Gallimard, collection blanche, 1984. In-8, couverture imprimée en deux tons. Microscopique frottement en tête.
"Paul Eluard rencontra Helena Dimitrievna Diakonava, qu’il appelait Gala, en décembre 1912, dans un sanatorium suisse où ils soignaient tous deux une atteinte de tuberculose. Ils avaient dix-sept ans. Gala retourna en Russie, revint en 1916. Ils se marièrent en février 1917 et eurent une fille, Cécile, en 1918. Cette correspondance a duré bien au-delà de leur séparation en 1929, jusqu’en 1948, quatre ans avant la mort du poète. Ni le remariage de Gala avec Dalí, ni celui d’Eluard avec Nusch n’affaiblissent la ferveur qui s’exprime dans ces lettres où un grand poète parle d’amour, physique, intellectuel et enfin « mystique », comme le dit lui-même Paul Eluard." Edition établie et annotée par Pierre Dreyfus, préface de Jean-Claude Carrière. Edition originale.
Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1971-1972. 2 volumes plein cuir d'éditeur, titre et filets dorés aux dos, rhodoïd, feuillets de titre, étuis.
Editions établie par Marcelle Dumas et Lucien Scheller. I: Contient des textes écrits en collaboration avec André Breton, René Char, Max Ernst et Benjamin Péret, ainsi que Ode à Salvador Dali de Federico Garcia Lorca, traduite par Paul Eluard et Louis Parrot. II: Contient également des œuvres de jeunesse, des Poèmes retrouvés, des préfaces, prières d'insérer, dédicaces et des documents surréalistes.
Seghers-Disques Adès P 37 LA 4014. Disque vinyle 45 tours, pochette ornée d'un portrait photgraphique d'Eluard. Très légers gratouillis à l'écoute. Nom de possesseur au verso
Contient : Pour vivre ici - L'amoureuse - Nuits partagées (fragments) - Dimanche après-midi - Liberté - Couvre-feu - Je ne suis pas seul - Poésie interrompue - Notre vie - Printemps - Bonne justice - La poésie doit avoir pour but la vérité pratique.
Robert Laffont, collection Biographie sans masque, 1988. Grand in-8 broché, couverture photographique. Dos très légèrement passé, pour le reste en belle condition. Illustrations hors-texte en noir.
Exemplaire agrémenté d'un bref envoi autographe signé de l'auteur, sobrement marqué "Jean-Charles".
Seghers, 1991. In-8 broché, couverture ornée du fac-similé autographe de la signature du poète.
Dédiés à l'amour, voici réunis les derniers poèmes de Paul Eluard, qui composent : Une longue réflexion amoureuse, Le dur désir de durer, Le temps déborde, Corps mémorable et Le Phénix. Au-delà de la solitude vaincue, de la détresse dépassée, ces admirables poèmes font des " derniers poèmes d'amour " l'une des plus poignantes œuvres poétiques de tous les temps.
Centre Georges Pompidou / Bibliothèque publique d'information / Musée national d'Art moderne, 1982. In-4 broché, couverture un peu défraîchie (taches au premier plat.). Innombrables illustrations en noir.
Une merveille de catalogue d'exposition, dans lequel on croise Hans Art, Balthus, Beaudin, Ballmer, Braque, Chagall, Dali, Dubuffet, Duchamp, Max Ernst, Léonor Fini, Giacometti, Paul Klee, Fernand Léger, Magritte, Man Ray, Miro, Picabia, Picasso, et encore on est loin de tous les énumérer ici. . .
Lausanne, La Guilde du livre, 1967. In-8, pleine toile bleue, fac-similé autographe au premier plat, titre doré au dos, rhodoïd. Deux minuscules déchirures au rhodoïd, pour le reste en belle condition.
