8, rue Bréa
75006 Paris
France
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Phone number : 01 43 54 43 61 Nouvelles Editions Latines, 1962, in-8°, 384 pp, index, broché, bon état. Edition originale, un des 50 ex. hors commerce numérotés, envoi a.s. à Me Yves-Frédéric Jaffré
Ecrit en 1962 sous le coup de l'abandon de l'Algérie Française, ce livre est un virulent pamphlet, mais argumenté, contre la politique du général de Gaulle tant dans l'affaire algérienne que dans les années 40. L'auteur montre la perfidie du personnage, son opportunisme et son orgueil qui conduisent à la division des Français... Sommaire : Synthèse retrospective, 1940-1944 ; 1944, La fondation du "Creuset" ; 1944-1958, les conséquences se déroulent ; 1958, sept mois, du forum à l'Elysée ; 1959-1962, La première monocratie française ; Les fruits sanglants du mensonge ; Le jour ou luira la lumière.
Julliard, 1961, in-12, 224 pp, édition originale, ex. du SP, prière d'insérer, broché, bon état, envoi a.s. à Pierre Desgraupes
Chroniques de le guerre d'Algérie.
Seuil, 1972, in-8°, 119 pp, broché, édition originale sur papier courant, bon état
Réponse de Jules Roy au livre "La Vraie Bataille d'Alger", du général Massu.
Julliard, 1960, in-12, 215 pp, broché, bon état
"On en parlait à mots couverts: "les événements d'Algérie", "les interventions de police", "le maintien de l'ordre"... Il y avait eu Henri Alleg pour s'indigner de la torture, de Gaulle pour se faire à l'idée de l' "autodétermination". Il manquait encore un rabat-joie : ce sera lui, Jules Roy. Ce qu'il allait rapporter de son enquête en Algérie, personne, à commencer par lui-même, ne s'y attendait. Camus venait à peine de mourir, Jules Roy ne pensait pas contredire son gourou, il croyait encore à l'intégration. Sa loyauté insolente l'emportera. Devant le désespoir et la misère, déchiré face à ce qu'il entend à la fois des réfugiés musulmans, des vieillards, des enfants, des curés, des civils pieds-noirs ou du capitaine français enferré dans son devoir de "défendre l'Occident", l'écrivain fait son choix... Le livre, publié en 1960 chez Julliard, fait l'effet d'une bombe : la Guerre d'Algérie. Le titre, d'abord. Alors même qu'étaient saisis les livres et les journaux qui voulaient le révéler, voilà donc reconnue la guerre, dénoncés les tortures et les massacres, évalué le nombre des victimes musulmanes, exposée l'impossibilité de la coexistence, soupçonnée l'internationalisation du conflit, proclamée l'urgence de l'Algérie algérienne... et, de surcroît, par un pied-noir, un colonel de l'armée de l'air. Par un officier qui ose clamer que les Français doivent s'en aller, même s'ils ont gagné militairement la guerre, parce que, politiquement et moralement, elle est perdue. C'est un cri très simple, l'indignation d'un homme de coeur, le reportage consciencieux d'un témoin, le récit passionnant et chaleureux d'un écrivain à l'écoute, bouleversé, en colère, déchiré entre le devoir d'accuser, la honte de son pays et l'évidence de son choix. N'allez pas dire que c'est de l'histoire ancienne. Toutes les raisons sont bonnes pour relire la Guerre d'Algérie. Pour l'Algérie, pour la guerre et surtout pour l'écrivain qui dit vrai, tout seul, et qui dérange..." (Le Monde) — "Après six ans de guerre, et quelques mois avant le référendum du 8 janvier 1961 sur l'autodétermination, l'expression "guerre d'Algérie" entre dans le vocabulaire public, lancée par Jules Roy." (Benjamin Stora, Dictionnaire des livres de la guerre d'Algérie)
La Table Ronde, 1969, in-8°, 229 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, bon état
"Sans doute sommes-nous bien indiscrets de nous approprier grâce à sa correspondance, la faculté d’être au courant de ce que le général Salan faisait, pensait, ressentait pendant qu’il était en prison. Il est certain, que si on lui avait demandé, il ne l’aurait jamais dit, ni jamais écrit. Par conséquent, à part quelques bien rares personnes qui se seraient d’ailleurs trouvées hors d’état de témoigner, on n’aurait pas su qui était Salan. Et qu’on l’admirât ou non, on se serait fourvoyé sur son compte. Grâce à cette indiscrétion, finie cette dommageable ignorance. Salan, le voici." (André Figueras)
