1889 1 page in-8 à l'encre noire (21,7 x 14 cm) sur papier d'hôpital (Broussais), 15 juillet 1889. Papier très légèrement effrangé en marge gauche avec petits manques de papier aux angles, sans atteinte au texte. Aux lendemains de la parution de Parallèlement (juin 1889), Verlaine fulmine contre son éditeur qui a placé à son insu le poème inédit "Chasteté" pour annoncer la parution d'un recueil à venir."Mon cher Edmond, cette saloperie de Vanier t’a-t-il envoyé Parallèlement et la réédition de Sagesse ? Moi je n’ai plus de rapport avec lui et m’apprête à le faire danser. Si tu n’as pas reçu ces deux livres, réclame les lui vertement (il se pourrait d’ailleurs que je le priasse un jour d’insérer telle lettre mienne qui ne lui plairait que mal)." Sa jambe le "taquine affreusement" et il espère, à sa sortie de Broussais, faire un séjour à Aix-les-Bains. Dans le besoin, il compte sur son ami d'enfance pour lui dégotter un "passe de chemin ferrugineux" mais surtout le sollicite pour placer une nouvelle dans l'Echo de Paris. "Je t’envoie une toute petite nouvelle que je voudrais bien voir passer dans l'Echo le plus tôt possible, payée le plus tôt possible, si possible. Voilà bien des possibles, mais c’est hélas ! comme çà. (Tu sais que je te rembourserai les sommes que te dois dès que – ce dont je ne doute pas, c'est-à-dire bientôt – j’aurai surmonté la merde présente." Edmond Lepelletier ne répondra que tardivement au poète, intriguant pour faire publier le travail de Verlaine qui "n'était pas toujours d'un placement aisé dans un grand quotidien". [Paul Verlaine sa vie son oeuvre, Mercure de France, 1907]Et Verlaine de saluer son camarade de toujours d'un "vieux fanandel". On joint : - Edmond LEPELLETIER. Lettre autographe signée adressée à Jules Bois alors vice-président de la Société des Gens de Lettres. (1 p. in-8, Rueil, 13 décembre 1908). Lettre de remerciement pour le soutien apporté à son livre Paul Verlaine, sa vie son oeuvre dans la course au prix décerné par la Société des Gens de Lettres. "Tâchez, par égard pour "Paul Verlaine" qu’il soit, comme vous le souhaitez dans votre lettre, aussi important que possible. J’ai tenu à vous remercier, avant le résultat, qui, je crois, doit avoir lieu dans la séance du comité de demain lundi 14. Je n’ai pas fait de démarches auprès d’aucun de vos collègues (sauf auprès de Mme Daniel Lesueur, à qui j’ai envoyé mes livres) je vous prie de m’excuser auprès d’eux, si l’un s’étonnait de ne pas avoir reçu de mes volumes, je vous avouerai que je n’en ai plus, et qu’il m’est assez difficile d’en avoir."- divers documents de Léon VANIER provenant des archives du critique littéraire et historien Jean-Louis Debauve :1. Une note autographe (1 p. in-12, 5 août 1896) citant des propos de Jean Moréas sur Verlaine. "Il est mort de marasme. Cette Krantz éloignait ses amis, l’empêchait de boire, le rendait malheureux. C’est elle qui l’a tué ! Il fallait le laisser boire avec ses amis. Il était alcoolique. C’était la mort que de l’empêcher de boire. On m’a demandé communication des lettres de Verlaine. Je m’y suis formellement refusé parce que les lettres que je possède ne sont pas à sa louange." 2. Une note autographe (1 p. in-16 obl., 1896). "Trois jeunes gens à plusieurs reprises me désignant dans mon magasin disent : « Voilà l’assassin de Paul Verlaine ! » à 2 reprises."3. Une note autographe (1/4 de page in-8, s.d). Copie d’un envoi de Fernand Severin à Verlaine."Dédicace de Fernand Séverin, poète belge, en envoyant un volume de vers « Le Lys » à Verlaine : Janvier 1888. « à Paul Verlaine, au grand poète de Sagesse, le plus beau livre lyrique de ce temps, à notre maître à tous / hommage d’un admirateur Fernand Séverin. » ". 4. Copie manuscrite d'une lettre de Victor Hugo (24 décembre 1870) et d'une lettre de Leconte de Lisle (1er janvier 1871) , les deux adressées à Verlaine. 5. Un portrait de Leconte de Lisle par Verlaine paru dans Le Courrier d’Epidaure de janvier 1937)6. Un dessin original à la plume de Ferdinand Lunel (1857-1933) pour un projet de marque d’éditeur de Léon Vanier ; une enveloppe à l’adresse de Pierre-Paul Plan de la main de Paterne Berrichon, beau-frère de Rimbaud.
Léon Vanier | Paris 1896 | 12 x 19.5 cm | Relié
Edition originale. Reliure à la Bradel en demi percaline gris souris, dos lisse orné d'unn motif floral doré, date et double filet doré en queue, pièce de titre de chagrin marron, plats de papier marbré, couvertures conservées, reliure de l'époque réalisée pour Léon Vanier, avec l'étiquette "Reliures Léon Vanier 19 quai Saint-Michel Paris". Notre exemplaire est enrichi d'une photographie originale d'Otto Wegener, passée, représentant Paul Verlaine ; exceptionnel envoi autographe signé de Paul Verlaine, à lencre passée mais parfaitement lisible, en marge inférieure droite du cliché à son principal éditeur : "A Léon Vanier son édité et ami. P. Verlaine." * Verlaine fut probablement avec Rimbaud, Mallarmé et Laforgue, le plus célèbre "édité" de Léon Vanier, pour reprendre les mots de son envoi en marge de son portrait photographique. En retour, Vanier, le "très cher débiteur... j'allais dire bienfaiteur !!" (lettre de Verlaine, 7 juillet 1892) du poète lui vint matériellement en aide jusqu'à la fin de sa vie, même si leurs relations furent parfois orageuses, notamment après la publication de Parallèlement. Verlaine consacra à son éditeur quatre sonnets publiés dans la deuxième édition de Dédicaces (1894). Il signa également sa biographie dans la fameuse série Les Hommes d'aujourd'hui (n° 320, février 1888) dont Vanier avait repris la direction éditoriale : "Longue vie et bonne chance à l 'homme de bien' qui ose sintituler : Éditeur des Décadents !", écrivit-il, non pas sans une pointe d'ironie, en conclusion du portrait. Eternellement sans le sou, Verlaine fut d'ailleurs le seul contributeur à être rémunéré par Vanier pour ses biographies d'auteurs et d'artistes. Monté sur une page de garde en tête du volume, figure le fameux portrait du poète par Otto Wegener, adressé ici par Verlaine à Vanier. Dans ce cliché en pied, exécuté