Imprimerie nationale, 1955. Deux feuillets in-4 dont l’un imprimé recto-verso. Brevet d’invention déposé le 18 décembre 1953 au Ministère de l’Intérieur et du Commerce par Boris Vian pour une roue élastique. Le brevet, délivré le 2 février 1955 et publié le 21 juin 1955, sera utilisé dans les années 60 pour le tramway de Saint-Etienne. Le texte et la planche de croquis portent le nom de Boris Vian. Le Centralien Boris Vian avait aussi élaboré plusieurs projets concernant des canaux, sans parler du fameux piano cocktail de l’Ecume des jours. Le brevet est présenté et reproduit sur deux pleines pages (156 et 157) de l'album IMAGES DE BORIS VIAN (Pierre Horay). Rare.
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Catalogue de la vente Aristophil par Me Aguttes le 17 novembre 2020. Ce catalogue est largement consacré à Boris Vian : correspondances, manuscrits, traductions, scénarios, livres et chansons. En tout, 117 lots décrits par Claude Oterelo et abondamment reproduits. Excellente documentation.
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1518 Collection du Collège réservée à ses plus éminents membres, sollicités de la “conserver à l’abri des regards". 12 plaquettes sur les 26 parues. Nous avons : - JEAN FERRY. Vue cavalière sur la Mignonette. Esoterica 11. Collège de Pataphysique, sans lieu, 23 clinamen LXXXV. 14 x 10 cm, 16 pp. Non coupé. Un des 99 ex, seul tirage. Avec son enveloppe. - Alfred JARRY. Léda. Fragments de brouillon d'une Opérette-Bouffe introuvable. Esoterica 13. Collège de Pataphysique, sans lieu, 8 phalle LXXXV. 14 x 10 cm, 20 pp. Non coupé. Un des 99 ex, seul tirage. Avec son enveloppe. - L'Affaire de la Gazette de Lausanne. Esoterica 14. Collège de Pataphysique, sans lieu, Jel Musical LXXXVI. 10,3 x 8 cm, 16 pp. Non coupé. Un des 99 ex, seul tirage. - QUENEAU. Inventaire sommaire des papiers déchirés, brûlés, jetés, etc. en juin 1918. Esoterica 15. Collège de Pataphysique, sans lieu, 18 as LXXXVI. 14 x 10 cm, 14 pp. Broché couverture blanche imprimée rouge et tamponnée en violet. Exemplaire en bel état de ce Queneau méconnu pour cause d’Interdiction Holocratique de communication, cette plaquette avec celle de Vian, sont là les deux plus rares et les plus recherchées de cette série. La page 14 en contient un signe manuscrit inventés par l’auteur et quatre fois répétés au stylo bille. Édition originale. 1/99 exemplaires, seul tirage. Non coupé. Avec son enveloppe. - JEAN FERRY. Lettres Hyperphate. Esoterica 16. Collège de Pataphysique, sans lieu, 23 clinamen LXXXV. 14 x 10 cm, 16 pp. Non coupé. Un des 99 ex, seul tirage. - BORIS VIAN. J'irai cracher sur vos tombes. Document folk-lorique & folliculaire. Esoterica 17. Collège de Pataphysique, sans lieu, 29 tatane LXXXVII. 14 x 10 cm, 12 pp. Non coupé. Un des 99 ex, seul tirage. Avec son enveloppe. - RUY LAUNOIR. Le grand Pan est mort. Esoterica 18. Collège de Pataphysique, sans lieu, 9 as CIV. 10,3 x 8 cm, 16 pp. Non coupé. Un des 111 ex, seul tirage. - THIERI FOULC. MNHETHP ou L'enigme du sphinx. Esoterica 19. Collège de Pataphysique, sans lieu, 12 as CIV. 10,3 x 8 cm, 16 pp. Non coupé. Un des 111 ex, seul tirage.- CARADEC. La parfaite secrétaire. L'alphabet par les Méthodes actives. Non numéroté. Collège de Pataphysique, sans lieu, 22 phalle LXXXVIII. 10,3 x 8 cm, 16 pp. Non coupé. Un des 111 ex, seul tirage. Avec son enveloppe d'origine.- DINGUIRARD. Hébert restitué. Esoterica 20. Collège de Pataphysique, sans lieu, 2 decervelage de l'an cent & quatre. 10,3 x 8 cm, 16 pp. Non coupé. Un des 111 ex, seul tirage. - A propos de Emmanuel Peillet. Esoterica 21. Collège de Pataphysique, sans lieu, 24 decervelage CXVI. 10,3 x 8 cm, 16 pp. Un des 111 ex, seul tirage. - La preuve par IX (31). Esoterica 22. Collège de Pataphysique, sans lieu, 23 gueules 116. 10,3 x 8 cm, 16 pp. Un des 111 ex, seul tirage.
S.l. (Limoges) Rougerie, s.d. [1949] 1 vol. broché in-4, broché, couverture rempliée, non paginée. Edition originale illustrée de 6 dessins par Christiane Alanore, dont un reproduit en couverture et 5 hors-texte. Tirage limité à 200 exemplaires, celui-ci (n°29) avec un amusant envoi autographe signé de Boris Vian à un pataphysicien. Bordure de la couverture légèrement brunie, sinon excellent exemplaire.
Paris Editions de Minuit 1956 1 vol. Broché in-12, broché, couverture illustrée par Mose, 317 pp.Cette deuxième édition, revue et légèrement augmentée (l'originale était parue aux Éditions du Scorpion en 1947), a été publiée sous l'impulsion d'Alain Robbe-Grillet qui voyait dans ce texte de Boris Vian une sorte de Nouveau Roman pataphysique.Un des 36 exemplaires sur papier "ignoble" de couleur rose. Infimes rousseurs à la couverture, sinon bel exemplaire.Bibliographie des Editions de Minuit, n° 248.