Presses de la Cité, 1970-1974, 4 vol. in-8°, 443, 479, 445 et 380 pp, 156 planches de photos et documents hors texte, 42 cartes, index, cartonnages éditeur, dos lisses avec titres dorés, jaquettes illustrées (sur les 3 premiers volumes ; manque la jaquette du tome IV), bon état. Edition originale
Complet en 4 volumes : I. Le sens d'un engagement (juin 1899 – septembre 1946) – II. Le Viêt-minh, mon adversaire (octobre 1946 – octobre 1954) – III. Algérie française (1er novembre 1954 – 6 juin 1958) – IV. L'Algérie, de Gaulle et moi (7 juin 1958 – 10 juin 1960). — "Dans le premier volume de ses Mémoires, le général Salan, a retracé ses premières années d'Indochine de 1924 à 1937, alors qu'il était jeune officier au Laos et au Tonkin, ainsi que les affrontements diplomatiques et militaires qui, entre octobre 1945 et septembre 1946, ne firent que retarder l'ouverture de la guerre en Indochine du Nord où il commandait le C.E.F.E.O. Il ne devait pas cesser, ensuite, d'être impliqué dans le conflit ; aux plus hautes responsabilités, puisqu'il fut l'adjoint du général de Lattre et exerça le commandement en chef par intérim à deux reprises, notamment de novembre 1951 à mars 1953 ; et jusqu'à la fin, puisqu'il retourna en Indochine en juin 1954, comme adjoint du général Ely, diriger les opérations d'évacuation du Nord. Ses souvenirs intéressent avant tout l'histoire militaire proprement dite et composent une chronique vivante des activités du haut et des principales opérations. De l'offensive sur Caobang et Bac Kan à l'automne 1947 jusqu'à l'opération « Auvergne » dans le delta du fleuve Rouge en juin 1954, celles-ci sont toutes relatées, à l'exception de Dien Bien Phu. L'exposé des plans de bataille et de leurs développements sur le terrain est détaillé, et on le suit facilement grâce aux nombreux croquis qui le résument. Il est complété par de nombreux extraits de documents et de officiels dont l'auteur fut le signataire ou le destinataire. Le témoignage est à classer parmi les sources de l'histoire militaire de la guerre d'Indochine. (...) En dehors même de son intérêt pour l'histoire militaire, ce deuxième volume de Mémoires, témoignage « de l'intérieur » sur la vision des hauts responsables français en Indochine, n'est pas à négliger." (Daniel Hémery, Revue française d'histoire d'outre-mer, 1973, à propos du tome II)
Chez l'Auteur, 1984, in-8°, 68 pp, préface de Pierre Paraf, 10 photos sur 7 pl. hors texte, annexes, sources, broché, couv. illustrée, bon état
"Etre né l’année du Front populaire, au moment où le peuple de France se rassemble pour faire face au fascisme, semble être pour Yves Salvat un signe du destin. Si l’on songe que dès l’âge de quatre ans il vit partir son père, au petit matin, entre deux gendarmes venus l’arrêter pour menées subversives. Si l’on imagine que durant les années d’occupation qui suivirent il vécut dans une famille constamment en lutte à la répression vichyssoise, on comprendra aisément que le petit garçon devenu homme se soit passionné pour des idéaux de justice et de liberté. C’est en effet sur cette voie qu’il s’engagea dès sa prime jeunesse, militant actif et courageux d’une cause qu’il trouvait naturelle. La guerre d’Algérie ne vient en rien altérer sa passion. Elle fut au contraire une expérience décisive. En lui fournissant un vécu militaire, répressif et colonialiste, la guerre affina sa volonté de combattre les forces droitières de son pays. C’est pourquoi, dès son retour à la vie civile, il se lança à corps perdu dans la lutte politique, menant de front des activités de responsable au sein du Parti communiste, faisant partie de la municipalité de son village ou bien encore s’intéressant comme dirigeant national à l’Association Républicaine des Anciens Combattants. Bien entendu, ces longues heures de militantisme désintéressé, il les a prises sur son temps de repos. Et ce ne fut pas là le moindre de ses mérites, car en homme de la terre qu’il a toujours été, il connaît le prix de l’effort. Aujourd’hui, fort de son expérience politique au service du peuple et riche d’une vie de labeur consacrée à la viticulture, Yves Salvat exprime sa plénitude dans un ouvrage d’écriture dont l’à-propos et la sincérité en couronnent les qualités." (Joseph Tolza)