pour sa candidature à l'Académie en 1893, Verlaine arbore la superbe écharpe brodée de motifs japonisants de chez Charvet, qui lui avait été offerte par l'écrivain-dandy Robert de Montesquiou. L'ouvrage lui-même sera le fruit d'une dernière collaboration posthume entre Vanier et Verlaine : Invectives, cette oeuvre vengeresse en gestation depuis le début des années 1890, voit le jour grâce à Vanier peu après le décès du poète. En possession du manuscrit, il l'édite alors même qu'il est le sujet d'une des invectives du recueil, dans la "Ballade en faveur de Léon Vanier & Cie." : Du Kohinnor et de Lahore / Princes trop grands, mais peu donneurs, / Cest vers vous que je médulcore, /Mes chers, mes tendres éditeurs". Superbe exemplaire à la prestigieuse provenance, rassemblant des poèmes qui "témoignent dun brio technique et dune maîtrise poétique que les coups de gueule et la médisance qui sy étalent à chaque page ont tendance à éclipser. Cette poétique de la haine, Verlaine la mise au point en adaptant deux langages, celui de la hargne et celui de la langue des vers." (Olivier Bivort). Provenance : un des exemplaires de Léon Vanier, avec l'étiquette des reliures Vanier sur le contreplat. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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avec les vignettes de Carlègle recueil de poésie exquis qui célèbre la vie et l'œuvre du célèbre poète français Paul Verlaine. Écrit par un admirateur dévoué de Verlaine, ce recueil est une déclaration passionnée d'amour et d'admiration envers l'artiste tourmenté et talentueux. Les "Odes en Son Honneur" présentent une série de poèmes qui capturent la sensibilité poétique propre à Verlaine. L'auteur de ce recueil rend hommage à la poésie verlainienne en imitant le style, la musicalité et l'esthétique si caractéristiques de l'œuvre originale. Les poèmes explorent une gamme d'émotions, allant de la mélancolie et de la nostalgie à l'extase et à l'émerveillement, tout en suivant les thèmes et les motifs chers à Verlaine. Chaque poème dans le recueil "Odes en Son Honneur" est une immersion profonde dans l'univers de Verlaine. Les vers exquis évoquent des images vives et des paysages émotionnels riches, tout en rendant hommage à la complexité des sentiments humains que Verlaine a si habilement explorés. L'auteur de ce recueil puise dans sa propre passion et son admiration pour Verlaine pour donner vie à des poèmes qui semblent à la fois nouveaux et familiers, honorant l'héritage littéraire du poète tout en apportant une perspective personnelle unique. Les poèmes sont imprégnés d'une profondeur émotionnelle qui résonne avec les lecteurs qui sont familiers avec l'œuvre de Verlaine, tout en offrant une porte d'entrée aux néophytes qui découvriront peut-être le poète à travers cette exploration poétique passionnée. En somme, "Paul Verlaine: Odes en Son Honneur" est un recueil poétique qui célèbre l'héritage littéraire de Paul Verlaine d'une manière passionnée et artistique. L'auteur de ce recueil parvient à capturer l'essence de Verlaine tout en y apportant sa propre touche personnelle, créant ainsi une expérience poétique immersive et émouvante pour les lecteurs. vol broché, 280x170, couvertures rempliées, 70pp. Très bel exemplaire à l'état neuf. Exemplaire sur vélin à la cuve des papeteries d'Arches, 477/490 Paris, Chez L'Imprimeur Léon Pichon, 1921 ref/20
...Vous recevrez en même temps que ceci 2 petits poèmes qui, je pense, plairont là-bas. Veuillez en avoir soin et prendre souci d'eux et de leur destinée, s'il vous semble possible... J'espère que votre santé est meilleure que la mienne moi toujours alité, mais ça va mieux, un peu... Verlaine a noté en tête : ...16 rue St Victor (aux bons soins de Mlle Krantz)... [Verlaine s'était installé chez Eugénie Krantz en 1891. Il mena auprès d'elle une vie mouvementée. En février 1895 on le retrouve de nouveau chez Mlle Krantz qui avait déménagé au 16 rue Saint-Victor (comme indiqué ici), avant de s'établir rue Descartes (au 39) où mourut Verlaine le 8 janvier 1896] Verlaine fit de nombreux séjours en Angleterre et y rencontra de jeunes artistes britanniques. Mais, de ces rencontres, il demeure un mystère dans la correspondance, puisque seules neuf lettres (ou fragments) nous sont connus par la Correspondance (tome III) établie par Van Bever. Cependant, nous connaissons l'amitié qui unissait Verlaine au poète anglais Arthur Symons (il fut le premier à traduire Verlaine), qui publia dans la revue The Savoy en avril 1896, la dernière relation de voyage de Verlaine en Angleterre. Invité par Symons, il s'était rendu à Londres et à Oxford pour des conférences avec son ami le peintre William Rothenstein en novembre 1893. C'est probablement par l'intermédiaire de Symons que Verlaine fit la connaissance de l'éditeur du jeune poète anglais, William Heinemann (il fut également l'éditeur de Conrad) qui venait de fonder sa maison d'édition à Londres en 1890.
Recueil de divers textes de Paul Verlaine réunis en un seul volume relié :Les Amies. Extrait de La Revue indépendante, 1ère série, vol. 1, n° 6, octobre 1884, de 6 pages. Deuxième édition (voir notice ci-dessous). Notes de nuit jetées en chemin de fer. Extrait de La Revue indépendante, 1ère série, vol. 2, n° 1, novembre 1884, pp. 16-18, de 3 pages. Pré originale.À propos du livre de M. Catulle Mendès. Sur le Parnasse contemporain. Extrait de La Revue indépendante, 1re série, vol. 2, n° 2, décembre 1884, de 10 pages. Pré originale.Une pendule. Extrait de La Revue indépendante, 1ère série, vol. 2, n° 3, janvier 1885, de 3 pages. Pré originale.Mon hameau. Extrait de La Revue indépendante, 1ère série, vol. 2, n° 5, mars 1885, de 2 pages. Pré originale.Suivi de :Les derniers romantiques de Louis Desprez. Première partie sur Paul Verlaine. Extrait de La Revue indépendante, 1ère série, vol. 1, n° 3, juillet 1884, de 17 pages. Un volume reliure demi maroquin bordeaux, dos lisse, titre doré en long. Reliure signée Claes. Exemplaire en parfait état malgré un manque angulaire de papier sur une page du dernier texte de Louis Desprez.