Quatre recueils illustrés d'images et de portraits par Chagall, Picasso et Valentine Hugo, avec des poèmes et des lettres de Paul Eluard reproduits en couleurs et un album au souvenir de Nusch photographiée par Man Ray, Dora Maar, Rose Adler, etc. Préface de Lucien Scheler. Tirage limité à 5330 exemplaires numérotés, le nôtre ne l'est pas, étant marqué "Exemplaire de collaborateur". Très bel ouvrage, vraiment, coup de coeur de votre libraire - depuis toujours et à jamais !
Editions G.P., 1980. In-8, cartonnage couleurs. En belle condition.
"Si les enfants voient clair, l'espoir tendra sa voile, personne n'aura peur de vivre et les poètes auront gagné", nous dit la merveilleuse illustratrice dans son introduction à ce texte d'Eluard sur la guerre, qu'elle a ponctué de quelques vers de son cru, le poète le trouvant inachevé.
Seuil, collection Ecrivains de toujours, 1968. In-12 broché, couverture couleurs. Nombreuses illustrations en noir. Quelques rares passages passés au stabylo.
Gallimard, collection Album de la Pléiade, 1968. Petit in-8, plein cuir d'éditeur, titre et filets dorés au dos, rhodoïd, étui de carton muet. En belle condition.
Iconographie choisie et commentée par Roger-Jean Ségalat.
Eluard Paul, Roy Claude (choix et présentation), Hughes Jean (iconographie):
Reference : 23968
(1959)
Le club du meilleur livre, 1959. In-8, pleine toile bleue, fac-similé autographe au premier plat, titre doré au dos et au premier plat, rhodoïd. Vraiment très beau et ici en très belle condition. Photographies de René Jacques, Man Ray, Willy Ronis et Marc Vaux.
En ouverture, 18 portraits dont 16 sur calque faisant partie d'une suite inédite de dessins de Picasso dont seul le dernier figurait dans "Le rendez-vous allemand" (1944). Tirage limité à 4700 exemplaires numérotés et 150 HC. Notre exemplaire porte le numéro 84
Gallimard, collection blanche, 1954. In-8, couverture imprimée en deux tons. Nom de possesseur sur garde.
Gallimard, collection blanche, 1963. In-8, couverture imprimée en deux tons. Pli au coin inférieur du premier plat, couverture un peu jaunie - intérieur frais, non coupé.
Neuchâtel, la Baconnière, collection des Cahiers du Rhône, 1943. In-8 broché, couverture à rabats, un peu défraîchie (insolée, quelques petites taches).
Paris, Aux Editions Cahiers d'Art, 1942. Petit in-8 broché, couverture imprimée, un peu défraîchie (très légères traces de plis, infime déchirure sans manque au second plat).
Edition originale limitée à 500 exemplaires sur papier Hélio, seul tirage après 30 Arches et 2 Monval. Tome 2 du Livre ouvert.
Eluard Paul, Cocteau Jean, Picasso Pablo (couv.), Clergue Lucien (phot.):
Reference : 14692
(1957)
Paris, Pierre Seghers, 1957. Grand in-8, cartonnage muet sous jaquette illustrée par Picasso (légèrement défraîchie en bords), rhodoïd (ce dernier jauni avec déchirures et petit manques). Illustré de photographies en noir de Lucien Clergue.
Genève, Patrick Cramer, 1984. Grand in-4 en 2 volumes, sous chemise et étui façon bois, dos de la chemise en vélin avec titre doré. En parfait état.
Très beau fac-similé de l'édition de 1958 parue chez Gérald Cramer, ornée de nombreux bois gravés en couleurs de Miro. Bien complet du volume au même format, avec le texte de Anne Hyde Gree, "A collaboration between Artist, Poet and Publisher". Splendide.
Villeneuve-lès-Avignon, Poésie 42, (24 juin) 1942. 1 vol. (145 x 210 mm) de 67 p. et [2] f. Broché. Édition originale. Un des 75 premiers exemplaires sur vergé (n° 58). Bande à parution conservée.