Editions du Scorpion, 1961, in-8°, 264 pp, préface du général Salan, une carte, biblio, petit glossaire des mots kabyles, broché, bon état, bande éditeur conservée
Monographie de la SAS (Section administrative spécialisée) de Pirette entre 1956 et 1961. L’installation par l’administration coloniale de la réforme communale en Kabylie dans le contexte de la guerre d’Algérie. Les auteurs sont Pierre Sas (pseudonyme de Pierre Charié-Marsaine) et Yves Romanetti. — "Un document de valeur dont la publication servira utilement la cause de l'Algérie française." (Général Salan) — "Ce petit ouvrage est le fruit du travail de trois ans « sur le tas » d'une équipe militaire et civile réduite, de Français de souche européenne et kabyle. D'origines provençale, poitevine, bretonne, algéroise, corse, kabyle ou morvandelle, ils prouvent par l'amitié qui les unit que l'Intégration est possible et qu'ils ont tous la même Patrie. Que tous ceux qui parcourent ces lignes sachent que lorsque la S.A.S. fut créée, ils vivaient séparés sur les deux rives de la Méditerranée. Un seul lien bien ténu commençait à les unir, la connaissance pour les uns et la mission pour les autres d'un Capitaine qui n'avait jamais servi en Afrique du Nord. Cet officier à peine rentré d'Indochine était en permission dans son Morvan natal lorsqu'il reçut sa mise à la disposition du Ministre de l'Algérie et l'ordre de rejoindre Dra-El-Mizan. Après avoir bouclé sa cantine, il se retrouve quelques jours après en Kabylie devant Monsieur Rousseau, administrateur de grande classe, qui lui donne, ainsi qu'à une dizaine de camarades officiers, sa mission, des directives, quelques moyens se résumant à : 4 contrats d'attachés civils ; 30 contrats de Moghazenis (supplétifs musulmans) ; et au petit discours suivant : « Recrutez, installez-vous. Construisez un bordj, des mairies. Formez des maires, des secrétaires de mairie, des gardes-champêtres. Encadrez et ramenez les populations. Faites ce que nous n'avons pu faire, et ne nous jugez pas, nous, vos anciens; pensez que jusqu'à ce jour, mon adjoint et moi nous étions seuls pour administrer 120.000 Kabyles ». Jamais amitié et conseils ne nous firent défaut, et c'est ainsi que l'Equipe de Pirette est née, consolidée par le prix du sang que son premier chef, le Capitaine Moreau a payé..." (Avant-propos)
Bleu autour, 2004, gr. in-8°, 238-(17) pp, préface de Michelle Perrot, très nombreuses illustrations et photos en noir et en couleurs, index, broché, couv. illustrée à rabats, bon état (Coll. D'un regard l'autre)
Un carnet de voyages autobiographique de Leïla Sebbar, l'inscription de ses Algéries en France. Récits, fictions, entretiens, portraits et reportages, photos, dessins, papiers froissés d'oranges, aquarelles, BD et cartes postales tissent une mythologie affective, une géographie intime et politique de ses lieux de mémoire et de rencontres : Ainay-le-Château, Aflou, Aïn-Sefra, Alger, Allègre, Beau-Désert, Bourg-Lastic, Caen, Constantine, Elbeuf, El-Hamel, Épineuil-le-Fleuriel, La Gonterie, Grignan, Hennaya, Kaysersberg, Lodève, Manosque, Marseille, Mas Thibert, Mascara, Oran, La Roque-d'Anthéron, Roubaix, Ténès, Tiaret, Tlemcen, Verdun, Vichy... Elle croise ses "soeurs étrangères", Nora la conteuse, Fatima et sa Singer, Djamila la maquisarde... Les filles des cités et Shérazade. Les femmes de la Goutte d'Or. Les "fous" d'Algérie, Germaine Tillion, Marthe Stora, Aimée Chouraqui, Pierre Vidal-Naquet... Et Zidane. C'est gai, c'est grave. Maurice Audin, assassiné. Harkis, abandonnés. Zouaves, spahis et tirailleurs d'Afrique, morts pour la France. Chibanis, dans les cafés, tranquilles. Les figures tutélaires d'Abd el-Kader, Isabelle Eberhardt, Pierre Loti... Mouloud Feraoun, Mohammed Dib, Jean Pélégri, Kateb Yacine et leurs livres. Ses amis artistes et écrivains contemporains. Le jardin de sa mère, la Française, les ruches de son père, l'Algérien.
