Paris, Le Livre Contemporain et Les Bibliophiles Franco-Suisses, 1969. 1790 g In-folio, en feuilles sous couverture rempliée, chemise et étui, [2] ff., 82-[1] pp., [1] f., [3] ffb.. Illustré de 27 eaux-fortes originales de Pierre Lesieur dont 14 in-texte, 11 à pleine page et 2 sur les couvertures. Ouvrage tiré à 180 exemplaires numérotés, celui-ci un des 150 réservé aux sociétaires. . (Catégories : Littérature, Livres illustrés, )
S.D. TRE?S BELLE ET INTE?RESSANTE LETTRE DANS LAQUELLE MARCEL PROUST E?VOQUE LE PEINTRE VE?NITIEN VITTORE CARPACCIO [pour Proust, le symbole me?me de Venise, dont il se servira dans Albertine disparue] ET LES « MORNINGS IN FLORENCE » DE RUSKIN, publie?s par Laurens (en 1908) : ...Si plus tard votre collaborateur vous rend le Carpaccio italien (que je ne connais pas) je serai tre?s heureux de le lire, si vous pouvez me le pre?ter. Quant au franc?ais je vais e?crire a? Venise ou? on me dit quil a e?te? e?dite?. Carpaccio est un artiste si charmant quon voudrait pouvoir e?tre toujours plus renseigne? sur son œuvre et sur sa vie. Si vous naviez de?ja? dispose? du cpte rendu, je me serais mis a? votre disposition pour le faire. Si M. Laurens publie les Mornings in Florence vous devriez lui conseiller ceci. La magnifique e?dition de Ruskin (Library Edition) qui parai?t chez Alen... Proust pre?cise que les Mornings contiennent un ...ine?dit « The visible church », tre?s inte?ressant. M. Laurens naurait pas le droit de le publier, car il ny a pas assez de temps quil a paru. Mais par voie dappendice ou de note en disant franchement ou? il le prend, il pourrait en donner de longs extraits. Du reste les Mornings in Florence sont bien courts pour constituer un volume, il devrait y ajouter Val dArno qui est dailleurs infiniment supe?rieur aux Mornings in Florence lesquels sont le plus mauvais ouvrage de Ruskin, franchement me?diocre... En grand admirateur du critique dart anglais John Ruskin, et, à la suite de la traduction quil fit (avec laide de sa mère Jeanne Proust) de La Bible dAmiens du critique anglais (parue au Mercure de France, en 1904), Marcel Proust avait été promu « expert en études ruskiniennes ».En novembre 1905, Proust fut donc approché par Auguste Marguillier, un ancien collaborateur de Charles Ephrussi (un ami de Proust), devenu directeur de La Chronique des arts, pour un compte-rendu de Pierres de Venise de Ruskin, que Mathilde Crémieux, une cousine de Proust, venait de traduire et qui allait paraître chez Henri Laurens, le futur éditeur des Matins de Florence de Ruskin. En janvier 1906, Proust adressait à Marguillier une notice au sujet du Gainsborough de Gabrielo Mourey paru dans La Chronique des Arts, puis dans les « Villes dart », une collection (éditée par H. Laurens) très appréciée par lauteur de La Recherche ; toujours dans la même collection, Proust découvrit avec plaisir le Carpaccio de G. et L. Rosenthal (paru en 1906), auquel il fait allusion dans cette lettre.Introduit dans La Recherche, au travers des chatoyantes robes du couturier Fortuny offertes à Albertine par le Narrateur, le peintre vénitien Vittore Carpaccio (1460-1526) fut longuement étudié par Proust lors de ses séjours à Venise grâce aux ouvrages de Ruskin.
Paris. Gallimard, NRF. In-12. Br. Tome I : Hommage à Marcel Proust. 1927. 319 p. Ex. N° 465 sur vélin pur fil Lafuma-Navarre. Tome II : Répertoire des Personnages de " A la Recherche du Temps Perdu" par C. Daudet. Précédé de "La Vie Sociale dans l'Oeuvre de Marcel Proust" par R. Fernandez. 1927. 175 p. Ex. N° 465 sur Vélin pur fil Lafuma-Navarre. Tome III : Morceaux Choisis de Marcel Proust. 1928. 372 p. Ex. N° 465 sur Vélin pur fil Lafuma-Navarre. Tome IV : Au Bal avec Marcel Proust par La Princesse Bibesco. 14ème édition. 1928. 202 p. Tome V : Autour de Soixante Lettres de Marcel Proust par L. Daudet. 1929. 242 p. Ex. N° 468 sur Vélin pur fil lafuma-Navarre. Tome VI : Marcel Proust Lettres à la NRF. Bibliographie Proustienne par G. Da Silva Ramos. Proust à la Mazarine. 1932. 283 p. Ex. N° 162 sur vélin pur fil Lafuma-Navarre. Tome VII : Répertoire des Thèmes de Marcel Proust par R. Celly. 1935. 382 p. Tome VIII : L'Amitié de Proust par G. Cattaui. 1935. 228 p. Bon état. Rousseurs. Couvs. défraichies.
[Novembre 1913]. 4 pages in-12 (180 x 134 mm) en un bi-feuillet replié.
Précieuse lettre originale signée Marcel Proust. Cette lettre, adressée à une dame, lui demande d'intervenir auprès de Pierre Lafitte, rédacteur en chef de l'Excelsior. Proust voudrait faire précéder l’article le concernant, rédigé à sa demande par son ami Jean Cocteau, Buste, d'un chapeau “court et simple”, qu’il a rédigé et déjà envoyé à Dominique Sylvaire. À condition toutefois que ledit chapeau n’ait pas pour effet que l’article ne passe “en moins bonne place”. Proust et Cocteau se sont rencontrés en 1910 chez Geneviève Strauss (veuve du compositeur de Carmen). L'article de Jean Cocteau, auquel fait référence Proust, fut publié en bonne place dans la rubrique La Galerie des bustes de l'Excelsior le 23 novembre 1913, neuf jours après la publication de Du côté de chez Swann (14 novembre 1913). “Du côté de chez Swann ne ressemble à rien que je sache et me rappelle tout ce que j’admire. C’est le cousinage des chef-d’œuvres.”, “une miniature géante, pleine de mirages, de jardins superposés, de jeux entre l’espace et le temps, de larges touches fraîches à la Manet” (Jean Cocteau, extraits de l’article). Proust “agent littéraire”. Loin de l’image du Proust écrivain en retrait du monde et désintéressé, on découvre ici le Proust “pragmatique, stratège, organisant tactiquement la publicité autour de ses livres, veillant à leur bonne diffusion, surveillant de près le discours journalistique les concernant, tel un véritable ‹‹ agent littéraire ›› avant la lettre et, moins attendu peut-être, un Proust au moins aussi soucieux de sa médiatisation personnelle que celle de ses livres” (Leriche) Françoise Leriche, "Proust, un sens publicitaire aigu". Bulletin d'informations proustiennes No. 48 (2018), pp. 81-91.