Cela, à notre connaissance, n'a jamais été signalé, mais c'est le texte d'une conférence d'avant-guerre et les fragments lus ce soir-là que reprend ici Paul Éluard en vue de les faire publier par Pierre Seghers, comme il s'en ouvre à son ami Louis Parrot dans une carte interzones du 14 avril 1942. Le 21 février 1939, en effet, à l'initiative de la compagnie du Diable écarlate dirigée par Sylvain Itkine dont la troupe avait joué dans les usines occupées lors des grandes grèves de juin 1936, Éluard était intervenu au Proscenium d'Europe du Théâtre Pigalle, et de nombreux encarts l'avaient annoncé dans la presse. Dans son édition du 25 mai 1939, Excelsior revenait sur l'événement et parlait expressément d'une « «séance de poésie involontaire et de poésie intentionnelle» présentée par une conférence de Paul Éluard, où, à côté des poèmes de Rimbaud, d'Apollinaire, de Laforgue et de Raymond Roussel, on entendait le Vieux Paralytique, de Jules Jouy, les Admirables Secrets du Grand Albert, un rêve d'un enfant de onze ans, une lettre de la religieuse portugaise et les Impudiques, de Victor Litschfousse. » « J'ai lu votre texte et les citations avec une belle joie, s'enthousiasme Seghers auprès d'Éluard dès le 22 mai 1942, je suis ravi, et je vais m'employer au succès absolument certain. [...] Je pars pour Lyon mardi apporter le texte à l'imprimeur. Je veux une typo simple, mais heureuse. Je prends pour vous mes dernières rames de papier ». Deux jours plus tard, dans une lettre à Parrot du 24 mai, Éluard souhaitant son livre « utile, fécond », précise son « intention profonde » : « amener l'esprit poétique en France dans des contrées mal appréciées jusqu'ici, à une plus vaste objectivité, à sa mère, «la vie de tous les hommes» ». Tandis que des fragments de citations sont confiés au groupe la Main à plume de Noël Arnaud qui les publie avec d'autres textes dans La Conquête du monde par l'image, le projet s'enrichit encore de quelques citations nouvelles qu'Éluard communique à Parrot dans deux lettres des 30 et 31 mai 1942 (Éluard livre d'identité, p. 186), puis des tracasseries de la censure retardent un peu le projet, de sorte que le livre est sous presse le 8 juillet 1942 seulement, en retard sur l'achevé d'imprimer. « Si profond que soit l'engagement de Paul Éluard dans la vie politique et nationale, fera remarquer Decaunes dans sa biographie (p. 202-203), il n'en renonce pas pour autant à ce qui demeure, à ses yeux, la plus haute fonction de la poésie : la découverte, la conquête, par le moyen du langage à travers le langage, de tous les trésors de l'homme [...]. C'est pourquoi la publication, en pleine occupation, de Poésie involontaire, poésie intentionnelle, est, d'un certain point de vue, un acte au moins aussi significatif que celle des poèmes de résistance. » C'était d'ailleurs en ce sens qu'il s'était rapproché de Noël Arnaud.
