Delangle | Paris 1829 | 10.50 x 16.50 cm | relié
Edition originale du premier recueil poétique de Sainte-Beuve. Reliure en demi veau bleu marine, dos à quatre nerfs orné de motifs typographiques estampés à froid, frise dorée en queue du dos, traces de frottements sur les mors, plats de papier marbré, coins supérieurs émoussés, reliure romantique de l'époque Quelques rousseurs. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Charpentier | Paris 1845 | 11.50 x 18.50 cm | relié
Troisième édition, parue anonymement, en partie originale car revue et corrigée. Reliure en plein veau glacé marine, dos à quatre nerfs ornés de doubles caissons dorés, filets dorés en tête et en queue,coiffe inférieure comportant un léger accroc, roulettes dorées sur les coiffes, encadrements de triples filets dorés sur les plats, filet dorés sur les coupes, encadrement d'une dentelle dorée sur les contreplats, gardes et contreplats de papier à la cuve, tête dorée, élégante reliure de l'époque non signée. Quelques petites rousseurs sans gravité. Exemplaire parfaitement établi. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Louis Hauman & Cie | Bruxelles 1835 | 10 x 15.50 cm | 2 volumes reliés en 1
Première édition belge postérieure d'un an à l'édition originale. Reliure en demi chagrin rouge, dos à quatre nerfs sertis de pointillés dorés orné de doubles caissons dorés et de fleurons typographiques dorés, petites traces de frottements sur la coiffe supérieure, plats de cartonnage châtaigne, gardes et contreplats de papier à la cuve, coins très légèrement émoussés. Envoi autographe signé de Sainte-Beuve à Ulysse Marcillac en regard de la page de titre du premier volume. Agréable exemplaire. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Eugène Renduel | Paris 1834 | 13.50 x 22 cm | 2 volumes reliés
Edition originale. Reliures de l'époque en demi basane aubergine, dos à quatre nerfs uniformément éclaircis ornés de caissons à froid et de filets dorés, plats de papier façon cartonnage, gardes et contreplats de papier caillouté. Ex-dono manuscrit au verso du faux-titre du premier volume. Ex-libris encollés sur les premiers contreplats de chaque volume. Rousseurs éparses. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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s. l. 15 juillet1860 | 13.50 x 21 cm | une page et demi sur un double feuillet
Lettre autographe signée de Sainte-Beuve, 1 page et demi sur un double feuillet. 25 lignes à l'encre noire. "J'ai été très sensible, cher monsieur, à votre bonfrançais et à l'envoi du très sage et instructif volume qui en est la cause. Vous me rappelez, en effet, des temps déjà bien anciens, mais que ce qui a fini n'a pu effacer de ma mémoire : car, à vous parler vrai, quoi qu'il y ait bien de l'espace et bien de l'intervalle d'aujourd'hui à ce temps-ci, il me paraît souvent qu'il y a du vide : et le tourbillon de la vie littéraire dont vous me parlez, je ne le ressens guère. Ce qui me frappe, c'est plutôt le contraire du tourbillon, c'est à dire l'isolement, la disparition ou le peu de mouvement de groupe. On se survit et l'on traîne un peu : je parle du moins pour moi, aussi n'en suis-je que plus sensible... [...] de bons témoignages comme le vôtre qui attestent que le passé n'est pas oublié et qu'il a réellement existé. Croyez-moi, je vous prie tout à vous. Sainte-Beuve. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Kra | Paris 1929 | 15 x 20.50 cm | broché
Edition originale, un des 600 exemplaires numérotés sur vélin, le nôtre non justifié, seuls grands papiers. Bel envoi autographe signé de Louis Gillet au poète Armand Godoy évoquant Charles Baudelaire et Edgar Allan Poe En frontispice, un fac-similé d'une lettre autographe de Sainte-Beuve à Vigny. Dos et plats marginalement insolés, agréable état intérieur. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Poulet Malassis & De Broise | Paris 1861 | 14.50 x 21 cm | relié
Edition en grande partie originale. Reliure en demi maroquin bleu à coins, dos à cinq nerfs, date et lieu dorés en milieu du dos, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier peigné, tête dorée, ex-libris encollé sur un contreplat, reliure signée Lemardeley. Bel exemplaire parfaitement établi. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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La Compagnie de l'imprimerie moderne | Montréal 1923 | 16 x 25 cm | reliure de l'éditeur
Edition originale. Reliure à la bradel de l'éditeur en pleine percaline marine, dos lisse, quelques éraflures sur le dos et les mors, encadrement de filets à froid sur les plats. Envoi autographe signé de Charles A. Wilson. Iconographie. Quelques petites rousseurs sans gravité. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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s. n. | s. l. s. d. [1980] | 24 x 18 cm | Une carte postale
Carte postale oblongue en couleurs représentant Charles Aznavour les mains croisées sous son menton. Bel exemplaire. Signature manuscrite de Charles Aznavour au feutre noir en marge droite de la carte. Provenance : du fonds du grand collectionneur d'autographes Claude Armand. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Sté nationale d'horticulture chez l'auteur | Paris & Troyes 1895 | 16.50 x 25.50 cm | broché
Edition originale. Dos fendu, agréable état intérieur. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Auguste Aubry | Paris 1877 | 15 x 22.50 cm | broché
Edition originale imprimée à petit nombre sur vergé. Un petit manque en tête du dos qui comporte également une déchirure, claires mouillures sur le second plat, une trace de pliure en tête du premier plat, agréable état intérieur. Rare. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Paris, Albert Messein, 1935. In-8, broché, 320 pp. Avec une table des matières et un index des noms contemporains étudiés ou cités dans ce volume (4 pp). (léger manque de papier sur un coin).