Plaquette agrafée, 12 x 15,5 cm, (12 pp.). Programme du spectacle Les carnets du Major Thompson d’Yves Robert adapté du livre de Pierre Daninos en 1955. Boris Vian faisait partie des artistes qui se produisaient en première partie de ce spectacle. 9. Date et initiales d’un spectateur en page de titre. Rare.
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Gallimard, Série noire, 1949. Cartonnage de l’éditeur, 250 pages. Edition originale française dans la traduction de Boris et Michelle Vian. Exemplaire du premier tirage daté du 27 Janvier 1949. Bel état.
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Dossiers du Collège de Pataphysique n° 18-19 1962 1 vol. broché in-8, broché, couverture fushia, 60 pp. (sur 128). Préoriginale de la pièce de Boris Vian illustrée de nombreux dessins par Siné. Décoloration marginale et mouillure à la couverture sans atteinte au corps du texte.
Pauvert, N° spécial de la revue "Bizarre" 1966 1 vol. broché in-4, broché, couverture illustrée, 208 pp., nombreuses illustrations et fac-similés. Avec des articles de Noël Arnaud, Jean Ferry, Jacques Canetti, François Caradec, etc. Bon exemplaire, bien conservé, avec feuillet d'errata joint.
S.n. (chezl'auteur), s.l. 10 octobre 1945, 22x17cm , 17 pages sur 9 feuillets.
| «J'aime mieux les soldats, les officiers sont encore plus puants que les aspi français, et pourtant, ça, c'est à faire péter le conomètre, avec leurs petits bâtons à enculer les chevaux.»| * Manuscrit autographe original de la nouvelle de Boris Vian, écrite en 1945 et publiée dans le recueil posthume Le Loup-Garou en 1970. Manuscrit très dense de 17 pages sur 9 feuillets, rédigé à l'encre noire, avec biffures et corrections, sur desfeuilles à carreaux perforées et daté «25.10.45» à la fin du texte. Un des très rares manuscrits datés par l'auteur. Exceptionnel manuscrit de la première nouvelle de Boris Vian, écrite à 25 ans, quelques mois après la Libération. Les premières tentatives littéraires de Bison Ravi datent de l'hiver 41-42, selon Michelle Vian qui lui demande à cette époque de lui composer un conte de fées. L'exercice donne au jeune ingénieur l'envie de se lancer immédiatement dans un autre récit fantaisiste, sans queue ni tête, au seul usage de ses amis, Troubles dans les Andains. Deux ans plus tard, il s'attèle à ce qui deviendraen 1947son premier roman publié, grâce à Raymond Queneau, Vercoquin et le plancton. Mais avant la rencontre fondamentale avec ce mentor et père spirituel qui lui ouvrira les portes de la Maison «Blanche» de Gallimard, l'écriture n'est pour Vian qu'un jeu, sans conséquence ni ambition, pour combattre la morosité des années d'Occupation. La véritable passion du médiocre ingénieur Vian est le jazz et sa relative professionnalisation dans la troupe de Claude Abadie. Lorsque le 18 juillet 1945, il signe son contrat pour la collection «La plume au vent» créée et dirigée par Queneau, Boris Vian considère sans doute qu'il n'a encore rien écrit. Son «uvrette» Vercoquin ecaetera, timidement envoyé à Queneau le mois précédent, sera affublée d'une préface désabusée et d'une dédicace en forme d'excuse. Martin, achevé en octobre 1945, est donc sa première uvre d'écrivain et sa toute première nouvelle, genre dans lequel il excellera, comme le soulignent M. Lapprand, C. Gonzalo et F. Roulmann dans l'édition de La Pléiade : «L'écriture incisive de Boris Vian sied à merveille aux textes courts. [...] Elle a trouvé sa première expression dans la pratique de la "nouvelle", entendue à l'anglo-saxone comme short storydont Vian appréciait hautement la lecture. Entre 1945 et 1958, sa plume alerte donne jour à 45 courts récits [...]. Vian goûte tant l'exercice, qu'il en produit pas moins d'une trentaine [...] de 1945 à 1948 [parmi lesquelles] seules cinq rest[èr]entinédites du vivant de l'auteur.» Martin ne paraitra que 11 ans après sa mort dans le recueil Le Loup Garou, sans mention de sa place essentielle dans la genèse de l'uvre et de l'artiste. Pourtant, cettepremière nouvelle de Vian présente des caractéristiques uniques qui en font une uvre pivot. Entièrement centrée sur les grandes passions de Vian, le jazz et les voitures américaines, cette pérégrination se distingue surtout des productions précédentes par son style. A l'aube d'une carrière d'écrivain - du moins rêve-t-il ainsi son avenir qui sera plus tumultueux qu'il ne l'espère - Boris ne choisit pas le style de Vian, mais celui de Sullivan. Martin est en effet une nouvelle dans le pur style du roman noir à l'américaine, sans pour autant que Vian se fende d'une intrigue ou d'un véritable projet narratif. Martin ne raconte rien d'autre que la soirée passablement décevante d'un trompettiste «amateur marron», c'est-à-dire semi-professionnel, sollicité pour jouer dans un band improvisé lors d'une soirée organisée pour les G.I's. Ni introduction, ni climax, ni dénouement, le récit semble être un pur exercice de style, mais de ce styleencore totalement inédit pour l'écrivain en herbe, qui sera celui de J'irai cracher sur vos tombes, Elles se rendent pas compte, Les morts ont tous la même peau, Et on tuera tous les affreux, les seuls succès littéraires anthumes de leur «traducteur». Les personnages de Martin paraitraient tout droit sortis du néant, si le lecteur moderne ne reconnaissait Miqueut, chef de bureau du narrateur, tout simplement emprunté à Vercoquin, Doddy le batteur absent, qui n'est autre que Claude Léon, un des plus proches amis de Vian qui apparaitra ensuite dans plusieurs uvres de Vian dont L'Automne à Pékin, Temsey, pseudo de Taymour Nawab, et bien sûr une apparition du Major, alias Jacques Loustallot, qui sert ici de véritable major américain et une discrète référence au frère de Boris, également musicien. Mais c'est avant tout le narrateur qui donne la clé de lecture du roman: derrière le prénom Roby se cache un des nombreux pseudonymes anagrammes de Boris Vian, Robi Savin -«je agressif» de l'auteur (comme le décrit le Dictionnaire des personnages de Vian) - ingénieur sans le sou et trompettisteamateur, passionné de voitures et de jazz. La soirée de Roby est une version «pulp» d'une des multiples prestations de son auteur et de son «band» dans les soirées caritatives américaines de la Libération. On y retrouve les lieux fréquentés par Boris et Michelle, l'hôtel Normandie, la rue Lamarck de Claude Léon, la rue Notre-Dame-des-Victoires, devenue «rue