<p>À travers une sélection d’une trentaine de poèmes de Paul Eluard, illustrés de dessins de Picasso, ce coffret rend hommage à ces deux immenses artistes du xxe siècle, à leur engagement pour la paix, universelle et plus que jamais nécessaire. « Lorsque se déroule dans ma mémoire le long film de l’œuvre de Picasso, je suis toujours frappé d’admiration par l’enthousiasme, le travail, l’incessant mouvement d’un homme dont le message restera, j’en suis persuadé, “le meilleur témoignage que nous puissions donner de notre dignité”. L’enthousiasme de Picasso ne se ralentit jamais. C’est sa force et son secret. Chaque pas en avant lui découvre un nouvel horizon. Le passé ne le retient pas ; le monde s’ouvre à lui, un monde où tout est encore à faire et non à refaire… « C’est ainsi que Picasso est lié à l’histoire éternelle des hommes. Tels sont les mots magnifiques et poignants de Paul Eluard pour dire son amitié à Pablo Picasso. Une amitié qui débute en 1935, lors de leur première rencontre et qui va durer seize ans, jusqu’à la mort d’Éluard, en 1952. Une amitié de toute une vie, créatrice, qui va engendrer une véritable émulation, une fraternité, un engagement. Entre ces deux hommes, tout converge : un même goût pour la poésie, l’art, une même vision de la création artistique, un même style de vie. Dès les années 1920, Paul Eluard collectionnait déjà des œuvres de Picasso, mais c’est au milieu des années 1930 que leur amitié s’affirme. Ils se retrouvent dans les actions collectives du mouvement surréaliste, partagent une même passion pour l’art moderne et la poésie, s’engagent contre le fascisme et pour la liberté des peuples, pour la paix. Cet engagement va nourrir la poésie d’Eluard et l’art de Picasso, dans un dialogue riche et ininterrompu : l’un écrit les plus beaux poèmes pour la paix, indissociables de ses poèmes d’amour, l’autre dessine des colombes dans de multiples variations. Car dans la Bible, cet oiseau annonce à Noé la fin du Déluge en lui apportant un rameau d’olivier. Sublime emblème de la paix, la colombe représente la fin du chaos. Cet engagement pour la paix et la liberté trouvera son ultime expression en 1951, lors de la publication du recueil Le Visage de la paix. À travers une sélection d’une trentaine de poèmes de Paul Eluard, illustrés de dessins de Picasso, ce coffret, rend hommage à ces deux immenses artistes du xxe siècle, à leur engagement pour la paix, universelle et plus que jamais nécessaire. « Je connais tous les lieux où la colombe loge Et le plus naturel est la tête de l’homme. « L’homme en proie à la paix se couronne d’espoir. « L’architecture de la paix Repose sur le monde entier. </p> Paris, 2018 Hazan 224 p., 2 volumes sous emboîtage. 19 x 24
Neuf
Man Ray: dessins illustrés par les poemes de Paul Eluard. Man Ray / Aux Editions Jeanne Bucher, Paris, 1937. In-4 p. (mm. 282x220), brossura editoriale illustrata, pp. 176,(14), al frontespizio lo stesso disegno della copertina anteriore. Le 67 riproduzioni in bianco e nero dei disegni di Man Ray sono così suddivise: 1 al frontespizio (Le Pont Brisé), 54 accompagnate dai testi delle poesie di Eluard, 2 ritratti di Sade, 6 ritratti (tra cui Nusch, Picasso, Breton, Eluard, Man Ray) e 4 details (l'occhio di Sade, la bocca di Breton, capelli di donna, la matita a forma di campanile di Man Ray)."Edizione originale" di questa splendida raccolta di poesie e disegni, pubblicata nel 1937, preceduta da una poetica prefazione di Paul Eluard: Le dessin de Man Ray: toujours le désir, non le besoin. Pas un duvet, pas un nuage, mais des ailes, des dents, des griffes.. Une bouche autour de laquelle la terre tourn. Man Ray dessine pour etre aimé. La collezione "Les Mains Libres" (una composizione a mani libere) è una celebrata collaborazione tra Man Ray e Paul Eluard; attraverso quest'opera di punta del movimento surrealista i due artisti rivendicano la loro libertà creativa. Bellissimo libro dartista in tiratura limitata di 650 copie numerate. La ns., 526, è molto ben conservata.
Editions G.L.M., 1935, 1 volume de 185x245 mm environ, 14 feuillets non numérotés sous chemise à rabats illustrée, contenant les poèmes de Paul Eluard, illustrés de 12 photographies de Man Ray, tirées en héliogravure par Breger. Exemplaire N° 25, Un des 1200 exemplaires sur vélin dont 1000 numérotés de 21 à 1020. Petite mouillure claire dans la marge interne au bas du dos sur l'ensemble des feuillets, chemise externe frottée avec plis, intérieur bon état.
