Renée DUNAN - [Avignon 1892 - 1942 (?)] - Ecrivain, critique, poètesse, féministe et anarchiste française
Reference : 33903
7 pages 1/2 in4 - bon état - râtures et corrections -
Trés interessantes réflexions sur les théories d'Einstein: " Entre la science et le catéchisme, il faudrait choisir" - Peut on juger "intellectuelle" l'attitude des "anti-intellectualistes" ? - "Quelqu'un au monde comprend-t-il la Relativité?" - Il suffit de lire les deux cents réponses inassimilables de personnes cultivées à une enquête américaine - Il reste à réduire en un corps de doctrine synthétique la "fameuse théorie de la Relativité" - Renée Dunan développe ses propositions de manière trés étayée - Le magasin est fermé jusqu'au 6 avril - Nous verrons vos commandes ensuite - Merci -
Renée DUNAN - [Avignon 1892 - 1942 (?)] - Ecrivain, critique, poètesse, féministe et anarchiste française
Reference : 35226
64 pages in4 numérotées de 15 à 79 (mais cela commence au début) - bon état - râtures et corrections -
Ce manuscrit comprend les 7 premiers chapitres de "Je l'ai échappé belle" avec une fin un peu différente qui pourrait laisser penser à une première version compléte et d'ailleurs signée in-fine - Cependant, sur une étiquette en couverture marquée "Envoi de Renée Dunan" (imprimé) il est noté: "Inédit - Texte I de "Je l'ai échappé belle" - (Débuts)" - On joint le tapuscrit corrigé de ce roman (manque la page 87) avec encre parfois très pâle) - Le magasin est fermé jusqu'au 6 avril - Nous verrons vos commandes ensuite - Merci -
Renée DUNAN - [Avignon 1892 - 1942 (?)] - Ecrivain, critique, poètesse, féministe et anarchiste française
Reference : 33902
3 pages in4 - bon état - râtures et corrections -
Récit humoristique de l'actualité parisienne: on ne peut résumer "les grands événements" qui constituent leur vie quotidienne... "Tous les jours il advient des choses...plus importantes que la prise de la Bastille ou la bataille d'Austerlitz" - Par exemple, le couronnement par l'Académie française du poète et curé Louis Le Cardonnel, la promotion Ronsard de la Légion d'Honneur, un ministre qui passe pour atteint de la grippe espagnole, le gouvernement qui réfléchit sur: "l'espace est-il isotrope?", la distribution des "prix dits littéraires"...- En Grêce, on pourrait faire un beau dancing au Parthénon avec comme enseigne "A Aspasie" - A-t-elle vu Olympie, ces ruines disparues et cet air de champ de foire à Beaucaire?...- Qu'elle n'oublie pas d'aller voir le Pirée - "On ne sait pas si c'est un homme ou une femme" - Le magasin est fermé jusqu'au 6 avril - Nous verrons vos commandes ensuite - Merci -
Renée DUNAN - [Avignon 1892 - 1942 (?)] - Ecrivain, critique, poètesse, féministe et anarchiste française
Reference : 33900
2 pages in4 - bon état - râtures et corrections -
Lourde et humoristique charge contre Pierre Mille, "considérable fonctionnaire colonial", qui dans un article intitulé "Incident diplomatique" confond les couleurs du drapeau britannique avec celles des Etats Unis - "Pierre Mille nous montre qu'à un certain degré de notoriété, on peut divaguer sans danger - Mieux, contre honoraires.." - Le magasin est fermé jusqu'au 6 avril - Nous verrons vos commandes ensuite - Merci -
Renée DUNAN - [Avignon 1892 - 1942 (?)] - Ecrivain, critique, poètesse, féministe et anarchiste française
Reference : 33894
3 pages in4 - bon état - râtures et corrections - Le tapuscrit est signé du pseudonyme "Professeur E.G." à la machine -
A partir de la constatation que, près de Ramatuelle, le camp gymnique (ou naturiste) de Loumède est le plus beau d'occident, R. Dunan remonte un peu dans le passé pour "dire comment le Gymnisme s'est imposé chez les peuples du centre puis de l'ouest de l'Europe" - Depuis Faure en 1774, puis La Peyre en 1776, premiers théoriciens du nudisme, d'autres ont suivi comme Bertrand, Cauvin et La Chaise qui prouvèrent les bienfaits du soleil - Le premier Solarium fondé à Laybach, en Allemagne en 1855 - Elle analyse ensuite son extension au reste de l'Europe - On y joint une copie tapuscrite avec quelques lignes autographes d'un conte de La Fontaine par Renée Dunan - Le magasin est fermé jusqu'au 6 avril - Nous verrons vos commandes ensuite - Merci -
Renée DUNAN - [Avignon 1892 - 1942 (?)] - Ecrivain, critique, poètesse, féministe et anarchiste française
Reference : 33893
6 pages 1/2 in4 - bon état - râtures et corrections - Le tapuscrit est signé du pseudonyme "Percival Nahé" à la machine -