Presses de la Cité, 1984, in-8°, 288 pp, 16 pl. de photos hors texte, cartes, broché, bon état
La Table Ronde, 1968, in-8°, 349 pp, broché, jaquette illustrée, bon état
A la fin de son premier livre, au dernier soir de l'effondrement de la révolte militaire d'avril 1961, le capitaine Sergent demande à l'un de ses compagnons : Par où allons-nous commencer ? Cette question était alors difficile à poser. On ne concevait de résistance à la politique d'abandon que sur le territoire algérien. Le capitaine Sergent, cependant, débarque clandestinement en métropole et commence à y organiser la lutte. L’amnistie maintenant totale permet à l’auteur de révéler les rôles exacts des principaux acteurs de cette aventure passionnante, avec ses espoirs, ses échecs, jusqu’à l’indépendance de l’Algérie, suivie de peu par l’exécution du lieutenant Degueldre. La sérénité et l’absence de toute polémique des jugements du capitaine Sergent font de ce livre un document qui se situe déjà au niveau de l’Histoire et un engagement politique... L’officier de Légion qui met sa peau au bout de ses idées fait place à un homme nouveau.
La Table Ronde, 1967, in-8°, 289 pp, une photo hors texte, broché, jaquette illustrée, bon état
Pierre Sergent, ancien résistant devenu légionnaire, participa activement au putsch d'avril 1961 alors qu'il commandait la 1ère compagnie du 1er REP. Reconstituant cet épisode à l'aide du journal qu'il tenait à l'époque, il en évoque les moments les plus dramatiques jusqu'à l'échec du mardi 25 avril. La situation se retourne à ce moment ; Pierre Sergent rend le général Challe responsable d'abandon et décrit ainsi la décision qui va le conduire à devenir membre de l'OAS : "Vaincu, je ne songe pas à me rendre. [...] Peut-on se rendre lorsque l'on n'a aucun reproche à se faire, lorsque l'on méprise les procédés de son vainqueur, lorsque l'on a le sentiment de servir une cause plus noble et plus généreuse que celle de son adversaire ? Puisque c'est sa force qui fait son droit, qu'il l'emploie donc contre moi. Je ne céderai que forcé. Mais, jusque-là, je porterai témoignage." — "Comment un officier qui, jeune, possède déjà de brillants états de service et semble promis à une très belle carrière choisit-il le refus, la révolte, c'est ce que peut faire comprendre le livre du capitaine Sergent. « J'ai décidé de parler, expose-t-il. Je dépose sans crainte et sans haine. » L'honnêteté, la hauteur de vues sont en effet la marque de ces pages. Nous y voyons le jeune Pierre Sergent, à 17 ans, partir pour un maquis du Loiret. D'une famille bourgeoise qui a de solides attaches paysannes, il a été terrassé par la défaite et l'occupation, il a vivement souffert – comme on souffre dans l'adolescence – de la sclérose et de la fatigue d'une France qu'il voulait grande et héroïque. Ce sentiment commandera sa vie. Il entre à Saint-Cyr, choisit la Légion, se bat en Indochine d'abord, puis en Algérie. Chef humain, il sait parler de ses hommes. Attentif à comprendre le temps et l'action où il est engagé, il sait qu'au défi qui est lancé il faut répondre par une action immense qui mobiliserait toute l'énergie et toute la générosité françaises. Déçu il ne renonce pas. Le livre se termine avec l'échec du putsch d'Alger. On y trouvera moins de révélations sur tel ou tel point d'histoire que la définition d'une ligne d'action qui a mené Pierre Sergent jusqu'à la révolte et à l'exil." (Revue des Deux Mondes, 1967)
Julliard, 1957, pt in-8°, 276 pp, broché, jaquette illustrée, bon état
Nourri de son expérience en Algérie, ce livre vaudra à son auteur une inculpation pour « atteinte au moral de l'armée ». Le général de Bollardière, seul dignitaire de l'armée à s'être élevé contre la torture, lui apportera son soutien public. — "Publié d'abord dans “L'Express”, ce récit transposé des opérations militaires et para-militaires auxquelles l'auteur a pris part constitue un document sur l'Algérie en 1957 dont il est difficile de nier la valeur." (Revue française de science politique, 1957)
Plon, 1956, in-8°, 305 pp, 15 photos hors texte et 5 fac-similés, broché, pt déchirure sans mque réparée au 1er plat, bon état, envoi a.s.