s. l. s. d. [ca 1907] | 12.60 x 20.40 cm | 3 pages sur un double feuillet
Lettre autographe signée de Marcel Proust, probablement adressée à Madame Catusse. La destinataire ainsi que la date de la missive ont été déterminées par Jean-Yves Tadié. Trois pages rédigées à l'encre noire sur un bifeuillet de papier blanc bordé de noir. Une pliure transversale inhérente à l'envoi. Sombre et admirable missive empreinte de mélancolie proustienne, alors que le futur auteur de la Recherche ressent plus que jamais les affres du deuil de sa mère dont le souvenir est ravivé au passage de la nouvelle année. L'écrivain à la générosité légendaire charge également sa fidèle confidente, Madame Catusse d'acheter un cadeau au couple Straus, dont l'épouse a inspiré le personnage de la Comtesse de Guermantes. La fin 1907, date présumée de cette lettre faisant allusion au Nouvel An approchant, marque le deuxième réveillon passé sans Madame Proust, décédée deux ans auparavant : « Le jour de l'an n'est qu'une occasion pour moi comme s'il était besoin d'occasions ! de me souvenir et de pleurer ». Ce sentiment a été évoqué l'année précédente dans une lettre à Anna de Noailles (« le jour de l'an a eu sur moi une puissance d'évocation terrible. Il m'a tout d'un coup rendu les mémoires de Maman que j'avais perdues, la mémoire de sa voix », février 1906). Ce moment fatidique agira sur Proust comme une pernicieuse madeleine, à la fois réminiscence sensorielle et conscience aiguë du manque de l'être aimé.Il débutera bientôt l'écriture de la Recherche afin de conjurer par les mots cette figure maternelle dont l'absence demeurera insoutenable. Pour l'heure, Proust est en prise à ses éternelles crises d'asthme « provoquées ou exaspérées par ces brouillards terribles » qui le forcent à la réclusion et même au silence : « le téléphonage m'est très périlleux. Et je suis aussi très fatigué pour écrire ». Il s'attelle à l'écriture d'une série de Pastiches pour le Figaro « qui n'étaient, en réalité, qu'un avant-dernier détour avant l'écriture de la Recherche » (George D. Painter). L'un de ces Pastiches portait sur l'escroquerie subie par le président de la maison De Beers, dont Proust possédait des actions. S'imaginant déjà ruiné, il mentionne ses revers de fortune en lettres capitales « VOUS AI-JE RACONTE PAR TÉLÉPHONE MES DÉSASTRES FINANCIERS ? ... » Amie de la mère de Proust, la destinataire Mme Catusse est un soutien précieux pour l'écrivain. La prolifique correspondance de Proust avec celle que Ghislain de Diesbach surnomme sa « Notre-Dame-des-Corvées » représente une ressource inépuisable de connaissances sur sa vie secrète, ses peurs et ses tergiversations. Proust l'appela affolé lors d'une crise d'aphasie dont fut victime sa mère peu avant sa disparition. Alors que son isolement se fait toujours plus grand après son installation au 102 boulevard Haussmann l'année précédente, Proust sollicite l'aide de celle-ci dans de nombreuses affaires, notamment l'achat de fameux cadeaux : « J'aurais voulu vous demander si vous n'avez par hasard rien vu pouvant convenir aux Straus, quoique cela me déplaît toujours de coïncider avec le jour de l'an ». Ce sentiment inspirera un passage de La Prisonnière fustigeant ces mêmes « cadeaux du premier janvier » offerts à Madame Verdurin : « objets singuliers et superflus qui ont l'air de sortir de la boîte où ils ont été offerts et qui restent toute la vie ce qu'ils ont été d'abord [...] ». Connu pour ses frénétiques démonstrations de prodigalité, Proust surmonte ici son aversion pour ces cadeaux de circonstance. Le moindre service rendu à l'écrivain donnait en effet lieu à d'extravagantes dépenses auxquelles les époux Straus n'échappent pas. Avocat de son état, Emile Straus avait sans doute assisté l'écrivain dans ses affaires de succession : « je sens que les services répétés que m'a rendus M. straus ne peuvent rester sans remerciements, puisque je crois qu'il n'accepterait pas d'honoraires. Si vous aviez vu par hasard quelque chose de très joli, dans quelque genre que ce soit,
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Nrf | Paris 1919 | 13 x 19 cm | broché sous chemise-étui
Edition originale sur papier courant en dépit d'une mention de troisième édition. Précieux envoi autographe signé de Marcel Proust à René Boylesve. Notre exemplaire est présenté dans une chemise-étui à rabats en demi maroquin kaki, dos lisse très légèrement éclairci avec indications bibliophiliques dorées en queue, plats de papier marbré, intérieur de papier vert amande. Mouillure angulaire très pâle affectant les premiers feuillets. René Boylesve découvre l'uvre de Marcel Proust en 1913, à l'occasion de la parution du premier volume de la Recherche. D'abord dérouté par l'écriture proustienne, il se montre bientôt dithyrambique: «Notre uvre, à nous, est ruinée par celle-là. Nous avons travaillé en vain. Proust supprime la littérature des cinquante dernières années.» (cité par GERARD-GAILLY Émile, «Note liminaire», dans BOYLESVE René, PROUST Marcel, Quelques échanges et témoignages, 1931, p.24). Quant à Proust, l'admiration à l'égard de son aîné évoquée dans notre envoi n'est pas feinte; ainsi quelques mois avant sa mort louait-il les romans de Boylesve, célébrant non seulement un «art en apparence si simple et qui dit tout» mais aussi «un perfectionnement suprême de technique» (PROUST Marcel, Correspondance, t.XX et XXI, 1991, p. 332 et 778). Les deux hommes n'étaient