Longue étude sur le nu, chose spontanée chez les femmes qui n'ont pas été éduquées à redouter l'enfer, et qui a suscité de nombreuses interdictions depuis la Vénus de Brassempouy, "hottentote dans toute son horreur", jusqu'à nos jours en passant par la "grande répression 1890 - 1900"- Elle dénonce le ridicule et l'absurdité des attendus soutenant les condamnations et cite nombres anecdotes cocasses, comme celle de la Comtesse de Castiglione venue nue sous un domino au bal de Compiègne, ou absurdes comme les dames du bal des Tuileries qui furent invitées à mettre un peu les seins à l'air - On joint une copie tapuscrite avec corrections autographes d'un poème libertin de Pierre Honoré Robbé de Beauveset par Renée Dunan - Le magasin est fermé jusqu'au 6 avril - Nous verrons vos commandes ensuite - Merci -
Renée DUNAN - [Avignon 1892 - 1942 (?)] - Ecrivain, critique, poètesse, féministe et anarchiste française
Reference : 33895
2 pages 1/2 in4 - bon état - Le tapuscrit est signé Renée Dunan à la machine - râtures et corrections -
A la suite de l'interdiction à la vente pour pornographie d'un journal ou elle avait écrit un article, elle écrivit cet article de réflexion sur la littérature pornographique - En examinant le problème sans préjugés, "on s'aperçoit aussitôt que la pornographie écrite est un mythe" - C'est de la psychologie et non du droit - "Il n'y a aucun rapport fixe entre un mot ou une série de mots associés et les réactions nerveuses qui résultent de leur audition ou de leur lecture" - Tout est affaire de représentation - Ainsi, "l'ouvrage médical traitant des questions sexuelles comme le traité moral étudiant la prostitution ne sont pas pornographiques - Mais cinq lignes prises en eux peuvent le devenir - croit-on - si on les insère dans la semaine de Suzette" - Elle note que les "gens purs" ne trouveront dans "les chansons de Bilitis [de Pierre Louys] aucun motif de débauche" mais pourront être incités aux pires actes par les mots "nu", "indècence" ou "amour" - Le magasin est fermé jusqu'au 6 avril - Nous verrons vos commandes ensuite - Merci -
Renée DUNAN - [Avignon 1892 - 1942 (?)] - Ecrivain, critique, poètesse, féministe et anarchiste française
Reference : 33901
3 pages in4 - bon état - Le tapuscrit est signé Renée Dunan à la machine - râtures et corrections -
Amusant et caustique récit de ce qui se passe à Paris pendant son absence : "Paris est en révolte" - "Un vent d'orage souffle sur le café Napolitain" - "La Promotion Ronsard dans notre cher et estimable Ordre de la Légion d'Honneur" - Ce Ronsard, "une sorte de Casanova roumain venu à Paris...faire des vers et l'amour" - On fête aujourd'hui ce brave homme "en décorant de petites hémorroides artificielles le revers de beaucoup d'habits" - En cherchant un motif à célébrations éloquentes, les savants, linguistes imprudents, sont tombés sur un "objet nommé en France par l'impératif du verbe gaudere et certaine forme décliné du pronom personnel" - Seulement les marchands de cet objet veulent aussi être honorés par le ruban rouge, et plus encore, le Satyre du Bois de Boulogne le revendique aussi - "Au point de vue repopulateur, on peut attendre beaucoup de l'avenir si l'on décore désormais les satyres au nom de Ronsard" - Sans compter la "querelle des interviews"... - Elle pense qu'elle n'ira pas "à Olympie voir ce qui ne reste pas des ruines chères au Baron de Coubertin" - Suit sa vision des jeux olympiques: "une sorte de foire ou l'on montrait la belle Fathma pour un sesterce"...- Le magasin est fermé jusqu'au 6 avril - Nous verrons vos commandes ensuite - Merci -
Renée DUNAN - [Avignon 1892 - 1942 (?)] - Ecrivain, critique, poètesse, féministe et anarchiste française
Reference : 35225
(1531)
1531 153 + 1 pages in4 - bon état - râtures et corrections -
Tapuscrit corrigé de ce "Roman de moeurs aimables" paru en 1927 - Seules manquent les pages 185 (partiellement),186,187 du texte imprimé - On joint l'édition originale broché sur grand papier de luxe (tirée à 25 exemplaires) - Le magasin est fermé jusqu'au 6 avril - Nous verrons vos commandes ensuite - Merci -
Renée DUNAN - [Avignon 1892 - 1942 (?)] - Ecrivain, critique, poètesse, féministe et anarchiste française
Reference : 35223
43 pages in4 - bon état - râtures et corrections -