Edition originale en S.P. Enrichie d'une lettre autographe de Madame Charles-Barzel sur un papier à l'entête de la Société des Amis de Jules CHERET (Ste fondée par Mme Charles-Barzel (pseudo masculin). Autre long envoi autographe sur la page de faux-titre adressé au PEINTRE BRINDEL. Portrait de Mme Charles-Barzel par J.-G. DOMERGUE (Président de la Ste des Amis de Jules Chéret). Rare. Photos sur demande.
s. d. [mai 1854] | 13.9 x 21.7 cm | une page sur un feuillet
Lettre autographe signée de Charles Baudelaire adressée à Antoine Arondel, rédigée à l'encre noire sur un feuillet de papier bleu. Pliures inhérentes à l'envoi, d'habiles restaurations d'infimes manques n'affectant pas le texte, une petite déchirure sur la signature discrètement restaurée. Cette lettre a été retranscrite dans laCorrespondance I de Baudelaire (Collection de la Pléiade, p. 277) et datée par Claude Pichois de mai 1854. Baudelaire envoie des places de théâtre à son marchand d'art Antoine Arondel personnage sulfureux et sans scrupules qui profita du goût immodéré du poète pour les beaux-arts et excita sa manie de la collection. * Baudelaire possédant le génie de la poésie mais non celui des affaires, avait rapidement dépensé une grande partie de l'héritage paternel de 70 000 francs reçus à sa majorité en 1842. Son correspondant, le peintre-brocanteur Antoine Arondel, habitait en même temps que Baudelaire à l'hôtel de Lauzun, alors connu sous le nom de lhôtel Pimodan, sur l'île Saint-Louis. Au rez-de-chaussée, son dépôt de curiosités installé dans la cour de l'hôtel fut un « véritable lieu de perdition pour le prodigue »(Marie-Christine Natta, Baudelaire) : Arondel lui procura un grand nombre de « rêves peints sur la toile » - espagnolsà la manière du peintre baroque Zurbaran, et italiens dans le genre du Bassan.Le poète paya bien cher son antiquomanie, «s'endettant par des billets et des traites, dont le plus ancien remonte au 5 novembre 1843; plusieurs autres furent antérieurs à la dation du conseil judiciaire intervenue le 21 septembre 1844. Cet usurier fit tant et si bien que son client s'aperçut assez tôt qu'il était berné, mais sans pouvoir se dégager. D'où une moquerie décochée sous l'anonymat dans Les Mystères galans des Théâtres de Paris en 1844 et des mentions, mi-figue mi-raisin, dans les Salons de 1845 et de 1846.» (Claude Pichois, Lettres à Charles Baudelaire, 1973, p. 13). Baudelaire se vengea en effet dans un paragraphe sanglant des Mystères galans, qui visait également le baron Pichon à qui le poète louait ses appartements de lhôtel Lauzun: « N'avez-vous pas aujourd'hui MM. Hiéronyme Pichon, lordArundellet pas mal d'amateurs de rosses plus ou moins arabes, qui lésinent sur leur débauche, et grapillent sur le revenu du rat qu'ils paient, on ne fait aujourd'hui que de la débauche pot-au-feu». A la lecture de cette insulte, Arondel exigea que Baudelaire fasse des excuses à Pichon. Sous la menace, le poète consigna même par écrit sa rétractation. A lécriture de cette lettre en 1854, Baudelaire nétait toujours pas libre dArondel: «Les années passant, Baudelaire renouvelait les billets augmentés des intérêts. Arondel cherchait à recouvrer, multipliait les manuvres et se heurtait au refus de tout paiement par Ancelle[responsable de sa tutelle] » (Claude Pichois, ibid). Lune de ces manuvres fut de revendre les obligations à des hommes de paille. Désespéré, Baudelaire sollicite ici dans un cryptique et dramatique passage l'aide d'Arondel pour apaiser lun de ces désagréables personnages qui réclamait paiement : «Je vais vous écrire une lettre, dès ce soir, où je vous expliquerai très clairement ce que je puis faire, ce que je désire, - le possible, et l'impossible, puis vous m'écrirez pour me donner un rendez-vous pour voir votre Perducet, dont il faut absolument que je triomphe,- avec votre aide». Selon Pichois, «il nen fut rien», et Baudelaire nécrivit pas dautre lettre à son correspondant. Pour amadouer Arondel, Baudelaire lui offre des places de théâtre: «Je vous engage, si vous voulez voir mes merveilleux Chinois, à aller là-bas de bonne heure, car si vous vouliez esquiver le drame précédent, vous risqueriez fort de ne pas trouver de places, - le papier que je vous laisse étant un simple mot du directeur, et n'impliquant pas la retenue de places numérotées. » Cette troupe dacrobates avait satisfait le goût pour lexotisme de Baudelaire, qui louera « la grâce divine du cos
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Poulet Malassis & De Broise | Paris 1857 | 12.10 x 18.80 cm | relié sous étui