Notoire-du-Vidame», siège de l'AFNOR... Martin est ainsi une fantastique plongée dans Paris, mais sous le prisme de l'amertume et du désenchantement de cet après-guerre décrit par Philippe Boggio dans son autobiographie de l'auteur: «Les boys n'entendent à peu près rien au jazz[et sont] inconscients du mythe violent qu'avait fait naître leur pays dans les imaginations pendant les années d'Occupation». Plus autobiographique que ses nouvelles suivantes, dominées par un imaginaire fantaisiste, Martin est une précieuse source d'informations sur la jeunesse de Vian et la rageuse mélancolie d'un esprit bouillonnant dans une ville libérée mais entravée. Dr Vian laisse libre court à Mr Sullivan qui rêve de régler leur compte aux musiciens hollandais, «tous dessalauds, des demi-boches, encore plus lèche-cul quand ils ont quelque chose à vous demander [et qui) s'aplati[ssent] devant le client pour avoir des cigarettes.». Violence gratuite qui ne demande qu'à exploser, sans véritable ressentiment ciblé: « Oui, je suis ingénieur, après tout et c'est bien le plus bête, en trois lettres, de tous les métiers (...) maiss'il me suffisait d'appuyer sur le bouton, pan... plus de Martin, plus de Heinz, au revoir. Ce n'est pas une raison parce qu'ils sont musiciens, les professionnels sont tous des salauds.» Si elle demeure uniquement fantasmatique, la haine du narrateur contraste avec la monotonie prosaïque de sa soirée, décrite heure par heure. Or, peut-être pour la seule fois dans toute son uvre, Vian fait une étrange référence aux temps troubles tout juste achevés : «Quel con! Tous les chauffeurs sont cons. C'est une sale race. Je les emmerde, je suis ingénieur. [...] On est de la même race; des types qui s'aplatissent. Bon, je me vengerai plus tard, avec un colt, je les descendrai tous, mais je ne veux rien risquer parce que ma peau vaut mieux que la leur[...]. Je me demande pourquoi on ne le ferait pas pour de vrai. Aller trouver un type comme Maxence Van der Meersch, je lui dis: - Vous n'aimez pas les souteneurs et les tenanciers de maisons, moi non plus, on fait une association secrète, et un soir par exemple on fonce dans une Citroën noire et on tue tous ceux de Toulouse. - Ça ne serait pas assez, il faut les tuer tous. Alors je dis, j'ai une autre idée on fait une grande réunion syndicale et puis on les supprime [...]. Si on se fait poirer, [...] ça ne fait rien on aura bien rigolé. Mais le lendemain il y en aura d'autres à leur place. - Alors il me dit on recommencera avec un autre truc.» Mêlant la racialisation nazie et l'humanisme de Van der Meersch, jouant de l'équivoque Citroën noire, symbole de la Gestapo comme de la Résistance, juxtaposant humour potache et extermination, Vian souffle sur les braises à quelques mois de la capitulation de l'Allemagne. Sur fond de soirée festive et de murs légères, il témoigne de la rancur et des espoirs déçus d'une jeunesse laissée-pour-compte dans le Paris de la Victoire: « c'était plein de belles filles, c'est dommage de les voir avec les Américains, [...] plus elles sont bien, plus elles sont con». A la fois reconnaissants: « Je bouffe jusqu'à ce que j'aie plus faim et je continue encore un peu après, pour être sûr de ne pas avoir de regrets le lendemain» et dépendants : « Il tend la main pour un paquet de sèches Chesterfield «Thank you Sir, Thanks a lot! », larbin va! », Les personnages semblent surtout passer leur temps à attendre les directives et les récompenses des soldats américains. Cependant le récit du narrateur se concentre principalement autour du mouvement. En premier lieu, celui des voitures, icônes des «Uhessas» rêvés par Vian: «Il y avait la Chrysler bleu ciel de l'US Navy, je l'ai déjà vu passer plusieurs fois à Paris»; «Non, c'est l'autre, mieux, une Lincoln»; «enfin une bagnole bien, Packard 1939»; «c'est chouette le bruit des pneus d'une grosse bagnole sur le pavé, ça sonne creux et rond, on grimpait en prise». Par la suite, c'est l'activité des danseurs qui occupel'attention de Roby, «ça danse sans grande conviction», au début, puis «la brune fait l'andouille et tortille ses fesses dure en plantant des choux avec l'américain» et enfin le jugement se fait plus radical: «quelle bande d'enflés! Est-ce que ça danse pour les airs, pour les filles ou pour danser?» Boris-Roby se place comme simple observateur de ce monde nouveau qui l'ignore. Personnage secondaire et muet, il devient héros-vengeur et juge impitoyable dans son seul imaginaire : «je les ai laissés se démerder, la barbe [...] et puis merde, ils me font tous chier.». Si Vian utilise très largement son expérience au sein de l'Orchestre Abadie,«coqueluche» des soirées dansantes organisées par le Special Service show de l'Etat Major américain, son modèle, bien qu'autobiographique, n'est sans doute pas Boris Vian le musicien, alias Bison Ravi, trompinettiste vedette du Saint-Germain-des-prés naissant. Le désenchanté Roby est sans doute plus subtilement inspiré de Boris Vian l'écrivain, futur Vernon Sullivan, obscur débutant, mais déjà observateur sans pareil de l'envers du réel. La clé de cette interprétation est ironiquement offerte au lecteurdès la première phrase, qui servira de titre aux éditions posthumes: «Martin m'a téléphoné à 5 heures.» Martin est avant tout une référence aux personnages de Marcel Aymé, un des écrivains favoris de Vian. Mais ce prénom partage surtout sa première syllabe avec la célèbre «Marquise» des surréalistes qui dénonçaient les incipits de romans à base de «La Marquise sortit à cinq heures». Cette assertion et le jugement portée sur celle-ci deviendront une figure récurrente de la littérature. En 1961, Raymond Queneau, lui-même, en fera un alexandrin pour Cent mille milliards de poèmes: «C'était à cinq o'clock que sortait la marquise». Premier écrivain à détourner le fameux modèle de « l'insanité» romanesque, selon Breton, Boris Vian témoigne, avec l'inaugural Martin, d'une irrévérence absolue envers le monde réel et surréel! «Je suis chez moi, enfin au pieu, et juste avant de m'endormir, je me suis changé en canard. 25.10.45» Provenance : Fondation Boris Vian. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
Paris Le Livre Contemporain, 1958 1 vol. broché in-12, broché, couverture illustrée d'un dessin de Piem, 215 pp. Edition originale dont il n'a pas été tiré de grand papier. Bel exemplaire, bien complet de son feuillet volant de classification des chansons.