Amusant et erotique récit de ce qui se passe dans les salons de la Princesse Dina - Une phrase: "Je vis là Léonide de Peggia se faire fouetter, attachée sur un banc de chêne, par Sanpix, le romancier des "Délicatesses"" - Tout cela avant, un soir, l'arrivée de la police - Il faut dire que la première signature du tapuscrit, barrée, était "Adrien Perverty", autre pseudonyme de Renée Dunan - inédit? - Le magasin est fermé jusqu'au 6 avril - Nous verrons vos commandes ensuite - Merci -
Renée DUNAN - [Avignon 1892 - 1942 (?)] - Ecrivain, critique, poètesse, féministe et anarchiste française
Reference : 33892
6 pages 1/2 in4 - bon état - Le tapuscrit est signé du pseudonyme "Percival Nahé" à la machine -
Le nu n'est parfois qu'une apparence - On peut n'être vêtu qu'intérieurement - Suit une petite dissertation historique sur les cachettes intimes des femmes et des ...forçats - "Avez vous remarqué que l'on tient souvent pour nue une femme qui porte des chaussures?" - et Renée Dunan disserte sur les chaussures des mignons de Henri III, les talons Louis XV avant de remarquer que "nous n'avons point de tableaux nous montrant dans un intérieur une femme évoluant en peau" - La chronique se termine par un passage sur les "étuves" ou les femmes se retrouvaient pour "converser loin des hommes" avec "simplicité" et "sans hypocrisie" - Cela n'empêchait pas "les males" de se divertir par "les trous dans les plafonds" - Elles y chaussaient des "patins à talons hauts" et parfois retrouvaient un amoureux dans une pièce prêvue à cet effet - Le magasin est fermé jusqu'au 6 avril - Nous verrons vos commandes ensuite - Merci -
Renée DUNAN - [Avignon 1892 - 1942 (?)] - Ecrivain, critique, poètesse, féministe et anarchiste française
Reference : 33879
2 pages in4 - bon état - Le tapuscrit est signé Renée Dunan à la machine - Un mot autographe ("naifs") et deux râtures -
Il est impossible de ne pas tenir pour périmées de nombreuses valeurs: "Que de nos jours ...on prenne comme classiques pour les éducations d'enfants des pièces comme le Cid.... ou les Oraisons funébres de Bossuet qui valent juste autant devant l'esprit qu'un orphéon devant la Neuvième symphonie, voilà qui étonnera nos descendants" - Quant aux femmes, "depuis des milliers d'années qu'elles vivent asservies, elles se transmettent des justifications apparentes de ces justifications comiques sur leur infériorité" - Elles finiront par courir le cent mètres en moins de onze secondes - Seule l'activité de Pape lui est interdite puisque, depuis la Papesse Jeanne, il faut montrer... - Le magasin est fermé jusqu'au 6 avril - Nous verrons vos commandes ensuite - Merci -
Renée DUNAN - [Avignon 1892 - 1942 (?)] - Ecrivain, critique, poètesse, féministe et anarchiste française
Reference : 33896
4 pages in4 - bon état - Le tapuscrit est signé du pseudonyme "El Chico" à la machine -
Trois critiques de livres par Renée Dunan: "L'Homme qui devint gorille" par H.J. Magog - "Le Sage et le Caporal" par Jacques Decour - "Les Deux Baisers" par Raymonde Machard - Le magasin est fermé jusqu'au 6 avril - Nous verrons vos commandes ensuite - Merci -
Renée DUNAN - [Avignon 1892 - 1942 (?)] - Ecrivain, critique, poètesse, féministe et anarchiste française
Reference : 33897
4 pages in4 - bon état - Le tapuscrit est signé du pseudonyme "El Chico" à la machine -
Trois critiques de livres par Renée Dunan: "Prisme" par Abel Gance - "La Tour noire" par Patrick Winnton - "Une femme pure" par Marise Querlin - Le magasin est fermé jusqu'au 6 avril - Nous verrons vos commandes ensuite - Merci -
Renée DUNAN - [Avignon 1892 - 1942 (?)] - Ecrivain, critique, poètesse, féministe et anarchiste française
Reference : 33898
4 pages in4 - bon état - Le tapuscrit est signé du pseudonyme "El Chico" à la machine -
Quatre critiques de livres par Renée Dunan: "Orientale 1930" par Lucienne Favre - "Les Amants malgré eux" par Michel Corday - "Le Bouge de la Mère Andrelli" par Maurice Laporte - "Mémoires d'un jeune militaire savoyard" par Jean Claude Carrier - Le magasin est fermé jusqu'au 6 avril - Nous verrons vos commandes ensuite - Merci -
[Renée DUNAN] - René JULLIARD - [Genève 1900 - Paris 1962] - éditeur français
Reference : 33887
1 page in4 - bon état - en tête des Editions Sequana (que Julliard avait déplacé à Vichy pendant la guerre) -
