Florence Stamperia Granducale 1856 1 In-12 (168 x 103 mm), XXVI pp., 804 pp. Maroquin rouge à grain long, large décor doré en encadrement avec couronne de fleurs, armes dorées au centre des plats, dos lisse orné avec titre doré et date dorée dans un cartouche, coupes et coiffes décorées, dentelle intérieure dorée, tranches dorées, pp. 25-26 presque déreliées, rousseurs éparses, petits frottements sur les coiffes, coins légèrement émoussés, 2 portraits en déficit (reliure de l’époque).
Almanach toscan pour l’année 1856, l’une des dernières années du grand-duché qui disparaît en 1859 avec l’unification de la péninsule italienne. Imprimé sur les presses du grand-duché, il est orné de deux feuillets imprimés sur papier glacé, dont un titre avec encadrement doré et un titre illustré d'une vignette gravée sur cuivre. L'ouvrage contient en particulier des pages détaillées sur les familles régnantes d’Europe et fait l’inventaire des charges officielles à la Cour. Quelques croix manuscrites à l’encre aux pp. 183-202 qui inventorient les chambellans. Bel exemplaire en maroquin aux armes du Grand-Duc de Toscane.
Reference : 8297
Paris, Lesclapart, 1783. In-12 (121 x 60 mm), 288 pp. Maroquin rouge, guirlande florale dorée encadrant les plats, fleur de pavot en écoinçon, armes dorées au centre, dos lisse orné de fleurons de caissons dorés, coupes et chasses décorées, doublures et gardes de tabis bleu, tranches dorées (reliure de l'époque).
L'almanach du Tout-Paris. Initié en 1772, ce premier "Tout-Paris" - liste alphabétique des personnes de qualité de la capitale avec leurs adresses -, fut édité annuellement jusqu'en 1790. À partir de 1782, cette publication fut scindée en deux parties : l'une mondaine, l'autre commerciale. Le second volume, consacré aux métiers, portait le même titre que le premier, mais débarrassé des mots "seconde partie" afin de pouvoir se vendre seul, comme publication séparée, avec son propre calendrier. On peut donc supposer que les deux volumes étaient vendus séparément. Cette pratique explique que notre exemplaire de la première partie ait été considéré individuellement comme complet. Il a d'ailleurs été relié sans aucune tomaison. Cet Almanach était commercialisé, dans les années 1780, par Lesclapart, Libraire de Monsieur, frère du Roi, à la Sainte-Famille, au n° 11 rue du Roule. Très bel exemplaire en maroquin aux armes de l'époque. Grand-Carteret, Almanachs français, n° 492. Olivier, Hermal et Roton, Reliures armoriées françaises, planche 434.
Reference : 9082
Paris, Édouard Pelletan, 1898-1905. 1 6 volumes in-12 (193 x 136 mm). Demi-maroquin prune, filet doré en bordure, dos lisses ornés en long, titres et dates en doré, têtes dorées, non rognés, couvertures illustrées et dos conservés, quelques frottements aux mors et aux coins, deux petits trous sur le cuir d'un volume, un mors en partie fendu, dos légèrement passés (G. Desnaux).
Collection complète de cette brillante publication bibliophilique annuelle, publiée par l’éditeur d’art Édouard Pelletan. Elle est illustrée de 28 compositions de Henry Bellery-Fontaine – sa première expérience livresque, – gravées par Froment (année 1898), de 38 figures dessinées et gravées par Florian (1899), de 31 illustrations de Steinlen gravées par Froment père et fils (1900), de 30 compositions en couleurs d’Eugène Grasset gravées par Émile Froment (1901), de 31 bois originaux de Paul Colin (1902) et de 47 figures de Louis Dunki gravées par Léon Perrichon (1903). Les contributions sont l’œuvre d’écrivains et de bibliophiles de renom, parmi lesquels Anatole France, Jules Claretie, Henri Beraldi, Clément-Janin, Pierre Dauze, Georges Vicaire, etc. Tirage à 1200, 1000 puis 900 exemplaires ; un des exemplaires du tirage ordinaire sur beau papier, numéroté et paraphé par l’éditeur. Il comprend bien les prospectus de parution reliés en tête et le catalogue de l’éditeur à la fin de chaque volume. Très bon exemplaire, bien établi par Georges Desnaux. Fléty, 58.
Reference : 8425
Paris, Les Impénitents, 1960. In-4, en feuilles, couverture rempliée, titre imprimé sur le premier plat, chemise et étui de l'éditeur.
Chantefable du treizième siècle adaptée par Maurice Pons, cet ouvrage est le sixième des Impénitents sous la présidence de Francis Garnung. Il est illustré d'un frontispice d'Edouard Pignon et de 9 eaux-fortes de Walter Spitzer, dont 3 sur double page. Il fut tiré à 120 exemplaires, tous sur vélin de Rives. Celui-ci est un des 25 exemplaires de tête signés par Walter Spitzer, comprenant une suite en bistre sur Marais et l'estampe signée. Bel exemplaire.
Reference : 8749
Paris, Renaudière, 1804. In-4 (254 x 192 mm), 4 ff. n. ch., 467 pp., 144 ff. blancs, 13 tableaux sur double-page. Basane marbrée, double filet à froid encadrant les plats, dos lisse orné, pièce de titre en maroquin rouge, double filet sur les coupes, tranches jaunes mouchetées de rouge, quelques rares rousseurs, traces anciennes de moisissures sur les trois derniers feuillets imprimés, reliure finement restaurée (reliure de l'époque).
Exemplaire sur grand papier réimposé in-4. L'édition originale parut la même année, en 1804, et fut publiée par l'Imprimerie de la République. Les 2 281 articles du Code civil des Français ont été promulgués le 21 mars 1804. Réalisant le juste équilibre entre les principes anciens et les conquêtes révolutionnaires, ils visent à unifier le droit français alors partagé entre le droit écrit et la coutume de Paris (recueil des lois civiles de la vicomté et de la prévôté de Paris codifiés en 1510). Le Code civil fonde les bases de notre droit moderne. Il réglemente la vie civile de tous les français de la naissance à la mort. Il en affirme notamment les libertés individuelles, le "droit absolu" de la propriété, l'égalité dans le système successoral… Il instaure aussi la laïcité dans les domaines relevant jusqu'alors de l'Église, comme le mariage. C'est le grand œuvre de Napoléon : "Ma vrai gloire ce n'est pas d'avoir gagné quarante batailles… ce que rien n'effacera, ce qui vivra éternellement, c'est mon Code civil". Ce monument juridique fera l'objet d'un culte sous l'appellation de "Code Napoléon" dès 1807. Cet exemplaire sur grand papier est enrichi de 13 tableaux qui reprennent la table des titres de l'ouvrage en les détaillant de tous les chapitres qu'ils contiennent. L'exemplaire fut en outre relié avec 144 feuillets blancs supplémentaires, demeurés vierges. Le texte imprimé a lui été annoté à l'époque. Bon exemplaire en reliure de l'époque. Monglond, La France révolutionnaire et impériale, 1953-1963, t. VI, p. 567.
Reference : 6901
Paris, Prault, Molini, Durand et veuve Quillau, 1760-1773. 50 volumes in-12 (140 x 80 mm). Maroquin vieux rouge, trois filets dorés en encadrement sur les plats, dos à nerfs ornés de caissons de fleurons dorés, filet sur les coupes, roulette sur les chasses, tranches dorées, quelques éraflures, petits trous de ver au dos de deux volumes, rares petites restaurations anciennes, rares rousseurs ou mouillures marginales (reliure de l’époque).