La femme dEluard, Nusch, joue le rôle de la muse, dune figure archétypale. Son corps est disposé de telle sorte quil sintègre au livre, à sa matérialité. Première collaboration de Man Ray/ Paul Eluard.14 feuillets non numérotés. Poèmes de Paul Eluard illustrés de 12 Photographies de Man Ray, tirées en héliogravure par Breger. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
État de neuf. Paris, Camino Verde, 1999. 1 vol. (270 x 350 mm) de [96] p. En feuilles, couverture à rabats illustrée au premier plat d'un motif en relief, emboîtage éditeur en toile noire estampée à froid. Tirage limité à 115 exemplaires numérotés sur vélin d'Arches, justifiés et signés par l'artiste. 40 gravures en taille d'épargne in-texte et à pleine page par Jean-Pierre Jouffroy, dont de nombreux portraits d'écrivains résistants : Paul Eluard, Jacques Decour, Garcia Lorca, Gabriel Péri, etc.
Cette édition, qui reprend le texte de l’édition originale publiée en décembre 1944, a été réalisée sur les presses typographiques de l’Imprimerie nationale. Elle est constituée des vingt-sept poèmes que Paul Eluard a, pour la plupart, écrits dans la clandestinité : « Je viens d’éprouver l’immense joie de fabriquer un livre. J’en ai d’abord fait la maquette en photocopiant les vers de Paul Éluard publiés en 1944 par les Éditions de Minuit sous le titre Au rendez-vous allemand. J’ai mis en page les vingt-sept poèmes en agrandissant deux fois la typographie et en découpant le texte. Je me suis laissé de grands blancs où j’ai commencé à griffonner selon que l’humeur des vers s’accordait à la mienne. Il y avait ainsi le projet de quarante gravures. Je les ai dessinées en grand d’abord, puis en plus petit et à l’envers, au format de la maquette, sur des planches que j’ai ensuite évidées à la fraise de dentiste. La suite des vers de Paul Éluard est constituée de 23 000 lettres de l’alphabet. Seule l’Imprimerie nationale disposait de cette quantité de caractères nécessaire pour une composition en une seule fois, à la main, au plomb. Et ne les eût-elle pas eus qu’elle aurait pu les fondre, puisqu’elle possède des poinçons en acier gravés par Claude Garamont en 1530 sur une commande de François Ier. Ces poinçons permettent de frapper les matrices en cuivre dans lesquelles des ouvriers, très spécialisés, coulent les lettres » (« L’Agora et le plomb, Entretien », L’Humanité, 19 novembre 1999).
[Le Cannet], 19 janvier 1937. 1 page en 1 f. (160 x 250 mm), encre noire. Poème autographe signé. Éluard a inscrit la date sous sa signature : « chez René Char le 19-1-37 ».
« Entre la porte et le sommeil de ceux qui, tout à l’heure, ne voulaient pas dormir – remâchaient un murmure plein de petits os, autant de mots de passe dans une veille fluide – un peuple dénaturé perpétue la présence humaine. Voici le liseron, la capucine, le volubilis, frais échappés d’un déjeuner de soleil, de beaux cuirs usés, des fourrures animées, des étoffes à reflet, des chaises, des outils actifs, justifiés, l’aspirine et le fer à friser, le miroir et le paysage en forme de carte à jouer… » Ce poème sera intégré par Éluard dans le recueil Les Mains libres, qui a pour origine sa forte amitié avec Man Ray. L’œuvre est construite en deux parties inégales, précédées d’un frontispice (dessin d’introduction) et d’une préface du poète. La première partie comporte trente dessins et poèmes, la seconde vingt-quatre ; chacune des parties se clôt par un dessin-poème : « La liberté » et « Les amis ». Ce dernier est d’une importance cruciale, illustrant une valeur cardinale aux yeux de Man Ray comme d’Éluard. Son placement n’est pas anodin : c’est le dernier poème du recueil et le seul en prose, narratif, formé de deux strophes. Ce manuscrit nous apprend qu’il fut composé chez René Char, lorsque Paul et Nusch Éluard lui rendirent visite, au début de l’année 1937. Char est alors en convalescence, avec Georgette, à la villa Eden Park, au Cannet, quelques mois après une grave septicémie qui manqua de le tuer. Il signera peu après les pensées fulgurantes de Moulin premier, publiées en décembre 1936, avant de rejoindre la région cannoise où le couple Éluard les rejoint : « nous vécûmes ensemble dans l’improvisation et l’aisance de l’amitié une quinzaine de jours », raconte Éluard. C’est lors de ce séjour que seront aussi composés les deux poèmes qui formeront l’édition posthume du recueil homonyme publié en 1960 chez Jean Hugues.