Interessante lettre précisant les conditions de leurs contrats d'édition dans une "collection de roman policiers d'environ 192 pages imprimées", suite à une demande de Renée Dunan par l'intermédiaire de leur agent de publicité, Mr Regulato - Cette lettre est aussi importante par sa date: jusqu'à présent on pensait que Renée Dunan était morte en 1936 ou 1938 - Cette lettre prouverait qu'elle était encore vivante en 1942 - Selon nous, il est possible que Georges Dunan, mort en 1944, ne soit autre que Renée (Georges) Dunan - Le magasin est fermé jusqu'au 6 avril - Nous verrons vos commandes ensuite - Merci -
Angers 25 Septembre 1929 | 13.50 x 20.50 cm | quatre pages sur un feuillet double
Lettre autographe datée et signée de Renée Guilloux à propos de l'amitié qui transcende et sublime les rapports humains, 80 lignes écrites à l'encre noire sur quatre pages. Pliures inhérentes à l'envoi, petites déchirures en pied sans aucune atteinte au texte. Pour Renée Guilloux, l'amitié qu'elle éprouve pour son correspondant domine l'éloignement et le mutisme : "... est-ce que les mots ont su dire la joie des coeurs..." et les désaccords momentanés : "Mais tous ces mois, toutes ces années nous pesaient douloureusement. J'avais l'impression que vous vous étiez mis d'un seul coup à parler très vite avec beaucoup d'agitation dans une langue qui m'était étrangère... mais je savais que ce n'était qu'un moment et qu'après nous reprendrions notre conversation rentable." Malgré les vicissitudes de la vie, Louis Guilloux et sa femme se sont toujours montrés confiants dans la fraternité qui les unit par dessus tout : "J'attendais votre retour dans la certitude, dans la paix et bienqu'il n'y ait pas de paroles écrites entre nous, votre amitié m'apportait toujours sa même force et sa même joie..." et dans la sérénité acquise après tant d'épreuves traversées : "Vous nous avez trouvés transformés dites-vous, grandis... cette paix c'est notre conquête la plus belle... après les inquiétudes et les souffrances..." Renée Guilloux loue cette paix irradiante qu'elle partage avec son ami : "Cette paix qui est en nous, elle est aussi vôtre, cher ami, et vous avez grandi comme nous... je pense au rêve de Don Quichotte, aux paroles qu'il echange avec Dulcinée. Elles sont pleines de cette lumière." Enfin, elle est rassurée par la santé de son mari qui s'améliore et qui lui permet de se remettre à son travail d'écriture. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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2 pages in8 - Bon état -
A propos de sa demande d'un texte autographe d'hommage à Louis Aragon: l'exposition devant se tenir "durant les trois mois d'été", est-il encore temps pour lui - Il lui adresse à tout hasard la page souhaitée - Le magasin est fermé jusqu'au 6 avril - Nous verrons vos commandes ensuite - Merci -
(Paris) s. d. [septembre ? 1904] | 12.40 x 16.80 cm | 8 pages sur 2 doubles feuillets
Lettre autographe signée "Pauline" de Renée Vivien adressée à Natalie Clifford Barney et rédigée à l'encre violette sur deux doubles feuillets à en-tête de violette et adresse du 23 avenue du Bois de Boulogne.Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Très belle et longue lettre de rupture adressée à l'Amazone après son impromptue visite de l'été 1904 à Bayreuth pour tenter de reconquérir Renée: «... Les heures passées à Bayreuth étaient de la douceur : et c'est pourquoi je suis revenue. » Le champ lexical de la mort est omniprésent dans cette missive, comme pour mieux insister sur le caractère définitif de sa décision: «Pourquoi t'acharner à vouloir ranimer vainement les choses mortes, Natalie ? Tu ne l'as point compris : ce que je cherchais auprès de toi c'était le souvenir et rien d'autre. On ne revit point l'autrefois. Tu dois le sentir comme moi-même. [...] Je souriais à mon passé. Il est doux parce qu'il est mort. Et toi, tu veux galvaniser ce cadavre et le rendre odieux.»La Muse aux violettes laisse ici transparaître sa souffrance et sa déception, suppliant Natalieà deux reprises : «Laisse-moi ne plus revenir.» Véritable éloge funèbre de l'amour éteint, cette lettre est très éclairante quant à la manière d'aimer de chacune: «Nous nous sommes mal comprises. Je voulais un peu de rêve : tu m'offres la réalité.» Car c'est là ce qui sépare Renée - la poétesse rêveuse et quasi platonique - et Natalie - l'amoureuse charnelle et volage: «Ne sens-tu donc pas, ne comprends-tu donc pas que je n'ai plus aucun désir d'amour ? Je suis lasse infiniment ; je ne voulais qu'un peu de douceur. Et tu m'offres la vie et les frissons, que sais-je ? tout dont je ne me soucie point. Les joies charnelles ? Mais je les possède, mon amie me les donne, ma chair est satisfaite et au-delà. Je ne cherche point cela : je ne désire point cela. Ces choses m'excèdent, venant de toi. J'espérais que, assouvie de ton côté, tu ne me demanderais que ce que je te demande : un peu de rêve lassé ; un peu de compréhension, un peu de regret. Mais nous nous sommes trompées mutuellement.