pas proches mais correspondirent à partir de 1917. En faisant parvenir à Boylesve un exemplaire de ses Pastiches et mélanges, Proust dut le ravir: quand il n'écrivait pas, Boylesve était bibliophile. Ainsi, à propos d'un autre de ses ouvrages, Proust eut cette délicate attention : «J'avais une hésitation en ce qui concerne votre exemplaire. D'habitude, ceux qui sont tirés pour moi sans marque d'édition, sont un peu mieux que les "originales". Cette fois-ci, le "mieux" ne m'apparaît pas; et comme je suis incapable de distinguer le "pur fil" du reste, je ne sais pas, des deux sortes d'exemplaires, ce qui est préférable. [...] Vous seriez mille fois gentil de me dire ce que vous voulez. C'est parce que je vous sais bibliophile que vous écris à propos d'un livre de moi, chose de peu d'importance [...].» (PROUST Marcel, op. cit., t.XXII, p. 156-157) Provenance: Bibliothèque Heilbronn (ex-libris). - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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s. l. mardi (25 octobre 1904) | 12.60 x 20.40 cm | 12 pages sur 3 bifeuillets
Lettre autographe signée de Marcel Proust,adressée à René Peter. Douze pages rédigées à l'encre noire sur troisbifeuillets de papier blanc bordé de noir. Déchirures aux extrémitéslelong des plis des bifeuillets, n'affectant pas le texte. Publiée dans Kolb, IV, n°168. Très longue lettre de Proust, pleine de sous-entendus, au dramaturge René Peter. Vantant le succès de ce dernier, Proustfait la sublime confession de sa propre vanité d'écrivain et de ses ambitions littéraires. Il laisse subtilement transparaître sa jalousie pour la maîtresse de Peter et déclare également sa dévotion absolue à Reynaldo Hahn. Il s'agit d'unedes premières missives qu'il envoie à Peter, son ami d'enfance, après avoir récemment repris contact avec lui. *** Proust, éternellement accablé de maux, reste reclus et s'excuse d'avoir manqué la répétition de la nouvelle pièce de Peter, Le Chiffon. La comédie en trois actes de Peter sur une musique de Reynaldo Hahn, créée à l'Athénée le mois suivant, connaîtra un franc succès et une soixantaine de représentations avant la fin de l'année. Le jeune Proust se remet à l'opinion dithyrambique de Hahn qui avait assisté aux répétitions, et lamissive se mue en une déclaration d'amour au compositeur et à son jugement impeccable : "Reynaldo m'a dit que votre pièce était délicieuse et ravissante, ce qui n'est pas tout à fait la même chose, qu'il y avait ri et pleuré comme il ne rit et pleure jamais au théâtre et que la langue était exquise. Cela j'en étais certain. Mais ne connaissant rien de vous, je ne pouvais savoir si vous aviez le génie dramatique. J'en suis certain maintenant car si je ne connais pas de juge aussi sévère, aussi ridiculement sévère que Reynaldo, je n'en connais pas non plus qui ait plus de goût. De sorte que sa sévérité habituelle, sa perspicacité foncière, donnent à son enthousiasme une valeur très grande à mes yeux". Dans un enchevêtrement caractéristique d'aveu et de déni, Proust cache à peine ses ambitions et sa quête de reconnaissance. Il appelle de tous ses vux les mêmes lauriers qu'il place sur la tête de Peter : «votre pauvre et charmante mère qui comme tous ceux qui aiment et qui ont vécu, la vie meurtrissant toutes nos tendresses, a tant souffert, assiste à ce grand bonheur, à ces premiers rayons de la gloire sur votre front charmant, que Vauvenargues dit plus doux que le soleil levant. Je n'en parle que par citation, ne les ayant jamais connus moi-même !» Il finira même par instiller sa vocation littéraire dans le parcours du narrateur de La Recherche, sa formation d'homme de lettres davantage marquée par les déceptions que par les «rayons de la gloire» tant attendus par Proust lui-même. Elle culmine cependant dans le Temps retrouvé par une épiphanie: le narrateur sait maintenant quoi écrire et, surtout, comment l'écrire. La lettre marque les débuts du trio Proust-Peter-Hahn dont la complicité était telle qu'ils formeront un vocabulaire spécial dont eux seuls avaient le secret. Le fleuve de mots de cette lettre illustre parfaitement cet indéniable lien entre désir et admiration intellectuelle : «Car je tiens aussi au succès, je suis extrêmement matériel dans mes vux pour ceux que j'aime et je leur souhaite toutes les voluptés depuis les plus hautes jusqu'aux plus grossières». Malgré ces démonstrations de générosité, l'écrivain ne peut cependant masquer une certaine jalousie envers Robert Danceny, fictif co-auteur du Chiffon qui n'était autre que la maîtresse de Peter, Mme Dansaërt. Proust lui fait élégamment mais explicitement référence : «Cela me rend heureux de penser que la charmante femme dont on m'assure que c'est elle qui se cache sous le nom masculin de votre collaborateur, sera de moitié dans votre uvre. Je ne dis pas de votre succès, car collaboratrice ou non, elle eût toujours par le cur partagé votre succès, ayant je crois pour vous une amitié profonde». Typique d'un Proust transposant ses désirs à travers la fiction, l'écrivain formera
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Paris, Grasset, 8 novembre 1913. In-12 (180 x 116 mm), 1 f. bl., 2 ff. n. ch., 523 pp., 1 p. n. ch. Demi-maroquin bordeaux à coins, filet doré d'encadrement, dos à nerfs, auteur, titre et date dorés, tête dorée, non rogné, couvertures conservées, étui bordé, restaurations marginales et manques angulaires au feuillet d’envoi (Loutrel-Delaporte).