Paris, dépositaire Le Minotaure, 1949-1950. 28 x 21 cm, les trois numéros parus, 12 à 16 pages. Couvertures défraîchies, quelques petites traces d'humidité, état général correct. On joint le tract annonçant le N°2. Rarissime collection complète de cette revue de cinéma du Saint Germain d'après-guerre traitant des avant-gardes, du cinéma fantastique et d'aventure, et du cinéma d'animation. Contribution de Kenneth Anger, Alexandre Astruc, Pierre Bailly, André Bazin, Robert Benayoun, Jean Boullet, Jean Cocteau, Gaston Criel, Lise Deharme, Robert Florey, Georges Franju, Alfred Hitchcock, Cecil B. De Mille, Walt Disney, Simone Dubruilh, Alfred Hitchcock, Adonis Kyrou, Henry de Montherlant, Elliott Stein, Boris Vian, etc.
Paris Borderie, "Obliques" 1978 1 vol. broché in-4, broché, 54 + (10) pp., illustration du contreplat et 8 dessins à pleine page de Christiane Alanore. Fac-similé de l'édition originale, comprenant les deux dessins qui étaient réservés au tirage de tête et un dessin inédit. Postface de Noël Arnaud. En belle condition.
Paris, Éditions du Chêne, collection «Vérité et légendes », 1999, petit in-4, broché, couverture illustrée rempliée, 176 pages. Edition originale de cette biographie excellemment illustrée. Parfait état.
EDITION ORIGINALE Tous nos livres bénéficient d'une réduction de 50% (pour cause de départ à la retraite)
Paris Le Terrain Vague [Eric Losfeld], 1960 1 vol. broché in-8, broché, couverture décorée en rouge et noir, 204 pp. Très bon état, non coupé.
Paris Jean-Jacques Pauvert 1969 1 vol. broché in-8 étroit, broché, couverture illustrée à rabats, 63 pp. Mention de 15e mille. Petit pli en pied de couverture, sinon en très bon état.
La discothèque de Paris, disque vinyle souple blanc, 45 tours, sous pochette blanche imprimée en rouge. Probablement édité pour la promotion du film sorti en 1968. Etat impeccable.
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Paris L'Arche 1960 1 vol. broché in-8, broché, couverture illustrée d'une photo de scène, 59 pp. Texte publié à l'occasion de la première mise en scène par Jean Vilar au Théâtre Récamier, le 22 décembre 1959. Discret ex-libris au stylo sur la page de titre. Bon état général.
Paris Eric Losfeld 1970 1 vol. broché in-12, broché, non coupé, 200 pp. Pas d'achevé d'imprimer (vers 1970). Dos légèrement passé, infimes pliures à la couverture, sinon bonne condition intérieure.
Paris Le Terrain Vague [Eric Losfeld], 1960 1 vol. broché in-8, broché, couverture décorée en rouge et noir, 204 pp. Dos gauchi et couverture légèrement usée en bordure.
La Jeune Parque 1967 1 vol. broché in-12, broché, couverture illustrée, 178 pp. Bon état.