[...] Cherche un amour de chair chez une autre [...] » C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette,Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographiqueUne Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir. Je sentis près d'elle les vertiges lumineux qui montent de l'abîme, et l'appel de l'eau très profonde. Le charme du péril émanait d'elle et m'attirait inexorablement. Je n'essayai point de la fuir, car j'aurais échappé plus aisément à la mort.» «Hiver 1899-1900. Débuts de l'idylle. Un soir, Vivien est invitée par sa nouvelle amie dans l'atelier de Mme Barney [mère de Natalie], 153 avenue Victor-Hugo, à l'angle de la rue de Longchamp. Natalie s'enhardit à lire des vers de sa composition. Comme Vivien lui dit aimer ces vers, elle lui répond qu'il vaut mieux aimer le poète. Réponse bien digne de l'Amazone.» (J.-P. Goujon,Tes blessures sont plus douces que leurs caresses) Suivront deux années d'un bonheur inégal, rythmées par les infidélités récurrentes de Natalie et la jalousie maladive de Renée dont les lettres oscillent entre déclaration
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s. l. [Paris] s. d. [ca. 1900] | 12.30 x 16.50 cm | 4 pages sur un double feuillet
Lettre manuscrite autographe de Renée Vivien signée «Pauline», adressée à Natalie Clifford Barney et rédigée à l'encre noire sur un double feuillet à en-tête au chiffre argenté de la poétesse. Très belle et poétique lettre d'amour de la Muse aux violettes, se languissant de son "cher Lys blanc" : "Je n'ai pas pu te demander cet après-midi si je te verrais demain, mon doux Avril, mais tu as bien compris n'est-ce pas? qu'il me serait aussi impossible de vivre un jour sans toi, que de me priver des lumières, du soleil ou des fleurs. [...]Avril, mon doux petit Avril, chaque fois que tu t'en vas, tu emportes un peu de mon cur, qui ne peut se détacher de toi, et te suit tristement. Tu es pour moi la poésie, la consolation et le rêve. Tu mets de la beauté dans ma vie et dans mon âme - quand je me réveille chaque jour et je pense à toi, c'est la perpétuelle éclosion de quelque miraculeuse amour. Je vis dans un conte de fées, un pays où tout est bleu et d'où la tristesse a disparu. Pense à moi ce soir, avant d'aller rêver dans l'au-delà et le lointain du sommeil." La lettre prend ensuite un ton plus charnel : "J'aime tes cheveux blonds. Je leur envoie un long baiser. Les lys que j'ai dans ma chambre sont tristes parce que tu n'es plus là. Ils t'envoient leur âme dans un parfum. Ils t'aiment, comme moi; mais moins que moi."Lors de leur première nuit d'amour, Renée avait empli sa chambre de lys, la transformant en "chapelle ardente" (N.Clifford Barney, Je me souviens...). Jean-Paul Goujon souligne : "Le choix des lys était bien dans le goût de l'époque : rappelons-nous les affiches de Mucha, les tableaux de Schwabe, les poèmes de Lorrain. Mais Vivien, qui se souvenait certainement de certaines pages, remplies de fleurs et de parfums, deLa Faute de l'abbé Mouretde Zola, semble avoir voulu célébrer des noces mystiques doublées d'une sorte de mort parfumée." C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette, Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographique Une Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir. Je sentis près d'elle les vertiges lumineux qui montent de l'abîme, et l'appel de l'eau très profonde. Le charme du péril émanait d'elle et m'attirait inexorablement. Je n'essayai point de la fuir, car j'aurais échappé plus aisément à la mort.» «Hiver 1899-1900. Débuts de l'idylle. Un soir, Vivien est invitée par sa nouvelle amie dans l'atelier de Mme Barney [mère de Natalie], 153 avenue Victor-Hugo, à l'angle de la rue de Longchamp. Natalie s'enhardit à lire des vers de sa composition. Comme Vivien lui dit aimer ces vers, elle lui répond qu'il vaut mieux aimer le poète. Réponse bien digne de l'Amazone.» (J.-P. Goujon, Tes blessures sont plus douces que leurs caresses) Suivront deux années d'un bonheur inégal, rythmées par les infidélités récurrentes de Natalie et la jalousie maladive de Renée dont les lettres oscillent entre déclarations enflammées et douloureux mea culpa. «Renée Vivien, c'est la fille de Sappho et de Baudelaire, c'est la fleur du mal 1900 avec des fièvres, des envols brisés, des voluptés tristes.» (Jean Chalon, Portrait d'une séductrice) En 1901 survint une importante rupture qui d