Remarquable collection des meilleurs auteurs italiens, tant en vers qu’en prose, imprimée à Paris par Prault le jeune et complétée par Molini et Durand. Chaque ouvrage donné par Prault est orné d’un portrait de l’auteur gravé en taille-douce par Littret ou Demautort et d’un titre-frontispice gravé par divers artistes d’après Moreau. Certains volumes possèdent un second frontispice d’après Cochin et, pour deux d’entre eux, plusieurs bandeaux gravés d’après le même. «L’éditeur de cette collection n’a cherché que l’accueil favorable des Amateurs de la littérature italienne, & a négligé ses intérêts par la dépense qu’il a été obligé de faire pour perfectionner cet ouvrage. On y trouve la commodité du format, la netteté du caractère qu’il a fait fondre exprès, la beauté du papier et les corrections exactes des textes» (Osmont, Dictionnaire typographique, historique et critique, II, 454). Notre collection comprend 15 titres édités par Prault en 1767-1768et 5 titres imprimés par d’autres éditeurs, soit 47 volumes: Orlando Furioso de l’Arioste (4 vol.), Il Decamerone de Boccace (3 vol.), Ricciardetto di Nicolo Carteromaco de Forteguerri (3 vol.), Il Torracchione desolato de Corsini (2 vol.), La Divina commedia de Dante (2 vol.), Il Pastor Fido de Guarini (1 vol.), Il Malmantile Racquistato de Lippi (1 vol.), les œuvres de Machiavel (8 vol.), Le Rime de Pétrarque (2 vol.), Il Morgante Maggiore de Pulci (3 vol.), La Gerusalemme liberata (2 vol.) et Aminta, Favola Boscareccia (1 vol.) du Tasse, La Secchia Rapita (1 vol.) de Tassoni, un Vocabolario portatile (1 vol.) et Il Tempio di Gnido traduit du français en italien (1 vol.); Orlando Innamorato de Boiardo (Molini, 4 vol.), Orlandino Di Limerno Pitocco de Folengo (Molini, 1 vol.), Poesie de Metastasio (Durand, 6 vol.), Di Tito Lucrezio Caro della natura delle Cose, libri VI traduit par Marchetti (sans nom, 2 vol.) et Opere di G. Cornelio Tacito par Davanzati (veuve Quillau, 2 vol.). Brunet, sous le nom «Collection des auteurs italiens imprimés à Paris, chez Prault, Delalain, Durand et Molini», donne deux autres titres qui complètent la collection et qui font ici défaut: Il Congresso di Cithera du comte Algarotti et Nimfale Fiesolano de Boccace. Notre exemplaire est en revanche bien complet du Di Tito Lucrezio Caro della natura delle Cose et du Tempio di Gnido, deux titres «que l’on joint à cette collection», et comprend un ouvrage supplémentaire, les œuvres de Tacite traduites en italien par Davanzati. Superbe collection reliée au XVIIIe siècle pour un amateur. Il est rarissime de rencontrer cette collection quasiment complète et reliée de manière uniforme. Les volumes se vendent séparément et les bibliographies ne les rassemblent pas forcément. Cette collection a été reliée à l’époque en maroquin rouge décoré, avec quelques variantes dans les fers. Les trois volumes de Pulci sont en maroquin à dentelle à dos lisses. Les six volumes de Metastasio, édités par Durand, sont eux dans une reliure semblable également à dos lisses. Très bel exemplaire en maroquin rouge de l’époque. Brunet, supplément au Dictionnaire bibliographique des livres rares de Duclos et Cailleau, 1802, p. 507. Luigi Greco, «Un libraire italien à Paris à la veille de la Révolution», Mélanges de l'école française de Rome, 1990, n°102-2, pp. 261-280.
Reference : 7760
1863. In-folio, 27 ff. sur vélin. Couverture de vélin, petit accroc sur le plat inférieur, quelques rousseurs et feuillets légèrement jaunis.
Constitution pour la création du diocèse de Calabozo au Venezuela, au sud de Caracas, par le pape Pie IX.Après la révolution bolivarienne et l’indépendance du pays en 1830, les couvents avaient été abolis ou transformés en collèges nationaux.Cette lettre se situe juste après la guerre fédérale meurtrière (1859-1863). Elle réaffirme les prérogatives de l’Eglise au Venezuela. La constitution détaille l’organisation et les modalités de l’institution du diocèse. Le premier évêque ne sera institué qu’en 1881. Document calligraphié à l’encre noire, avec frontispice et initiales de chaque page calligraphiées. Signatures manuscrites de la curie enregistrant le document.
Reference : 8753
Nancy, Jean-Baptiste Cusson, 1714. In-12 (99 x 61 mm), 221 pp., 6 pp. n. ch. Maroquin olive, dentelle dorée en encadrement sur les plats, chiffre couronné au centre, dos à 4 nerfs orné de petits fers, pièce de titre en maroquin rouge, roulette dorée sur les coupes et sur les chasses, doublure et gardes de soie rose, tranches dorées sur marbrures (reliure de l’époque).
Édition nancéenne donnée par Cusson, qui suit le texte latin des éditions parisiennes comme celles parues à l’adresse de Frédéric II Léonard, en 1702. Le titre porte les insignes de la Passion. Certains exemplaires possèdent un frontispice gravé (L’Âme fidèle en prière devant la croix) qui n’a pas été relié dans notre exemplaire. Installé à Paris à la toute fin du XVIIIe siècle, l’imprimeur-libraire Jean-Baptiste Cusson (1663-1732) quitta sa ville natale pour rejoindre Nancy en 1711 à l’invitation des autorités ducales. Soutenu financièrement par le duc de Lorraine, il s’imposa comme un grand éditeur lorrain, depuis La Lorraine ancienne et moderne de Jean Mussey condamné aux bûcher en 1712 par le Parlement de Paris jusqu’à la publication difficile de l’Histoire de Lorraine de dom Calmet en 1729. Son fonds de commerce était cependant constitué d’ouvrages de piété, dont l’Imitation de Jésus Christ qu’il édita tous les ans et pour laquelle il donna une nouvelle traduction. Exemplaire au chiffre de Victor-Amédée II, duc de Savoie. Fils du duc Charles-Emmanuel II, prince de Piémont, et de Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie, Victor-Amédée II (Turin, 1666-Moncalieri, 1732) était surnommé le « Renard de Savoie » pour sa politique de retournement d’alliances, qui lui permit de renforcer et d’agrandir ses États. Après avoir épousé la nièce de Louis XIV, Anne-Marie d’Orléans, il entretint des relations tumultueuses avec la France : il prit part à la Ligue d’Augsbourg puis s’allia à Louis XIV au début de la guerre de Succession d’Espagne, avant de rejoindre l’Autriche en 1703. À la suite des traités d’Utrecht en 1713, il est reconnu roi de Sicile et roi de Sardaigne à partir de 1720. Il eut pour favorite Jeanne-Baptiste d’Albert de Luynes, comtesse de Verrue, une des plus fines lettrées du XVIIIe siècle et la seule véritable femme bibliophile de son temps. Bel exemplaire d’illustre provenance.