Édition originale en premier tirage. Elle possède les fautes et remarques signalées par Max Brun : barre verticale à Grasset sur le titre, achevé d’imprimer au verso de la page 523 et absence de table des matières. Mention fictive de “troisième édition” sur la première de couverture. Précieux exemplaire enrichi d’un envoi autographe “à Lucien Henraux, son ami, Marcel Proust”. Collectionneur d’art et passionné d’automobile, fidèle du salon de Madeleine Lemaire, Lucien Henraux (1877-1926) était un ami et ancien camarade de classe de Proust. Il faisait partie, au printemps 1903, du petit groupe d’amis (avec Antoine Bibesco, Gabriel Trarieux et Georges de Lauris) qui accompagna Proust dans ses excursions pour visiter les églises d’Île-de-France et de Bourgogne, notamment à Saint-Loup-de-Naud en Seine-et-Marne dont l’écrivain se souviendra pour son personnage Robert de Saint-Loup (Carter, Marcel Proust, p. 335.). Henraux est fréquemment cité dans la correspondance, ainsi que son frère, Albert – président de la Société des Amis du Louvre. Comme le note Pyra Wise, Proust avait une opinion changeante sur les Henraux selon ses interlocuteurs. S’il leur garde une amitié sincère, il a parfois moqué leur rusticité auprès de correspondants plus mondains. Peu avant la parution de Swann, à la fin de décembre 1911, il visite ainsi avec Lucien Henraux une exposition sur la Chine ancienne et écrit à Reynaldo Hahn : “[Lucien Henraux] m’a parlé de Cocteau, j’ai vu qu’il le connaissait beaucoup. Mais il a ajouté, ce qui était d’un comique qui aurait été assez triste s’il l’avait senti : ‹‹ Mais ce que je crains pour lui c’est le monde, il va trop dans le monde, s’il va dans le monde il est perdu ››. Mais j’ai vu qu’il ne disait pas cela comme un mondain déplore la raison de sa propre faiblesse, mais comme un solitaire qui donne la recette de ses vertus”. En 1921 Proust se désolera que son état de santé l’empêche de revoir cet ami qui,“s’il ignore mon état […] doit me croire bien ingrat et bien oublieux alors que le souvenir de notre amitié me tient compagnie. Mais je n’ai jamais été en état de le voir ni de lui répondre. Un de ces jours je demanderai à une double piqûre d’adrénaline et de caféine la force de lui écrire un petit mot pour qu’il sache que je ne l’ai jamais oublié” (Correspondance, XX, p. 220). Lucien Henraux a marqué de nombreux passages au crayon dans les marges de son exemplaire. Exemplaire de choix parfaitement relié par Loutrel-Delaporte. Pyra Wise, “Lettres et dédicaces inédites de Proust et de quelques correspondants”, Bulletin d'information proustienne, n° 40, 2010, pp. 9-28. Max Brun. “Contribution à l'étude des premiers tirages de l’édition originale de Du côté de chez Swann”, Le Livre et l’Estampe, 1966, n° 45-46, pp. 5-39.
Rares épreuves corrigées par l'auteur. S.l., [circa février 1903]. 12 p. in-8, montées sur papier et formant un placard de 49 x 130 cm, sous étui à rabats de Julie Nadot. Rares épreuves corrigées de passages de La Bible d'Amiens, pour la parution dans la revue littéraire La Renaissance latine du 15 février 1903. Nombreuses corrections autographes, donnant plusieurs variantes inédites, qui témoignent du soin méticuleux porté par Proust à cette traduction dont le succès l'encouragera à se prêter une seconde fois à l'exercice avec Le Sésame et les Lys deux ans plus tard.
Marcel Proust commence à s'intéresser aux ouvrages de Ruskin à l'automne 1899, dès son retour d'Évian-les-Bains, en se plongeant dans la lecture intensive de celui qu'il appelle « ce grand homme » après avoir découvert le chapitre intitulé « La Lampe de la mémoire » des Sept Lampes de l'architecture. Une révélation. Quelques mois plus tard, il apprend la mort la mort du critique d'art dans Le Figaro du 21 janvier 1900 et écrit immédiatement à Marie Nordlinger, une ami anglaise de Manchester et cousine de Reynaldo Hahn, lui exprimant, outre sa tristesse, son désir de pérennité des ouvrages de l'écrivain : il prépare alors plusieurs hommages à Ruskin sous formes d'articles nécrologiques et de notes qui deviendront, avec des modifications amplifiées, les péritextes de sa future traduction de La Bible d'Amiens. Les premiers - et seuls - extraits paraissent en février et mars 1903, un an avant la parution en volume. Le texte de ces épreuves évoquent des épisodes de l'hagiographie des saints Martin, Geneviève et Jérôme, et parurent dans la revue littéraire La Renaissance latine (numéro du 15 février 1903) du Prince de Brancovan, malgré les réticences de ce dernier qui le moquait encore, le mois précédent, pour sa traduction qu'il jugeait « légère ». Proust, lui fera alors cette belle réponse : « Je crois que cette traduction, non pas à cause de mon talent qui est nul, mais de ma conscience qui a été infinie - sera une traduction comme il y en a très peu, une véritable reconstitution [...]. À force d'approfondir le sens de chaque mot, la portée de chaque expression, le lien de toutes les idées, je suis arrivé à une connaissance si précise de ce texte que chaque fois que j'ai consulté un Anglais - ou un Français sachant à fond l'anglais - sur une difficulté quelconque - il était généralement une heure avant de voir surgir la difficulté et me félicitait de savoir l'anglais mieux qu'un Anglais. En quoi il se trompait. Je ne sais pas un mot d'anglais parlé et je ne lis pas bien l'anglais. Mais depuis quatre ans que je travaille sur la Bible d'Amiens je la sais entièrement par coeur et elle a pris pour moi ce degré d'assimilation complète, de transparence absolue, où se voient seulement les nébuleuses qui tiennent non à l'insuffisance de notre regard, mais à l'irréductible obscurité de la pensée contemplée ». Mais la tâche fut ardue en effet puisque Proust connaît à peine l'anglais : sa mère fait le « mot à mot », qu'il remanie avec les conseils de Marie Nordlinger et de Robert d'Humières, traducteur de Kipling. Au terme de ces longues années d'un travail acharné et d'un commentaire personnel sur l'art et la création, Proust achève enfin sa préface, la traduction et les notes, dont certaines se développent sur plusieurs pages. L'ouvrage, qui sera achevé un an plus tard (en février 1904) portera une dédicace à Adrien Proust qui vient de mourir, au lieu de celle destinée à Reynaldo Hahn : « à la mémoire de mon père, frappé en travaillant le 24 novembre 1903, mort le 26 novembre, cette traduction est dédiée ». Il s'en excusera dans la dédicace personnelle lorsqu'il offrira un exemplaire à Hahn, « tant [s]on petit Papa désirait le voir paraître que maintenant j'ai mieux aimé vous le retirer pour le lui offrir ». Proust, néanmoins, lui dédicacera la second texte de Ruskin qu'il traduira trois ans plus tard, Les Sésames et les Lys.