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Villa Clos fleuri [Nice] 3 mars 1906 | 12.40 x 16.80 cm | 3 pages sur un double feuillet
Lettre autographe signée "Pauline" de Renée Vivien adressée à Natalie Clifford Barney et rédigée à l'encre violette sur un double feuillet à en-tête de violette, adresse parisienne du papier à lettres barrée.Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Belle lettre évoquant l'exécration de Renée Vivien pour Nice : "Ici, un soleil insolent d'ignobles bâtisses des gens Je regrette Mytilène [...]Mon Dieu, entre Nice et Paris, il n'y a pas de différence bien marquée, quelques oranges de plus ici des palmiers d'opéra comique - une illusion de chaleur, c'est tout."L'évocation de Mytilène, où les deux amantes se sont rendues l'été précédent, se poursuit dans cette missive : "Encore une lettre de ce vieux filou de Paradelli[s] Je l'ai envoyé promener Il est capable de faire main basse sur tout ce qu'il y a dans la maison " C'estPassagisti Paradellis qui loua une villa sur place, avec un bail de deux ans, à Renée et Natalie. "La villa avait été meublée avec goût. Des collections de porcelaines rares, des meubles incrustés de nacre, une salle à manger avec des fauteuils à haut dossier." (J.-P. Goujon,Tes blessures sont plus douces que leurs caresses) Dans cette lettre, la Muse aux violettes donne également la clé de l'un des personnages d'Une femme m'apparutdont la version remaniée vient de paraître : "Dis à Madame Mardrus (pas de ma part, de la tienne!) que Doriane, c'est elle, telle qu'elle s'est révélée à moi un jour dans l'ardeur et dans la tristesse."L'ouvrage, dont la réécriture avait pourtant éprouvée la poétesse, est ici dévalorisé par cette dernière : "En somme je n'aime pas ce volume ou plutôt il m'est indifférent (ce qui est plus triste encore )" C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette,Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographiqueUne Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir. Je sentis près d'elle les vertiges lumineux qui montent de l'abîme, et l'appel de l'eau très profonde. Le charme du péril émanait d'elle et m'attirait inexorablement. Je n'essayai point de la fuir, car j'aurais échappé plus aisément à la mort.» «Hiver 1899-1900. Débuts de l'idylle. Un soir, Vivien est invitée par sa nouvelle amie dans l'atelier de Mme Barney [mère de Natalie], 153 avenue Victor-Hugo, à l'angle de la rue de Longchamp. Natalie s'enhardit à lire des vers de sa composition. Comme Vivien lui dit aimer ces vers, elle lui répond qu'il vaut mieux aimer le poète. Réponse bien digne de l'Amazone.» (J.-P. Goujon,op. cit.) Suivront deux années d'un bonheur inégal, rythmées par les infidélités récurrentes de Natalie et la jalousie maladive de Renée dont les lettres oscillent entre déclarations enflammées et douloureuxmea culpa. «Renée Vivien, c'est la fille de Sappho et de Baudelaire, c'est la fleur du mal 1900 avec des fièvres, des envols brisés, des voluptés tristes.» (Jean Chalon,Portrait d'une séductrice) En 1901 survint une importante rupture qui durera presque deux années; Renée, malgré les sollicitations de Natalie et les intermédiaires qu'elle lui envoie pour la reconquérir, résiste. «Les deux amies se revirent, et se fut, en août 1905, le pèlerinage à Lesbos, qu
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s. l. [Paris] s. d. [ca. 1904] | 11.50 x 15.90 cm | 4 pages sur un double feuillet