Reference : 9348
Paris, Villerey, 1808. In-8 (234 x 155 mm), 2 ff. n. ch., 46 pp., 1 f. n. ch., 22 pp., 1 f. bl. Demi-maroquin rouge à long grain, frise dorée en encadrement sur les plats, dos lisse orné de roulettes dorées, titre doré, petits frottements sur les coiffes, les mors et les coins, trace d’étiquette ancienne au dos et cote manuscrite dans un angle du plat supérieur, quelques rousseurs (reliure de l’époque).
Premier tirage de cette jolie suite gravée par Villerey d’après Eustache Le Sueur. Elle comprend un portrait d’Eustache Le Sueur, 22 figures reproduisant les tableaux du peintre et 3 vues de la Chartreuse de Paris, l’ensemble gravé sur cuivre par Antoine Claude François Villerey (Paris, 1754-1828). La suite est précédée d’un Abrégé de la vie de Le Sueur par l’historien Antoine-Joseph Dezallier d’Argenville, d’un Abrégé de la vie de saint Bruno par l’abbé Jean-François Godescard et d’une description des planches. Très rare exemplaire sur papier vélin comprenant les gravures en double état avant la lettre, l’un au trait, l’autre définitif, soit 52 planches. Les exemplaires prestigieux passés en vente ces dernières années, dont ceux aux armes de Napoléon Ier (Bibliothèque du château de Daubeuf et à divers, Beaussant Lefèvre, 2013) et Marie-Louise d’Autriche (Les Collections Aristophil, Bibliothèque napoléonienne, 2019) ne contenaient qu’un seul état des planches. La Vie de Saint Bruno est l’œuvre la plus célèbre d’Eustache Le Sueur (Paris, 1616-1655). En 1645, l’artiste reçut cette commande de 22 tableaux retraçant la vie du saint pour décorer le cloître du couvent des Chartreux à Paris. Ces peintures, à l’origine exécutées sur bois puis transposées sur toile, furent offertes au roi Louis XVI en 1776 et sont aujourd’hui conservées au Louvre. Exemplaire à belles marges, en reliure d’époque.
Reference : 8811
Paris, Antoine Chappiel pour Germain Hardouin, 5 octobre 1504. In-8 (213 x 125 mm), 84 ff. n. ch. (sur 92; les feuillets B3, C2, C7, C8, D1, D3, et 2 ff. parmi D5 à D8 manquants). Maroquin vieux rouge, bordure de rinceaux et fleurs de grenade dorés en encadrement sur les plats, dos à nefs orné de caissons de fleurons dorés, coupes filetées, roulette intérieure, tranches dorées, quelques rares petites taches sur le vélin, auréole dans la marge inférieure du f. A5 (reliure du XVIIIe siècle).
Très rare livre d’heures imprimé sur peau de vélin, par Antoine Chappiel pour le compte du libraire parisien Germain Hardouin. L’USTC n’en répertorie que 9 exemplaires, dont 4 en France et un seul aux États-Unis. Imprimée en caractères gothiques sur 33 lignes par page, cette édition est la seconde donnée par Germain Hardouin, frère de Gilles Hardouin. Elle fut longtemps considérée comme incunable et datée de 1497 d’après l’almanach (f. A2r), qui couvre les années 1497-1520. Brigitte Moreau a restitué la date de 1504 grâce à l’adresse de l’imprimeur présente au colophon: «Les presentes heures a lusaige de Romme ont este achevees le V jour de Octobre. Par Anthoinne Chappiel imprimeur demourant a Paris en la rue saint Jehan de beauvais a lenseigne des congnis. Pour Germain Hardouyn Libraire.» L’illustration se compose de la belle marque de l’imprimeur occupant tout le titre et de 37 (sur 47)gravures sur bois: 7grandes figures à deux-tiers de page dont 6 dans un encadrement architectural et 30 vignettes. Il manque ici 8 feuillets parmi les premiers cahiers, dont 8 grandes figures et 2 petites. Somptueux exemplaire entièrement enluminé à l’époque. Toutes les figures de cet exemplaire ont été soigneusement enluminées à l’époque. Les 7 grandes figures (sur 15) comprennent l’Homme anatomique (A1r), la Crucifixion (A7v), l’Annonciation (B4r), la Fuite en Égypte (E3r), le Couronnement de la Vierge (E6v), David oint par Samuel (F5r) et Le Riche et Lazare (G4r), les 6 dernières contenues dans des encadrements peints à l’or et en rouge, vert et brun. Le texte est par ailleurs entièrement réglé à l’encre rouge et toutes les initiales et les bouts de ligne ont été rubriqués en rouge ou en bleu avec rehauts d’or. L’enluminure a probablement été réalisée par les coloristes de l’atelier des frères Hardouin, qui proposaient des exemplaires de luxe rehaussés par leurs soins. L'exemplaire de Louis Duriez, membre des bibliophiles françois (cat. 1828, n°102, adjugé 40 fr.)et de M. de Bruyères-Chalabre (cat. 1833, n° 116, adjugé 46 fr.). Il est cité par Brunet dans sa Notice sur les heures gothiques imprimées à Paris à la fin du XVe et dans une partie du XVIe siècle, 1864, n° 214. L’exemplaire n’est pas décrit comme incomplet dans ces deux ventes anciennes, mais les descriptions sont succinctes. Notes anciennes de mains différentes sur les gardes avec les prix d'achat et les noms de ces deux possesseurs. Petit cachet trilobé dans l’angle inférieur du feuillet de titre. Très bel exemplaire en maroquin décoré du XVIIIe siècle. Renouard/Moreau, Inventaire chronologique des éditions parisiennes du XVIe siècle, 1504, n° 49: «c. 1504 d’après l’adresse d’A. Chappiel». USTC, n° 70433. Lacombe, Livres d’heures imprimés au XVe et au XVIe siècle…, 1907, n° 53: daté de 1497 d’après l'almanach. Brunet, Manuel du libraire et de l’amateur de livres, supplément I, col. 617: «Premières heures publiées par Hardouin» (donne 17 grandes figures).
Reference : 7840
Paris, Union latine d'éditions, 1931. In-8 (215 x 169 mm), 3 ff. réglés vierges, 3 ff. n. ch., VIII pp., 224 pp., 3 ff. n. ch., 3 ff. réglés vierges. Demi-chagrin marron à coins, dos à nerfs orné, non rogné, tête dorée, quelques frottements (reliure de l'époque).
