‎ROSENSTIEHL (Daniel Auguste)‎
‎Traité de la couleur au point de vue physique, psychologique et esthétique‎

‎Paris H. Dunod et E. Pinat 1913 In-8° (250 x 163 mm) , xv pp. - 277 pp. - [14] ff. - XIV pl., demi-toile noire, dos lisse (reliure de l'époque) ‎

Reference : 636

‎89 NUANCES EN CHROMOLITHOGRAPHIE, AU POCHOIR ET SUR LAINE TEINTÉE. Édition originale de cet influent traité d'optique physiologique portant sur l'harmonie des couleurs. L'auteur en avait donné une ébauche dans sa conférence Les premiers éléments de la science de la couleur (Mulhouse, 1884). L'ouvrage est illustré de nombreuses figures in-texte et de 14 belles planches en couleurs (chacune accompagnée d'un feuillet explicatif) réunissant un total de 89 nuances en divers arrangements. Les planches 1 à 7 ont été reproduites en chromolithographie par la maison Monroq ; les planches 8 à 13, pochoirs contrecollés sur feuillets, ont été réalisées par J. Zuber et cie « par les procédés de fabrication propres aux papiers peints » ; la dernière planche présente un nuancier de 12 couples de couleurs complémentaires en 24 échantillons de laine teintée contrecollés sur feuillet imprimé. Rosenstiehl appuie son étude sur les travaux de Goethe, de Maxwell, de Young dont il cherche à identifier précisément les trois couleurs fondamentales et surtout sur le cercle chromatique de Chevreul dans le but d'étendre son application aux harmonies et aux gammes. Fondé sur une tradition scientifique, l'ouvrage s'adresse toutefois à un public d'artistes et d'esthètes. Rosenstiehl affirme en effet : « Montrer à l'artiste quelles sont les données scientifiques certaines sur lesquelles il peut s'appuyer ; lui indiquer dans quelle mesure les lois de la vision des couleurs sont utilisables, tel est le but de ce livre. » (p. v) Il promet ainsi de livrer les méthodes permettant de trouver « les couleurs qui s'adaptent bien à un dessin déterminé, et comment l'une de ces couleurs ayant été fixée arbitrairement et a priori toutes les autres couleurs du même dessin en déduisent logiquement ». (pp. vii-viii) L'application pratique des travaux de Rosenstiehl s'étend à tous les domaines, de la peinture à la photographie à l'habit en passant par l'ameublement, et aucun élément n'est négligé. Ainsi, selon l'auteur, on ne peut que remarquer « la curieuse coïncidence qui existe entre la couleur des meubles en acajou et en palissandre et le teint de la personne brune à peau mate, tandis que les bois d'érable et de noyer correspondent plutôt aux cheveux blonds. » (p. 252) Pionnier de la coloration artificielle, Daniel Auguste Rosenstiehl (1839-1916) enseigna la chimie à l'école de Mulhouse et exerça comme chimiste dans la maison Thierry-Mieg et Cie, spécialisée dans la production d'étoffes imprimées. PROVENANCE : Ex-libris manuscrit à la première garde et au feuillet de titre T. Chevassus ou Devassus (?), non-identifié. Quelques frottements. ‎