La Revue indépendante est un périodique mensuel français consacré aux arts et à la littérature, fondé à Paris en mai 1884 et animée dans un premier temps par le critique Félix Fénéon. Elle devient ensuite le fer de lance du mouvement symboliste, avant de disparaître en 1895. « Les Amies » est une plaquette de poèmes que Paul Verlaine publie clandestinement sous le pseudonyme de Pablo de Herlagnez en décembre 1867. Elle rassemble six sonnets, la plupart érotiques, consacrés à l'homosexualité féminine. C'est le deuxième recueil publié par Verlaine après « Poèmes saturniens » paru en 1866. Le recueil est imprimé en Belgique par Auguste Poulet-Malassis, connu pour publier des écrits alors considérés comme licencieux, comme « Les Fleurs du mal ». La plaquette est tirée à 50 exemplaires dont huit, destinés à l'auteur, ne parviennent pas immédiatement à Verlaine, ayant été saisis par la douane à la frontière ; Verlaine les récupère un peu plus tard au cours d'un voyage en Belgique. Le recueil est condamné à la destruction par le tribunal correctionnel de Lille le 6 mai 1868, pour « outrages à la morale publique et religieuse ainsi qu'aux bonnes moeurs ». Poulet-Malassis lui-même n'est pas poursuivi en justice, mais le libraire bruxellois chargé de vendre le livre en France, Charles Sacré-Duquesne, est condamné par la justice à un an d'emprisonnement et à 2000 frs d'amende, tandis que son épouse est condamnée à quatre mois d'emprisonnement et 500 frs d'amende, le tout pour « colportage sans autorisation ». Un second tirage est malgré tout imprimé début 1869 avec de très légères corrections. En 1870, une deuxième édition puis une troisième édition paraissent, mais ce sont des contrefaçons auxquelles Verlaine n'a pas collaboré. En 1872-1873, Verlaine pense à nouveau au recueil et demande à son éditeur et ami Lepelletier de les lui envoyer à Londres où il voyage avec Rimbaud ; mais son altercation avec le poète et sa condamnation à la prison l'empêchent de mener à bien ce qui était peut-être un projet de réédition. Un projet de réédition est lancé par son ami Léo d'Orfer en 1883, mais n'aboutit pas. Le recueil est finalement publié à nouveau en 1884, dans « La Revue indépendante » du mois d'octobre. Verlaine décide ensuite de regrouper les poèmes des « Amies » dans son recueil « Jadis et naguère », mais ils n'y sont pas insérés, peut-être en raison des réticences de l'éditeur Vanier ; c'est dans « Parallèlement » qu'elles sont finalement rééditées en 1889.
Paris, Très bon état. Tirage argentique contrecollé sur carton souple (740 x 550 mm) réalisé vers 1896 d'après le tirage original de 1876-1877 et retiré à quelques exemplaires à l'occasion du décès du poète. À la fin de 1876, Verlaine s'était fixé en Angleterre à Boston près de Stickney avec le désir d'y vivre en donnant des leçons particulières. Mais faute d'élèves il cherche un établissement d'instruction où il pourrait entrer comme professeur et trouve un poste à Bournemouth. En 1876 ou 1877, Verlaine est photographié à St. Aloysius, où il enseigne le français, le latin et le dessin. Le portrait est pris par son élève W. Clifford : le poète pose en train de lire en compagnie d’un autre de ses élèves, Alfred Spring. L’épouse du directeur du collège a ainsi légendé la photographie originale : "M. Verlaine et Alfred Spring, quand il était à St. Aloysius, Bournemouth, instituteur chez M. Remington en 1876, 1877. La photo était prise par un des élèves, Hon. W. Clifford, fils de Lord Clifford". Pierre Petitfils décrit Verlaine "raide comme un clergyman, à côté d’un de ses élèves, Alfred Schnid [sic], dont les traits évoquent curieusement ceux d’Oscar Wilde jeune". Voir Album Verlaine, Pléiade, reproduit p. 152 (n° 251). -- P. Petitfils, Verlaine, Julliard, p. 232 et sq. Sources : SOTHEBY'S Vente Livres et Manuscrits 24 mai 2018. Provenance Ader Tajan 20 mai 1992 Bibliothèque Jacques Guérin. Joint au tirage un feuillet manuscrit ancien évoquant le séjour de Paul Verlaine en Grande-Bretagne et quelques détails sur cette photo et sur les pièces écrites lors de son séjour qui figureront dans son recueil Sagesse.
Paris s. d. [1890] | 21.30 x 14 cm | 3 pages in-8 au verso de 4 feuillets de l'Assistance publique de Paris
Manuscrit autographe complet signé de Paul Verlaine d'une des Chroniques de l'hôpital, 90 lignes serrées à l'encre noire, au verso de feuillets de l'Assistance publique de Paris. Chronique de l'une des hospitalisations de Paul Verlaine, se produisant entre septembre 1889 et février 1890. La mention «III» a été rayée au crayon bleu de typographe. Dans leur recueil définitif, le texte se trouve en effet en seconde position. Dans la version publiée par Le Chat noir, le 5 juillet 1890, on ne constate pas de variante avec notre manuscrit. Il s'agit donc du dernier état du texte remis à l'imprimeur. Jacques Borel situe la rédaction de cette chronique lors d'un passage à l'hôpital Cochin en juin 1890. Verlaine a passé de longs jours hospitalisés au cours de sa vie et plus particulièrement à cette époque. Durant ces séjours, il compose les Chroniques de l'Hôpital, des poèmes en prose en huit parties. Il y mêle l'anecdote, les observations de la vie des malades ainsi qu'une fine analyse poétique du milieu hospitalier. Verlaine débute par un constat troublant et désabusé: «Décidément, tout de même, il noircit l'Hôpital, en dépit du beau mois de juin [...] Oui, l'Hôpital se fait noir malgré philosophie, insouciance et fierté.» Malgré le beau temps, la rigidité du système, la misère et la maladie assombrissent la vision du poète: «Réprimons toutes objections sous peine d'expulsions toujours dures, même en ce mois des fleurs et du foin, des jours réchauffants et des nuits clémentes, pour peu que l'on loge le diable dans sa bourse et la dette et la faim à la maison.» La sortie, par expulsion ou pour guérison et la vie à l'extérieur n'offrent pas plus de réconfort que le séjour: «Évidemment nous sortirons tôt ou tard, plus ou moins guéris, plus ou moins joyeux, plus ou moins sûrs de l'avenir, à moins que plus ou moins vivants. Alors nous penserons avec mélancolie [...] à nos souffrances morales et autres, aux médecins inhumains ou bons.» Un sentiment déjà éprouvé lors de ce qu'il appelle «mes entractes», temps où il n'est pas hospitalisé. Car à la sortie de l'hôpital, c'est une vie de misère qui l'attend, malgré sa reconnaissance déjà acquise. Sa misère, Verlaine la met en parallèle de celle de la classe ouvrière qui partage ses séjours dans des hôpitaux. Le poète appelle à la résignation ses «frères, artisans de l'une et de l'autre sorte, ouvriers sans ouvrage et poètes... avec éditeurs, résignons-nous, buvons notre peu sucrée tisane ou ce coco, avalons bravement qui son médicament, qui son lavement, qui sa chique ? ! Suivons bien les prescriptions, obéissons aux injonctions, que douces nous semblent les injections et suaves les déjections, et réprimons toutes objections». Avec eux, le poète souhaite profiter de la beauté du mois de juin en reprenant deux vers de la Chanson sentimentale de Xavier Privas: «Nous nous plairions au grand soleil. Et sous les rameaux verts des chênes, nous, les poètes, aussi bien qu'eux, les ouvriers, nos compagnons de misère.» Égaux devant le malheur, qu'ils soient actifs ou oisifs, pourraient-ils ressentir de la nostalgie une fois dehors: «Et peut-être un jour regretterons-nous ce bon temps où vous travailleurs, vous vous reposiez, où nous, les poètes, nous travaillions, où toi l'artiste, tu gagnais ton banyuls et tes tods?» Malgré cette rêverie, Verlaine est «las de tant de pauvreté (provisoirement, croyez-le, car si habitué, moi, depuis cinq ans ? !)» et il conclut, amer par le constat d'une médecine moderne sans humanité: «l'Hôpital avec un grand H, l'idée atroce, évocatrice d'une indicible infortune, de l'Hôpital moderne pour le poète moderne, qui ne peut, à ses heures de découragement, que le trouver noir comme la mort et comme la tombe et comme la croix tombale et comme l'absence de charité, votre Hôpital moderne tout civilisé que vous l'ayez fait, hommes de ce siècle d'argent, de boue et de crachats ? !» - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Le 19 novembre 1893, Verlaine sembarquait à Dieppe pour lAngleterre, sur linvitation dun groupe de jeunes écrivains. Il donnera des conférences à Londres, Oxford et Manchester pendant un mois. Verlaine la remercie de sa lettre et linforme ...Je vais demain en voyage, serai de retour après-demain et técrirai dès lors plus en détails et dune façon mieux... et recommande ...Surtout silence, je ten prie. Tout va bien à cette condition seule. Mais silence, et mieux même déchire mes lettres... en p.s : ...écris à Londres, même adresse...Dans une lettre à son éditeur Vanier, Verlaine dépeint ainsi son amie Eugénie Krantz « Une personne qui est digne de toute confiance, que jaime beaucoup, qui mempêche de faire des sottises et qui prend soin de moi et de mes affaires dune façon admirable ». Petite, laide, Eugénie Krantz était surnommée « Nini Mouton » à cause de sa chevelure très frisée. En 1891, Verlaine sinstallait chez elle au 15 de la rue Descartes, proche du Panthéon. Mais Verlaine partage son temps entre Mlle Krantz et une autre de ses maîtresses, une prostituée du nom de Philomène Boudin, dite Esther. Pendant son séjour à Londres, Eugénie écrit à Verlaine pour dénoncer la vie scandaleuse dEsther. Verlaine rompt avec Esther. À son retour de Londres, Eugénie viendra habiter avec le poète rue Saint-Jacques.
Vanier Léon Cartonné 1904 In-12 (12 x 19 cm), cartonnage à la Bradel, dos lisse, couverture conservée. Première édition. Les 89 pièces qui composent ce recueil sont extraites de : 'Sagesse' (18), 'Amour' (15), 'Bonheur' (25), 'Liturgies intimes' (24) et 'Oeuvres posthumes' (7). intéressante préface de J. K. Huÿsmans, en édition originale : 'Mon intention n'est pas, en ces quelques pages, de parler du point de vue littéraire de l'oeuvre de Verlaine. Cette étude a été maintes fois faite et moi-même, il y a bien longtemps en 1884, dans 'À Rebours', alors que personne ne se souciait de l'écrivain disparu dans une tourmente, j'ai noté et tâché d'expliquer l'oeuvre singulière de cet homme qui, après Victor Hugo, Baudelaire et Lecomte de Lisle, est un de ceux dont l'influence fut la plus décisive sur la génération des poètes de notre temps... Aujourd'hui à propos de ce recueil de vers exclusivement religieux (...) je voudrais simplement m'occuper de Verlaine, au point de vue catholique...' Exemplaire émouvant portant un ENVOI AUTOGRAPHE SIGNÉ du FILS DU POÈTE à Angelo Mariani. Ce dernier est le célèbre inventeur d'une boisson tonifiante, le 'Vin Mariani', fabriqué à partir de vin de bordeaux et d'extraits de feuilles de coca. Il confiait souven,t ses publicités aux célébrités littéraires (Zola, Bloy, Duchesne...) Ce vin passe pour être l'ancêtre du fameux Coca-Cola. Angelo Mariani reçoit ce modeste ouvrage de Georges-Auguste Verlaine, l'enfant sacrifié de cette union malheureuse, que le poète cherchera toujours à revoir en vain. Verlaine lui dédia 'Amour'. Georges travailla un temps pour Edmond Lepelletier, puis au Métropolitain. Il resta soucieux et attentif à l'oeuvre et à la mémoire de son père (Cf. sa lettre au comte Henry Carton de Wiart, du 26 février 1897). Provenance : Angelo Mariani. Réf. : Fischer - Galantaris 'Verlaine, Rimbaud, Mallarmé' n°195 ('15 exemplaires sur papier vergé de Hollande et tirage indéterminé sur papier vélin ordinaire') et n°178 ('Pour un exemplaire de 'Chair' dédicacé par Georges-Auguste Verlaine à M. Henri Carton de Wiart') ; Montel 'Bibliographie de Paul Verlaine', p.129. Livraison a domicile (La Poste) ou en Mondial Relay sur simple demande.
Texte définitif collationné sur les originaux et sur les premières éditions, avertissement de Charles Morice, 8 vol. in-12 reliure demi-chagrin noir, dos à 5 nerfs ornés, Albert Messein, Paris, 1922-1930 : Oeuvres complètes de Paul Verlaine ( 5 Tomes - Complet) [ Avec : ] Oeuvres Posthumes de Paul Verlaine (3 Tomes - Complet) [Contient : ] Tome 1 : Poèmes saturniens - Fêtes galantes - Bonne chanson - Romances sans paroles - Sagesse - Jadis et Naguère ; Tome 2 : Amour - Bonheur - Parallèlement - Chansons pour elle - Liturgies intimes - Odes en son honneur ; Tome 3 : Elégies - Dans les limbes - Dédicaces - Epigrammes - Chair - Invectives ; Tome 4 : Les poètes maudits - Louise Leclerq - Les Mémoires d'un veuf - Mes hopitaux - Mes prisons ; Tome 5 : Confessions - Quinze jours en hollande - Les Hommes d'aujourd'hui ; Posthumes I : Vers de jeunesse - Varia - Parallèlement (additions) - Dédicaces (additions) - Souvenirs - Histoires comme ça ; Posthumes II : Charles Baudelaire - Voyage en France par un français - Souvenirs et Promenades - Quelques vers inédits - Critique et Conférences - Dessins de Paul Verlaine ; Posthumes III : Vers inédits - Critique et Conférences - Appendice
Exemplaire bien complet des 8 tomes, à savoir 5 tomes des "Oeuvres complètes" et 3 tomes des "Oeuvres Posthumes". Etat très satisfaisant (qq. coiffes sup. lég. frottées, bon exemplaire par ailleurs).