"Parmi les mémoires et ouvrages politiques, il faut d'abord citer l'important témoignage de J. Soustelle : “Aimée et souffrante Algérie”, plaidoyer certes, mais humain et attachant quelle que soit l'opinion portée sur l'œuvre de l'ancien gouverneur général promoteur de l'intégration. Des textes, de nombreuses références, l'analyse détaillée d'une politique qui s'est efforcée d'être constructive font de cet ouvrage un utile instrument de travail. J. Soustelle a précisé ses thèses dans une réponse à R. Aron : “Le Drame algérien et la décadence française”." (Revue française de science politique, 1959) — Né en 1912, professeur agrégé de philosophie et diplômé d’ethnologie à vingt ans, Jacques Soustelle visita de 1932 à 1935 des régions peu connues du Mexique et se spécialisa dans l’étude des langues et des civilisations autochtones. Après sa thèse de doctorat, soutenue en 1937, il assura la sous-direction du Musée de l’Homme aux côtés du professeur Rivet, puis enseigna pendant deux ans au Collège de France d’Outre-Mer. La guerre modifia profondément l’orientation de sa carrière. Mobilisé, envoyé en mission en Amérique Latine peu avant l’armistice, Jacques Soustelle rallia les Forces françaises libres. Le Général de Gaulle le désigna à Londres comme Commissaire national à l’Information en 1942, puis Directeur général des Services spéciaux à Alger en 1943. Après avoir été ministre de l’Information du cabinet du Général de Gaulle, puis ministre des Colonies en 1945, il se retira quelque temps de la vie politique. Il devint en 1948, Secrétaire général du Rassemblement du Peuple français. Elu député du Rhône en 1951 il est désigné comme Gouverneur général de l’Algérie le 26 janvier 1955, mission qu'il accomplira jusqu'au 31 janvier 1956. L’expérience de cette année algérienne se trouve dans “Aimée et souffrante Algérie”.
La Table Ronde, 1965, in-8°, 238 pp, traces de papier collant en début et fin de volume, broché, bon état
"Non, le chef de l'État ne nous a pas sauvés des vices d'un régime périmé : il lui a substitué un pouvoir arbitraire et illégitime, dangereux aujourd'hui, désastreux pour demain. – Non, sa politique aventureuse ne restaure pas la grandeur de la France, mais isole notre pays, rebute ses alliés, fait le jeu d'une entreprise totalitaire, nous écrase sous un fardeau disproportionné à nos ressources. – Non, l'abandon de l'Algérie n'a pas été le dernier acte d'une décolonisation généreuse, mais une capitulation qui a porté à la nation un coup irréparable et qui a plongé dans un malheur immérité toute une fraction de notre peuple. – Déjà, en peu de temps – car que sont trois ans pour l'Histoire ? –, la réponse inexorable des faits montre assez qui avait raison. Je ne doute pas qu'il en sera de même, et de plus en plus, à mesure que passeront les années." (Jacques Soustelle) — "Ce livre a été écrit « quelque part en Europe » ; il présente de la France un tableau extrêmement sombre (« J'entends monter des prisons les gémissements de détenus politiques...», « Mes oreilles résonnent du tintamarre de la radio et de la télévision qui, conformément aux principes de Goebbels...», etc.). J. S. s'efforce de réfuter tous ceux qui ont approuvé la politique du général de Gaulle en Algérie et qui conservent leur confiance au chef de l'Etat. Parmi les noms les plus cités : Louis Terrenoire, François Mauriac, Mgr Duval, le « prince » de Broglie, « les improbables auteurs d'une certaine Histoire de l'O.A.S. ». Il est toutefois à noter que J. S. ne s'en prend jamais directement au général de Gaulle ; le lecteur a constamment l'impression qu'il n'a pas pu ou n'a pas voulu, consciemment ou non, le mettre à la portée de ses attaques." (Revue française de science politique, 1965)
Plon, 1957, pt in-8°, 70 pp, broché, bon état (Coll. Tribune libre)