Édition originale, imprimée sur vélin d'Angoulême, avec les coquilles habituelles et comportant les six poèmes condamnés, un des quelques exemplaires remis à l'auteur et «destinés à des amis qui ne rendent pas de services littéraires». Reliure en plein maroquin émeraude, dos janséniste à quatre nerfs, contreplats doublés de maroquin grenat encadrés d'un filet doré, gardes de soie dorée brochée à motifs de fleurs stylisées japonisantes, les suivantes en papier à la cuve, couvertures dite de troisième état (comportant deux restaurations marginales au second plat) et dos conservés, toutes tranches dorées sur témoins, étui bordé de maroquin. Reliure signée de Marius Michel. Précieux exemplaire enrichi d'un envoi autographe signé de Baudelaire au crayon sur la page de faux-titre : « à M. Tenré fils, souvenir de bonne camaraderie, Ch. Baudelaire » et de trois corrections autographes, au crayon pages 29 et 110 et à l'encre page 43. Exceptionnelle dédicace à un ami d'enfance, banquier et intellectuel, un des rares envois d'époque qui ne soient pas motivés par les nécessités judiciaires ou par les intérêts éditoriaux. En effet, même les quelques exemplaires sur hollande furent en grande partie consacrés à des offrandes stratégiques afin de contrer ou d'atténuer les foudres de la justice qui, en juin 1857, n'a pas encore rendu son jugement. Poulet-Malassis en gardera un souvenir amer: «Baudelaire a mis la main sur tous les exemplaires papier fort et les a adressés comme moyens de corruption à des personnages plus ou moins influents. Puisqu'ils ne l'ont pas tiré d'affaire, je crois qu'il ferait bien de les leur redemander.» La correspondance de Baudelaire permet de cerner assez précisément les différents types de dédicaces que fit le poète à la parution de son recueil. Il adresse lui-même une liste à de Broise pour mentionner les dédicataires des envois de presse, principalement de possibles intercesseurs judiciaires et des critiques littéraires influents. Le poète requiert ensuite «vingt-cinq [exemplaires] sur papier ordinaire, destinés à des amis qui ne rendent pas de services littéraires». Une lettre à sa mère nous apprend qu'il n'en a obtenu que vingt. Quelques-uns furent adressés dès juin 1857 à ses amis, dont celui de Louis-Ludovic Tenré. D'autres furent conservés par le poète ou offerts tardivement comme ceux d'Achille Bourdilliat et Jules de Saint-Félix. Si Tenré, cet ami d'enfance que Baudelaire vient de retrouver en décembre 1856, est honoré, dès la publication des Fleurs du Mal, d'un des rares exemplaires personnels du poète, soigneusement corrigé des trois coquilles qu'il a immédiatement repérées, ce n'est pas en considération d'un service rendu ou en vue d'un bénéfice immédiat. Cependant, comme toujours chez Baudelaire, ce n'est pas non plus en simple «souvenir de bonne camaraderie» qu'il adresse son uvre maîtresse à ce compagnon de pension du collège Louis-le-Grand. Dès 1848, Louis-Ludovic Tenré a pris la succession de son père, l'éditeur Louis Tenré qui, à l'instar de quelques autres grands éditeurs, s'est reconverti dans l'investissement, le prêt et l'escompte exclusivement adressé aux métiers du livre. Ces libraires banquiers ont joué un rôle essentiel dans la fragile économie de l'édition et ont contribué à l'extrême diversité de la production littéraire du XIXè siècle, soutenant l'activité de petits mais audacieux éditeurs et en liquidant d'autres à grand fracas judiciaires. En décembre 1856, Baudelaire annonce à Poulet-Malassis qu'il a déposé chez cet «ancien camarade de collège» un billet à ordre périmé que Tenré, par amitié, a bien voulu accepter. Il s'agit justement du premier acompte pour «le tirage à mille exemplaires [d'un recueil] de vers intitulé Les Fleurs du Mal». Avec cet exemplaire tout juste sorti des presses, Baudelaire offre ainsi à Tenré le précieux fruit du travail escompté par son nouveau banquier. C'est le début d'une longue relation financière. Parmi tous les créanciers d
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Michel Lévy frères | Paris 1868 | 12 x 18 cm | relié
Troisième édition en partie originale car enrichie de 25 poèmes, précédée d'une longue notice de Théophile Gautier et suivie d'un appendice comportant des articles et lettres de 1857, réunies par Baudelaire à titre de «testimonia», par Barbey d'Aurevilly, Dulamon, Sainte-Beuve, Charles Asselineau, Custine, Edouard Thierry et Emile Deschamps. Ouvrage illustré, en frontispice, d'un portrait sur acier de Charles Baudelaire par Nargeot. Un des rares exemplaires de première émission avec le titre à la bonne date de 1868 et sans mention d'édition. Cette édition définitive totalise à présent 151 poèmes, contre 100 pour l'édition de 1857 et 129 pour la seconde. Parmi les nouveaux poèmes, 11 sont issus des Epaves. Bien que désirée et préparée par Charles Baudelaire, cette dernière édition sera réalisée et mise en forme par Théodore de Banville et Charles Asselineau. L'exemplaire que Baudelaireavait « préparé pour la troisième édition des Fleurs du mal» et qu'évoque Poulet-Malassis dans sa correspondance, ayant été perdu, il n'est pas possible de savoir si ses fidèles amis respectèrent l'architecture et le choix des poèmes de l'auteur. Ainsi, les nouveaux poèmes ont été, dans leur grande majorité, insérés à la fin de la section Spleen et Idéal entre les poèmes Horreur Sympathique et L'Héautontimorouménos. Reliure en demi chagrin rouge, dos à quatre nerfs de filets et doubles caissons estampés à froid, plats de papiers à la cuve, un coin légèrement émoussé, toutes tranches peignées, reliure de l'époque. Exemplaire quasiment sans rousseur. Cette ultime édition constitue également le premier tome des uvres Complètes du poète, comme l'indique la page de faux-titre. Il était cependant vendu séparément, la parution des sept volumes de l'édition complète s'étalant sur plusieurs années. Clouzot précise toutefois : "Très rare en reliure d'époque sans tomaison au dos". Très bel exemplaire en élégante reliure du temps. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Poulet Malassis & De Broise | Paris 1861 | 12.10 x 18.80 cm | relié sous étui
Seconde édition originale. Reliure en demi maroquin marron chocolat à coins, dos très légèrement éclairci à cinq nerfs orné de fleurons dorés, encadrement d'un double filet dorés sur les plats de papier peigné, gardes et contreplats de papier à la cuve, tête dorée. Rousseurs. Notre exemplaire est enrichi d'un portrait de Charles Baudelaire par Félix Bracquemond gravé sur chine, ici en deuxième état. Cette édition, entièrement recomposée par l'auteur, enrichie de 35 nouveaux poèmes et de 55 poèmes « profondément remanié[s] » est considérée au mieux comme une édition « en partie originale ».En réalité, véritable nouvelle édition originale, cette réécriture des Fleurs du Mal est l'aboutissement de la grande uvre baudelairienne et la seule version retenue par l'Histoire et la Littérature. * LA FAUTE A... Longtemps considérée comme une simple réédition enrichie, cette édition majeure n'a pas eu, comme la précédente, les faveurs de l'étude bibliographique, bien qu'elle offre un champ de recherche important et instructif. Soulignons à ce propos les différents états de la gravure de Bracquemond, mais également les coquilles des tout premiers exemplaires, en partie corrigées pendant le tirage dont, dans notre exemplaire, deux initiales absentes (p.20 et 49) ajoutées à l'encre à l'époque qui font un étrange écho à cette remarque de Charles Baudelaire à l'éditeur, en janvier 1861 : « Sans doute le livre est d'un bon aspect général ; mais jusque dans la dernière bonne feuille, j'ai trouvé de grosses négligences. Dans cette maison-là, c'est les correcteurs qui font défaut. Ainsi, ils ne comprennent pas la ponctuation, au point de vue de la logique ; et bien d'autres choses. Il y a aussi des lettres cassées, des lettres tombées, des chiffres romains de grosseur et de longueur inégales, etc. ». Poulet-Malassis s'est en effet séparé de De Broise et ces nouvelles Fleurs ont été imprimées par Simon Raçon à Paris. Doit-on également voir une corrélation avec le nombre d'exemplaires comportant des rousseurs sur cette seconde édition, qui s'expliquerait par une moins bonne qualité de papier et qui rend ceux dépourvus de rousseurs d'une grande et précieuse rareté ? LE CHOIX DE LA POSTÉRITÉ «Les Fleurs du Malont deux visages. Au troisième il est permis de rêver», lorsque Claude Pichois rassemble les uvres de Baudelaire pour La Pléiade, il doit faire un choix entre les trois éditions des Fleurs du Mal, la première de 1857, celle revue par l'auteur en 1861 et la dernière parue juste après la mort de Baudelaire en 1868. Bien qu'étant la plus complète et comprenant 25 poèmes de plus que la seconde, la troisième édition ne peut être prise pour modèle, car son architecture et peut-être le choix même des poèmes inédits ne sont pas, avec certitude, le résultat d'une volonté auctoriale. L'édition de 1868 est donc « en partie originale », car augmentée de poèmes composés par Baudelaire après 1861 en vue d'une nouvelle édition. Mais cette édition « définitive » sera établie après la mort du poète et, en l'absence de ses directives, les nouveaux poèmes seront sélectionnés et disposés par son ami Théodore de Banville. La première édition de 1857, mythique, historique, ne peut, bien entendu, être détrônée de son statut d'édition princeps. Riche de ses célèbres coquilles (soigneusement corrigées à la main sur les premiers exemplaires offerts par l'auteur), de ses poèmes condamnés (et donc absents de la seconde édition), mais surtout de sa mise en forme pensée, travaillée, modifiée et corrigée sans cesse jusqu'aux dernières épreuves (et jusqu'à rendre fou son bienveillant éditeur, le pauvre « Coco mal perché » que Baudelaire épuisa de remarques et de critiques), la « 1857 » est sans conteste un inaltérable monument de l'histoire littéraire et poétique universelle, dont les exemplaires non expurgés des poèmes condamnés constituent une des pièces maîtresses des collections bibliophiliques. Pourtant, elle ne pouvait être désignée comm
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Poulet Malassis & De Broise | Paris 1861 | 12.50 x 19 cm | relié
