où l'on rassure les citoyens de la crainte d'être enterrés vivans, avec des observations & des expériences sur les noyés. 1/2 basane marbrée, dos à nerfs très orné, tranches rouges. Très bon Paris Lambert 1752 1 volume in-8°
Reference : 10743
Librairie Seigneur
Martine Seigneur
Conforme aux usages de la profession.
A Paris, Chez Michel Lambert, 1752, in-12, viii-376-(7) pp, reliure plein veau brun marbré, dos à 5 nerfs orné de caissons fleuronnés dorés, pièce de titre chagrin carmin, tranches jaspées (rel. de l'époque), coiffe sup. arasée, un mors en partie fendu, bon état. Edition originale
"En 1742 paraît la “Dissertation sur l'incertitude des signes de la mort et l'abus des enterrements et embaumements précipités”, rédigée par un médecin, Bruhier d'Ablaincourt. Comme le titre l'indique, l'auteur montre que les signes de la mort jusqu'alors usités sont incertains (à l'exception de la putréfaction), que ce que l'on prend pour la mort peut être un état de vie latente et invisible ; et que, dans ces conditions, on peut enterrer vifs des malheureux, comme en attestent les dizaines de cas qu'il cite, en les empruntant à des sources diverses dont très peu sont médicales. Le livre de Bruhier connaît un grand succès, et est augmenté d'un deuxième tome en 1745, année où il publie également un “Mémoire sur la nécessité d'un règlement général au sujet des enterrements et des embaumements”. A chaque nouvelle édition, le corpus de récits s'enrichit de faits signalés par les lecteurs, et sa troisième édition, en 1749, en compte plus de deux cent soixante. Les ouvrages de Bruhier sont fondamentaux dans l'histoire des définitions de la mort ; il impose plusieurs concepts qui vont être utilisés pendant les deux siècles suivants. Ainsi, celui de 'mort apparente', cet état intermédiaire entre la vie et la mort, dont on peut revenir si l'on est diagnostiqué et éventuellement soigné à temps, mais qui peut déboucher sur la mort réelle si l'on est abandonné ou, pire, enterré. (...) Dix ans plus tard, un jeune membre de l'Académie royale de chirurgie, Antoine Louis, publie ses “Lettres sur la certitude des signes de la mort” qui réfutent l'analyse de Bruhier tout en la prolongeant. Louis avalise, de fait, la notion désormais médicale de «signes de la mort », pour indiquer ceux qu'il juge infaillibles : la rigidité cadavérique et la flaccidité de l'œil – nul besoin d'attendre la putréfaction, dangereuse d'un point de vue sanitaire. Minimisant le nombre d'inhumations prématurées par une sévère révision critique – sans toutefois en nier la possibilité –, il souligne les cas où des médecins les ont empêchées ; enfin, il s'intéresse particulièrement à la noyade, à propos de laquelle il présente les résultats d'une série d'expériences." (Anne Carol, “Une histoire médicale des critères de la mort”, Communications, 2015)
un volume in 12 demi-veau glacé,titre et fers dorés en,long,371 pages,figure hors-texte,table des matières, tranches marbrées,reliure XIXème à Maestricht,Jean Edmé Dufour 1788,très bon état