur prolifique, il publia de nombreux ouvrages historiques, des pamphlets, des essais et des biographies. Il obtient le prix Balzac en 1924 et le prix de la Société des gens de lettres en 1930.
Monumental manuscrit remontant probablement au XVIIIe siècle et représentant la célèbre Danse macabre de Bâle. Lensemble est constitué de 40 vignettes aquarellées en couleurs encadrées sous verre en cinq panneaux en bois, à raison de huit dessins par panneau. Ils ont été composés sur des feuillets en papier gris clair de 150 x 190 mm, collés sur un support en papier bleu turquoise de 220 x 250 mm. Les panneaux, réalisés par Werner R. Knöll, mesurent quant à eux 93,5 x 57 x 15 cm. L'ensemble est généralement en bon état, mais plusieurs feuillets présentent des déchirures ou portent des traces de restauration ancienne. Conformément aux gravures de Merian, les dessins sont distribués de la manière suivante:Panneau 1: LAvertissement du Prédicateur (Der Prediger), La Mort (Der Tod), La Mort au Pape (Der Tod zum Papst), La Mort à lEmpereur (Der Tod zum Kaiser), La Mort à LImpératrice (Der Tod zur Kaiserin), La Mort au Roi (Der Tod zum König), La Mort à la Reine (Der Tod zur Königin), La Mort au Cardinal (Der Tod zum Cardinal)Panneau 2: La Mort à lEvêque (Der Tod zum Bischoff), La Mort au Duc (Der Tod zum Herzog), La Mort à la Duchesse (Der Tod zur Herzogin), La Mort au Comte (Der Tod zum Grafen), La Mort à l'Abbé (Der Tod zum Abt), La Mort au Chevalier (Der Tod zum Ritter), La Mort au Juriste (Der Tod zum Juristen), La Mort au Conseiller (Der Tod zum Rathsherrn)Panneau 3: La Mort au Chanoine (Der Tod zum Chorheern), La Mort au Médecin (Der Tod zum Doctor), La Mort au Gentilhomme (Der Tod zum Edelmann), La Mort à la Dame (Der Tod zur Edelfrauen), La Mort au Marchand (Der Tod zum Kauffmann), La Mort à lAbbesse (Der Tod zur Äbtissin), La Mort au boiteux (Der Tod zum Krüppel), La Mort à lErmite (Der Tod zum Waldbrüder)Panneau 4: La Mort au Jeune Homme (Der Tod zum Jüngling), La Mort à l'Usurier (Der Tod zum Wucherer), La Mort à la Jeune Fille (Der Tod zur Jungfrauen), La Mort au Musicien (Der Tod zum Rirbepfeiffer), La Mort au Héraut (Der Tod zum Herold), La Mort à l'avoyer (Der Tod zum Schultheiss), La Mort au Bourreau (Der Tod zum Blutvogt), La Mort au Bouffon (Der Tod zum Narren)Panneau 5 : La Mort au Mercier (Der Tod zum Krämer), La Mort à lAveugle (Der Tod zum Blinden), La Mort au Juif (Der Tod zum Juden), La Mort au Païen (Der Tod zum Heyden), La Mort à la Païenne (Der Tod zur Heydin), La Mort au cuisinier (Der Tod zum Koch), La Mort au Paysan (Der Tod zum Bauern), Adam et Eve.