"... la position de Raymond Aron était pour le moins atypique dans le panorama des « engagements » en faveur de l'Algérie, comme le reconnut son principal adversaire, le gaulliste Jacques Soustelle, selon lequel « sans doute M. Raymond Aron n'appartient-il pas à la phalange qui s'acharne depuis des années à rompre les amarres entre la France et l'Algérie ». Mais, selon l'ancien gouverneur général de l'Algérie, Aron était plutôt le représentant le plus illustre de la « Nouvelle Droite », qui rejoignait la « Nouvelle Gauche » dans le « défaitisme » aux dépens de l'Algérie française : celle-ci s'adressait au « coeur » de l'opinion publique française, tandis que le professeur de la Sorbonne se tournait vers son « portefeuille »..." (Lucia Bonfreschi, Le libéralisme face au processus de décolonisation. Le cas de Raymond Aron, Outre-mers, 2007)
Editions de l'Alma, 1962, in-8°, 326 pp, broché, bon état
"Gaulliste et résistant de 1940, membre du Comité National de Londres, chef des services d'action secrète en 1943-1944, Commissaire de la République puis chef des services d'action secrète en 1943-1944, commissaire de la République puis ministre après la Libération, Jacques Soustelle, devenu leader parlementaire du R.P.F., assume en 1955 la charge de Gouverneur général de l’Algérie face à la rébellion naissante. Trois ans plus tard, au 13 mai, il joue un rôle déterminant et prend une responsabilité primordiale dans les évènements qui ont ramené le Général de Gaulle au pouvoir. Ministre de la Ve république, il rompt avec le régime et son chef en janvier 1960. Pourquoi ? Ce livre est le premier témoignage d’un observateur, qui fut aussi un acteur, sur la naissance et les débuts de la Ve République, et sur le déroulement du drame algérien jusqu’à la fin de l’année 1961. Engagé, son auteur ne se défend certes pas de l’être, et définit avec vigueur ses positions idéologiques et politiques ; en même temps, il fait oeuvre d’historien en révélant pour la première fois bien des faits ignorés dont à été formée la trame de cette période agitée. Son livre constitue un document dont nul, quelles que soient ses tendances, ne peut récuser la valeur."
Editions Bouchène, 2000, gr. in-8°, 196 pp, broché, bon état, envoi a.s.
Pour la première fois, un ouvrage est entièrement consacré à des « libéraux » d'Algérie. Pendant la période 1954-1962, un groupe d'étudiants d'Alger a pris beaucoup de risques pour s'affirmer « à contre-courant » du mouvement de l'Algérie française. Les éléments biographiques, les aperçus historiques, la réflexion critique exercée à chaud, à partir de « choses vues », montrent les difficultés et la force de leur engagement. Ici, la nostalgie n'empêche pas la lucidité. Autour de Jean Sprecher, professeur de lettres, qui a pris l'initiative d'évoquer son parcours et celui de ses amis, se retrouvent, pour une contribution originale, Alain Accardo, universitaire, Antoine Blanca, diplomate, Jean-Paul Ducos, professeur de mathématiques et arabisant, Claude Oliviéri, agrégé de lettres classiques et Charles Géronimi, neuropsychiatre. Regards croisés sur une réalité complexe et dramatique, mais aussi matériau de premier ordre pour une Histoire qui reste encore à écrire. Ce témoignage constitue une pièce inédite d'un dossier qui suscite un regain d'intérêt au moment où le devoir de mémoire s'impose en France comme en Algérie. — "La population européenne de l’Algérie coloniale n’était pas constituée uniquement d’individus réactionnaires et bornés. Une petite minorité se singularisait en s’exprimant à « contre-courant ». L’ouvrage de Jean Sprecher décrit les prises de conscience et les actes d’un groupe d’étudiants qui, s’ils n’ont pas eu une grande influence sur les événements, se sont manifestés quand ils l’ont pu et de manière suffisamment courageuse pour sortir du drame algérien « la tête haute ». Dans un premier temps, l’auteur rappelle, entre autres, comment il était clair pour qui voulait bien s’en apercevoir qu’une coalition d’intérêts locaux faisait la loi sur place. Celle-ci faisait en sorte que les « Français d’origine algérienne » demeurent des citoyens de seconde zone, et cet état des choses avait toujours été entériné par le pouvoir politique métropolitain. Dans une seconde étape, Jean Sprecher, étudiant à Alger pendant la guerre, expose ses prises de positions et actions au sein d’un groupe de jeunes « libéraux et progressistes » dans un « Comité Etudiant