In : La Plume. Huitième année, nos 163-164 du 1er au 28 février 1896. Revue bi-mensuelle illustrée publiée à Paris. Directeur Léon Deschamps. In-8 (25.3 cm) pages (65)-136 suivi de 16 pages de catalogue. L'iconographie Verlaine publiée dans ce fascicule est due aux soins du poète dessinateur F.-A. Cazals. Broché. Couverture illustrée avec rousseurs éparses et traces de 3 rubans gommés au dos. Intérieur frais. Van Bever & Monda 60 mentionne: " Le véritable texte original de ce premier recueil posthume (i.e. " Chair ") a paru dans un numéro double de «La Plume » consacré à Verlaine ". Vicaire VII, 1005.
Ce numéro spécial contient : Le Congrès des poètes, 180 opinions sur Paul Verlaine, «Chair», volume de vers inédits de Verlaine, l'iconographie à peu près complète de Paul Verlaine, une étude critique signée A. Retée sur l'œuvre et le compte-rendu complet des obsèques de Paul Verlaine .
Sans nom d'éditeur | Sans lieu d'édition s. d. [1888] | 11.2 x 17.7 cm | Une page sur un feuillet
Lettre autographe de Paul Verlaine adressée à Anatole Baju, une page à l'encre sur un feuillet filigrané. Deux petits discrets renforts d'adhésif au verso. Publiée dans la Correspondance Verlaine, vol. III, CDLIII, p. 26-27. Importante lettre de Verlaine, le plus Décadent des poètes, adressée au directeur et rédacteur en chef de la revue Le Décadent, qui publia bon nombre de ses poèmes en édition pré-originale. Le poète annonce la sortie d'un recueil intitulé Amis, faisant une référence provocatrice aux scandaleux poèmes saphiques qu'il fit paraître clandestinement en 1867 sous le titre Amies. * Ce livre, que Verlaine avait eu le projet de publier à petit nombre chez l'éditeur Savine, forma la matière d'une partie de son célèbre recueilDédicaces, paru en 1890, à la Bibliothèque Artistique et Littéraire. La lettre dévoile bien l'intention de jouer sur les nombreux sens de ces "amis" qui auront chacun une dédicace dans son recueil : "faut que ça fasse - ce titre - encore un peu gueuler puis la surprise éclatera en admettant qu'un livre de vers éclate." Dans le post-scriptum, Verlaine racontre être parti "à la conquête de [m]on ange" - on ne peut s'empêcher de penser à un autre ange verlainien à qui il rendra hommage dans deux poèmes de Dédicaces : "Mortel, ange ET démon, autant dire Rimbaud" (LXII). "Mon cher monsieur Baju, Annoncez donc à paraître prochainement (sans nom d'éditeur) Les Amis - poésies par Paul Verlaine Ce sera toutes des choses purement cordiales et amusantes qu'il y a dans Parallèlt plus quelques ballades et sonnets tout simples et le titre l'indique, amicaux. Inutile de préciser ça faut que ça fasse - ce titre - encore un peu gueuler puis la surprise éclatera en admettant qu'un livre de vers éclate. Ah mercredi j'ai bien regretté de n'être pas là avant hier quand monsieur Duplessys et venu j'étais à la Bastille à la conquête de mon ange et j'en revenais en voiture quand lui y allait en voiture aussi, à ma recherche. dites-lui aussi à mercredi." - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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...Je nai pu lire vos 2 autres romans Si vous saviez quels affolants soucis jai ! Mais dès ce soir je ferai connaissance avec vos exquis bouquins que je juge tels après Songes lu...Installé avec sa mère à la ferme de Malval dans les Ardennes, Verlaine sabandonne à livrognerie. Elisa Verlaine, soucieuse de protéger son fils, lui fait don de la ferme en y associant une clause dinsaisissabilité. Verlaine ne lui épargne pas ses excès de brutalité qui le conduisent tout droit au tribunal de Vouziers (en février 1885). Le 8 mars 1885, Verlaine met un terme définitif à cette parenthèse ardennaise et vend la maison avant de regagner Paris.Songes, est un roman de Francis Poictevin (1854-1904), dédié à Maupassant et paru chez Kistemaeckers à Bruxelles en 1884. F. Poictevin avait précédemment publié La Robe du moine (1882) et Ludine (1883). Dandy, esthète, disciple dEdmond de Goncourt, Poictevin dériva peu à peu vers la folie. Tombé dans loubli, il suscita plus tard ladmiration de Louis Aragon, Paul Eluard et André Breton. Verlaine lui consacra une monographie dans la revue Les Hommes daujourdhui, n° 424, 1894.
1896 deux exemplaires différents reliés ensemble un volume, reliure bradel (bradel half binding and corners) demi-toile marron petit in-quarto (25x19 cm) à coins, dos long (spine without raised band) décoré or (gilt decoration) filets or (gilt line) fleuron au fer plein ( floweret with full blocking stamp) - titre frappé or (gilt title) - pièce de titre à filets sur fond marron foncé (label of title with gilt line) , date or, papier peigné aux plats (cover with painting paper), reliure signée CARAYON, tête lisse (top edge smooth), dos et couverture gris-jaune foncé conservés (spine and cover preserved), ex-libris (book-plate) envoi autographe manuscrit de l'Auteur à l'Ecrivain Yveling Rambaud : "....à mon cher Yveling Rambaud...signé Félix Régamey Mars 96...", + autographe d'Yveling Rambaud : "Regamey était l'ami Intime de Verlaine" signature Y.R., 1ER EXEMPLAIRE : Edition originale "Titre en Rouge", un des 600 ex numérotés sur vélin, seul tirage avec 12 Japon et 18 Whatman (n°31 tiré encore sur papier Whatman) orné de nombreuses illustrations in et hors-texte en noir par Félix Regamey + 7 dessins et autographes de Paul Verlaine, 48 pages + 2EME EXEMPLAIRE : Titre en noir sur velin : exemplaire de l'auteur signé H.F. (l'éditeur Henri Floury) 18 P sur 696, orné de nombreuses illustrations in et hors-texte en noir par Félix Regamey + 7 dessins et autographes de Paul Verlaine, 48 pages avec en plus les cartons du sonnet Pensionnaires (CENSURE) et l'épreuve complète du dessin des trois avec la légende "..un peu vive, effacée de la présente édition..." : "...Merde alors...!.." , 1896 Paris Floury Editeur,
Double Edition Originale avec en plus les cartons du sonnet leste " Pensionnaires" (CENSURE) et l'épreuve complète du dessin des trois avec la légende "..un peu vive, effacée de la présente édition..." : "...Merde alors...!.."....plus le triple autographe, de toute rareté, en bon état (good condition).
[Luneville], [9 novembre 1893]. 1 enveloppe (145 x 115), adressée à l'encre, timbre oblitéré et timbre à date.