De la véritable Danse macabre de Bâle, il ne reste aujourdhui que des aquarelles et des gravures, les plus connues étant celles de Matthäus Merian (1593-1650). La fresque originale mesurait 60 mètres de long et se trouvait sur le mur intérieur du cimetière du monastère dominicain de Bâle. Attribuée à Konrad Witz (1400-v. 1445), elle aurait été peinte vers 1440 et jouissait d'une grande notoriété en Europe. Elle était dailleurs, jusqu'à sa destruction en 1806, lune des principales curiosités de la ville. Paul Henry Boerlin nous rappelle que les touristes effectuaient de véritables pèlerinages à Bâle pour la voir et ramenaient souvent chez eux des gravures, des copies ou des brochures consacrées à cette oeuvre. Les dessins présentés ici appartiennent sans doute à cette catégorie. Il est cependant très difficile de dire s'ils ont été composés d'après nature ou daprès une autre source, publiée par exemple. Une chose est certaine, la série suit strictement lordre de Merian: elle s'ouvre par le prédicateur haranguant la foule. En plus du traditionnel quatrain en allemand, le premier feuillet comporte chez nous trois lignes en français à la plume rajoutées postérieurement, disant: "Jean Oecolompade prêchant l'Evangile à l'Empereur Sigismond et Albert le roi des Romains pendant le Concile de Bâle qui dura 17 ans 1431-1442. Manuscrit peint par Daniel Romus le 3 may 1430" (sic). La série continue par deux squelettes jouant une musique endiablée devant un ossuaire. Viennent ensuite les représentations de 38 membres de la société, dont l'aveugle, l'ermite, la jeune femme, le fou, le héraut, le chevalier, le comte, l'évêque, le païen, le juif, le paysan, le cuisinier, le juriste, etc. Sur la vignette représentant le Pape, on peut lire en français: "Portrait de Félix V fait en 1440 et gravé par Mathieu en Merian en 1744 [sic] après la restauration faite en 1568 par Hugues Klauber". Sur celle de l'Empereur: "Portrait de l'Empereur Sigismond qui fit peindre à ses frais cette danse macabre d'après les procédés à l'huile découverts à Bruges par Van Dyck, il mourut pendant le Concile en 1437". Ces informations correspondent à celles données par Merian dans son recueil de gravures, quand il affirme que les figures du pape, de l'empereur et du roi représentaient les traits de Félix V (1439-1449), de Sigismond (mort en 1437) et du roi allemand Albrecht II (1438-1439). Détail important: les gravures de Matthäus Merian comprennent au total 42 scènes, alors que notre série n'en compte que 40: il manque en effet la vignette du peintre et celle de sa femme, à savoir les deux dernières de la danse macabre. Ces deux feuillets ont peut-être été perdus, mais leur absence peut aussi suggérer que le modèle utilisé est relativement ancien, les figures du peintre et de sa femme ayant été rajoutés en 1568 lors de la restauration menée par Hans Hug Klauber (v. 1535-1578). Nos aquarelles, aussi bien dans les traits que dans les couleurs, n'ont pas la précision de l'aquarelle de Johann Rudolf Feyerabend, ni même des gravures de Merian et présentent un caractère légèrement naïf qui trahit un peintre amateur. En outre, on constate que certains détails iconographiques s'écartent de Merian, comme la présence d'un décor à l'arrière-plan. Les "danses macabres" étaient des sujets très populaires dans l'Europe du XVe siècle. Elles avaient pour but de moraliser la vie publique et d'amener les individus à améliorer leur comportement. Elles sont généralement considérées comme une transposition imagée du poème en latin Vado Mori (littéralement "Je vais mourir"), que l'on trouve en France dès le XIIIe siècle. Chaque vignette représente la Mort, personnalisée sous la forme d'un squelette, dansant avec un membre de la société. Les scènes sont accompagnées de deux quatrains en allemand rapportant leur dialogue ironique. La farandole amène le mortel à se confesser rapidement, avouant ses péchés et laissant apparaître ses remords, avant de terminer sur une inéluctable demande d'absolution. La danse des morts est une condamnation sans appel de la vanité des hommes. Le dialogue illustre aussi parfaitement la difficulté qu'ont les vivants, attachés aux plaisirs terrestres et aux valeurs matérielles, de suivre les rituels prônés par l'église. Il rappelle aux croyants que personne, aussi beau, riche, puissant, ou intelligent soit-il, n'échappera à son destin: la mort. Ensemble absolument unique.(Ref. P. H. Boerlin, Der Basler Presiger-Totentanz, Unsere Kunstdenkmäler, JG. XVII (1966), n° 4, Bâle 1967, p. 131).