Premier tirage des illustrations du peintre Paul Dardé. Cette édition, traduite et annotée par Raoul Mortier, est illustrée de 20 planches hors texte en couleurs de Paul Dardé. Elle fut tirée à 1000 exemplaires numérotés, celui-ci sur vergé chiffon. La nouvelle traduction de Raoul Mortier parut l'année d'avant en 1930. Un “artiste maudit”. Paul Dardé (Olmet, 1888-Lodève, 1963) quitta l'école à 13 ans pour aider son père comme berger. Il continua à lire et s'amusa au modelage et à la sculpture. Remarqué, il fut présenté au graveur et professeur de dessin de Lodève Max Théron, qui lui enseigna son art pour la plus grand joie de son nouvel élève. Au cours de son service militaire il suivit les cours du soir de l'École des Beaux-Arts de Montpellier. Il obtint plusieurs prix, fut admis à celle de Paris en 1912 et reçut une bourse pour aller en Italie. Il y voyagea plusieurs mois, abandonna à son retour l'École des Beaux-Arts de Paris, fit un bref passage dans l'atelier de Rodin et se mit à travailler seul. En 1914, il partit au front, comme brancardier, fut hospitalisé puis réformé. En 1919, il commença sa série de commandes commémoratives de monuments aux morts pour des villes du sud de la France. Au salon de 1920, il exposa au Grand Palais à Paris son Grand faune qui obtint le Grand Prix National des Arts. Cette notoriété lui apporta des commandes. En 1924, il installa un plus grand atelier près de Lodève. Cependant il contracta des dettes qui l'amèneront à la perte de tous ses biens, vendus aux enchères. En 1936 il s'exila à Saint-Maurice-Navacelles sur le Larzac, où il se construisit de ses propres mains un nouvel atelier et une demeure spartiate. Il n'en redescendit que 20 ans plus tard, alors très malade, et termina ses jours à Lodève dans une petite maison familiale. On trouve ses œuvres conservées au Musée d'Art Occidental Moderne de Tokyo (Tête de Christ, 1919), au musée d'Orsay à Paris (Eternelle douleur, 1913), au musée national de Préhistoire des Eyzies (L'Homme Primitif, 1931), et surtout au Musée Fleury de Lodève (2 800 dessins et 567 sculptures dont le Grand faune). Il illustra, outre La chanson de Roland, La Croisade contre les Albigeois, Hamlet et Macbeth de Shakespeare. Bon exemplaire en reliure du temps. Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, 1976, III, p. 360. Monod, Manuel de l’amateur de livres illustrés modernes 1875-1975, I, n°2563.
Reference : 9214
Paris, Curmer, 1842. Dix livraisons et 2 ouvrages en un volume in-12 (195 x 124 mm), 2 ff. n. ch., 25 pp., 21 pp., 20 pp., 2 ff. n. ch.; X pp., 24 pp., 1 f. n. ch.; XIV pp., 20 pp., 1 f. n. ch.; 2 ff. n. ch., 40 pp., 1 f. n. ch.; 2 ff. n. ch., XII pp., 53 pp., 1 f. n. ch.; 34 pp., 1 f. n. ch.; 2 ff. n. ch., 20 pp., 1 f. n. ch.; 16 pp., 1 f. n. ch.; 34 pp., 1 f. n. ch.; 70 pp. Cuir de Russie marron, filet à froid sur les plats, dos à nerfs orné de caissons de filets à froid, titre, éditeur et date en doré, coupes filetées, dentelle intérieure, tranches dorées, étui bordé, dos légèrement éclairci, petite tache sur le second plat, rousseurs éparses (R. Petit).
"Un des plus importants ouvrages illustrés du XIXe siècle" (Carteret). Cette jolie publication de Léon Curmer est illustrée de 10 frontispices, d’une planche hors texte et de 66 vignettes dont 10 sur Chine appliquées dans le texte, le tout gravé sur cuivre ou sur bois d’après Adrien Féart, Penguilly, Charles Jacque, Jeanron, Trimolet et Pauquet. Paru en dix livraisons, l’ouvrage renferme: Madame Acker de Gavarni, le Lai des deux amants et le Lai du Bisclavaret de Marie de France, La Réconciliation de Ludwig Tieck, Geneviève de Brabant de Matthias Emmich, Le Baron de Grogzwig de Charles Dickens, Le Conseiller Krespel de Hoffmann, Sâvitri, épisode du Mahabharata, Rosemonde de Henri Blaze, Lénore de Burger et Le Combat des rats et des grenouilles ici attribuée Homère. Deux autres ouvrages ont été reliés à la suite de cet exemplaire: une seconde édition de Lénore (Paris, Cherbuliez, 1850) et La Batrachomyomachie, poème héroïcomique imité de Leschès… suivie de deux épîtres attribuée à l’abbé Bourdillon (Lyon, Guyot, 1835). L’amateur qui a fait relier ce volume n’était pas mécontent de son ajout: ces pièces "sont versifiées avec élégance & facilité et méritent assurément d’être tirées de l’oubli. Je me félicite de les avoir jointes au Recueil de Curmer: elles ne dépareront pas" (note à l’encre sur le dernier feuillet blanc du relieur, datée de novembre 1863). L’amateur a aussi conservé avec l’exemplaire deux prospectus de l’éditeur sur papier vert. Ex-libris "H. Petit" avec la devise Aliquid in minimo. Un autre ex-libris sur une petite étiquette blanche aux initiales [M. V.?] est accompagné d’une vignette gravée représentant un chien de chasse. Bel exemplaire relié par Rémy Petit, qui exerça à Paris dans la seconde moitié du XIXe siècle. Carteret, Le Trésor du bibliophile : époque romantique, 1801-1875, III, 499-504. Vicaire, VI, 704-709. Brivois, 335: "très recherché aujourd’hui et rare en bonne condition". Fléty, 143.
Reference : 6261
Paris, Curmer, 1857. 5 volumes in-4 (269 x 200 mm), 2 ff. n. ch., 504 pp.; 2 ff. n. ch., 488 pp.; 2 ff. n. ch., 534 pp.; 2 ff. n. ch., 500 pp.; 2 ff. n. ch., 559 pp., 3 pp. n. ch. Maroquin noir, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs orné de filets d'encadrement dorés avec titre et tomaisons, double filet doré sur les coupes, large dentelle sur les chasses, tranches dorées, des rousseurs (H. Lefèvre).
Première édition avec les notes de l'abbé Delaunay. Cette bible est proposée dans la traduction de Le Maistre de Sacy, considérée tout au long du XVIIIe siècle comme la traduction de référence. Elle est enrichie des notes explicatives d'Henri Delaunay (1804-1881), qui fut chanoine de Meaux, et curé du diocèse de Paris en l'église de Saint-Etienne du Mont. Il légua sa collection d'Imitatio Christi à la bibliothèque Sainte-Geneviève. L'édition est illustrée d'un frontispice gravé par Brevière d'après G. Fath et de 50 planches avec serpentes légendées d'après Raphael, Roberts, Poussin, Bartlett, etc., gravées par des artistes anglais. L'exemplaire du baron de Carayon-Latour. Edmond de Carayon-Latour (1811-1887) était le petit-fils du maréchal d'Empire Catherine-Dominique, marquis de Pérignon (Grenade, 1754-Paris, 1818). Son père, officier de dragons puis receveur général à Bordeaux, lui laissa une grande fortune. Edmond de Carayon-Latour épousa en 1847 Henriette de Chateaubriand (1824-1903), la petite nièce du célèbre auteur et ministre. En 1854 il acquit la propriété de Grenade en Gironde où il créa avec son épouse le Château du même nom, où cinq générations se succédèrent jusqu’à nos jours. Homme politique, il fut conseiller général et député du Tarn de 1840 à 1861 et défendit avec beaucoup d’énergie et d’indépendance les principes conservateurs et les intérêts religieux. Sa devise, “fayre pla, layssa dire” (faire bien, laisser dire) est reportée sur son ex-libris. On peut lire sur la façade arrière du château de Grenade la devise de la famille de son épouse, dont la noblesse remonte aux croisades : "Mon sang a teint la bannière de France". Le relieur H. Lefèvre exerça durant la seconde partie du XIXe siècle, à Paris, rue Saint-Honoré puis rue Duphot. Très bon exemplaire en maroquin du temps. Vicaire, Manuel de l'amateur de livres du XIXe siècle, I, col. 473. Fléty, Dictionnaire des relieurs français…, p. 176.