d’Action Laïque et Démocratique ». Il en retrace l’itinéraire jusqu’à la fin des événements en particulier ceux de l’exode tragique d’une communauté, imposé par la bêtise sanguinaire de l’OAS. Le triste exploit de cette organisation fascisante qui manipulait ou terrorisait la communauté d’origine européenne a consisté à interdire tout avenir commun en Algérie. Avec le recul, et connaissant les problèmes de l’Algérie des années 1990- 2000, on est amené à reconsidérer le cours qu’aurait pu prendre l’Histoire, si une proportion bien plus importante d’Européens d’origine avait pu demeurer sur cette terre. Un des autres étudiants qui intervient dans l’annexe de l’ouvrage, Antoine Blanca, avoue avoir rêvé d’une nouvelle Andalousie où auraient cohabité de manière fructueuse plusieurs communautés, plusieurs cultures, plusieurs religions, rappelant que l’Andalousie du Moyen Age était la région la plus riche d’Europe." (Pierre Grou, Confluences Méditerranée, 2001)
P., La Découverte, 1991, in-8°, 368 pp, broché, bon état (Coll. Essais). Edition originale
Mise en lumière des mécanismes de fabrication de l'oubli, en France comme en Algérie. — De 1954 à 1962, quelque deux millions de Français ont fait la guerre aux Algériens. Plusieurs décennies après, cette "guerre sans nom" n'est toujours pas reconnue dans toutes ses dimensions par l'histoire nationale. Et le refoulement de sa mémoire continue à ronger comme une gangrène les fondements mêmes de la société française. De l'autre côté de la Méditerranée, un refoulement symétrique mine la société algérienne : la négation par l'histoire officielle de pans entiers de la guerre de libération n'est pas pour rien dans la guerre civile qui déchire le pays depuis 1992. Pour comprendre les causes de cette double occultation, Benjamin Stora tente dans cet essai d'éclairer les mécanismes de fabrication de l'oubli, en France comme en Algérie. Il démontre comment ceux-ci se sont mis en place dès la guerre elle-même : du côté français, c'est la négation de l'existence de la guerre, le refus obstiné de reconnaître la réalité de la torture et des exécutions sommaires ; du côté algérien, c'est la violence de la guerre civile secrète qui opposa le FLN et le MNA, ou le massacre en masse des harkis à l'été 1962, perpétré par les ralliés de la vingt-cinquième heure. L'auteur montre également comment les mensonges de la période 1954-1962 seront à leur tour, dans les décennies suivantes, enfouis dans les mémoires par les amnisties ou les non-dits d'une histoire éclatée, telle qu'elle ressort des livres ou des films consacrés à la guerre. — "Benjamin Stora entreprend avec succès d'expliquer les raisons de ce non-dit collectif, son livre inaugure un autre regard sur une page d'histoire surchargée et mal lisible." (Laurent Theis, Le Nouvel Observateur)
STORA (Benjamin) et Mohammed HARBI (dir.).
Reference : 122700
(2004)
ISBN : 9782221100240
Laffont, 2004, fort gr. in-8°, 728 pp, chronologie, biblio, index, broché, bon état
Il faut, dit-on, deux générations à la mémoire collective pour digérer un passé douloureux. Cinquante ans après le déclenchement de l'insurrection algérienne, le 1er novembre 1954, le moment paraît enfin venu de mettre un terme à une amnésie qui a trop longtemps duré. Tel est le défi qu'ont relevé Mohammed Harbi et Benjamin Stora en rassemblant certains des meilleurs spécialistes de la question pour une mise à plat dépassionnée, objective, de ce qui reste notre dernier grand drame national. Vingt-cinq historiens, toutes générations, toutes nationalités, toutes origines confondues, font donc ici le point sur la connaissance historique de la guerre d'Algérie. Privilégiant une approche thématique plutôt que chronologique, centrée sur les acteurs et le travail de mémoire, ils brossent un panorama aussi complet que possible du conflit algérien. Sans sacrifier au relativisme, la politique doit aujourd'hui céder le pas à la critique historique : c'est en ce sens que cet ouvrage est appelé à faire date, en permettant de regarder le passé en face, de cesser de le mythifier ou de s'en détourner, pour simplement le comprendre.