Paul Verlaine est né à Metz en 1844. Quelques cinquante ans plus tard, il est invité à réaliser des conférences en Lorraine, tout comme il en a déjà faites en Belgique et en Hollande. Tout juste sorti de l'hopital Broussais, Verlaine prend le train pour l'Est le 6 novembre 1893. Les allemands lui ayant interdit de s'exprimer à Metz, Verlaine stigmatise l'esprit patriotique puis traite de la poésie française contemporaine dans deux autres bastions de l'Est, d'abord à Nancy, le 8 novembre, au Grand Hôtel de la Place Stanislas, et le lendemain à Lunéville, au petit salon des Halles. Les deux conférences sont des triomphes. Verlaine, en stratège, les avait ouvertes par la lecture de son « Ode à Metz », véritable hommage pour sa ville et sa région. Plus de 30 lettres seront envoyées aux "Madames Verlaine", alias Philomène Boudin et Eugénie Krantz, pendant cette période de conférences (Bruxelles, Nancy, Lunéville, puis, à partir du 19 novembre, en Angleterre, Londres, Oxford, Manchester, Douvres), jusqu'à son retour le 6 décembre. Soit, à la première, au 5 de la rue Broca, soit rue Saint-Jacques pour la seconde.
1890 1 page in-8 à l'encre brune (22 x 13.9 cm) sur papier d'hôpital, sous chemise demi-maroquin noir. Trace d'un ancien montage sur onglet. Beau poème libre paru dans le recueil Femmes, imprimé "sous le manteau" en 1890 à Bruxelles chez Kistemaeckers [Dutel, Bibliographie des ouvrages érotiques publiés clandestinement en français entre 1880 et 1920, p.138]. Verlaine rend gloire à la chair féminine et d'abord à ses représentantes, les prostituées (on relèvera la subtilité de cette mise en bouche décrite uniquement en rimes féminines dans le premier quatrain) : "Je veux m’abstraire vers vos cuisses et vos fesses,Putains, du seul vrai dieu seules prêtresses vraies,Beautés mûres ou non, novices et professesO ne vivre plus qu’en vos fentes et vos raies !"Cette ouverture donne le ton, et Verlaine décline en neuf strophes sa passion pour le corps féminin : pieds, bouches, seins, bras, mains, sexes... Les putains sont "soeurs", "seules prêtresses vraies". Il compose une adoration incarnée et pornographique. Verlaine, amant inassouvi, chante la femme non en spectateur attendri, mais en acteur mu par la hantise charnelle :"Et vos seins, double mont d'orgueil et de luxureEntre quels mon orgueil viril parfois se guindePour s'y gonfler à l'aise et s'y frotter la hure :Tel un sanglier ès vaux du Parnasse et du Pinde."Si l'oeuvre de Verlaine est empreinte de volupté, ses derniers productions érotico-pornographiques ont une force brute, nourries d'une spontanéité et d'une urgence flamboyante libérées de tout impératif d'élégance ou moral... une poésie, par la même, profondément humaine. Le manuscrit comporte quelques ratures et une variante : "Prêtresses" au lieu de "compagnes" (vers 34).
Paris 10 Avril 1894 | 11.50 x 17.50 cm | un feuillet
Reçu autographe daté et signé de la main d'Eugénie Krantz, pour Paul Verlaine, confirmant la bonne réception d'un paiement par son éditeur Léon Vanier. Petits trous de punaise au niveau du "R" de Reçu. "10 Avril 1894, Reçu de M. Vanier éditeur la somme de cinq francs pour droit exclusif de publier la pièce de vers ci-joint "anniversaire" Paris 10 Avril 94 autorisé par M. Verlaine Mlle Krantz." A la fin de sa vie, Paul Verlaine, pourtant élu Prince des Poètes par ses contemporains, mène une vie de misère entre alcoolisme et clochardisation au point de céder, pour la misérable somme de cinq francs, ce poème à son éditeur. Le poète rencontre Eugénie Krantzdite «Nini-Mouton» en 1891. Tour à tour bonnetière, prostituée et cocotte de cabaret, Krantz partagea les dernières années de déchéance de Paul Verlaine, jusqu'à sa mort le 8 janvier 1896. Désargnetée, vagabonde, et abandonnée de tous, elle meure en 1897. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Paris, La Plume, 1896. In-4 relié en demi-maroquin chocolat au lait, dos lisse, carré, titre et date dorés, couvertures conservées. Des p. 65 à 136, avec en plus un catalogue des éditions de La Plume, 16 pages imprimées sur papier rose.
La page de titre est très loquace quand au contenu de ce n° double de la Plume: "Ce numéro contient: Le congrès des poètes, 180 opinions sur Paul Verlaine, Chair, volume des vers posthumes inédits de Paul Verlaine, l'iconographie à peu près complète de Paul Verlaine, un étude critique, signée A. Retté, sur l'oeuvre de Paul Verlaine et enfin le compte rendu complet des obsèques de Paul Verlaine." Le catalogue relié à la suite laisse songeur quant aux nombres d'affiches et aux artistes... pour n'en citer qu'un, Lautrec avec 16 affiches dont le Divan japonais, Le Moulin Rouge, etc. Edition pré-originale des 19 poèmes de Chair qui ne paraîtront que quelques jours plus tard en volume. Bel exemplaire de cette fragile publication. Galantaris, Coll. E.-H. Fischer, 218. !!! !!! Du 3 octobre au 24 octobre il n'y aura pas d'expédition de colis: le libraire est en voyage. La librairie reste ouverte et nous répondrons sporadiquement aux emails. Merci pour votre compréhension. ––> From 3 October to 24 October, there will be no parcel deliveries as the bookseller will be travelling. The bookshop will remain open and we will respond to emails sporadically. Thank you for your understanding.
1976 Vlaardingen, Van Dooren, 22 octobre 1976, 1 plaquette 355 x 230 mm, en feuilles sous couverture de papier type Canson jaune à rabats, illustrée dune linogravure en noir titrée au plat supérieur. Très bon état.
7 reproductions de linogravures libres de Theo Dobbelmann pour illustrer Les Amies de Paul Verlaine, dont 1 en couverture et 6 en hors-texte.Fac-similé, tiré à 520 exemplaires, d'une édition parue chez l'artiste en 1957 à 6 exemplaires seulement. Celui-ci est un exemplaire de passe, non numéroté, correspondant aux 500 sur papier couché machine mat.Le fac-similé a été fait sur lexemplaire N°2, et a été réalisé à loccasion dune rétrospective du travail de lartiste en 1976, au Musée de la Céramique de Princessehof à Leeuwarden (Pays-Bas). Il comporte le texte calligraphié des poèmes de Verlaine en regard des linogravures.Les six poèmes de Paul Verlaine ayant inspiré les illustrations sont : Sur le balcon Pensionnaires Per amica silencia Le Printemps Eté Sappho.Cette publication a été inspirée par Dobbelmann, lors de sa rencontre amicale avec lartiste Nicole Louvier, nouée à loccasion dun séjour sur lIle de Port Cros en août 1957.Theodorus Antonius Hubertus Maria, dit Theo Dobbelman (Nimègue, 1906 - Montalivet-les-Bains, 1984), sculpteur, céramiste et peintre néerlandais.Dobbelman (aussi orthographié Dobbelmann) était le fils du savonnier et homme politique Pierre Dobbelmann. Diplômé en chimie, il s'installe à Amsterdam, où il se lie d'amitié avec le céramiste Just van Deventer.À partir de 1941, il travaille avec lui dans son entreprise Tanagra Pottery. Après la Seconde Guerre mondiale, Dobbelman quitte l'entreprise et travaille comme artiste indépendant. En 1956, il devient le chef d'une division expérimentale de De Koninklijke Porceleyne Fles à Delft. Le département s'est concentré sur le renouveau de la céramique comme forme d'art. Il a aussi enseigné à lInstitut des Arts appliqués et à lAcadémie Royale des Beaux-arts dAmsterdam, et a été président de la Saint Luke Artist Association et membre d'Arti et Amicitiae.Au fil des ans, Dobbelman réalise de nombreux dessins pour la céramique, le bronze et la terre cuite, ainsi que des publications, des commandes et des illustrations. Dobbelman est mort en France et enterré au cimetière de Zorgvlied.