Seconde édition originale sur papier courant, dont il aurait été tiré 1500 exemplaires après 4 chine, quelques hollande et quelques vélin fort. Notre exemplaire est bien complet du portrait de Charles Baudelaire par Félix Bracquemond sur chine contrecollé, qui manque souvent,et qui est ici en premier état, avant la mention « L'artiste » au-dessus du portrait, pâles rousseurs. Reliure à la bradel en demi percaline orange, dos lisse orné de doubles filets dorés, date dorée en queue, pièce de titre de chagrin marron, plats de papier à la cuve, reliure de l'époque. Cette édition, entièrement recomposée par l'auteur, enrichie de 35 nouveaux poèmes et de 55 poèmes « profondément remanié[s] » est considérée au mieux comme une édition « en partie originale ».En réalité, véritable nouvelle édition originale, cette réécriture des Fleurs du Mal est l'aboutissement de la grande uvre baudelairienne et la seule version retenue par l'Histoire et la Littérature. * LA FAUTE A... Longtemps considérée comme une simple réédition enrichie, cette édition majeure n'a pas eu, comme la précédente, les faveurs de l'étude bibliographique, bien qu'elle offre un champ de recherche important et instructif. Soulignons à ce propos les différents états de la gravure de Bracquemond, mais également les coquilles des tout premiers exemplaires, en partie corrigées pendant le tirage dont, dans notre exemplaire, deux initiales absentes (p.20 et 49) ajoutées à l'encre à l'époque qui font un étrange écho à cette remarque de Charles Baudelaire à l'éditeur, en janvier 1861 : « Sans doute le livre est d'un bon aspect général ; mais jusque dans la dernière bonne feuille, j'ai trouvé de grosses négligences. Dans cette maison-là, c'est les correcteurs qui font défaut. Ainsi, ils ne comprennent pas la ponctuation, au point de vue de la logique ; et bien d'autres choses. Il y a aussi des lettres cassées, des lettres tombées, des chiffres romains de grosseur et de longueur inégales, etc. ». Poulet-Malassis s'est en effet séparé de De Broise et ces nouvelles Fleurs ont été imprimées par Simon Raçon à Paris. Doit-on également voir une corrélation avec le nombre d'exemplaires comportant des rousseurs sur cette seconde édition, qui s'expliquerait par une moins bonne qualité de papier et qui rend ceux dépourvus de rousseurs d'une grande et précieuse rareté ? LE CHOIX DE LA POSTÉRITÉ «Les Fleurs du Malont deux visages. Au troisième il est permis de rêver», lorsque Claude Pichois rassemble les uvres de Baudelaire pour La Pléiade, il doit faire un choix entre les trois éditions des Fleurs du Mal, la première de 1857, celle revue par l'auteur en 1861 et la dernière parue juste après la mort de Baudelaire en 1868. Bien qu'étant la plus complète et comprenant 25 poèmes de plus que la seconde, la troisième édition ne peut être prise pour modèle, car son architecture et peut-être le choix même des poèmes inédits ne sont pas, avec certitude, le résultat d'une volonté auctoriale. L'édition de 1868 est donc « en partie originale », car augmentée de poèmes composés par Baudelaire après 1861 en vue d'une nouvelle édition. Mais cette édition « définitive » sera établie après la mort du poète et, en l'absence de ses directives, les nouveaux poèmes seront sélectionnés et disposés par son ami Théodore de Banville. La première édition de 1857, mythique, historique, ne peut, bien entendu, être détrônée de son statut d'édition princeps. Riche de ses célèbres coquilles (soigneusement corrigées à la main sur les premiers exemplaires offerts par l'auteur), de ses poèmes condamnés (et donc absents de la seconde édition), mais surtout de sa mise en forme pensée, travaillée, modifiée et corrigée sans cesse jusqu'aux dernières épreuves (et jusqu'à rendre fou son bienveillant éditeur, le pauvre « Coco mal perché » que Baudelaire épuisa de remarques et de critiques), la « 1857 » est sans conteste un inaltérable monument de l'histoire littéraire et poétique universelle, dont
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Poulet Malassis & De Broise | Paris 1857 | 12.2 x 18 cm | relié
Édition originale imprimée sur vélin dAngoulême, exemplaire bien complet des six pièces condamnées et comportant les coquilles habituelles. Reliure en demi chagrin noir, dos à quatre nerfs orné de doubles filets dorés et décorés de motifs typographiques dorés, plats de papier marbré, gardes et contreplats de papier marbré, reliure de lépoque. Rares rousseurs éparses, légers frottements sur les coupes. Très bel exemplaire. * Premier et principal recueil poétique de Baudelaire, louvrage fut en partie censuré dès sa parution pour «?offense à la morale publique, à la morale religieuse et aux bonnes murs?». Quelque 200 exemplaires furent saisis en librairie et amputés de six poèmes. De nombreuses questions restent en suspens à propos de limpression et de la diffusion de cette uvre, pourtant majeure dans la littérature française. Ainsi présente-t-on souvent les exemplaires expurgés comme les exemplaires non vendus avant la «?ridicule intervention chirurgicale?» (pour reprendre lexpression de Baudelaire) opérée sur 200 exemplaires en librairie. En réalité, la correspondance de Baudelaire, comme celle de Poulet-Malassis, révèle que la vente fut loin dêtre aussi fulgurante et que la plupart des exemplaires ont tout simplement été retirés et «?mis en lieu sûr?» par lauteur et léditeur?: «?Vite cachez, mais cachez bien toute lédition?; vous devez avoir 900 exemplaires en feuilles. Il y en avait encore 100 chez Lanier?; ces messieurs ont paru fort étonnés que je voulusse en sauver 50, je les ai mis en lieu sûr [...]