Nouvelles Editions Latines, 1964, in-12, 156 pp, broché, bon état
Plon, 1958, in-8°, 180 pp, 29 photos et une carte, broché, jaquette illustrée lég. abîmée, bon état
Les réactions des principaux acteurs du 13 mai à Alger, par Alain de Sérigny, directeur de “L'Echo d'Alger”, qualifié par de Gaulle de "grand journal des pieds noirs". — "D'une révolution on peut toujours faire un livre. À peine consommée, celle du 13 mai, celle qui provoqué la chute de la IVe République, a suscité des vocations d'annalistes. M. Alain de Sérigny a été mêlé aux événements qu'il relate ; il en décrit les péripéties, en recherche les causes, en dit les buts. Ayant pris parti, c'est-à-dire fait œuvre de partisan, il a fourni un utile témoignage aux historiens, qui, eux, prennent toujours sur l'histoire un salutaire retard." (E. Mannoni, Le Monde)
La Table Ronde, 1968, in-8°, 253 pp, broché, jaquette illustrée, bon état
Souvenirs d'un ancien de l'OAS, qui fit partie du premier commando Delta de Degueldre et réussit l'exploit de s'évader de la prison de l'Ile de Ré. Un des livres culte de l'Algérie française. — Jeune Parisien que le travail en usine démoralise, Claude Tenne s'engage dans la Légion étrangère sous un faux nom. Décidant de se faire passer pour citoyen suisse, il rompt les ponts avec son passé. Dès lors sa vie se confond avec l'aventure algérienne. De ce pays, il connaîtra les opérations dans le djebel avec le 1er R.E.P., puis le lent pourrissement qui, de barricades en putsch, l'entraînera dans une autre aventure : l'OAS. Sous les ordres du lieutenant Degueldre et du sergent Dovecar, il fera partie du premier commando Delta, jusqu'à son arrestation mouvementée dans une villa des hauteurs d'Alger. D'hôpital en hôpital, il renaît à la vie pour se retrouver en prison. Condamné à la réclusion à perpétuité, il inaugure la caserne Toiras, dans l'île de Ré. Pendant six longues années, il mettra à profit la détention pour faire un retour sur lui-même et sur son aventure politique, analysant avec ses compagnons les raisons de leur lutte et de leurs espoirs. En même temps qu'une épreuve, ce sejour est aussi une éducation. Lorsqu'il s'évade, Claude Tenne n'est pas un homme brisé. Au contraire, la prison l'a armé. Lucide, il s'est proposé des buts précis. Pour cela, il faut réussir une première : s'évader de l'île de Ré, le Sing-Sing français, échapper au quadrillage du Plan Rex qui mobilise 150.000 policiers contre un seul homme épris de liberté. Ce témoignage est un roman passionnant avec l'authenticité en plus.
P., Editions du Centurion, 1987, in-8°, 211 pp, 8 pl. de photos hors texte, broché, couv. illustrée, bon état
Le général Jacques de Bollardière est le seul officier supérieur à avoir condamné ouvertement la pratique de la torture pendant la guerre d'Algérie. En 1957, il tente par tous les moyens de dénoncer «certains procédés» en vigueur dans la recherche du renseignement en Algérie. Sa prise de position publique lui vaut une sanction de soixante jours d'arrêt...
Plon, 1958, in-8°, ii-177 pp, broché, bon état
Excellent journaliste, l'auteur a rassemblé dans ce petit volume des notes prises à propos d'événements fort différents. Les deux premières parties portent sur le 13 mai et l'arrivée du général de Gaulle au pouvoir. Elles contiennent quelques détails inédits. La troisième, qui évoque les contacts secrets avec le F.L.N., est surtout précieuse par l'annexe chronologique retraçant les cinq tentatives du gouvernement Mollet de juillet à septembre 1956. Des précisions intéressantes sont données sur les délibérations gouvernementales qui ont précédé la dissolution du 2 décembre 1955. On a ensuite une correspondance entre l'auteur et M. Ramadier sur l'expulsion des communistes le 5 mai 1947. La dernière partie concerne « Les terrifiants secrets du Stratégie Air Command ». (Revue française de science politique, 1959)