Reference : 7647
Amsterdam, Pierre Mortier, 1729. 2 volumes in-12 (141 x 80 mm), frontispice, titre, 12 ff. n. ch., 203 pp. ; frontispice, titre, 2 ff. n. ch., 191 pp. Maroquin citron, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs orné, filet doré sur les coupes, roulette sur les chasses, tranches dorées (reliure de l'époque).
Édition originale. Cet ouvrage demeuré anonyme est illustré d'un frontispice répété au second volume et de 6 gravures hors texte non signées. L'exemplaire de Guyon de Sardière et du duc de La Vallière. Cet exemplaire porte la signature de Guyon de Sardière sur chaque volume. Fils cadet de Jacques Guyon et de la célèbre Jeanne-Marie de La Motte (Madame Guyon, 1648-1717), Denis Guyon , seigneur de Sardière (1674-1759), a deux ans lorsque son père meurt. Il fut un grand bibliophile. Sa bibliothèque était formée d'ouvrages de littérature française et d'histoire. Il acquit une grande partie des livres de la bibliothèque de Diane de Poitiers, à la vente qui eut lieu au château d'Anet en 1724. Son extraordinaire collection fut négociée et achetée en bloc avant la vente par la duc de la Vallière. Cet exemplaire figurait sous le n°1011 du catalogue imprimé pour la vente en 1759. Petit-neveu de la duchesse de La Vallière, favorite de Louis XIV, Louis-César de la Baume Le Blanc, duc de la Vallière (1708-1780), fut l’un des plus puissants seigneurs de la Cour de Louis XV. Il fut l’un des plus grands bibliophiles du XVIIIe siècle. Avec l'aide de son bibliothécaire, l'abbé Rive, il rassembla une bibliothèque choisie, achetant des bibliothèques entières et revendant les ouvrages qu'il avait en double. Sa bibliothèque a été vendue en trois vacations en 1767, 1783 et 1788. Une partie en a été acquise par le comte d'Artois et incorporée au fonds de la bibliothèque de l'Arsenal. Bel exemplaire en maroquin citron de l'époque.
Reference : 6360
Paris, Defer de Maisonneuve, 1790. 2 volumes in-12 (145 x 83 mm), 2 ff. n. ch., 296 pp., 2 ff. n. ch., 300 pp. Basane racinée, roulette dorée encadrant les plats, dos lisses ornés, pièces de titre et de tomaison en maroquin rouge, filet doré sur les coupes, tranches coquilles à l'imitation des gardes, une coiffe restaurée avec infime manque (reliure d'époque).
Première édition de ce choix de pièces de poésie, ‹‹ la plupart assez lestes ››, d'auteurs des XVII et XVIIIème siècles. Citons Piron, Piis, Chaulieu et Voltaire, parmi d'autres. L'édition est imprimée sur beau papier vergé légèrement bleuté et ornée de 6 ‹‹ agréables petites estampes ›› (Cohen) dessinées par Le Barbier et gravées par Gaucher. Très bon exemplaire en reliure d'époque. Cohen/de Ricci, Guide de l’amateur de livres à gravures du XVIIIe siècle, col. 147. Gay-Lemonnyer, Bibliographie des ouvrages relatifs à l’amour…, I, col. 401.
Reference : 8856
Paris, Leroy, 1788. 2 volumes in-folio (390 x 250 mm), 104 pp.; 2 ff. n. ch., 100 pp. Veau fauve tigré, encadrement de filets dorés sur les plats, fleurons dorés en écoinçons, dos à nerfs ornés, pièces rouge foncé pour les titres, havane pour la tomaison, deux filets dorés sur les coupes, tranches marbrées, coiffes et coins restaurés, petites piqûres marginales sur certaines planches (reliure de l’époque).
Rare édition originale de cet intéressant recueil de 100 notices biographiques, et autant de portraits gravés, de personnalités ayant marqué l’Europe dans des domaines variés, entre le XVe et le XVIIIe siècle: les rois depuis Louis XI, des papes et des évêques, des personnages de la cour (la Duchesse de La Vallière, Madame de Maintenon…), des hommes de lettres (Érasme, Rabelais, Racine...), des scientifiques, des musiciens, des peintres, etc. L’ouvrage fut publié en 10 livraisons de 10 portraits chacune, à raison d’une livraison par semaine, selon les précisions de l’avant-propos. Chaque notice de deux pages est accompagnée d’un portrait gravé d’après «les meilleurs maîtres » (Bibliotheca Hulthemiana, III, n°21968), dont Philippe de Champaigne, Gérard Edelinck, Quentin de La Tour et Hyacinthe Rigaud. Certaines de ces planches avaient déjà été vendues séparément. L’ouvrage comporte également un titre-frontispice allégorique non signé ainsi qu’une vignette sur la page de titre aux armes de l’éditeur, Jean-Charles Poncelin de La Roche-Tilhac (Dissais, 1746–Ouarville, 1828) avec sa devise Firmior petra. Les trois pages de table et privilège en fin du deuxième volume font défaut mais une table alphabétique manuscrite de l’époque (2 ff.) a été ajoutée à notre exemplaire. Les exemplaires de cet ouvrage tiré à petit nombre sont très peu courants, qui plus est complets de toutes leurs planches et livraisons. Seuls 3 exemplaires de cette édition originale se trouvent dans les institutions publiques françaises(médiathèque de Chambéry, bibliothèque de Versailles, Bibliothèque nationale). Très bel exemplaire en veau d’époque. Brunet, Manuel du libraire et de l'amateur de livres, III, col. 408. Inconnu à Cohen (Guide de l’amateur de livres à gravures du XVIIIe siècle).
Reference : 9280
Paris, Garnier, [vers 1860]. In-8 (267 x 170 mm), 2 ff. n. ch., VIII pp., 1106 pp., 1 f. n. ch. Maroquin bleu marine, dos lisse orné en long d’un encadrement de filet doré, pièce de titre et large encadrement rectangulaire mosaïqué en maroquin marron, croissants de lune et fleuron arabisant dorés, guirlande dorée sur les chasses, tête dorée, couvertures et dos conservés, quelques frottements épars, dos légèrement plus sombre (reliure du début du XXe siècle).
Nouvelle édition de la traduction de Galland, publiée pour la première fois en 1704. Revue, corrigée, elle fut ensuite augmentée d’une dissertation sur les Mille et une nuits par le Baron Sylvestre de Sacy (Paris, 1758-Paris, 1838), important linguiste et philologue spécialiste des langues orientales. Cette édition reprend les illustrations parues pour la première fois en 1840 chez l'éditeur Ernest Bourdin et Cie. Elle comprennent une couverture illustrée, un frontispice, 17 planches hors texte, et plus de 1000 gravures sur bois dans le texte figurant des scènes orientalistes dessinées et gravées par plusieurs illustrateurs de l’époque parmi lesquels Demoraine, Marville, Wattier ou Levilly. Très bon exemplaire dans une reliure orientalisante. Carteret, III, 256 (pour l’édition Bourdin).
