Isaac-Louis LE MAISTRE DE SACY - [Antoine ARNAULD] Antoine-Vincent ARNAULD
Reference : 88380
(1667)
Gaspard Migeot | Mons 1667 | 10 x 15.50 cm | Relié
Première édition de la traduction du Nouveau Testament, dite de Port-Royal. L'ouvrage a été commencé par Antoine Le Maistre, continué par Antoine Arnauld et Louis-Isaac Le Maistre de Sacy. La préface a été revue par Pierre Nicole et Claude de Sainte-Marthe. Cette édition est généralement attribuée à Daniel Elzevier d'Amsterdam et se trouve bien imprimée. Un frontispice d'après Philippe de Champaigne et gravé par Van Schuppen. Selon Brunet qui décrit amplement cette première édition (V. 749), elle fut imprimée pat Elzevier et vendue par Migeot ; il précise par ailleurs qu'il y a eu deux tirages de cette première édition, le second se distinguant par l'absence de page de titre au second volume. Première page de titre en rouge et noir. Exemplaire entièrement réglé. Bien que ce second tirage se caractérise par l'absence de page de titre, il y a eu un autre tirage peut-être antérieur sans privilège; l'exemplaire que nous proposons contient le privilège et une page de titre au second volume. On peut donc se demander s'il n'y a pas eu non pas deux tirages mais trois de cette édition originale. Reliures de l'époque en plein maroquin vert. Dos à nerfs richement ornés. Titres et tomaisons dorés. Triple filet d'encadrement sur les plats. Papier de garde dominoté à étoiles dorées. Tranches dorées. Frise interne. Dos éclaircis. Traces de frottement. En regard du frontispice, une page manuscrite reprenant la note de Brunet sur cette édition. Bel exemplaire en maroquin d'époque. * Cette traduction, très fameuse dans l'histoire du jansénisme, est le fruit du travail de plusieurs collaborateurs (Antoine Arnault, Le Maître de Sacy...) dont Antoine Le Maître fut le principal artisan et initiateur et dont l'entière traduction de la Bible était le vaste projet ; projet qui vit le jour plus tard et qu'on appela la Bible de Port-Royal, à laquelle on intégra cette première publication du Nouveau Testament. Bien que l'édition fût un immense succès, en raison de son accessibilité, elle entraîna immédiatament un véritable tollé dans le monde religieux, et un grand nombre de libelles et de publications la condamnèrent sévèrement. Elle fit certes l'unanimité chez les jansénistes, mais les jésuites la jugèrent diabolique. La préface, qui justifie exemplairement du travail des traducteurs, est de Le Maître de Sacy, frère d'Antoine Le Maître ; on raconte que celui-ci fut embastillé alors qu'il se rendait à une réunion avec Pierre Nicole et Antoine Arnault pour discuter de la préface qu'il détenait dans sa poche. C'est lors de son internement que Le Maistre de Sacy met la dernière main à la révision de la traduction commencée par Antoine Lemaistre. Il apprend que des copies commence à circuler sous le manteau et décide de faire imprimer le Nouveau Testament. La chancellerie refusant d'accorder le privilège, il faut donc se tourner vers l'étranger pour la publication et inventer un nom d'éditeur français. Le Testament de Mons connaît un succès immédiat et près de 5000 exemplaires sont vendus en 6 mois. En 1668, il sera réimprimé quatre fois. Pourtant, plusieurs évêques en interdiront la lecture dans leur diocèse, et même le pape Clément IX menace d'excommunication celui qui en ferait usage. Encore aujourd'hui la Bible de Port Royal demeure un modèle d'écriture, elle sera la bible des écrivains au XIXe et restera longtemps celle des lettrés. Le Concile de Trente (1545-1563) avait exigé que les traductions de la Bible soient accompagnées de notes. La traduction de Port-Royal ne comporte pas d'éclaircissements du texte mais une préface considérée comme un texte fondateur de l'École de Port-Royal, qui fait une obligation morale à tout laïc de lire la Bible. Elle sera frappée d'interdiction pour n'avoir pas respecté le Concile. - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -
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