Le Mans, Jacques Ysambart, 1663. In-4 de (16)-128 pp., figures dans le texte.2 pièces reliées en 1 vol. petit in-4, veau brun, dos orné à nerfs (reliure de l'époque).
Précieuse réunion de deux textes complémentaires du critique d'art Roland Fréart de Chambray (Le Mans 1606-1674) proche de Nicolas Poussin avec lequel il correspondait, auteur de traités sur la peinture et l'architecture, traducteur de Palladio, Léonard de Vinci et Euclide ; il fut également chargé de travaux de fortifications militaires. 1. Édition originale de cet ouvrage fondamental qui pose les bases de la critique d'art en France. « L'Idée fut souvent considérée comme le premier traité théorique proprement dit de la peinture en France, les écrits précédents ou ceux de contemporains tels Hilaire Pader, Abraham Bosse, l’abbé de Marolles, Félibien ou encore Dufresnoy ne présentant pas ses qualités systématiques et doctrinales. Il est vrai qu’aucun autre avant Chambray n’avait poussé aussi loin le projet de jeter les fondements intellectuels de la peinture, d’établir ce qui est permanent et universel dans le flou de la création picturale, et de forger par là même des outils efficaces pour une critique des œuvres. » (Milovan Stanic, Université de Paris Sorbonne, Paris IV, 2012). 2. Première édition française établie par Roland Fréart de Chambray illustrée de 44 gravures sur bois dans le texte. « Cette édition ne contient pas la traduction proprement dite d'après le texte original, comme le prétend le titre, mais un commentaire des principales propositions de l'Optique d'après la recension de Théon » (M. Lecoarret, Les traductions françaises des oeuvres d'Euclide, in Revue d'Hist. des Sciences, 1957, p.47, n° 23).« Malgré son titre La perspective d’Euclide, traduite en français sur le texte grec, original de l’autheur, et demonstrée par Roland Fréart de Chantelou sieur de Chambray, l’ouvrage ne doit pas être considéré comme une contribution capitale de son auteur à la diffusion d’une œuvre d’Euclide. Il est d’abord un complément scientifique au système de jugement fondé sur la raison que Fréart de Chambray promouvait dans le domaine de l’art. Pour ce théoricien et grand admirateur des anciens, la clarté et la rigueur mathématique d’Euclide donnaient un modèle idéal pour construire rationnellement un corps de doctrine sur l’excellence artistique. Dans son Idée de la perfection de la peinture publiée un an plus tôt en 1662, il suivait déjà une démarche toute euclidienne en énonçant six axiomes d’une science « que les savants ont nommé l’optique, et que les peintres, et tous les dessinateurs appellent communément la perspective ». Cependant son ouvrage n’est pas une traduction de l’Optique (c’est-à-dire la Perspective ) d’Euclide, mais une réédition « de la Recension de Théon » comme le révèle Paul Ver Eecke qui ajoute que « rien dans la préface ni dans le corps de l’ouvrage n’indique qu’un texte grec ait servi de base ». Cette dernière opinion est contredite par Fréart qui mentionne : « le texte grec de mon exemplaire… » ou encore : « le manuscrit d’Euclide, d’où nous l’avons tiré… ». De fait, le texte de l’ Optique attribué à Euclide (IIIe siècle av. J.-C.) n’est parvenu à l’époque moderne que par bribes, au gré des copistes et des interprètes, et notamment par le truchement de Théon d’Alexandrie (seconde moitié du IVe siècle). Il ne serait pas étonnant que Fréart, comme la plupart des traducteurs avant lui, ait confondu de bonne foi une copie manuscrite de la Recension avec le texte original d’Euclide. » (Jean-Pierre Manceau, Centre d'Études Supérieures de la Renaissance Université François-Rabelais, Tours, 2012). Riccardi Biblio. Euclidea p.44 ; Sotheran I. n°7663 : « rare ».Provenance : François-Louis Chausson, seigneur de Courtilloles (ex-libris armorié « Du Cabinet de Monsieur le Président des Orgeries Escuier, Chevalier Seigneur de Courtilloles… » et Ernest-François–Louis de Courtilloles (ex-libris armorié qui porte la devise Non nobis Nascimur). Reliure restaurée.
Le Mans, Jacques Ysambart, 1662.
Première édition de ce texte fondamental de la théorie de l'art au XVIIe siècle. Roland Fréart de Chambray (1606-1674) entendait soumettre la peinture aux lois de la géométrie et aux règles de la démonstration mathématique. Une science rationnelle où pensée et géométrie l'emportent sur les sens. Il critiquait aussi bien les "techniciens" de la peinture que les "maniéristes" et estimait que l'on ne pouvait arriver à la beauté qu'en s'inspirant de l'Antique. Il était influencé par Poussin, avec qui il correspondait et qui était un ami intime de son frère, Fréart de Chantelou. Il a publié en 1651 une traduction du "Traité de peinture" de Léonard de Vinci, illustré d'après les dessins de Poussin. Relié à la suite : - La perspective d'Euclide, traduite en français sur le texte grec, original de l'autheur, et démontrée par Rol. Freart de Chantelou, sieur de Chambray. Le Mans, Jacques Ysambart, 1663. In-4 de (16), 128 pp. Première édition en français. "Un caprice particulier avait détaché cette perspective d'avec les autres ouvrages d'Euclide ce fameux géomètre pour la tenir supprimée près de deux mille ans. (...) c'est donc cette vieille nouveauté que le fameux nom d'Euclide m'a fait juger digne de trouver place dans le Louvre mesme, qui est maintenant une espèce d'Académie des plus beaux arts, et des sciences qui les produisent, dont la perspective est la principale base." Illustré par 44 gravures sur bois dans le texte. Provenance : Le bibliophile Victor Luzarche, selon un note manuscrite, n° 1479 du catalogue de sa vente en 1868. Reliure restaurée. Bel exemplaire. /// In-4 de (22), 134, (6) pp. Veau, dos à nerfs orné, tranches marbrées. (Reliure de l'époque.) //// First edition of this fundamental text of 17th-century art theory. Roland Fréart de Chambray (1606-1674) intended to subject painting to the laws of geometry and the rules of mathematical demonstration. A rational science where thought and geometry prevail over the senses. He criticized both the technicians of painting and the Mannerists, and believed that beauty could only be achieved by drawing inspiration from Antiquity. He was influenced by Poussin, with whom he corresponded and who was a close friend of his brother, Fréart de Chantelou. In 1651, he published a translation of Leonardo da Vinci's Traité de peinture, illustrated after Poussin's drawings. Bound after: - La perspective d'Euclide, traduite en français sur le texte grec, original de l'autheur, et démontrée par Rol. Freart de Chantelou, sieur de Chambray. Le Mans, Jacques Ysambart, 1663. 4to. (16), 128 pp. First edition in French. A particular caprice had detached this perspective from the other works of Euclid this famous geometer to keep it suppressed for nearly two thousand years. (...) it is therefore this old novelty that the famous name of Euclid has made me judge worthy of finding a place in the Louvre itself, which is now a kind of Academy of the most beautiful arts, and of the sciences that produce them, of which perspective is the principal basis. Illustrated with 44 woodcuts in text. Provenance: The bibliophile Victor Luzarche, according to a handwritten note, no. 1479 in the catalog of his sale in 1868. Binding restored. A fine copy. Kemp, The science of art p. 123. /// PLUS DE PHOTOS SUR WWW.LATUDE.NET