Après la révolte irlandaise ou la révolution fasciste italienne, Henri Béraud part en septembre 1925, pour le compte du Journal, en URSS. Dans une langue toujours parfaite, notre flâneur salarié conte 1001 scènes de la vie moscovite auxquelles assiste, des nepmen si peu socialistes aux gens du peuple qui se baignent nus dans la Moskova, des orchestres tsiganes qui, dans les restaurants, font 3tomber des larmes de leurs violons" aux personnels des hôtels espionnant les étrangers pour le compte du Guépéou. S'il va voir la momie de Lénine, Béraud s'entretient avec le puissant Kamenev, pas encore purgé, essaie de rencontrer Trotsky, déjà écarté et invisible. Plus drôle, il assiste à un ahurissant soviet surréaliste réunissant à la fois des peintres et des cochers ! Tout le talent de Béraud est là, dans ces "choses vues" avec un oeil amusé mais acerbe, qui démonte le mirage Potemkine du communisme naissant. D'ailleurs, les communistes ne lui pardonneront pas ce livre à la Libération quand, s'ajoutant à l'épisode Salengro, cela lui vaut une peine d'une incroyable dureté au regard de son attitude sous l'Occupation. vol. relié demi-cuir, 18x12, bon état intérieur, 250pp.Peu courant Paris, Edition de France, 1925. ref/85