Reference : 9742
Paris, Conquet, 1881-1883. Trois volumes in-4 (282 x 193 mm), 3 ff. n. ch., XXIX pp., 12 pl. et 24 pp., 1 f. n. ch., 1 f. bl.; 4 ff. n. ch., XXIV pp., 1 f. n. ch., 12 pl. et 39 pp.; 1 f. n. ch., 12 pl. et pp. 41-104, 3 ff. n. ch. (dont 2 de bulletin de souscription). Maroquin brun, double encadrement sur les plats de six filets dorés s'enchevêtrant dans les angles, dos à nerfs orné reprenant le même motif en caisson, titre, tomaison, lieu et date dorés, double filet doré sur les coupes, guirlande intérieure composée de motifs symboliques du XVIIIe siècle, tranches dorées, quelques rousseurs (Champs).
Superbe réédition de ce recueil fameux, contenant trois suites pour servir à l’histoire de la mode vestimentaire dans la haute société française du XVIIIe siècle, entièrement gravées en réduction par Henri Dubouchet: la suite des estampes de Sigismond Freudeberg (1745-1801), composée d’un titre, de 2 tables et de 12 planches, et les deux suites de Jean-Michel Moreau le Jeune (1741-1814), composées d’un titre, de 4 tables et de 24 planches. L’éditeur a ajouté en frontispice un portrait de Freudeberg gravé d’après Mind et un portrait de Moreau par Cochin. Toutes les figures sont présentées sous serpentes légendées. Le texte de Restif de La Bretonne est accompagné de notices de Philippe Burty et de John Grand-Carteret. «Parfaite reproduction, très rare et cotée, de ces planches célèbres, fort bien gravées; elles ont eu un très vif succès» (Carteret). «Des épreuves gravées avec une perfection rare» (Brivois). Cette collection de 36 planches fut d’abord publiée à Paris entre 1774 et 1783, puis réutilisée en 1789 par Restif de La Bretonne pour illustrer son Monument du costume. Elles forment selon Colas le «plus beau recueil d’estampes du XVIIIe siècle; indépendamment de sa valeur artistique, cette collection est très précieuse pour l’étude des modes de l’époque dans la haute société.» Un des 20 exemplaires sur Japon exceptionnellement tirés pour le compte de 20 souscripteurs (celui-ci n°19 pour M. Hénin), renfermant 3 états supplémentaires des illustrations sur Japon (eau-forte pure, épreuve avancé et épreuve terminée avant la lettre). Certaines gravures sont ici en 5 états, voire 6 pour les titres. Ex-libris moderne de Giorgio Mirandola, professeur de littérature française à l’université de Bergame. Bel exemplaire en maroquin décoré de Champs. Colas, Bibliographie générale du costume et de la mode, n°1128-29. Vicaire, Manuel de l’amateur de livres du XIXe siècle, VI, col. 1069-70. Carteret, Le Trésor du bibliophile, livres illustrés modernes 1875-1945, IV, p.292. Brivois, Bibliographie des ouvrages illustrés du XIXe siècle, pp. 290-291.
Reference : 8655
Paris, Dupuis, 1717. In-8 (193 x 130 mm), 3 ff. n. ch., XXXII pp., 738 pp., 1 f. n. ch. Maroquin vieux rouge, dentelle droite dorée en encadrement sur les plats, armes au centre, dos à nerfs orné de caissons de fleurons dorés, titre doré, roulette sur les coupes et sur les chasses, tranches dorées sur marbrures, fines restaurations, papier un peu bruni par endroit, quelques piqûres (reliure de l’époque).
Édition ornée d’un frontispice et 3 belles figures hors-texte gravées sur cuivre par Cochin père d’après Nicolas Vleughels, représentant l’entrée du Christ à Jérusalem, la Cène et la Résurrection. Il s’agit vraisemblablement du premier tirage de cette illustration, reprise en 1731. Établie par Pierre Le Petit, cette édition en latin et en français est dédiée à Anne Françoise Lefèvre d’Ormesson (1678-1735), épouse du chancelier d’Aguesseau. Elle comprend les explications, instructions et prières des cérémonies se déroulant tout au long de la Semaine sainte. Exemplaire aux armes d’Antoinette-Charlotte de Camus d’Yvours, veuve de Jean-François de Dortan. Jean-François de Dortan (ou Dortans), vingtième seigneur de Dortan, fut capitaine de cavalerie au régiment du Commissaire-Général et mourut à Strasbourg en 1708, où il était en garnison. Sa femme, Antoinette-Charlotte de Camus d’Yvours, lui survécut quelque temps. Le couple n’eut pas de descendance. Cet exemplaire est le seul cité par O.H.R. pour les armes. Bel exemplaire en maroquin à dentelle, à la provenance rare. O.H.R., Manuel de l’amateur de reliures armoriées, pl. 468.
Reference : 8902
Cologne, Pierre du Marteau [Amsterdam, Wolfgang], 1666. Deux parties en un volume petit in-12 (127 x 76 mm), 600 pp. Maroquin olive, plats encadrés d’une petite dentelle dorée avec médaillons fleuris aux angles, au centre compartiment de forme chantournée mosaïqué en maroquin rouge et orné de petits fers, dos lisse orné de caissons dorés aux petits fers avec une alternance de losanges mosaïqués citron ou rouges, pièce de titre rouge, roulette intérieure, doublure et gardes de papier d’Augsbourg, tranches dorées sur marbrure, petite déchirure sans manque sur le titre, boîte de maroquin noir doublé de suédine grenat (reliure vers 1730).
Fameux recueil de satires dirigées contre Henri III et Catherine de Médicis. Ce recueil de pièces attribuées à Sevin, Palma-Cayet, d’Aubigné… fut imprimé la première fois par Jean Elzevier en 1660, impression «dangereuse» pour laquelle il avait alors inventé la célèbre adresse fictive de «Pierre Marteau» qu’utilisèrent après lui plus de dix imprimeurs à La Haye, Amsterdam, Bruxelles, et jusqu’à Rouen. Il s’agit ici d’une contrefaçon «assez jolie» (Willems) de l’édition elzévirienne de 1666, qui comprenait une nouvelle partie intitulée «L’Apologie pour le Roy Henry quatre, par Madame la duchesse de Rohan». Charmante reliure mosaïquée sortie de l’atelier des Petits Classiques. En activité de 1720 à 1740 environ, cet atelier non identifié est dit « des Petits Classiques » par Louis-Marie Michon, en raison de la surreprésentation dans sa production de reliures exécutées sur des éditions de petit format des classiques de la littérature antique, notamment des impressions elzéviriennes. Le relieur a utilisé un joli papier à fleurs jaunes sur fond or pour la doublure et les gardes. Ex-dono manuscrit de Mlle de [Mongeron?] à Louis-Pierre Parat de Chalandray sur la première garde, qui a par la suite apposé son ex-libris gravé. Il s’agit sans doute d’une proche parente, de la branche Parat de Montgeron. Receveur général des finances de Lorraine et Barrois, puis de l’Orléanais, Louis-Pierre Parat de Chalandray (1746-1836) fut le dernier seigneur du château de La Celle Saint-Cloud sous l’Ancien Régime avant de devenir maire de Bazemont pendant 22 ans. Cet exemplaire passa ensuite dans la riche collection du bibliophile belge Carlo de Poortere (ex-libris; cat. 2014, n°26). Très bel exemplaire conservé dans une élégante boîte en maroquin noir de Goy & Vilaine. Willems, Les Elzevier, n°868. Brunet, Manuel du libraire et de l’amateur de livres, IV, col. 1145-1146. Michon, Les Reliures mosaïquées du XVIIIe siècle, 1956, pp. 49-50, 118 et pl. XLII.