les Cahiers de la Quinzaine | Paris 1907 | 13 x 19 cm | broché
Edition originale sur papier courant. Petits manques en tête et en pied du dos, quelques piqûres et taches claires sur les plats. Exceptionnel envoi autographe signé de Robert Dreyfus à son ami : « À Marcel Proust. Très affectueusement ». Amis d'enfance et anciens élèves du Lycée Condorcet, Marcel Proust et Robert Dreyfus fondent la revue Le Banquet en 1892, avec quelques-uns de leurs anciens condisciples dont Daniel Halévy. Paraîtront huit numéros qui contiennent les premiers pas en littérature de l'un et de l'autre. En 1907, Dreyfus, quand il rédige cet envoi à Proust empreint d'une profonde sympathie, est un auteur reconnu pour ses essais : La Vie et les prophéties du Comte Gobineau publié deux ans plus tôt lui a valu un prix de l'Académie française. Proust, quant à lui, s'attelle alors à la rédaction de son grand uvre, À la recherche du temps perdu, mais n'a encore qu'une modeste réputation d'écrivain. L'amitié entre les deux hommes traverse les décennies, comme en témoigne leur correspondance, entamée dès 1888 et poursuivie jusqu'en 1920. Bien inspiré, Dreyfus conservera précieusement les lettres de Proust qui, après la mort de celui-ci, lui permettront d'écrire un livre précieux pour les proustiens, Souvenirs sur Marcel Proust, accompagnés de lettres inédites (1926) : « Est-ce une consolation de songer : s'il avait été mieux portant, [...] il n'eût pas écrit ces lettres où scintillent encore les fusées de son esprit. » Exemplaire de la bibliothèque de Marcel Proust, offert par son ami d'enfance Robert Dreyfus. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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s. l. s. d. [1908 ou 1919 ?] | 11.60 x 17.80 cm | 4 pages sur un feuillet remplié
Lettre autographe signée de Marcel Proust à Maurice de Fleury, psychiatre et homme de lettres célèbre proche d'Émile Zola, qui a écrit un recueil de nouvelles ainsi que divers ouvrages médicaux sur la neurasthénie, l'insomnie, l'épilepsie. Quatre pages sur un double feuillet filigrané "Island Mill" bordé de noir. Traces de pli inhérentes à l'envoi. Publiée dans Kolb, VIII, n°32, p. 74-75. Superbe lettrevantantles mérites du pastiche littéraire, par l'un des plus grands écrivains du genre : Marcel Proust. L'écriture de la missivepeut coïncider avec la parution de sa série de pastiches sur l'Affaire Lemoine (escroquerie montée par un ingénieur français de ce nom, qui se prétendait capable de fabriquer des diamants authentiques), en première page du supplément littéraire duFigaroentre 1908 et 1909, ou bien dater de sa publication en volume, sous le titrePastiches et mélanges,en 1919. La lettre autographe est présentée sous une chemise en demi maroquin bleu nuit, plats de papier marbré à motif oeil de chat,contreplats doublés d'agneau beige, étui bordé du même maroquin. Proust remercie chaleureusement son ami Maurice de Fleury, «savant et écrivain», pour sa favorable réception de ses «petits pastiches»: «Votre double mérite devrait vous rendre doublement sévère : et vous excusez le pastiche, ce genre inférieur!», reconnaissant avec ironie la place encore précaire qu'occupait ce genre inhabituel, bien que populaire du temps de Proust. Le pastiche était davantage perçu comme une fantaisie stylistique ou même un exercice d'étudiant qu'une véritable création digne des belles lettres. L'écrivain le considère pourtant ici comme une rafraîchissante addition à la stricte hiérarchie des genres qui prévaut encore: « Manié pourtant par vos mains plus belles que les miennes, il me semble qu'il pourrait peut-être devenir comme une forme indirecte, plus discrète, plus frêle et plus élégante de critique littéraire. Des esprits très fiers pourraient s'y adonner, et des esprits très fins. comme le vôtre, très attraché par la grandeur, le sérieux, le devoir, aussi sage, pourrait s'y plaire, suivre ces jeux.»Proust revendique par ces mots l'intérêt du«pastiche critique», dontla tradition était déjà bien établie, agissant comme une analyse empirique du style d'un auteur. Depuis ses années à Condorcet, l'écrivain le pratique assidûment, avec,selon ses dires,plus ou moins de succès: «J'ai été aussi quelques fois à faire des pastiches de littérature médicale! Si j'avais pu les retrouver, ou les recommencer (mais tout cela est trop loin) je les aurais publiés si j'avais su que vous lisiez cela pour vous amuser. Je n'ai pas besoin de vous dire que jugé inimitable, vous n'y figuriez pas. Mais [] d'autres sont moins parfaits et joignaient à des qualités bien intéressantes, des petits défauts dont l'imitation et la caricature étaient possibles» Le pastiche aura de multiples vertus pour l'écrivain, et son usagel'aida sans nul douteà affiner son propre style. L'exercice dépassera bientôt les confins de la critique littéraire, comme le remarque Paul Aron: «Il n'est pas faux d'affirmer que la Recherche est un gigantesque pastiche du discours social fin de siècle.» Son grand uvre contiendra en effet des pastiches à divers degrés :leur manifestation la plus remarquable étant sans doute unevraie-fausse citationdu«journal inédit des Goncourt», passage écrit de toutes pièces par Proust qui apparaît dans Le Temps retrouvé. Exceptionnel témoignage de Proust à proposd'un important procédé de sacréation littéraire,qui nourrira les pages de saRecherche. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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Paris. Gallimard, NRF. Brochés In-12. Non complet. Tome I : Hommage à Marcel Proust. 1927. 319 p. N° 179 sur vélin pur fil Lafuma-Navarre. Tome II : Répertoire des Personnages de " A la Recherche du Temps Perdu" par C. Daudet. Précédé de "La Vie Sociale dans l'Oeuvre de Marcel Proust" par R. Fernandez. 1927. 175 p. ex libris principis obsta. Tome III : Morceaux Choisis de Marcel Proust. 1947. 372 p. Tome IV : Au Bal avec Marcel Proust par La Princesse Bibesco. 1928. 202 p. ex libris principis obsta. Tome VI : Marcel Proust Lettres à la NRF. Bibliographie Proustienne par G. Da Silva Ramos. Proust à la Mazarine. 1932. 283 p.