. Restent donc 50 pour nourrir le Cerbère Justice?» écrit Baudelaire à Poulet-Malassis le 11 juillet 1857. Son éditeur sest exécuté immédiatement en répartissant son stock chez divers «?complices?» dont Asselineau auquel il écrit, le 13 juillet?: «?Baudelaire ma écrit une lettre à cheval que jai reçue hier et dans laquelle il mannonce la saisie. Jattends à le voir pour le croire, mais à tout événement nous avons pris nos précautions. Les ex. sont en sûreté et profitant de votre bonne volonté nous mettrons aujourdhui au chemin de fer... une caisse contenant 200 ex. en feuilles que je vous prie de garder jusquà mon prochain voyage...?» Nous navons pas trouvé de trace du retour en librairie de ces exemplaires mis en réserve, hormis une remise en vente en 1858 avec une nouvelle page de titre. La rareté des exemplaires de lédition originale des Fleurs du mal plus encore reliés à lépoque pourrait laisser soupçonner une disparition, au moins partielle, des exemplaires non vendus et soustraits à la censure. Les exemplaires en élégante reliure dépoque, révélant un rare intérêt précoce pour ce premier recueil dun sulfureux poète encore inconnu, conservent le charme confidentiel des cercles littéraires du XIXe. Bel exemplaire établi dans une élégante demi-reliure strictement contemporaine. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Poulet Malassis & De Broise | Paris 1857 | 12 x 18.5 cm | Relié
Édition originale imprimée sur vélin d'Angoulême, exemplaire bien complet des six pièces condamnées et comportant les coquilles habituelles. Reliure en demi basane rouge, dos à quatre nerfs orné de fleurons dorés, plats de percaline rouge, gardes et contreplats de papier à la cuve, tranches mouchetées, reliure de l'époque. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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La Revue des deux mondes | Paris 1855 | 14.8 x 23 cm | Relié
Edition préoriginale des 18 poèmes de Charles Baudelaire occupant les pages 1079-1093 de la Revue des Deux Mondes et qui présentent de très nombreuses variantes par rapport au texte de l'édition originale publiée en 1857 par Poulet-Malassis & De Broise. Reliure en plein chagrin noir, dos lisse, encadrement de deux filets à froid sur les plats, gardes et contreplats de papier peigné, reliure légèrement postérieure. Rare et bel exemplaire. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Chez tous les libraires | Bruxelles 1866 | 12 x 19 cm | relié
Seconde édition, parue en juin, soit quelques mois après la première chez Poulet Malassis. Rare. Tirage à 500 exemplaires sur papier velin. Reliure en demi basane verte d'époque. Dos à nerfs janséniste. Titre doré. Dos légèrement insolé. Couvertures conservées. Frottements en coins et bordures. Quelques rares rousseurs isolées. Bon exemplaire. Ce recueil contient les six pièces condamnés des Fleurs du mal, ainsi que 17 poèmes nouveaux. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Paris 25 Juin 1854 | 11.50 x 18.50 cm | une page recto-verso
Lettre autographe, datée du 25 Juin 1854, et signée de deux pages de Charles Baudelaire à Philoxène Boyer, qu'il surnomme "mon cher Lyrique", dans laquelle il s'excuse d'avoir manqué un rendez-vous avec lui, lui avoue son impécuniosité et lui rend compte des efforts déployés par Léontine B., une intrigante qui finira par compromettre Philoxène Boyer en raison de ses dettes, pour assister à une fête à laquelle elle n'est pas conviée et qui en retire une certaine jalousie : "Vous présumez bien, mon cher Lyrique, qu'il a fallu hier quelque chose de grave pour que j'aie manqué ce rendez-vous. Voici ce que je vous aurais dit : 1 - mon argent n'est pas venu ; mais il viendra. / 2 - Léontine s'entête. Je suis persuadé que je me suis très bien acquitté de ma commission de confiance. Je suis revenu à la charge trois fois. Quand enfin j'ai pu lui expliquer soigneusement que cette fête était familiale, secrète, que Boyer lui-même était censé l'ignorer, - elle m'a répondu : Eh bien, ce n'est plus un secret puisque je le sais." Enfin, tout en reconnaissant à Léontine "un tour d'esprit très original" et bien que l'attitude de cette encombrante intrigante : "... vous cause de l'inquiétude et je le comprends...", Charles Baudelaire plaide pour l'indulgence et la clémence : "puisqu'elle s'entête si fièrement je vous engagerais à laisser courir l'évènement. Ce n'est après tout que l'hommage d'un esprit étourdi." - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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30 mai 1865 | 13.70 x 21.10 cm | une page sur un feuillet