GERSON (Jean) (1363-1429) - NESSON (Pierre de) (1383-1442) - Maître de Guillaume LAMBERT
Reference : 3064
XVe Le Manuscrit et ses illustrations :Manuscrit sur vélin du dernier tiers du XVème siècle de 220 feuillets en cursive gothique homogène à 25 lignes par page. Les grandes majuscules rouges vertes et bleues sont élégamment travaillées, parfois sur la totalité de la marge en hastes et hampes ouvragées, prolongées en figures anthropomorphes d’un talentueux trait de plume. À ces visages bleus et rouges qui rythment l’intégralité du texte viennent s’ajouter un bel oiseau stylisé (en marge du feuillet 44) et quelques compositions abstraites d’une grande élégance. Toutes les petites miniatures sont traitées aux gouaches rouges, bleues et vertes, les bouts de lignes des textes rimés sont agrémentés de compositions vrillées rouges vertes et bleues et de petites barres hérissées de fins traits de plume verts rouges et bleus. L’intégralité du manuscrit est réglée large de marge et sans défaut sur un beau vélin fin. Les caractéristiques, le style et la graphie désignent un atelier de grande qualité d’origine possiblement auvergnate. Le texte est en français avec quelques citations latines. Le manuscrit est illustré de 6 peinturesFolio 1 : La montée au calvaire, Simon de Cyrène aide Jésus a porter sa croix. Il est entouré de trois personnages en armure et porte une tunique brune rehaussée d’or. Sur la partie gauche est représentée Marie et Saint-Jean qui suivent les cortèges. La partie droite, représente un important rassemblement de soldats en armures, casqués et armés de hallebardes. En fond, une représentation stylisée du Mont du Golgotha sous un ciel bleu azur. L’image ouvre le sermon Ad Deum vadit : « Adi eu feu sa mort amère ». En bas de page figure des armoirie 1-6 échiquetée d’or, 2 d’argent au chevron d’azur accompagné de trois quintefeuilles de gueule, posées 2 et 1. Folio 82 verso: Job sur son fumier converse avec un mendiant estropié, la scène se déroule en plaine dans un paysage dépouillé, ou ne se trouve que trois arbrisseaux, le ciel occupant les deux tiers de l’image. En première intention, le peintre avait tenté la descente d’un ange dont témoigne en marge une prolongation à l’or fin. Cette intéressante composition, d’une grande finesse d’exécution et d’une forte expressivité, est servie par un usage abondant d’or liquide sur le fumier de Job et les vêtements du mendiant. Folio 120 : Une mystérieuse composition pour illustrer le texte de Gerson « Le secret parlement de l’homme contemplatif à son âme » et de l’âme à l’homme. L’âme représentée sous forme d’un être asexué nu, est guidé par l’ange gardien face à l’Homme assis dans une cathèdre entourée de deux colonnes. Le chemin parcouru par l’âme et son guide se poursuit en arrière-plan sur une plaine désolée et ensoleillée chargée de deux arbres. Folio 146: Pour illustrer Le traité des tentations, par « Maistre Jehan Jarcon », un homme nu est tiraillé entre un ange et un démon, dans une scène d’extérieur où figurent en lointain, des montagnes. Folio 166 (verso) : Une belle représentation de Dieu le père dans le buisson ardent, tendant les Tables de la Loi à Moïse, avec en fond d’image, une cité et un fleuve avec un bateau. Des flammes sont discrètement disposées sur le buisson vers profond. Folio 199 : Pour illustrer le livre du Miroir de l’âme de Jean Gerson, en froc de moine et col d’hermine, est représenté sur une chaire, il prêche en plein air. Une foule constituée d’hommes et de femmes assis au pied d’un rocher apparaît. Du ciel bleu, émerge du haut de l’image Dieu le père entouré de rais d’or. Le texte :Ce manuscrit est constitué de divers traité en français dont voici le détail. - Ad Deum vaddit. (1)- Le premier texte (5)- Première considération (8)- Seconde considération (8 verso)- Troisième considération 9- Quatrième considération (9)- Cinquième considération (9 verso)- 2ème partie exp- tierce partie (14)- quarte partie (19)- oraison (25)- 5ème partie du texte, etiam nota (27)- 6ème partie (28)- 7ème partie (33)- 8ème partie (38)- 9ème partie (45)- 12ème partie (50)- explicit hic sermon de Marie (53) (Ecriture marginale, postérieure à juillet 1660 il reçoit son brevet de docteur en médecine)- 17ème partie- 18ème texte (73)- 20ème texte (passe du 18ème au 20 sans manque ni rupture dans le texte)- 21ème texte- 22 et 24ème texte (78)- Explicit la passion prêche du vendredi Saint (81 recto verso).- Lectio prima moruorum cum sunt diz mei- Paraphrase du livre de Job en vieux français Pierre de Nesson, paraphrase des IX leçon (81-82-84)- Le secret Parlement de l’homme avec son âme (119 recto verso)- Traité des tentations (145)- Péché mortel péché véniel les proufis de Stamon (166)- Traité des excommunications- Traité de la Confession (192)- Le miroir de l’âme 18 chapitre résumés en 3 ou 4 parties (198 verso)- Les commandements de Dieu quelles choses notre Dieu commandent cent commandements suivis des commentaires (201)