Union Générale d'Editions, UGE , 1018 Malicorne sur Sarthe, 72, Pays de la Loire, France 1971 Book condition, Etat : Bon broché, sous couverture imprimée éditeur blanche et bleue, illustrée de 2 compositions sur fond blanc différentes In-8 1 vol. - 684 pages
1ere édition chez cet éditeur, 1971 Contents, Chapitres : Tome 1. - 1. Le dernier des métiers : Avant-propos à l'Equarrissage pour tous, édition de 1950 - Introduction à l'édition de 1952 - Salut à Boris Vian par Jean Cocteau - 2. L'Equarrisage pour tous - L'Equarrissage et la critique - 3. Le gouter des généraux - Note critique sur les deux gouters des généraux - Tome 2. - 1. Tête de méduse, comédie en 1 acte - Le chasseur français, tragédie en 3 actes et en vers - Série blême, comédie musicale en 3 actes - Boris Vian, né le 10 mars 1920 à Ville-d'Avray (Seine-et-Oise, aujourd'hui Hauts-de-Seine) et mort le 23 juin 1959 à Paris (7e arrondissement), est un écrivain, poète, parolier, chanteur, critique musical, musicien de jazz (trompettiste) et directeur artistique français. Ingénieur formé à l'École centrale, il s'est aussi adonné aux activités de scénariste, de traducteur (anglais américain), de conférencier, d'acteur et de peintre. Sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, il a publié plusieurs romans dans le style américain, parmi lesquels J'irai cracher sur vos tombes qui a fait scandale et lui valut un procès retentissant. Si les écrits de Vernon Sullivan ont attiré à Boris Vian beaucoup d'ennuis avec la justice et le fisc, ils l'ont momentanément enrichi à tel point qu'il pouvait dire que Vernon Sullivan faisait vivre Boris Vian. Il a souvent utilisé d'autres pseudonymes, parfois sous la forme d'une anagramme, pour signer une multitude d'écrits. Boris Vian a abordé à peu près tous les genres littéraires : poésie, documents, chroniques, nouvelles. Il a aussi produit des pièces de théâtre et des scénarios pour le cinéma. Son uvre est une mine dans laquelle on continue encore de découvrir de nouveaux manuscrits au XXIe siècle. Toutefois, sa bibliographie reste très difficile à dater avec précision, lui-même ne datant pas toujours ses manuscrits. Ainsi, Noël Arnaud dans les Vies parallèles de Boris Vian, et Claude J. Rameil qui ont fait des recherches très poussées, ne donnent pas les mêmes dates que les proches de l'auteur sur l'année de publication de certaines uvres, notamment les Cent sonnets. Il est également l'auteur de peintures, de dessins et de croquis, exposés pour la première fois à l'annexe de La Nouvelle Revue française en 1946. Une exposition à la Bibliothèque Nationale de France lui a été consacrée en 2011-2012. Pendant quinze ans, il a aussi milité en faveur du jazz, qu'il a commencé à pratiquer dès 1937 au Hot Club de France. Ses chroniques, parues dans des journaux comme Combat, Jazz-hot, Arts, ont été rassemblées en 1982 : Écrits sur le jazz. Il a aussi créé quarante-huit émissions radiophoniques Jazz in Paris, dont les textes, en anglais et en français, étaient destinés à une radio new-yorkaise et dont les manuscrits ont été rassemblés en édition bilingue en 1996. Son uvre littéraire, peu appréciée de son vivant, est saluée par la jeunesse dès les années 1960-1970. L'Écume des jours en particulier, avec ses jeux de mots et ses personnages à clef, est passé à la postérité. Il est désormais un classique, qu'on étudie souvent dans les collèges et les lycées. - L'Équarrissage pour tous est une pièce de théâtre. Farce anarchiste écrite en 1947 en trois actes, elle est refondue en 1948 en un acte unique. Se déroulant sur fond de libération par les Alliés en 1944, et plus précisément le jour du débarquement, cette satire animée par un antimilitarisme virulent s'attaque par la dérision et le burlesque à trois thèmes principaux : la guerre, certains aspects de la civilisation américaine dont l'impérialisme, le puritanisme et la propagande et la famille. Le Goûter des généraux est une pièce de théâtre écrite en 1951. Toutefois, ce n'est qu'en 1962, après son décès, que la pièce a été publiée par le Collège de 'Pataphysique et elle sera jouée pour la première fois en 1964, d'abord en allemand, puis en 1965 pour sa version originale en français. Cette pièce en trois actes, écrite juste après la Seconde Guerre mondiale, est une comédie antimilitariste, fable absurde sur les institutions de l'armée, sur l'asservissement de l'intelligence humaine à la logique de la guerre. Le Dernier des métiers est une pièce de théâtre comique en un acte et quatre scènes écrite par Boris Vian en 1950. Refusée au Théâtre des Noctambules, elle est publiée avec L'Équarrissage pour tous chez Toutain la même année avec des illustrations de Boo (pseudonyme de Pierre Léglise, frère de Michèle, la première femme de Vian). Il a été donné en lever de rideau du spectacle musical Lily Strada, comédie musicale du même auteur, chorégraphiée par Ursula Vian-Kübler et d'Déé. - Le Dernier des métiers est une pièce de théâtre comique en un acte et quatre scènes écrite en 1950. Refusée au Théâtre des Noctambules, elle est publiée avec L'Équarrissage pour tous chez Toutain la même année avec des illustrations de Boo (pseudonyme de Pierre Léglise, frère de Michèle, la première femme de Vian). Il a été donné en lever de rideau du spectacle musical Lily Strada, comédie musicale du même auteur, chorégraphiée par Ursula Vian-Kübler et d'Déé. Tête de Méduse est une pièce de théâtre écrite en 1951. Mais ce n'est qu'en 1970 que la pièce a été publiée chez Christian Bourgois. Elle a été jouée pour la première fois en 1974, d'abord à Abidjan, puis en 1975 au Théâtre de la Gaîté-Montparnasse. Série blême est une pièce de théâtre écrite en 1952 selon les sources, ou en 1954. Mais ce n'est qu'en 1970 que la pièce a été publiée chez Christian Bourgois. Elle a été jouée pour la première fois en 1974, à Nantes. (source : Wikipedia) "Bon ensemble complet en 2 tomes homogènes des 2 volumes du Théâtre de Boris Vian en 1018, couvertures légèrement jaunies sans gravité, intérieur propre, papier un peu jauni, légère pliure au coin inférieur de la tranche centrale du tome, cela reste un bel exemplaire. NB : Il existe d'autres pièces de Vian non publiée en 1018, il ne s'agit pas du théâtre complet de l'auteur de ""J'irai cracher sur vos tombes"" - Tome 1 (1971), 375 pages - Tome 2 (1971), 309 pages - Format de poche"
S.n., s.l. s.d. (1948-1949), 31x20cm, 16,5x11cm et 20,7x26,7cm, 3 feuillets.