Bel ensemble en bon état. Rousseurs. Couvertures défraichies.
Aux armes de Proust de Chambourg ( Orléanais ) - CORVINUS, Johannes Arnoldi Ravens dit.
Reference : c7082
Amstelodami, Apud Danielem Elzevirium, 1664 ; petit in-12°, plein veau blond , dos à nerfs orné à 5 compartiments du fer doré des armoiries de Proust de Chambourg, tranches dorées, titre doré ; (12) pp. ( titre-frontispice gravé, titre,épitre, index), 644pp.Quelques traces pales de mouillure, petite restauration en marge de 2 feuillets, sans manque de texte, reliure frottée avec manques aux coiffes coupes et coins et en bordure du 2ème plat.
Ex-libris armorié “Aymonis Proost vel Proust de Chambourg Mili=tis in Legibus Retiae Stirpis Apud Aurelios Professoris et rectoris“ . PROUST de CHAMBOURG, Aymon, docteur et professeur en droit à Orléans, d'une ancienne famille originaire de la noblesse de Flandre : Proost ou Proust “ Il s'appliqua comme ses ancêtres à la Jurisprudence… M. Aymon Proust de Chambourg pourroit compter dans sa famille dix professeurs… Entr'autres, Antoine Proust, dit Proust de Chambourg, qui commença à enseigner en 1629, & qui fut mis professeur à Bourges , à la place de François Pinsson…“( Cf. Moreri). (Reu-CO2
Lausanne, Edita, 1985, in-4°, 211 pp, 119 photos à pleine page, reliure toile éditeur, jaquette illustrée, bon état
Bel album où des extraits d' "A la recherche du temps perdu" illustrent un choix de photographies d’Atget. — Marcel Proust et Eugène Atget bien que contemporains ne se connaissaient pas. Leurs œuvres monumentales témoignent de cette même volonté patiente et méticuleuse de restituer la vie de leur temps, ce Paris légendaire de la Belle Époque. Tandis que Proust s'attachait à décrire la complexité de l'âme humaine, Atget, lui, photographiait les rues, les places, les jardins, les échoppes qui allaient servir de décor au peuple parisien. Dans cet ouvrage les photographies de l'un font subtilement écho aux mots de l'autre, c'est Odette ou encore Albertine qu'on croit reconnaître derrière les passantes furtives, c'est l'hôtel de la duchesse de Guermantes que dissimulent les lourdes portes cochères. Ces deux regards croisés sur un Paris irrémédiablement perdu suscitent une émotion teintée de mélancolie. — C'est M. Arthur D. Trottenberg, professeur à l'université de Harvard, qui eut l'idée de choisir des photographies d'Eugène Atget, conservées en Amérique par Bérénice Abbott, de les accompagner d'extraits de "A la recherche du temps perdu" de Marcel Proust et de les réunir en un volume. Eugène Atget ne connaissait ni Marcel Proust, ni son œuvre, mais l'écrivain et le photographe avaient en commun la dévorante passion d'enregistrer la vie complexe et le pouls rapide de Paris au tournant du siècle. Ils partageaient aussi le don d'user du pouvoir évocateur de l'image visuelle comme moyen de communication esthétique. Les images qui jaillissent du texte et de la photographie transcendent alors les idées et les émotions exprimées et deviennent pures œuvres d'art. En décrivant "A la recherche du temps perdu", Proust s'intéressait aux gens et à la signification de leurs rapports entre eux; son examen microscopique de leurs relations est souvent coloré et, dans une certaine mesure, motivé par sa sensibilité exceptionnelle au monde visuel. Cette même sensibilité caractérise l'œuvre d'Eugène Atget, et les deux artistes l'un par l'objectif et l'autre par la plume, ont rendu une époque et un lieu précis avec une vigueur unique. Ce livre veut rapprocher les œuvres de deux artistes inégalables afin que l'art de l'un illumine et fortifie l'art de l'autre.