Lettre autographe signée de Charles Baudelaire adressée à Narcisse Ancelle, rédigée à l'encre noire sur un feuillet de papier bleu. Pliures inhérentes à l'envoi, trois infimes petits trous sans atteinte au texte. Cette lettre a été retranscrite dans les Oeuvres complètesvolume 11 publiées en 1949 parL. Conard. Emouvante missive bruxelloise adressée au célèbre notaire familial devenu en 1844 le conseil judicaire de Charles chargé de gérer sa rente et ses dettes exponentielles. Une relation complexe s'établit entre le poète et son tuteur, mêlant nécessité et défiance, mais témoignant néanmoins d'un véritable respect mutuel entre les deux hommes. Cette correspondance, dépourvue de l'affectivité des lettres à sa mère ou des circonvolutions dans ses échanges avec les créanciers, constitue une des plus précieuses sources biographiques du poète. En effet, la dépendance financière de Baudelaire le contraint à une très grande transparence avec son tuteur et chacune de ses lettres à Ancelle résume admirablement ses pérégrinations. Ainsi, cette lettre évoque-t-elle le terrible enlisement du poète en Belgique et son retour sans cesse reporté à Paris. Lorsqu'il écrit, Baudelaire est encore à Bruxelles à l'Hôtel du Grand Miroir, «28 rue de la Montagne» (mais il ne faut pas écrire le nom de l'hôtel, sinon les lettres ne lui parviennent pas directement), où il se meurt d'ennui, de maladie et de rancur contre un pays dans lequel, innocemment, il croyait trouver la gloire. Cette annonce de départ imminent pour Paris,"Deux ou trois jours après votre réponse je partirai", fait écho à toutes les promesses similaires que le poète adresse depuis près d'un an à ces correspondants. Celle-ci sera avortée, comme toutes les autres car, comme il l'avoue à Ancelle un quelques mois plus tôt, Paris lui «fait une peur de chien». Ce n'est qu'en août 1865 qu'il accomplira un ultime et court séjour en France avant son apoplexie fatale. Son retour, "Je suis très attendu à Paris et à Honfleur"était pourtant motivé par une raison impérieuse: négocier avec un éditeur, grâce à l'intervention de Manet, la publication de son recueil de réflexions sur ses contemporains qu'il a déjà intitulé «mon cur mis à nu» et dont le manuscrit est en partie chez sa mère à Honfleur. Nouvel échec, l'uvre ne paraîtra qu'en 1897, 30 ans après la mort de Baudelaire. Mais c'est sans doute la référenceaux «deux grands tableaux [qu'il veut] expédier à Honfleur», qui donne tout son sel à cette lettre. Baudelaire évoque en effet sa volonté de rapatrier des peintures de sa collection déposés chez divers prêteurs ou restaurateurs, et dont il avait déjà envoyé une liste à Ancelle quelques mois plus tôt. Parmi ceux-ci, quels sont ceux qu'il voulait ramener à sa mère? Le portrait de son père, le Boilly, le Manet, un Constantin Guys? Il n'est fait aucune mention dans les autres lettres de ce transport artistique et du «reste» auquel seront joints les tableaux. Cette volonté d'"expédier à Honfleur" ses biens précieux,témoigne pourtant du désir du poète affaibli de s'installer définitivement dans la «maison-bijou» de sa mère à Honfleur, ilot de sérénité dans lequel Baudelaire rêve d'une paisible retraite où tout ne serait à nouveau «qu'ordre et beauté,luxe, calme et volupté». Il y retournera en effet, paralysé et muet, mais pour une dernière année d'agonie après sa crise syphilitique. L'hôtel du Grand Miroir, quant à lui, restera sa dernière véritable demeure comme cela sera noté le mardi 3 avril 1866, sur le registre des entrants à la Clinique Saint-Jean : « Nom et prénoms : Baudelaire Charles. « Domicile : France et rue de la Montagne, 28. « Profession : homme de lettres. « Maladie : apoplexie. » Belle lettre à celui qui fut à la fois le persécuteur et le protecteur de Baudelaire. Il accompagna le poète jusqu'à sa mort, avant de devenir l'éxécuteur testamentaire de la famille. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Biponti Dimanche matin 14 [août 1864] | 13.40 x 20.60 cm | 3 pages sur un feuillet remplié