Lettre autographe de Renée Vivien adressée à Natalie Clifford Barney et rédigée à l'encre noire sur un double feuillet bordé d'un liseré de violettes. Pliure transversale inhérente à l'envoi. Très belle lettre d'amour marquant la réconciliation de la Muse aux violettes et de l'Amazone après une rupture de deux ans: «Ta lettre m'a été d'une douceur cruelle, j'ai pleuré en la lisant et quelque chose en moi s'est réjoui malgré tout de penser qu'entre nous le lien était est si puissant et subtil que la mort seule pourra le dénouer tout à fait, si la mort est définitive.» Lassée et très jalouse des infidélités de Natalie, Renée avait pris la décision radicale de la quitter. L'Amazone avait alors, par tous les moyens, tenté de la reconquérir, envoyant des émissaires ainsi que de nombreuses lettres: «Mes larmes ont coulé sur toutes les lettres que tu m'as envoyées depuis le silence qui s'était fait entre nous.» Renée semble cette fois avoir rompu sa promesse de ne jamais revoir Natalie et lui adresse cette très belle déclaration, pleine d'espoir en l'avenir: «T'oublier ! Mais mes lèvres, qui sont l'âme de mon âme ont gardé ton reflet et ton empreinte. [...] Quelque chose en [moi] s'est brisé depuis lors, d'avoir trop aveuglément aimé. Mais s'il est vrai qu'il reste en nous des tendresses inconnues et des douceurs ignorées que nous pouvons encore nous prodiguer dans un avenir meilleur, n'hésitons pas à les découvrir au fond de nos âmes. Je voudrais te prendre dans mes bras, mon Tout-Petit, comme un enfant malade, et te bercer, et te consoler, et te guérir, et de voir refleurir sur tes lèvres les sourires d'autrefois. Il ne faut plus souffrir pour moi, ma Douceur blonde, je t'aime, je te guérirai.» Ces retrouvailles ne dureront pourtant pas: déchirée entre la baronne Hélène de Zuylen et Natalie, Renée enchaînera les voyages; tour à tour en Hollande, en Allemagne, en Suisse et à Venise, elle confiera ses hésitations à Kérimé Turkhan-Pacha sa compagne épistolaire du Bosphore qu'elle rencontrera à l'été 1905 lors de son dernier voyage avec Natalie Clifford Barney à Mytilène. Emouvante lettre de Renée Vivien, adressée au grand amour de sa vie. C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette,Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographiqueUne Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir. Je sentis près d'elle les vertiges lumineux qui montent de l'abîme, et l'appel de l'eau très profonde. Le charme du péril émanait d'elle et m'attirait inexorablement. Je n'essayai point de la fuir, car j'aurais échappé plus aisément à la mort.» «Hiver 1899-1900. Débuts de l'idylle. Un soir, Vivien est invitée par sa nouvelle amie dans l'atelier de Mme Barney [mère de Natalie], 153 avenue Victor-Hugo, à l'angle de la rue de Longchamp. Natalie s'enhardit à lire des vers de sa composition. Comme Vivien lui dit aimer ces vers, elle lui répond qu'il vaut mieux aimer le poète. Réponse bien digne de l'Amazone.» (J.-P. Goujon,Tes blessures sont plus douces que leurs caresses) Suivront deux années d'un bonheur inégal, rythmées par les infidélités récurrentes de Natalie et la jalousie maladive de Renée dont les lettres oscill
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s. l. [Paris] s. d. [ca 1904] | 11.50 x 16 cm | une page sur un double feuillet
Billet autographe signé de Renée Vivien adressée à Jean-Marc Bernard, rédigé à l'encre violette sur un double feuillet de papier à en-tête orné d'un liseré de violettes. Pliures transversales inhérentes à l'envoi. «Monsieur, J'ai lu le très bel "églogue" La Mort de Narcisse dont j'ai fort admiré la hautaine poésie et le large souffle dramatique. Mes très sincères félicitations. Renée Vivien.» Jean-Marc Bernard fut l'un des fondateurs de la revue poétique, satirique et monarchiste Les Guêpes qui accueillait entre autres les contributions de Paul-Jean Toulet et Francis Carco. Avec ces derniers, il fit partie de l'École fantaisiste, collectif de jeunes poètes désireux de rompre avec les parnassiens et les symbolistes et dont les ambitions seront bien vite balayées par l'arrivée de la Grande Guerre. C'est d'ailleurs sur le front que Jean-Marc Bernard perdit la vie, pulvérisé par un obus à l'âge de trente-trois ans. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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s. l. [Paris] s. d. [ca 1900] | 12.50 x 8.40 cm | une carte rédigée des deux côtés
Carte autographe manuscrite signée "Paul" et adressée à Natalie Clifford Barney, rédigée à l'encre noire des deux côtés. Chiffre argenté de la poétesse au coin supérieur gauche du recto. "Je ne vais pas à la campagne après tout, mon Tout-Petit. Ils sont partis de si bonne heure que j'ai pu trouver un prétexte pour ne pas les accompagner dans ma fatigue et l'heure trop matinale. Quand veux-tu que je vienne te chercher? et où irons-nous? Je serai prête à l'heure où tu voudras. J'aime tes jolies fleurs, elles sont charmantes, - j'ai porté une de tes roses hier au soir. A tout à l'heure, mignon Tout-Petit - Paul" C'est à la fin de l'année 1899 et par l'intermédiaire