Reference : 8866
1740. In-8 (126 x 189 mm), 2 ff. bl., 1 f. n. ch., 337 pp., 5 pp., 3 pp. n. ch., 4 ff. bl. Veau brun, filet à froid encadrant les plats, dos à nerfs orné, pièce de titre brune, coupes et coiffes décorées, discrètes restaurations aux coiffes, petites rousseurs éparses (reliure de l'époque).
L’exemplaire du duc de La Rochefoucauld de ce beau recueil de 42 pièces manuscrites. Il contient essentiellement des pièces des années 1730 : des pièces juridiques, comme les remontrances du Parlement au Roi en 1732 et 1733, des controverses religieuses (pièces jansénistes et anti-jansénistes après l'Unigenitus), des faits divers contemporains comme la mort de l'actrice Adrienne Lecouvreur) et des pièces privées (comme le Portrait de Voltaire poète). Ce manuscrit, très lisible, comprend des titres en rouge et un titre général encadré d’un élégant décor rocaille dessiné à la mine de plomb et à l’encre. Elles ont été copiées par Jean-Baptiste Darain, son secrétaire après avoir été notaire royal à Nantes. L’ouvrage comporte un achevé manuscrit du 19 juin 1740 avec le paraphe de Darain. L'exemplaire de Gustave Mouravit en veau du temps. Il était notaire à Aix-en-Provence. Les livres de Gustave Mouravit (1840-1920) portent une petite estampille à ses initiales. Gustave Moravit “vénère, adore les livres mais seulement les bons livres, les livres classiques, les livres instructifs, les bonnes éditions, les bonnes reliures” (A. Aubry). Sa bibliothèque fut dispersée en 1938 au cours de trois vacations. Chercheur attentif et érudit, Gustave Mouravit a ajouté une note à ce recueil, regrettant qu’aux “pièces jansénistes fort anciennes ici reproduites, le collecteur n’ait pas joint la suivante : Réponse des médecins au défi que leur font les Convulsionnistes. S.l., 1736, p. in-8.”
Reference : 9294
Paris, Charles Furne, 1867. In-4 (270 x 180 mm), 208 pp. Demi-chagrin rouge, dos à nerfs, titre doré, coiffes, coins et tranches usées (reliure de l’époque).
Une visite illustrée de l’Exposition universelle. Chroniquant et narrant les loisirs et occupations pratiqués à la campagne, le journal La Vie à la campagne: chasse, pêche, course, haras, nouvelles, beaux-arts parut entre 1861 et 1869. Pendant toute la durée de l’Exposition universelle de Paris, du 1er avril au 3 novembre 1867, le journal La Vie à la campagne proposa à ses lecteurs des prospectus et un supplément final à la visite de l’Exposition. Ce supplément au journal détaille la composition des pavillons et de nombreux articles présentent les diverses thématiques rencontrées à l’Exposition: horticulture et chevaux russes, art Egyptien et armes à feu se mêlent à la description de ce que les visiteurs peuvent déguster aux tables des restaurants de nationalités diverses dans l’enceinte immense destinée à recevoir les représentants de tous les pays du monde. L’ouvrage est illustré de six planches hors-texte, dont deux photographies de vues aériennes de l’Exposition et quatre belles lithographies dont une en couleurs, et de nombreuses gravures dans le texte, figurant diverses inventions et curiosités de l’Exposition universelle. Rare compte-rendu de l’Exposition universelle de 1867.
Reference : 6328
Ratisbone, Héritiers de Matthias Kerner, 1726. 3 volumes in-12, 3 ff. n. ch., 36 pp., 464 pp., 14 ff. n. ch.; titre, 5 ff. n. ch., 522 pp., 19 ff. n. ch.; 2 ff. n. ch., 596 pp., 17 ff. n. ch., Veau brun, dos à nerfs orné, pièce de titre et de tomaison en maroquin rouge (reliure d'époque).
Le seul livre politique sur le sujet, qui ait survécu et qui ait été consacré chef-d'œuvre de notre littérature. Cet ouvrage dirigé contre les ligues et les menées espagnoles est un des très nombreux essais et pamphlets qu'a inspiré immédiatement cette page des guerres franco-françaises mais aussi franco-espagnoles. Cet ouvrage collectif est dû aux humanistes Jean Passerat et Florent Chrestien, aux chanoines Jacques Gillot et Pierre Leroy et aux hommes de loi Gilles Durant, Nicolas Rapin et Pierre Pithou. La Satyre Ménippée "fait partie de ces œuvres qui possèdent l'étonnant privilège d'être appréciées, peut-être même admirées par tous" (Franck Lestringant). Exemplaire enrichi à l'époque. Cette nouvelle édition, imprimée sur beau papier vergé, contient les remarques importantes de Le Duchat et des additions par Prosper Marchand. Cohen annonce une figure en frontispice, répétée trois fois, 2 figures dépliantes et 4 portraits. L'illustration de cet exemplaire contient une figure en frontispice, 2 figures dépliantes, 7 planches dont 4 portraits et une gravure de monnaie dans le texte. Les deux planches dépliantes représentent La Procession de la Ligue et La Figure des états de la Ligue. Des bibliothèques successives de L. P. Duret (médecin à Annonay au XVIIIe siècle), J.-B. Desgrand (avocat à Annonay) et Paul Desgrand (Lyon), XIXe siècle, et de L. Liézard (début XXe), avec leurs ex-libris ou tampon. Très bon exemplaire en veau du temps. Brunet, V, 145 ; Franck Lestringant et Daniel Ménager, Etude sur la Satyre Ménippée, Genève, Droz, 1987 ; Cohen, col. 939.
Paris, Claude Barbin, 1674. In-12 (153 x 90 mm), 8 ff. n. ch., 74 pp. mal chiffrées 102, 1 f. n. ch. Veau brun, petites pièces d’armes aux angles, dos à nerfs orné d’armes dorées répétées, tranches rouges, reliure patinée, pièces d’armes en partie effacées par l’usure sur les plats, petites restaurations, gardes absentes, mouillure marginale sur les premiers feuillets (reliure de l’époque).
Édition originale très peu commune. Cette tragédie classique fut représentée à l’Hôtel de Bourgogne en 1673. Elle est dédiée à Marie-Anne Mancini, duchesse de Bouillon, nièce de Mazarin. Gaspard Abeille (Riez, Alpes-de-Haute-Provence, 1648-Paris, 1718) était abbé de Riez, poète et auteur dramatique. On lui attribue les pièces de théâtre signées par le comédien Jean-François Juvénon, dit de La Thuillerie. Il fut élu à l’Académie française en 1704. C’était un"bel esprit, secrétaire et protégé du maréchal de Luxembourg, du duc de Vendôme et du prince de Conti qu’il amusait par ses conversations spirituelles" (notice de l’Académie). Certains de ses contemporains n’ont pas retenu son talent littéraire mais un incident comique lors d’une représentation: un des acteurs, resté court après le vers Vous souvient-il, ma sœur, du feu roi, notre père? se vit répondre: "Ma foi, s’il m’en souvient, il ne m’en souvient guère". Exemplaire aux armes des Ferté-Senneterre, provenance rare. Il s’agit probablement d’Henri, comte de la Ferté-Senneterre (ou Saint-Nectaire) et de Brinon, dit le marquis de Seneterre (1665-1746), qui entra aux mousquetaires en 1686. Il fut fait maréchal de camp en 1704 et lieutenant général en 1718. L’année suivante, il fut envoyé comme ambassadeur extraordinaire en Angleterre. Ce volume a ensuite appartenu à Louis Gillot, qui a laissé son ex-libris manuscrit sur le titre et la liste des acteurs. Intéressant exemplaire en reliure armoriée de l’époque. Cioranescu, Bibliographie de la littérature française du XVIIe siècle, n°6506. Pas dans la Bibliothèque dramatique de Soleinne qui n'a possédé cette tragédie que dans des recueils postérieurs. Laporte, Bibliographie clérico-galante, p. 2: "Il y a parfois quelques bons vers, quelques effets scéniques assez brillants et surtout pas mal à prendre comme étude de mœurs du temps." O. H. R., Manuel de l’amateur de reliures armoriés, pl. 1989 (seul un grand fer est reproduit).