Léon Vanier 1896 In-8 En feuilles, couverture illustrée
Portrait en couleurs de Verlaine par Emile Cohl. Notice par Verlaine lui-même, augmentée de notes ajoutées après sa mort par l'éditeur pour ce second tirage. Petites fentes. Un feuillet plié en deux, 29,7 x 20,5 cm. Assez bon 0
La Vogue | Paris n° 1 à 12 (11 avril - 12-19 juillet 1886) | 12 x 18.7 cm | Broché
Ensemble complet du premier trimestre publié (11 avril12-19 juillet 1886) de la revue symboliste La Vogue, plus importante revue littéraire de la fin du XIXè siècle qui contient la première impression des Illuminations de Rimbaud. Les n° 1 à 12 parus régulièrement chaque semaine ont été rassemblés sous une couverture trimestrielle et mis en vente en septembre 1886. Il na pas été tiré de grands papiers du premier trimestre de cette revue au tirage très confidentiel. Exemplaire tel que paru, dos restauré, coin supérieur gauche du second plat manquant. Toute première parution des Illuminations rimbaldiennes, dans cette revue qui fut le refuge des poètes maudits, et fit découvrir Walt Whitman aux lecteurs français. Nombreuses contributions dont celles de Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé, Auguste Villiers de LIsle Adam, Charles Morice, Paul Adam, René Ghil, Jules Laforgue, Léo dOrfer, Stendhal, Charles Henry, Stuart Merrill (traduit par Mallarmé), Édouard Dujardin, Joris-Karl Huysmans, Félix Fénéon, Paul Bourget, Walt Whitman, Teodor de Wyzewa, Fedor Dostoïevski, Charles Vignier, Jacques Casanova de Seingalt. Notre exemplaire est présenté sous chemise-étui en demi-maroquin gris, dos lisse, plats de papier marbré, contreplats de papier à la cuve, étui bordé de maroquin gris, plats de papier marbré, ensemble signé Boichot. * «En 1886 [Rimbaud] était publié dans La Vogue. Le titre de la revue était une garantie de succès temporaire. Le sien fut durable, car les llluminations, ainsi révélées [] dépassaient infiniment les colifichets à la mode et allaient à lessentiel» (Pierre Brunel, Arthur Rimbaud, ou Léclatant désastre, Champ Vallon 2018). La revue a en effet révélé Rimbaud au public en éditant, sous légide de Verlaine, lintégralité du poème Les premières communions dans son premier numéro, et surtout Les Illuminations dans les numéros 5 à 9 du périodique, où se mêlent également onze poèmes en vers datant de 1872. On y trouve également les deux premières strophes de son troublant poème Le Cur volé, ainsi que Tête de faune. Les poèmes des Illuminations connurent cette première impression au terme de multiples péripéties?: les manuscrits, confiés à Verlaine lors de son ultime entrevue avec Rimbaud, passèrent de main en main avant de paraître en feuilletons à partir du 13 mai 1886 par le directeur de La Vogue Léo dOrfer et son rédacteur en chef Gustave Kahn, un symboliste de la première heure. Après une querelle avec ce dernier, dOrfer quitta le journal et emporta avec lui les manuscrits des cinq derniers poèmes des Illuminations, finalement publiés posthumement en 1895 chez Vanier. Verlaine procura des manuscrits pourLa Voguetout en faisant le deuil de cet époux infernal et poète de génie, qui avait définitivement tourné le dos à lécriture. Comme le remarque Alain Bardel, «À partir du 7 juin, le nom de Rimbaud [mal orthographié, Raimbaud p. 233] est précédé de la mention feu sur le sommaire de La Vogue. Le bruit de la mort du poète a en effet couru dans Paris. En réalité, Rimbaud se trouve à Tadjourah en train de préparer sa caravane, chargée des fusils quil compte vendre à bon prix à Ménélik II, roi de Choa. » Dans le onzième numéro, il est même qualifié d« équivoque et glorieux défunt » par les admirateurs de son uvre,qui ignoraient tout de ses activités en Abyssinie. Kahn poursuit la publication dans La Vogue des lluminations, qui sacheva dans le numéro 9 du 21-27 juin 1886. Selon Michel Murat, lédition originale des Illuminations quelques mois plus tard doit beaucoup à cette pré-originale de La Vogue, arguant que le jeune éditeur Félix Fénéon « na pas vu le manuscrit de près, et quil a composé la plaquette à partir de la pré-originale, sans retour au manuscrit». Fénéon bousculera cependant lordre des poèmes, qui sera rétabli selon la configuration deLa Vogue par les auteurs de la Pléiade de Rimbaud ordre qui prévaut encore aujourdhui jusque dans nos éditions les plus récentes. 188
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Paris, Bibliothèque artistique & littéraire, 1894. In-8 (186 x 140 mm), 1 f. n. ch. pour le frontispice, 78 pp. et 1 f. n. ch. Demi-chagrin marron, filet doré sur les plats, dos à nerfs janséniste, titre et auteur dorés, tête dorée, non rogné, couvertures conservées, dos légèrement éclairci, petit frottement sur un plat (B. Dressayre).
Édition originale. Ce recueil de trente vers qui a été écrit en juin 1894, alors qu'il était à l'hôpital Saint-Louis. Le titre du recueil est pris au sens qu sens qu'il eut en France jusqu'au XVIIe siècle : une courte pièce de vers sur un sujet quelconque. Verlaine déclare : “Cet opuscule fut écrit par un malade qui voulait se distraire et ne pas trop ennuyer ses contemporains. En conséquence la postérité est priée de n'y voir qu'un jeu.” Effectivement, c'est un jeu. Verlaine s'amuse, et cette fraîcheur de sentiments se moque heureusement de la grosse poésie parnassienne. Envoi de Verlaine au président de la République Jean Casimir-Périer. “À Monsieur le Président de la République. Hommages respectueux. Paul Verlaine”. Jean Casimir-Perier, né le 8novembre1847 à Paris et mort le 11mars1907 dans la même ville, fut élu à l’âge de 46 ans. Il est le deuxième plus jeune jamais élu à cette fonction, toutes républiques confondues, après Louis-Napoléon Bonaparte. Il devient immédiatement une des cibles favorites de la gauche qui l'exècre pour son appartenance à la haute bourgeoisie. Propriétaire de la majeure partie des actions des mines d'Anzin, il est surnommé “Casimir d'Anzin”. Il tente d'intervenir dans la politique du gouvernement, ce que son rôle ne lui permet pas. Il démissionne le 15janvier1895 et l'explique par le fait qu'il se voit ignoré par les ministres. Il n'aura donc été président que six mois. C'est le plus court mandat de l'histoire de la République française. Précieux exemplaire.