| L'hymne tabou du maître des zazous |<br>* Secrète et précoce chanson, à l'écriture hâtive et aux nombreuses ratures, sans doute écrite sur le coin de table d'un caveau, hommage aux troglodytes célèbres et aux zazous anonymes de Saint-Germain-des-Prés - Un feuillet à carreaux perforé rédigé par Boris Vian à l'encre bleue, nombreuses ratures et corrections, quelques déchirures marginales. Ce feuillet est plié en trois, comme s'il s'agissait de la maquette d'un tract. En tête du feuillet, quelques essais manuscrits de la main de Vian confirment que ce texte était peut-être destiné à devenir l'hymne d'un cercle de germanopratins : « CLAC : Cercle Littéraire des amis des caves / Cercle libre des amateurs de cuisse. » Au verso de ce feuillet, des notes manuscrites de Vian probablement en vue d'animer ce cercle qui ne fut, à notre connaissance, jamais créé : « Tableau d'affichage - signé le troglodyte de la semaine [...] Manifestes à faire signer toutes les semaines. » -Un papillon perforé prélevé sur un feuillet de cahier d'écolier reprenant la strophe « Pour venir au Tabou » et la suivante, également de la main de Boris Vian. La première strophe n'apparaît pas dans son intégralité sur le feuillet principal. Une trace d'adhésif au verso. -Un feuillet perforé tapé à la machine, mise au propre du manuscrit. En bas à droite, la date « 1948-1949 » est indiquée. Cette chanson - une des toutes premières de Vian - est un véritable hymne germanopratin, qui ne fut jamais interprétée hors des caveaux.Il préfigure le fameux Manuel de Saint-Germain-des-Prés qui ne paraîtra qu'en 1974. Elle fut retranscrite, avec les strophes dans un ordre différent, dans le tome 11 des uvres complètes de Boris Vian consacré à ses chansons, mais certains vers barrés de notre manuscrit demeurent bien lisibles et inédits : « Quand on n'sait pas danser / Il vaut mieux s'en passer ». Alexandre Astruc, cité à deux reprises dans la chanson, témoigne dans ses mémoires de la création de celle-ci : « Je dois reconnaître qu'en dépit de l'alcool qu'on pouvait y ingurgiter, je n'aimais pas vraiment les caves, ni les pitreries de Vian, auquel je reconnaissais pourtant un réel talent de pasticheur et de pince-sans-rire. Il avait écrit une chanson très drôle sur les cocktails que donnait Gaston Gallimard chaque premier vendredi du mois. Tout ce que la littérature française comptait de plus sérieux s'y retrouvait, cul par-dessus tête, les jambes des femmes battant l'air dans leurs jupes new-look, sur l'herbe tendre des pelouses de Gaston, tant le préposé à la boisson, un homme rougeâtre du nom de Bitodos, avait coutume de forcer sur la dose d'alcool. En voici, autant que je m'en souvienne les paroles édifiantes : « Et le vendredi soir / On va chez Gallimard / On mang' des pt'its gâteaux / Offerts par Bitodos / Et l'on voit Jean Genet / qui se fait... enculer / Tandis que sur l'gazon / Astruc rend son gougeon... » (A. Astruc, La tête la première, 1975). Cette mention précise de l'impertinente chanson dans ses souvenirs des caveaux parisiens prouve qu'Astruc a entendu Vian l'interpréter, sans doute même à plusieurs reprises. La mémoire d'Astruc n'est pourtant pas tout à fait exacte et la chanson de Boris Vian, bien au-delà de l'évocation des garden-parties de Gaston Gallimard, constitue un véritable hommage au mode de vie germanopratin, alors en péril. Cette chanson grivoise fut en effet rédigée aux derniers souffles du Tabou, célébrissime club-cave fondé en 1947 où Boris Vian régnait en maître, entouré d'autres illustres personnalités citées dans ce tableau : « Les gens de Saint-Germain S'amusent comme des gamins ls lisent du Jean-Paul Sartre En mangeant de la tartre. » Deux strophes rendent hommage à la mythique cave de la rue Dauphine : « Pour venir au Tabou Faut être un peu zazou Faut porter la barbouze Et relever son bénouze - Dans une ambiance exquise On mouille sa chemise Et quand y'a trop d'pétard Ça finit au mitard » tandis que deux autres évoquent l'avenir des zazous : « Mais quand nous serons vieux Tout ira bien mieux On s'paiera des p'tites filles Pour s'occuper la quille - Et on viendra toujours Fidèle a ses amours Au Cercle Saint-Germain Pour y voir des gens bien. » Cette nouvelle évocation du « Cercle » adjointe aux annotations « clac » en tête du feuillet peuvent laisser supposer que Vian souhaiter créer un collectif qui survivrait au-delà du Tabou. Quoi qu'il en soit, à l'époque de la création de cet hymne aux « gens de Saint-Germain », naît le Club Saint-Germain, nouvelle cave plus « select » que son aînée qui deviendra la première scène jazz de Paris. Provenance : Fondation Boris Vian. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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s.d. [1953], 21x27cm et un feuillet de 21x18,5cm, 14 feuillets.