Commentaire :Texte : Jean Gerson, né à Gerson en 1383 et mort à Lyon en 1429, fut l’un des prédicateurs et théologiens moralistes les plus populaires du XVème siècle. Ces enseignements avaient atteint une telle popularité qu’il bénéficiait d’un véritable culte dans la ville de Lyon. Il s’éleva notamment contre les pratiques excessives de l’astrologie et de la magie, et s’insurgea contre les débordements provoqués par la fête des fous et les fanatismes excessifs tels ceux des flagellants. Pendant le règne de Charles VI – atteint de folie – il défendit les privilèges de l’Université et résista aux violences des cabochiens. Son influence dans les affaires du temps fut considérable. C’est lui qui prononça en présence de la cour, l’éloge funèbre du duc d’Orléans, assassiné sur commande du duc de Bourgogne. Il intervint de façon énergique dans les questions du schisme d’Occident. Son autorité était telle qu’on lui attribua longtemps la paternité de l’imitation de Jésus Christ. Ses écrits furent imprimés pour la première fois à Cologne en 1483. Les manuscrits de Jean Gerson détenus dans le domaine privé sont d’une grande rareté. Pierre de Nesson, surnommé par Champion, dans son histoire poétique du XVème siècle, le poète de la mort est né à Aigueperse (1383-1442). Il précède son successeur immédiat, François Villon, dans son goût du macabre. Les Vigiles des Morts, ou Paraphrase des IX leçons de Job contiennent la quintessence de son art fort bien résumé par MR Bossuat qui écrit : « ces Vigiles sont le tableau le plus sombre et le plus saisissants sur les fins dernières de l’homme (Elles), expriment tout le pessimisme d’une époque affreuse où le poète, détaché d’une vie sans espoir, s’en va chercher dans les cimetières, devant les charniers où la danse macabre déroule la plus triste sarabande, une funeste inspiration. ». Peinture : Ce manuscrit est à rapprocher du manuscrit détenu par le Paul Getty Museum, Gerson(Malibu manuscrit MS25). Illustré par le maitre de Guillaume Lambert et son atelier. A partir des années 1480, l’enluminure lyonnaise est dominée par un groupe d’artistes dont l’œuvre de référence est un livre d’heures transcrit à Lyon en 1494 par le copiste Guillaume Lambert. Une des caractéristiques de cet atelier, est d’avoir conçu plusieurs manuscrits de Jean Gerson dont « La passion de notre seigneur » du Paul Getty Museum, (Malibu manuscrit MS25) . La clientèle de cet atelier s’étendait comme on le voit ici à la région de Moulins. Le style caractéristique de l’Atelier se reconnaît notamment dans les belles initiales sur fond pourpre orné d’un treillis de feuillages à l’or chargés d’une lettre bleue niellée d’or. Par ailleurs notre manuscrit agrémenté de belles compositions marginales à la plume d’une grande originalité et d’une utilisation abondante de gouache de couleurs en ornementation de toutes les petites initiales (bleue, vert, rouge jaune) qui confèrent à l’ensemble une gaité chatoyante. Provenance : Ce manuscrit inconnu et inédit a été conservé dans une bibliothèque familiale de la région de Moulins depuis plusieurs siècles. Il a appartenu à une famille dont les armes apparaissent en bas du premier feuillet, dont la lecture est incertaine et sujette à interprétations mais probablement d’origine bourbonnaise. Ce manuscrit porte les armes mi parti aux armes de Beaufort en Auvergne, d’argent à la bande d’azur accompagné de six roses de gueules qui sont les armes de Catherine de Beaufort, dame de Charlus épouse de Louis Comte de Ventatour. Le manuscrit est ensuite passé dans la famille de Baugy établie à Moulins. Cette famille ayant des attaches à Anay-le-Château dans le bourbonnais, est ici représentée sous forme d’un livre de raison aux XVIIe et XVIIIe siècle courant sur plusieurs feuillets de textes, ainsi que ceux laissés libres en fin de manuscrit. On y voit l’alliance des enfants d’Antoine Baugy, dont Marie-Ursule Baugy, épouse de Pierre Huthier, docteur en médecine, qui apposa de nombreuses fois sa signature à l’intérieur même du manuscrit. On y lit la succession de maternités de Marie-Ursule Baugy, ainsi que les noms de sa sœur, Gilberte Baugy, épouse d’Antoine Bourdin, procureur du roi à Moulins, qui figure également dans la liste comme marraine et pour cause de décès, ainsi que le père Antoine Baugy (référence : Henry de Lagérenne Ainay-le-Château en bourbonnais, Histoire de la ville et de la châtellenie des origines à nos jours, volume 2, Paris Moulins, p. 492.)Reliure : Le manuscrit est revêtu d’une reliure de type monastique compartimentée, ornée de fer, notamment d’un agneau pascal avec traces de fermoirs à lacets. Cette intéressante reliure probablement lyonnaise, est la reliure d’origine de ce manuscrit, le dos a été refait, quelques restaurations sur les plats.
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