Paris, Vanier, 1889. In-12 (183 x 120 mm), 1 f. bl., 3 ff. n. ch., 116 pp., 2 ff. n. ch. Maroquin janséniste bleu nuit, dos à nerfs, auteur et titre dorés, coupes filetées, dentelle intérieure, doublure et gardes de soie moirée bleu nuit, tranches dorées sur témoins, couverture et dos conservés, étui bordé (Huser).
Édition originale du dernier grand recueil de Verlaine. Il n’a été tiré qu’à 600 exemplaires. Parallèlement comprend à la fois des pièces anciennes, certaines écrites en prison, et d’autres composées dans les années 1880. Le recueil parut entre Amour (1888) et Bonheur (1891), alors que la foi de Verlaine connaissait de nouveaux vacillements. “Comme il y avait en outre incorporé les six sonnets lesbiens des Amies et les six des Filles, autant dire que le recueil baigne d’un bout à l’autre dans la sensualité” (Christian Galantaris). Un des quelques exemplaire contenant le poème “Chasteté” ajouté par l’éditeur, “ce qui leur donne une forte plus-value” selon Clouzot. Ce poème sur deux feuillets volants (ici reliés in-fine) fut ajouté par Léon Vanier, à l’insu du poète : “Il nous a semblé intéressant de donner au lecteur de Parallèlement la primeur de cette dernière pièce de vers de Paul Verlaine, reçue de lui pour son prochain livre Bonheur”. Ex-libris de M. Fleury gravé par Albert Decaris. Parfait exemplaire en maroquin du temps de Huser. Galantaris, Verlaine, Rimbaud, Mallarmé, 2014, n° 118. Clouzot, Guide du bibliophile français XIXe siècle, p. 267. Vicaire, Manuel de l'amateur de livres du XIXe siècle, VII, col. 994. Carteret, Le Trésor du bibliophile romantique et moderne 1801-1875, II, p. 425.
Typographie Monnoyer | Le Mans 1889 | 22.50 x 33 cm | relié
Edition originale imprimée à 30 exemplaires sur Japon de ce tiré à part de l'artiste de novembre 1890. Reliure à la bradel en plein cartonnage beige, dos lisse, ex-libris encollé sur un contreplat, reliure de l'époque. Envoi autographe signé de Paul Verlaine à Edmond Bonnaffé à la justification du tirage in-fine, "Exemplaire de Monsieur E. Bonnaffé. P. Verlaine".Edmond Bonnaffé (1825-1903)était un riche collectionneur et un historien de l'art renommé, très proche des mouvements artistiques de son époque. Ces pages de Verlaine sont un compte-rendu critique du livre de Roger Marx qui porte le même titre (Paris, 1890). Le poète y évoque les grands noms de l'Art Nouveau, tels que Bapst, Chaplet ou encore Gallé. Mais surtout, il y écrit sa célèbre condamnation de la Tour Eiffel : "ce squelette de beffroi, qui ne survivra pas, bien et mille fois au contraire, aux archi-centenaires des Flandres françaises et belges..." En effet,le 14 février 1887, Paul Verlaine avait signé un manifeste de protestation publié parLe Tempsavec d'autres personnalités du monde des arts et des lettres parmi lesquelles Charles-Marie-René Leconte de Lisle, Guy de Maupassant, Alexandre Dumas fils, Sully Prudhomme... Ouvrage illustré de figures dans le texte. Rare et agréable exemplaire. Provenances:bibliothèques Edmond Bonnaffé (ex-dono), André Lefèvre (vente à Paris le 16 novembre 1966), Colonel Daniel Sickles (vente à Paris les 28 & 29 octobre 1992), Edouard-Henri Fischer. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
Édition originale, tirée à 500 exemplaires, du « dernier ouvrage important du ‘pauvre Lélian’ ». Paris, Léon Vanier, 1889. In-8 de (2) ff.bl., (3) ff., 116 pp., (1) f.bl. Cahier volant comprenant le recueil de vers « Chasteté », exemplaire truffé d’un billet autographe signé de Paul Verlaine au crayon. Conservé dans sa couverture beige clair imprimée d’origine, non rogné, sur témoins. Etui-chemise en demi-maroquin signé Pierre-Lucien Martin. 187 x 122 mm.
Édition originale, tirée à 500 exemplaires, du « dernier ouvrage important du ‘pauvre Lélian’ ». « Certains exemplaires possèdent une pièce supplémentaire : ‘Chasteté’, ce qui leur donne une forte plus-value ». (Clouzot, p. 267). « Quelques exemplaires contiennent, encartée, une poésie, ‘Chasteté’ (2 ff.), offerte aux lecteurs ; elle devait paraître, sans titre, dans Bonheur ». (Carteret, II, 425). Exemplaire bien complet de la pièce Chasteté encartée par Léon Vanier, qui paraîtra dans Bonheur. « Recueil poétique de Paul Verlaine (1844-1896). Paru en 1889, c’est le dernier ouvrage important du ‘pauvre Lélian’. Il est formé de pièces écrites à diverses époques. Quelques poèmes de jeunesse, d’autres écrits à la prison de Mons et pris dans la manuscrit de Cellulairement jamais publié, enfin des compositions inspirées par des épisodes sentimentaux et sexuels, normaux ou non (1885-1888). Si l’érotisme semble le lien qui a présidé à la composition de ‘Parallèlement’ et lui évite – assez mal- une allure chaotique, on peut s’interroger sur le dessein qu’a eu l’auteur en exhumant et en collant bout à bout des pièces vieilles déjà de vingt ans parues dans diverses revues ou restées à l’état de manuscrit. Selon ses propres mots, ‘il feint de communiquer avec le diable’ ; il veut donner ‘un recueil en vers des sensations des plus sincères, mais bien osées’. [...] On peut y voir une œuvre tout entière dominée par la sensualité, ‘parallèle’ au mysticisme de ‘Sagesse’ et ‘Amour’, ou une évocation des amours ‘parallèles’ du poète, une manifestation de ses deux courants d’inspiration, Arthur le compagnon infernal, Mathilde l’épouse légitime. Datant d’époques très différentes de la vie de Verlaine, ces poèmes donnent une allure générale de son talent poétique. L’influence de Baudelaire s’y fait jour, tout comme ailleurs celle de style argotique et familier... » (Dictionnaire des Œuvres, V, 123). Très bel exemplaire conservé broché et bien complet de la pièce Chasteté.