| Le snobgermanopratin roule des mécaniques au volant de sa Torpedo|<br>* 14 feuillets rédigés à l'encre violette sur feuillets perforés à petits carreaux. Treize d'entre eux sont numérotés en haut à droite de la main de l'auteur (3, 4, 5, 7, 8, 10, 11, 12ème non numéroté mais sur lequel le texte se poursuit normalement, 13, 14, 15, 16, 19 et 22). Le début du texte manque ainsi que certains feuillets (entre les n°5 et 7, ainsi qu'entre les n°8 et 10 et les n°11 et [12]). Nombreuses biffures, ratures et corrections. Quelques traces marginales d'adhésif. Très beau brouillon en très grande partie inédit témoignant de l'amour inconditionnel du dandy germanopratin pour l'automobile. Passionné de mécanique et de conduite, Boris Vian posséda de nombreux modèles de voitures; sa favorite fut incontestablement sa Brasier Torpédo 1911, ancien taxi de la Marne dont il fit l'acquisition au printemps 1950. Dans un précédent article donné à Constellation et intitulé «Et dire qu'ils achètent des voitures neuves!» (n°46 février 1952), Claude Varnier décritamoureusement leur rencontre : «Ma voiture a quarante ans tout juste: elle a été construite en 1911. Avant de l'avoir trouvée, j'en ai conduit beaucoup d'autres; aucune ne m'a jamais donné autant de satisfaction.» Etrange auto dotée d'un pot de chambre amovible et d'un évier escamotable, à l'image des machines fantastiques que Boris Vian inventa pour ses romans, elle fut la seule à figurer sur la pochette de l'un de ses albums, Chansons possibles ou impossibles, sur lequel figurent les plus grands succès du chansonnier. L'homme et la voiture sont inséparables, Boris y promène Duke Ellington lors de ses visites à Paris «et ce sera un insigne honneur, accordé à quelques jolies femmes de sa connaissance, Eléonore Hirt ou Olga, une voisine, que de prendre la pluie pour des heures, la capote empêchée, sur la route du soleil» (Philippe Boggio, Boris Vian, 1993). En centralien appliqué, il apprécie la conduite capricieuse et la mécanique désuète de sa Brasier, comme en témoigne le manuscrit que nous proposons. Le texte est en effet ponctué de descriptions élogieuses du splendide véhicule:«elle s'est rhabillée de neuf: peinture blanche, cuir rouge, capitonnage exécuté par un ouvrier d'époque, s'il vous plaît.» Claude Varnier loue les qualités exceptionnelles de sa voituretout en soulignant les affres de la conduite d'un modèle ancien: «je suis obligé de la grimper en troisième et le régime du moteur baisse (...) mais une Brasier ne cogne jamais: elle monte ou s'arrête(on n'a d'ailleurs qu'à changer de vitesse pour éviter ce désagréable phénomène ». Son carrosse ne manque pas d'attirer les regards: «il est bon de voir la foule, spontanément, apprécier l'effort d'un isolé pour mettre l'accent sur la qualité française [...] Je vois à votre voiture que vous êtes quelqu'un de bien, qui respecte les traditions. » Si le début du manuscrit est relativement fidèle à la version finale de l'article de Constellation, il en est tout autrement de la suite. En effet, alors que Claude Varnier, parti en virée vers la Normandie, se fait arrêter pour excès de vitesse par un policier, ce personnage n'apparaît pas dans notre manuscrit, où il est éclipsé par la présence de la célèbre Zizi Jeanmaire, proche amie de Boris Vian : «Mon amie Zizi est venue me souhaiter bon voyage; elle apprécie tellement le confort de ces baquets capitonnés qu'elle ne descend qu'à la Porte de Saint-Cloud, la nostalgie dans l'il et cinq cents balles de taxi devant elle, funèbre perspective.Je lui ai bien proposé de l'enlever, mais elle pense que ça se saurait, avec une voiture comme ça...» Le personnage de Zizi est associé à celui d'Odile, «une personne sage». Le Dictionnaire des uvres de Boris Vian nous apprend que «Vian affectionne ce prénom pour ses chroniques de Constellation où il désigne l'épouse du narrateur, parisienne charmante.» Le reste de l'histoire fait la part belle à l'autobiographie. Boris Vian y évoque un séjour à Caen en compagnie de Jo Tréhard, créateur du Festival dramatique de Normandie qu'il rejoint pour qui il écrit le livret d'opéra Le Chevalier de neige en mai 1953: «Jo a un poste municipal et connaît fort bien le maire. Il me le présente.» La rencontre avec le maire de Caen, racontée dans notre manuscrit, est relatée dans la biographie de Philippe Boggio: «Lors du premier voyage à Caen, Boris s'était tout de suite bien entendu avec le maire. Celui-ci était tombé en arrêt devant la Brasier, et avait exigé de la conduire.» Dans cette ébauche non retenue de Constellation, c'est Claude Varnier qui lui propose: «- Monsieur le Maire, que diriez-vous d'un tour d'honneur en Brasier le 26 juillet sur votre circuit de vitesse.» L'alcool fait partie intégrante de l'uvre de Vian (notamment par la création de son célèbre Pianocktail); ce manuscrit n'échappe pas à la règle: Claude Varnier a le sens de la fête et de la boisson. L'hôtelière qu'il rencontre lui offre «un petit calvados» que Claude juge «bien bon». L'apéritif fait bien vite tourner la tête de notre chroniqueur qui déclare au troisième verre: «Ce n'est plus le trou normand, c'est un véritable abîme». Il enchaîne: «Si je continue comme ça, tout l'alcool de la maison va y passer». Reprenant le volant de sa Brasier - et le sujet principal de son article - il souligne avec humour: «Est-ce le calva, est-ce l'air vespéral (J'ai déjà remarqué qu'entre sept et neuf heures, la Brasier peut faire dix à l'heure de plus). J'ai réalisé une incroyable moyenne sur ces derniers kilomètres.» L'article, résolument technique dans sa version finale, prend ici une tournure des plus oniriques. Toute la fin, racontant comment Claude Varnier rêve d'inaugurer le circuit de Caen au volant de son bolide, humiliant les Ferrari et autres Gordini, n'était qu'un rêve provoqué par son ivresse: «Quelques secondes après, je me ranime grâce aux bons offices de Jo qui me passe un linge humide sur le front(...) Dans l'excès de mon émotion je me suis un peu évanoui...» Provenance: Fondation Vian Brouillon autographe signé d'un article de Boris Vian rédigé sous l'un de ses nombreux pseudonymes : Claude Varnier. Il s'agit d'une ébauche de l'article intitulé "Mes vacances comme en 1900" paru dans le numéro d'août 1953 de la revueConstellation. Le manuscrit préparatoire que nous proposons est en très grande partie inédit, Vian y ayant imaginé une toute autre histoire. - Photos sur www.Edition-originale.com -
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Paris, Le Livre contemporain, (3e trimestre) 1958. 1 vol. (120 x 185 mm) de 215 p., [2] et 2 f. Broché, couverture illustrée par Piem, sous emboîtage (Julie Nadot). Édition originale (pas de grands papiers). Envoi signé : «Allez, Serge [Gainsbourg], on les aura ! Boris Vian». Bien complet de la planche de musique dépliante, bande de parution conservée.