Lettre autographe signée, en partie inédite, rédigée à l'encre noire, adressée à sa mère et datée du «?dimanche matin 14?». Quelques soulignements, biffures et corrections de l'auteur. Ancienne collection Armand Godoy, n°188. Baudelaire crépusculaire?: «?L'état de dégoût où je suis me fait trouver toute chose encore plus mauvaise.?» Attiré par la promesse d'une glorieuse renommée, Baudelaire se rend en Belgique en avril 1864 pour quelques conférences et l'espoir d'une rencontre fructueuse avec les éditeurs des Misérables, Lacroix et Verboeckhoven. Ceux-ci ne se déplaceront pas, les conférences seront un échec et Baudelaire nourrira contre la «?Pauvre Belgique?» une rancur démesurée. Pourtant, malgré les multiples sollicitations de retour, le poète passera le reste de ses jours dans ce pays honni, menant une vie de bohème mélancolique. Hormis quelques courts séjours à Paris, Baudelaire ne rentrera en France que le 29 juin 1866 terrassé par une attaque cérébrale qui le laisse hémiplégique pour une dernière année d'agonie silencieuse en maison de santé. Rédigée seulement quelques mois après son arrivée à Bruxelles et ses premières déceptions, cette lettre laisse transparaître tous les principes de la mystérieuse haine passionnelle qui retiendra définitivement le poète en Belgique. Durant ses dernières années françaises, éreinté par le procès des Fleurs du Mal, humilié par le refus de sa candidature à l'Académie, orphelin littéraire après la faillite de Poulet-Malassis et auteur déshérité par la vente des droits de ses traductions à Michel Lévy, Baudelaire est surtout très affecté sentimentalement par la déchéance inéluctable de Jeanne Duval, son éternel amour, alors que s'est tarie sa passion pour la Présidente, dont la poétique perfection n'a pas résisté au prosaïsme de la possession physique. Aussi, le 24 avril 1864, décide-t-il de fuir ces «?amours décomposés?» dont il n'a su «?garder la forme et l'essence divine?». La Belgique, ce très jeune pays qui semble né d'une révolution romantique francophone contre le joug financier hollandais, s'offre fantasmatiquement aux yeux du poète comme le lieu d'une possible reconnaissance de sa propre modernité. Page vierge sur laquelle il voudrait imprimer la puissance de sa langue en affirmant son indépendance économique, le plat pays est un miroir sur lequel Baudelaire projette son puissant idéal mais qui lui renverra plus violemment encore le spleen de ses ultimes désillusions. Publiée dans la Revue de Paris de novembre 1917, amputée du délicat paragraphe sur ses lavements froids, cette lettre emblématique évoque tous les travaux poétiques, littéraires, artistiques et pamphlétaires de Baudelaire?: d'abord à travers la figure tutélaire et rassurante de l'éditeur des Fleurs du Mal, Poulet-Malassis?: «?Si je ne demeurais pas si loin de lui, je crois vraiment que je lui paierais une pension pour manger chez lui?»; puis par l'évocation concrète de la «?valeur vénale?» de ses Curiosités esthétiques?: «?tous ces articles que j'ai si douloureusement écrits sur la peinture et la poésie?». Baudelaire confie ensuite à sa mère les espoirs de publication de ses dernières traductions de Poe qui, à son grand dam, «?ne paraissent pas à L'Opinion, à la Vie Parisienne, au Monde illustré?». Il conclut enfin sur ses Lettres belges, dont Jules Hetzel lui fait annoncer qu'après négociation avec le Figaro, «?[s]es lettres sont acceptées avec joie?». Cependant, souligne littéralement Baudelaire, celles-ci sont «?à ne publier que quand je serai revenu en France?». Leitmotiv de sa correspondance belge, ce retour en France sans cesse imminent?: «?Décidément, je crois que j'irai à Paris jeudi?» et sans cesse repoussé («?je retarde mon voyage à Paris jusqu'à la fin du mois?», corrige-t-il, huit jours plus tard), semble exciter la férocité du poète contre ses nouveaux concitoyens auprès desquels il se plaît à répandre lui-même les pires rumeurs le concernant (espionnage, parricide, anthropophagie, pédérastie et
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Biponti Vendredi 12 mai 1865 | 13.20 x 20.80 cm | 1 page sur un feuillet remplié
Lettre autographe signée de Charles Baudelaire, rédigée à l'encre, adressée à sa mère. Quelques soulignements, biffures et corrections de l'auteur. Cette lettre a été publiée pour la première fois dans Charles Baudelaire, Dernières lettres inédites à sa mère en 1926. Ancienne collection Armand Godoy n°197. Précieuse lettre de l'époque bruxelloise, exil volontaire du poète à la fin de sa vie. «?Il est douteux que j'habite quelque part à Paris. Je crois que j'habiterai surtout une voiture dans laquelle je ferai, si je peux, toutes mes courses en un ou deux jours.?» Angoissé par Paris cité des vices et des créanciers il appréhende cette brève visite. L'exil bruxellois est en effet synonyme d'échec pour le poète qui ne cesse, depuis son arrivée en Belgique, de repousser son retour en France. Pourtant, impatient de quitter le plat pays qu'il exècre, il raille ses autochtones?: «?On est lent ici.?» Le poète, comme jadis l'élève de dix-sept ans qui affirmait à sa mère qu'il allait se ressaisir, promet: «?Me voici en mesure d'accomplir tous mes plans. Je ne sais comment t'exprimer ma reconnaissance; et je crois que la meilleure manière sera d'exécuter mes promesses.?» Littéralement obsédé par cette mère sacrée «?qui hante [son] cur et [son] esprit?», le «?fils reconnaissant?» s'estime incapable d'atteindre sa destinée poétique sans une attention maternelle exclusive. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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