Paris, [Les Cahiers d'Art, Christian Zervos], 1942. 1 vol. (175 x 230 mm) non paginé de [10] f. et 1 planche. Broché, chemise et étui demi-maroquin noir (Semet et Plumelle). Edition originale. Un des 53 exemplaires sur vélin d'Arches (n° 42), signé par Eluard et Laurens. Frontispice gravé par Henri Laurens.
Rien ne permet de dater avec certitude la composition ni la publication de cet ensemble de 7 poèmes, souvent tenu, sur la foi de l’achevé d’imprimer fallacieux du 3 avril 1942 de Poésie et Vérité 1942 dans lequel il est repris et de la présence attestée d’Éluard à Vézelay chez les Zervos au premier trimestre 1942, pour avoir été publié par les éditions Cahiers d’art à ce moment-là, voire dès le mois de janvier. Il est cependant peu probable que La Dernière Nuit ait été composé avant juin 1942 et, en tout cas, édité avant l’été. Jean-Charles Gateau affirme, sans citer de sources (Paul Éluard ou le frère voyant, p. 277), que ce serait en réaction aux exécutions les 23 et 30 mai des trois communistes fondateurs en février 1941 de La Pensée libre clandestine, Georges Politzer, Jacques Solomon et Jacques Decour, ce dernier aussi à l’origine des Lettres françaises avec Jean Paulhan, qu’Éluard aurait publié fin juin ce livre. Dans les deux lettres qu’il adresse à Louis Parrot les 20 et 28 août pour le prier de trouver un éditeur suisse à une série de poèmes « sous le titre Poésie et Vérité 1942 » dont il établit l’ordre, il parle d’ailleurs des « 7 poèmes de la dernière nuit qui vont paraître dans Poésie 42 » (ce qui ne sera pas le cas), dont « Seghers a une bonne copie » (Scheler, p. 148-152), et non de la publication aux Cahiers d’art, sans doute parce qu'il sait que son correspondant n’en dispose pas. À cette date en tout cas, l’ouvrage a déjà paru, comme l’attestent les envois du 9 juillet à Max Jacob sur les épreuves et du 1er août à Francis Poulenc sur son exemplaire (vente Ader du 20 juin 2017, lot 194). Il existe même un bon à tirer daté du 4 avril 1942 signé par Éluard sur la page de titre corrigée du livre, après laquelle ont été reliés les poèmes manuscrits d’« Écris plus vite », les épreuves corrigées de leur publication dans Messages et ceux de La Dernière Nuit, seuls publiés comme tels in fine (« Surréalisme et poésie contemporaine » [coll. Yves Breton], Hôtel Drouot, 1954, n° 140). Les poèmes, au ton offensif, sont clairement dirigés contre l’occupant : « Des hommes vont venir qui n’ont plus peur d’eux-mêmes / Car ils sont sûrs de tous les hommes / Car l’ennemi à figure d’homme disparaît. » Le refus fondateur d’Éluard, ouvrant la voie à la résistance littéraire clandestine, en son adéquat exemplaire n° 42.
Seghers Paris, Pierre Seghers, 1961. In-8 carré relié toile grège éditeur. Contenant 1 disque : Gérard Philippe dit Paul Eluard et le livre in-12 carré broché collection Poèters d'aujourd'hui de 262 pages illustrées. Bon état, peu courant complet.
Toutes les expéditions sont faites en suivi au-dessus de 25 euros. Expédition quotidienne pour les envois simples, suivis, recommandés ou Colissimo.