Heugel & Cie Au Ménestrel | Paris 1896 | 28 x 37.50 cm | en feuilles sous couverture
Edition originale de ce rare fascicule, non justifié, et tiréà petit nombre sur vergé de Hollande. Illustré d'un portrait d'Albert Cuyp d'après Maurin. En feuilles sous couverture d'éditeur gris-vert imprimée en noir et rouge, 5 pages de musique lithographiée (Imp. Delanchy), timbre humide de l'éditeur au verso vierge du dernier feuillet. De très petits accrocs en en tête et queue du dos de la couverture souple, exemplaire de toute fraîcheur. Portrait poétique et musical du peintre néerlandais du siècle d'or Albert Cuyp, réalisé à quatre mains par Marcel Proust et Reynaldo Hahn qui accompagne les vers de l'écrivain par une mélodie aupiano. Il s'agit du premier des quatre portraits de peintres que Proust et Hahn admiraient au Louvre (ils consacrèrent les suivants à Paul Potter, Anton Van Dyck et Antoine Watteau). Les luxueux fascicules se vendaient séparément comme indiqué sur la couverture imprimée. Pour chacun d'entre eux, les vers de Proust spécialement composés pour l'occasion sontimprimés en caractères italiques sous des reproductions de gravures anciennes offrant le portraits des peintres évoqués. Les poèmes seront publiés la même année dans l'édition originale des Plaisirs et les Jours. Les mélodies de Hahn furent créées chez Madeleine Lemaire le 28 mai 1895, en présence de prestigieux spectateurs, dont la Princesse Edmond de Polignac, le comte Robert de Montesquiou, José Maria de Heredia auquel les poèmes étaient dédiés, le comte Primoli, ainsi qu'Anatole France. "L'interposition du poème entre la peinture et la musique a donc fait preuve d'un excellent conduit entre les arts grâce au fait que Hahn a respecté scrupuleusement l'esprit du poème tout en préservant son autonomie dans sa composition. Le lien entre la musique et la peinture se révèle après que les autres matériaux s'unissent entre eux ; c'est dans cette alliance que s'opère alors une étonnante complémentarité souhaitée sur la lumière apaisante d'Albert Cuyp" (Nicolas Vardon) Précieux exemplaire de toute rareté, une superbe manifestation de l'immense complicité artistique entre Marcel Proust et Reynaldo Hahn. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
Heugel & Cie Au Ménestrel | Paris 1896 | 28 x 37.50 cm | en feuilles sous couverture
Edition originale de ce rare fascicule, non justifié, et tiréà petit nombre sur vergé de Hollande. Ouvrage illustré d'un portrait d'Albert Cuyp d'après Maurin. En feuilles sous couverture d'éditeur gris-vert imprimée en noir et rouge, 5 pages de musique lithographiée (Imp. Delanchy), timbre humide de l'éditeur au verso vierge du dernier feuillet. De très petites déchirures en marges di dos et des plats, agréable exemplaire. Portrait poétique et musical du peintre néerlandais du siècle d'or Albert Cuyp, réalisé à quatre mains par Marcel Proust et Reynaldo Hahn qui accompagne les vers de l'écrivain par une mélodie aupiano. Il s'agit du premier des quatre portraits de peintres que Proust et Hahn admiraient au Louvre (ils consacrèrent les suivants à Paul Potter, Anton Van Dyck et Antoine Watteau). Les luxueux fascicules se vendaient séparément comme indiqué sur la couverture imprimée. Pour chacun d'entre eux, les vers de Proust spécialement composés pour l'occasion sontimprimés en caractères italiques sous des reproductions de gravures anciennes offrant le portraits des peintres évoqués. Les poèmes seront publiés la même année dans l'édition originale des Plaisirs et les Jours. Les mélodies de Hahn furent créées chez Madeleine Lemaire le 28 mai 1895, en présence de prestigieux spectateurs, dont la Princesse Edmond de Polignac, le comte Robert de Montesquiou, José Maria de Heredia auquel les poèmes étaient dédiés, le comte Primoli, ainsi qu'Anatole France. "L'interposition du poème entre la peinture et la musique a donc fait preuve d'un excellent conduit entre les arts grâce au fait que Hahn a respecté scrupuleusement l'esprit du poème tout en préservant son autonomie dans sa composition. Le lien entre la musique et la peinture se révèle après que les autres matériaux s'unissent entre eux ; c'est dans cette alliance que s'opère alors une étonnante complémentarité souhaitée sur la lumière apaisante d'Albert Cuyp" (Nicolas Vardon) Précieux exemplaire de toute rareté, une superbe manifestation de l'immense complicité artistique entre Marcel Proust et Reynaldo Hahn. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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P., Éditions de la N.R.F., 1922, in-8, broché, chemise étui fantaisie de toile écossaise, pièce de titre de box noir, gardes de toile rouge (Atelier Devauchelle), 230 p. Édition originale. Envoi autographe signé à Gus BOFA : à Monsieur Gus Bofa, Sympathique admiratif hommage, Marcel Proust. Gus Bofa collabora au Crapouillot de 1922 à 1936 non en qualité de dessinateur mais de critique littéraire. Le titre de sa chronique s’intitulait Les Livres à lire et les autres. Elle paraît du 15 janvier 1922 jusqu’en 1939. Son article sur Sodome et Gomorrhe est paru dans le numéro du 16 juin 1922. Reste que tout le monde a en mémoire le célèbre portrait de Proust par Bofa; à contre-jour dans une boutique d’horloger dont l’enseigne : “À la Recherche du temps perdu” se lit inversé sur la vitrine. Penché, loupe en main, il examine le meilleur rouage d’un monticule de montres en pièces détachées. Synthèses littéraires et extra-littéraires paraît en 1923, c’est un recueil de 40 compositions d’une grande originalité et d’une grande inventivité. L’artiste réussit à donner sa vision, une synthèse à la fois de l’écrivain et de son œuvre, de quelques-uns des plus célèbres acteurs de la littérature. Les portraits n’ont pas été publiés au préalable dans la presse. Proust mort le 18 novembre 1922 n’a pu malheureusement en prendre connaissance.Huysmans, Kipling, Nietzsche, Proust, Morand, etc. Les Synthèses était une commande de l'éditeur Mornay, des bois gravés étaient prévus pour être finalement remplacés par des dessins au trait, coloriés au pochoir. Les portraits n'ayant pas été publiés au préalable dans la presse, Proust étant mort le 18 novembre 1922, n'a pu en prendre connaissance.