« La chanson, disons-le tout de suite, n'a rien d'un genre mineur. Le mineur ne chante pas en travaillant et Walt Disney l'a bien compris, qui faisait siffler ses nains. Le mineur souffle en travaillant, pour éviter que le charbon ne lui entre dans la bouche. N'étant pas un genre mineur, la chanson joue, cela va de soi, un rôle majeur », écrivait Boris Vian dans «En avant la zizique ». Le plaisir d'un bon mot ? Certainement, c'est chez Boris Vian que Gainsbourg le goûte le plus dans la fin de ces années cinquante. Vian n'a rien publié depuis l'Arrache-coeur et prépare son «En avant la zizique ». Et celui qui s'appelle Lucien Ginzburg vient, à l'aube de l'année 1958, de prendre une décision radicale : il arrête définitivement la peintre, détruit tout son travail d'atelier et décide d'une nouvelle vie, et d'un nouveau nom : Gainsbourg, en hommage au peintre anglais Gainsborough, et Serge qui souligne ses origines russes. Son père lui trouve une place de pianiste-guitariste au cabaret "Milord l'arsouille", où il accompagne la chanteuse Michèle Arnaud, et rencontre Boris Vian, avec qui il partage le même humour cynique et le sens aigu de la dérision. Quelques mois plus tard, Serge Gainsbourg signe chez Philips, label qu'il ne quittera jamais. Avec l'arrangeur de Boris Vian, Alain Goraguer, Gainsbourg compose son premier disque, "Du chant à la une !", qui obtient, malgré des critiques sévères, le Grand Prix de l'Académie Charles Cros, prestigieuse récompense musicale, grâce en particulier au titre "Le poinçonneur des Lilas". Suite à la dureté des attaques contre Gainsbourg lors de la parution de ce premier disque, Boris Vian, quelques mois avant sa mort, va alors signer un article dithyrambique dans le Le Canard Enchaîné, numéro du 12 novembre 1958 : « Allez, lecteurs ou auditeurs toujours prêts à brailler CONTRE, contre les fausses chansons et les faux de la chanson, tirez deux sacs de vos fouilles et raquez au disquaire en lui demandant le Philips B 76447 B... réclame non payée, je ne travaille plus chez Philips, et j'y travaillerais encore que ce serait exactement pareil. C'est le premier 25 cm 33 tours d'un drôle d'individu nommé Gainsbourg Serge et né à Paris le 2 avril 1928. En ce qui me concerne j ‘espère que ce ne sera pas le dernier. En ce qui vous concerne, c'est vous qui pouvez faire que ce ne soit pas le dernier. Un disque, c'est coûteux à fabriquer, un nouvel artiste, c'est coûteux à lancer, surtout quand les disquaires, noyés sous le tout-venant et paralysés par les augmentations de TVA, n'ont même plus le temps d'écouter ce que les maisons de disques leur envoient. Qu'entendrez-vous sur ce disque ? D'abord - honneur à ceux que l'on oublie toujours - vous entendrez, soutenant Gainsbourg et s'entendant avec lui comme larrons en Parlement, Alain Goraguer et les neuf arrangements qu' il a écrits sur les chansons. Chacun, techniquement parlant, vaut dans les 17 à 19 sur 20, malgré un piano parfois mal accordé ; mais ça, c'est pas la faute de Goraguer ; un piano doit être accordé sur le vibraphone quand il y en a un à la séance. Vous entendrez (...) trois réussites techniques (carrure, style, chutes, etc.) absolues : « Le poinçonneur des Lilas », sombre, fiévreuse et belle (...) « Douze belles dans la peau » est d'aussi bonne qualité (...) « La femme des uns sous le corps des autres » est une amère et joyeuse réussite (...) Et quand vous aurez écouté tout ça, filous comme vous êtes, vous viendrez me dire que Gainsbourg n'a pas une grande voix. Bon, elle est un peu sourde, il a des nasales un peu trop nasales, mais il ne chante pas l'opéra, si vous voulez l'opéra, achetez Depraz. Vous viendrez aussi me dire que ce garçon est un sceptique, qu'il a tort de voir les choses en noir, que ce n'est pas «constructif» ... (si, si, vous dites des choses comme ça). A quoi je répondrais qu'un sceptique qui construit des paroles et des musiques comme ça, faudrait peut-être y regarder à deux fois avant de le classer parmi les désenchantés de la nouvelle vague ... Pourtant, il manque une chose à ce disque. Une chanson, peut-être la meilleure de Gainsbourg. Elle narre les amours d'un boulet de canon et d'une jambe de bois qui cherche à se placer. Cette chanson s'appelle « Friedland ». Gainsbourg l'a enregistrée. Mais elle ne figure pas sur le disque. Il faut l'écouter à Milord l ‘Arsouille, où chante Serge. Quant à ses défauts ou ses qualités, nous n'en parlerons pas. Car il est trop difficile de cerner l'étrange personnage qu'est Monsieur Gainsbourg. L'homme a plus d'une pirouette pour se dérober ". "En avant la zizique" paraît presque au même moment, pendant cet hiver 1958. C'est vraisemblablement le seul ouvrage que Vian ait dédicacé à Gainsbourg, lequel aura été, « de par sa singularité, son cynisme, son côté aigre-doux, le plus influencé par Vian », qui lui servira de révélateur : " J'encaisse ce mec. Blême sous les projos, balançant des textes ultra-agressifs devant un public sidéré. J'en prends plein la gueule et je me dis: 'Je peux faire quelque chose là-dedans'"»., (Serge Hureau, directeur du Hall de la Chanson, le Centre national du patrimoine de la chanson). Boris Vian devait décéder quelques mois plus tard, un peu plus d'un an après leur rencontre décisive. Le 25 juin 1959, Vian fera un malaise cardiaque pendant la projection de J'irai cracher sur vos tombes.