‎VIAN Boris & [VARNIER Claude]‎
‎Manuscrit autographe d'un article sur la Brasier Torpédo 1919, automobile fétiche de Boris Vian, rédigé sous le pseudonyme de Claude Varnier : "Il faut bien l'avouer, l'inconvénient majeur de ma voiture, c'est le danger qu'elle représente pour les autres automobilistes."‎

‎s.d. [1953], 21x27cm et un feuillet de 21x18,5cm, 14 feuillets.‎

Reference : 72777


‎| Le snobgermanopratin roule des mécaniques au volant de sa Torpedo| 14 feuillets rédigés à l'encre violette sur feuillets perforés à petits carreaux. Treize d'entre eux sont numérotés en haut à droite de la main de l'auteur (3, 4, 5, 7, 8, 10, 11, 12ème non numéroté mais sur lequel le texte se poursuit normalement, 13, 14, 15, 16, 19 et 22). Le début du texte manque ainsi que certains feuillets (entre les n°5 et 7, ainsi qu'entre les n°8 et 10 et les n°11 et [12]). Nombreuses biffures, ratures et corrections. Quelques traces marginales d'adhésif. Très beau brouillon en très grande partie inédit témoignant de l'amour inconditionnel du dandy germanopratin pour l'automobile. Passionné de mécanique et de conduite, Boris Vian posséda de nombreux modèles de voitures; sa favorite fut incontestablement sa Brasier Torpédo 1911, ancien taxi de la Marne dont il fit l'acquisition au printemps 1950. Dans un précédent article donné à Constellation et intitulé «Et dire qu'ils achètent des voitures neuves!» (n°46 février 1952), Claude Varnier décritamoureusement leur rencontre : «Ma voiture a quarante ans tout juste: elle a été construite en 1911. Avant de l'avoir trouvée, j'en ai conduit beaucoup d'autres; aucune ne m'a jamais donné autant de satisfaction.» Etrange auto dotée d'un pot de chambre amovible et d'un évier escamotable, à l'image des machines fantastiques que Boris Vian inventa pour ses romans, elle fut la seule à figurer sur la pochette de l'un de ses albums, Chansons possibles ou impossibles, sur lequel figurent les plus grands succès du chansonnier. L'homme et la voiture sont inséparables, Boris y promène Duke Ellington lors de ses visites à Paris «et ce sera un insigne honneur, accordé à quelques jolies femmes de sa connaissance, Eléonore Hirt ou Olga, une voisine, que de prendre la pluie pour des heures, la capote empêchée, sur la route du soleil» (Philippe Boggio, Boris Vian, 1993). En centralien appliqué, il apprécie la conduite capricieuse et la mécanique désuète de sa Brasier, comme en témoigne le manuscrit que nous proposons. Le texte est en effet ponctué de descriptions élogieuses du splendide véhicule:«elle s'est rhabillée de neuf: peinture blanche, cuir rouge, capitonnage exécuté par un ouvrier d'époque, s'il vous plaît.» Claude Varnier loue les qualités exceptionnelles de sa voituretout en soulignant les affres de la conduite d'un modèle ancien: «je suis obligé de la grimper en troisième et le régime du moteur baisse (...) mais une Brasier ne cogne jamais: elle monte ou s'arrête(on n'a d'ailleurs qu'à changer de vitesse pour éviter ce désagréable phénomène ». Son carrosse ne manque pas d'attirer les regards: «il est bon de voir la foule, spontanément, apprécier l'effort d'un isolé pour mettre l'accent sur la qualité française [...] Je vois à votre voiture que vous êtes quelqu'un de bien, qui respecte les traditions. » Si le début du manuscrit est relativement fidèle à la version finale de l'article de Constellation, il en est tout autrement de la suite. En effet, alors que Claude Varnier, parti en virée vers la Normandie, se fait arrêter pour excès de vitesse par un policier, ce personnage n'apparaît pas dans notre manuscrit, où il est éclipsé par la présence de la célèbre Zizi Jeanmaire, proche amie de Boris Vian : «Mon amie Zizi est venue me souhaiter bon voyage; elle apprécie tellement le confort de ces baquets capitonnés qu'elle ne descend qu'à la Porte de Saint-Cloud, la nostalgie dans l'il et cinq cents balles de taxi devant elle, funèbre perspective.Je lui ai bien proposé de l'enlever, mais elle pense que ça se saurait, avec une voiture comme ça...» Le personnage de Zizi est associé à celui d'Odile, «une personne sage». Le Dictionnaire des uvres de Boris Vian nous apprend que «Vian affectionne ce prénom pour ses chroniques de Constellation où il désigne l'épouse du narrateur, parisienne charmante.» Le reste de l'histoire fait la part belle à l'autobiographie. Boris Vian y évoque un séjour à Caen en compagnie de Jo Tréhard, créateur du Festival dramatique de Normandie qu'il rejoint pour qui il écrit le livret d'opéra Le Chevalier de neige en mai 1953: «Jo a un poste municipal et connaît fort bien le maire. Il me le présente.» La rencontre avec le maire de Caen, racontée dans notre manuscrit, est relatée dans la biographie de Philippe Boggio: «Lors du premier voyage à Caen, Boris s'était tout de suite bien entendu avec le maire. Celui-ci était tombé en arrêt devant la Brasier, et avait exigé de la conduire.» Dans cette ébauche non retenue de Constellation, c'est Claude Varnier qui lui propose: «- Monsieur le Maire, que diriez-vous d'un tour d'honneur en Brasier le 26 juillet sur votre circuit de vitesse.» L'alcool fait partie intégrante de l'uvre de Vian (notamment par la création de son célèbre Pianocktail); ce manuscrit n'échappe pas à la règle: Claude Varnier a le sens de la fête et de la boisson. L'hôtelière qu'il rencontre lui offre «un petit calvados» que Claude juge «bien bon». L'apéritif fait bien vite tourner la tête de notre chroniqueur qui déclare au troisième verre: «Ce n'est plus le trou normand, c'est un véritable abîme». Il enchaîne: «Si je continue comme ça, tout l'alcool de la maison va y passer». Reprenant le volant de sa Brasier - et le sujet principal de son article - il souligne avec humour: «Est-ce le calva, est-ce l'air vespéral (J'ai déjà remarqué qu'entre sept et neuf heures, la Brasier peut faire dix à l'heure de plus). J'ai réalisé une incroyable moyenne sur ces derniers kilomètres.» L'article, résolument technique dans sa version finale, prend ici une tournure des plus oniriques. Toute la fin, racontant comment Claude Varnier rêve d'inaugurer le circuit de Caen au volant de son bolide, humiliant les Ferrari et autres Gordini, n'était qu'un rêve provoqué par son ivresse: «Quelques secondes après, je me ranime grâce aux bons offices de Jo qui me passe un linge humide sur le front(...) Dans l'excès de mon émotion je me suis un peu évanoui...» Provenance: Fondation Vian Brouillon autographe signé d'un article de Boris Vian rédigé sous l'un de ses nombreux pseudonymes : Claude Varnier. Il s'agit d'une ébauche de l'article intitulé "Mes vacances comme en 1900" paru dans le numéro d'août 1953 de la revueConstellation. Le manuscrit préparatoire que nous proposons est en très grande partie inédit, Vian y ayant imaginé une toute autre histoire. - Photos sur www.Edition-originale.com - ‎

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