Phone number : 33 01 48 04 82 15
S.l.n.d. [Paris], vers le 7 août 1922 [cf. le cachet postal] ; 6 pages in-8 (180 × 137 mm) ; avec enveloppe
Belle lettre littéraire : Proust y cite Vigny, Lamartine et Baudelaire. Marcel Proust, habitué des mauvaises critiques, écrit à l’auteur des Amorandes non « une lettre de consolation » mais des lignes soulignant la grandeur qu’il a trouvée à son roman. Ce faisant, il convoque Lamartine, Vigny et Baudelaire pour conjurer le déni de justice critique infligé à Julien Benda. Il évoque aussi les attaques qu’il avait subies à propos de À la recherche du temps perdu pour rappeler à son correspondant qu’il est vain de prêter attention aux « critiques qui ne portent pas ». "Monsieur Je n’ai pas l’honneur de vous connaître et je suis trop malade pour vous écrire. J’ai seulement voulu vous dire que les Amorandes me paraissent extrêmement différentes de ce qu’en pensent des critiques remarquables mais à mon avis fourvoyés pour un jour, et de jeunes sots – et même de vieux – qui font chorus. Il est naturellement plus difficile à ceux qui ont énormément à dire de trouver une forme nette, qu’à un Moréas par exemple. Les livres vides donnent aisément l’illusion de la perfection et en revanche votre «Il rêvera toujours à la chaleur du sein » [vers de Vigny mis en exergue par Benda sous le titre de son roman] n’est pas toujours clairement exprimé, parce qu’il est inexprimable. Mais c’est sa grandeur. Cette lettre n’est pas une lettre de consolation. Je me suis moi-même, à propos du livre le plus composé, le plus concerté qui soit [la Recherche], vu trop souvent accusé de me laisser aller à l’effusion de ma sensibilité particulière ou, pis encore, à peindre à tort et à travers tout ce que je voyais, pour savoir qu’on n’est nullement blessé de ces critiques qui ne portent pas et n’ont d’autre avantage que de permettre aux Pierrefeu d’entonner leurs airs de bravoure. Je crois que vous êtes victime d’un déni de justice sans qu’il y ait mauvaise et méchante intention de personne, sans que personne ait plus tard à arracher « la corde injurieuse où la haine a vibré » [Lamartine]. Mais comme je crois mon appréciation plus juste, je me suis permis de vous le faire connaître malgré le terrible effort que c’est pour moi dans l’état où je suis de tracer même quelques lignes. Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments les plus distingués Marcel Proust Je ne sais qui signe Paul Rival dans la Nouvelle Revue Française. Si vous l’ignorez aussi et avez quelque curiosité de l’apprendre, je pourrai demander à Jacques Rivière, quand il sera revenu à Paris, quel est ce nouveau critique. Ce qu’il dit de l’homme perdant sa virilité, du cas qui se particularise, cela m’aurait fort diverti si cela ne m’avait surtout agacé. Mais j’espère surtout que vous n’avez de cette injuste presse aucun ennui, ni même l’orgueilleuse joie d’être mal compris. J’ai eu de bien plus mauvaises presses que vous (cela continue d’ailleurs) et je me serais cru très ridicule en affectant « ce regard calme et haut, qui damne tout un peuple au bord de l’échafaud». Je crois que je cite un peu inexactement ces vers admirables [Baudelaire, « Les Litanies de Satan »]." Les Amorandes, roman de Julien Benda paru en 1922, reçut un accueil critique tel que son auteur, qui l’avait conçu comme un marchepied pour l’Académie française, se retira quelques années de la vie littéraire. Jean de Pierrefeu livra une critique assassine du roman de Benda dans le Journal des débats du 19 juillet 1922, sous le titre « Un romancier philosophe ». (Il faudra attendre 1927 pour que paraisse La Trahison des clercs, le livre qui fit la célébrité de Benda.) Les vers de Baudelaire, cités de mémoire par Proust, sont en fait : « Toi qui fais au proscrit ce regard calme et haut / Qui damne tout un peuple autour d’un échafaud ». On joint : - Un exemplaire de l’édition originale des Amorandes dans le tirage spécial pour la société de bibliophiles « Les XX », signé par Julien Benda (no 4). Références : Ph. Kolb (éd.), Correspondance de Marcel Proust, tome XXI, Paris, Plon, 1993, no 277.
PROUST, Marcel. - PROUST, Robert. - BRACH, Paul. - LA COMTESSE DE NOAILLES.
Reference : 98753
Genève - Paris, La Palatine à la Librairie Plon 1930, 225x145mm, frontispice, 241pages, broché. Edition originale sur papier de Hollande Van Gelder, numérotée n.° H.81 / H.150, tirée à 152 exemplaires, 3ème tirage après 38 exemplaires sur Chine et 59 exemplaires sur Japon, et avant 455 exemplaires sur papier pur fil des Papeteries Lafuma à Voiron et 2400 exemplaires sur papier d’alfa. Bel exemplaire avec tranches non rognées.
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Mercure de France | Paris 1904 | 12 x 19 cm | relié sous étui
Edition originale de la traduction française établie par Marcel Proust, un des exemplaires de première émission numérotés à la presse. Reliure à la bradel en demi percaline indigo, dos lisse orné d'un motif floral doré, double filet en queue, pièce de titre de chagrin rouge, plats de papier marbré, couvertures conservées, reliure de l'époque;chemise-étui en plein maroquin noir, dos lisse, date dorée en queue, intérieur de daim bleu marine, chemise-étui signée de P. Goy & C. Vilaine. Précieux envoi autographe de l'auteur à son jeune ami écrivain Max Daireaux. S'il a bien connu la famille Daireaux à Neuilly ce n'est qu'en 1908 à leur retour de Buenos Aires que Proust se lie d'amitié avec le jeune Max, de treize ans son cadet. Ils entretiendront, pendant plusieurs années, une importante correspondance essentiellement littéraire. On note ainsi que la première lettre de Proust à ce nouvel ami, écrite en septembre 1908 sous forme de poème dédicatoire, est jointe à un exemplaire des Plaisirs et les jours. Plus tard, Proust appuiera la publication des écrits de son protégé dans le Figaro et, en 1913, sollicitera ses lumières scientifiques lors de la correction de son manuscrit de la Recherche. Il lui soulignera à cette occasion qu'il a utilisé dans "Les Jeunes filles" une anecdote survenue chez les Daireaux: " Il n'y a (dans le second volume) qu'un seul mot bête et il a été dit par moi chez vous..." (lettre du 19 juin 1913). - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
1932 Paris, Plon / La Palatine, 1932, In huit ,iv-327 pp, broché,sous papier cristal, couverture cornée et , état usagé,, quatrième de couverture un peu déchirée
1/1800 exemplaires sur alfa ,.
(Luisant), Imprimerie Durand, (1976). Une plaquette au format in-8 (233 x 157 mm) de [8] pp., agrafée.
Tiré à part du Bulletin de la Société des Amis de Marcel Proust constitué d'une étude sur ''le plaisir de la gourmandise'' dans les oeuvres de Marcel Proust. Très belle condition.
P., La Table Ronde, 1999, fort in-12, br., couv. ill., 629 pp., bibliographie. (Z44)
Proust à Cabourg - Proust et son père - Proust et Céleste. Collection La petite vermillon.
Editions de la Différence Broché D'occasion bon état 01/01/1986 150 pages
Sommaire : Lecteurs de Proust par Bernard de Fallois ; Les Sources du Loir à Illiers par Marcel Proust ; Rêves de Voyage par André Ferré ; Les Clefs des Types et le Clavier des Thèmes chez Proust par Georges Cattaui ; Marcel Proust ou l’angoisse créatrice par Robert Vigneron, in-4 couv. cartonnée