ABEILLE Louis-Paul ; BIGOT DE SAINTE CROIX Louis Claude ; GALIANI Ferdinando.
Reference : 7223
Amsterdam & Paris, Desaint, 1768. Cinq ouvrages en un volume in-8 (195 x 124 mm), IV pp., 162 pp., 3 tables dépl.; 48 pp.(interversion du texte avec le quatrième ouvrage à partir du cahier C); 8 pp.; 8 pp.; un tableau dépl., 147 pp. et 1 p. n. ch.; 2 ff. n. ch., 314 pp., 1 f. n. ch. Veau porphyre, triple filet doré en encadrement sur les plats, dos à nerfs orné de caissons avec pièce d'armes au cerf doré répété, pièces de titre vert foncé et rouge, coupes filetées, tranches marbrées, habiles restaurations (reliure de l’époque).
Réunion de 5 rares et importants ouvrages sur le commerce à la fin du règne de Louis XV, tous en édition originale: -Louis-Paul Abeille. Principes sur la liberté du commerce des grains. Juillet 1768. Amsterdam & Paris, Desaint, 1768. -[Louis Claude Bigot de Sainte-Croix]. Avis du Parlement de Dauphiné sur la libre circulation des Grains et la réduction naturelle des prix dans les années de cherté. [Grenoble], 1769. -Jean-Baptiste des Gallois La Tour. Lettre écrite à M. le Contrôleur-Général, le 8 Juillet 1768, par M. de La Tour, premier Président du Parlement de Provence; en double. -Louis-Paul Abeille. Faits qui ont influé sur la cherté des grains en France & en Angleterre. 1768. -Ferdinando Galiani. Dialogues sur le commerce des bleds. Londres [Paris], 1770. Un vif débat sur la libéralisation de l’économie. Strictement contrôlé par l’État depuis le XVIe siècle, le commerce du grain fut progressivement libéralisé dans le royaume à partir des années 1763-1764. Ces réformes furent favorablement accueillies par les philosophes progressistes et les physiocrates, opposés aux monopoles et aux corporatismes. Mais la spéculation induite, associée à de mauvaises récoltes, entraîna une forte augmentation du prix du pain, des famines et des révoltes, obligeant l’État à reprendre progressivement la main sur les prix entre 1768 et 1770. Cette situation instable alimenta un vif débat parmi les économistes de l’époque. Dans les Principes sur la liberté du commerce des grains, Louis-Paul Abeille (1719-1807), inspecteur général des manufactures et secrétaire général du Bureau du Commerce, plaide pour l’abolition de toutes les lois prohibitives en fait de commerce. La même année, ce physiocrate convaincu exposait les Faits qui ont influé sur la cherté des grains, en attaquant déjà le monopole et la spéculation. Ces deux ouvrages définissent la position d’Abeille, qui avait l’oreille du contrôleur général des finances Maynon d’Invault. En 1769, tandis que les Parlements de province prenaient position sur le débat qui faisait rage, le Parlement du Dauphiné rendit un Avis qui était une exposition magistrale de la doctrine physiocratique. «Cet ouvrage est devenu bientôt excessivement rare, parce que le système qu’on propose à Sa Majesté est totalement opposé à ce que les Parlements de Paris et de Rouen ont écrit sur cette matière» note Bachaumont dans ses Mémoires secrets. Le Parlement de Paris tenta en effet de le faire disparaître, sans pouvoir effacer l’influence qu’il exerça sur l’opinion. Le libre commerce du grain est cependant mis à mal dans les Dialogues sur le commerce des bleds, ouvrage majeur de l’économiste italien Ferdinando Galiani (1728-1787). Beau parleur et curieux de tout, familier du salon de Mme d’Épinay et de la société du baron d’Holbach, il avait su convaincre Diderot qui aurait revu, publié et défendu son traité. Voltaire a évoqué le débat et l’ouvrage de Galiani dans son Dictionnaire philosophique, à l’article «Blé»: «M. l’Abbé Galiani, Napolitain, réjouit la nation Française sur l’exportation des blés; il trouva le secret de faire, même en français, des Dialogues aussi amusants que nos meilleurs romans et aussi instructifs que nos meilleurs livres sérieux. Si cet ouvrage ne fit pas diminuer le prix du pain, il donna beaucoup de plaisir à la nation, ce qui vaut beaucoup mieux pour elle.» Exemplaire aux pièces d’armes de l’intendant des finances Philibert Trudaine de Montigny (Clermont-Ferrand, 1733-Paris, 1777). Fils de Daniel-Charles Trudaine, intendant des finances et directeur du département des Ponts et Chaussées, il collabora avec son père dès 1757 et lui succéda à sa mort en 1769. Ami des Physiocrates, défenseur des libertés économiques, Philibert Trudaine était également un chimiste réputé, membre de l’Académie des sciences, et un mécène pour les savants. À Montigny, il avait fait aménager un laboratoire et recevait ses amis Malesherbes, Turgot, Montesquieu, Diderot, Lavoisier, Clairaut, etc. «Trudaine, dont les connaissances étaient très étendues et qui recherchait l’amitié et la société des savants et des gens de lettres, projetait de se consacrer à des recherches sur la physique et la chimie quand le mort le surprit. Sa bibliothèque, augmentée de celle de son père, fut vendue après son décès» (Olivier, Hermal et de Roton). Elle passa en réalité à son fils Charles-Louis Trudaine, ami de Chénier guillotiné comme lui en 1794, avant d’être dispersée en 1801. Cet exemplaire figure sous le n°196 du catalogue de la vente. Il fut vraisemblablement acquis par le fermier général Adrien Charles Saulot de Bospin, administrateur des domaines du roi avant la Révolution, dont l’ex-libris figure au premier contreplat. Sa bibliothèque fut vendue en 1804. Très intéressant recueil, en reliure de l’époque. The Kress library of business and economics, I, n°6512, 6513 et 6730. O. H. R., Manuel de l’amateur de reliures armoriées, pl. 1195. Suzanne Delorme, «Une famille de grands Commis de l’État, amis des Sciences, au XVIIIe siècle: Les Trudaine», Revue d’histoire des sciences, 1950, t. III, n°2, pp. 101-109. Catalogue des livres de la bibliothèque de feu Charles-Louis Trudaine l’aîné, Bleuet, 1801, n°196.