de Violette Shillito que Renée Vivien - alors Pauline Tarn - fit la connaissance de Natalie Clifford Barney «cette Américaine plus souple qu'une écharpe, dont l'étincelant visage brille de cheveux d'or, de prunelles bleu de mer, de dents implacables» (Colette, Claudine à Paris). Natalie, qui venait de vivre une idylle estivale avec la sulfureuse Liane de Pougy qui l'a initiée au saphisme, ne prêta qu'une attention discrète à cette nouvelle connaissance. Renée en revanche fut totalement subjuguée par la jeune Américaine et relatera ce coup de foudre dans son roman autobiographique Une Femme m'apparut: «J'évoquai l'heure déjà lointaine où je la vis pour la première fois, et le frisson qui me parcourut lorsque mes yeux rencontrèrent ses yeux d'acier mortel, ses yeux aigus et bleus comme une lame. J'eus l'obscur prescience que cette femme m'intimait l'ordre du destin, que son visage était le visage redouté de mon avenir. Je sentis près d'elle les vertiges lumineux qui montent de l'abîme, et l'appel de l'eau très profonde. Le charme du péril émanait d'elle et m'attirait inexorablement. Je n'essayai point de la fuir, car j'aurais échappé plus aisément à la mort.» «Hiver 1899-1900. Débuts de l'idylle. Un soir, Vivien est invitée par sa nouvelle amie dans l'atelier de Mme Barney [mère de Natalie], 153 avenue Victor-Hugo, à l'angle de la rue de Longchamp. Natalie s'enhardit à lire des vers de sa composition. Comme Vivien lui dit aimer ces vers, elle lui répond qu'il vaut mieux aimer le poète. Réponse bien digne de l'Amazone.» (J.-P. Goujon, Tes blessures sont plus douces que leurs caresses) Suivront deux années d'un bonheur inégal, rythmées par les infidélités récurrentes de Natalie et la jalousie maladive de Renée dont les lettres oscillent entre déclarations enflammées et douloureux mea culpa. «Renée Vivien, c'est la fille de Sappho et de Baudelaire, c'est la fleur du mal 1900 avec des fièvres, des envols brisés, des voluptés tristes.» (Jean Chalon, Portrait d'une séductrice) En 1901 survint une importante rupture qui durera presque deux années; Renée, malgré les sollicitations de Natalie et les intermédiaires qu'elle lui envoie pour la reconquérir, résiste. «Les deux amies se revirent, et se fut, en août 1905, le pèlerinage à Lesbos, qui constitua une déception pour Natalie Barney et demeura sans lendemain. [...] Le ressort était définitivement brisé. Les deux anciennes amies cessèrent de se voir dès 1907, et Vivien mourut sans qu'elles se soient revues. » (J.-P. Goujon, Ibid.) Précieuse et très rare carte de Sapho 1900 à l'Amazone. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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s. l. [Paris] s. d. [ca. 1907-1908] | 11.50 x 16 cm | 2 pages 1/2 sur un double feuillet
Lettre autographe signée de Renée Vivien adressée à Marcelle Tinayre, rédigée à l'encre noire sur un double feuillet de papier à en-tête orné d'un liseré de Violettes.Pliures transversales inhérentes à l'envoi. Elle aussi écrivaine, Marcelle Tinayre fut proche de Renée Vivien qui lui confia ses premiers vers à lire. A la mort de Vivien, Tinayre lui rendit hommage à travers plusieurs textes, notamment un très bel article hommage paru dans la revueSchéhérazadeen 1910 et intitulé "Trois images de Renée Vivien". "Chère grande amie, Votre si bonne carte de souvenir m'a réjouie et touchée. De tout coeur un remerciement chaleureux. Malgré les inévitables petits malaises que nous inflige ce tempsabominable, je vais mieux, beaucoup mieux. Aussi serais-je très heureuse si vous et Monsieur Tinayre étiez libres, le 12, et pouviez venir dîner chez moi. J'aurai le plaisir de vous présenter ma soeur et mon beau-frère, qui seront à Paris. Vous devinez quelle joie me causera leur présence ! Croyez à toute mon admiration, à toute ma sympthie. Renée Vivien."La Muse aux violettes était en effet très liée à Toinette, sa soeur cadette, qui vivait à Londres avec son mariFrancis. Renée Vivien était d'ailleurs la filleule de leur fils Paul(prénom très rare alors en Angleterre) en l'honneur de sa tante et, en 1911, Toinette donnera naissance à une fille qu'elle prénommera Renée en hommage à sa défunte sur. Très beau témoignage de l'amitié que porta Renée Vivie à Marcelle Tinayre, amie écrivain qui contribua à faire perdurer la mémoire de Sapho 1900. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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