Paris, Réclame, 1949. In-8, non paginé, broché (couverture manquante, premier f. détaché, petits manques et déchirures dans les marges).
Édition originale des poèmes d'Éluard et de la traduction en français par Melpo Axioti et Paul Éluard pour ceux de Yannopoulos et Asteris, deux résistants grecs assassinés par les nazis. Cet exemplaire est enrichi d'un envoi autographe signé d'Éluard à Irène et Marcel Roques, un homme politique français. On joint une carte postale autographe signée par Éluard, félicitant son destinataire pour son "beau bébé", datée du 1er octobre 1952. * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
Paris, GLM G.L.M., 1952. In-4, 61-(5) pp., broché, couverture illustrée (quelques rousseurs à la couverture).
Edition originale, un des 1200 exemplaires numérotés sur vélin blanc. ENVOI autographe signé de Paul Eluard à Pierre Messiaen. * Voir photographie(s) / See picture(s). * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
Paris, Editions surréalistes, 1930. Petit in-4, reliure bradel papier rouge orangé moderne. / Small 4to, modern orange-red paper Bradel binding.
Edition originale, un des 2000 exemplaires numérotés sur papier impondérable Sorel-Moussel. ENVOI autographe signé de Paul Eluard à André Adda-Géraud, "Observe la lumière dans le miroir des aveugles". / First edition, one of the 2,000 numbered copies on papier impondérable Sorel-Moussel. INSCRIBED and SIGNED by Paul Eluard to André Adda-Géraud, «Observe the light in the mirror of the blind». * Voir photographie(s) / See picture(s). * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
Paris, René Drouin, 1948. In-folio, 127 pp., broché, couverture originale illustrée (petites taches, 3 petites déchirures au dos, petit manque angulaire p. 85).
Édition originale de cet album de photographies de Pablo Picasso à Antibes, prises par Michel Sima et commentées par Éluard. Cet exemplaire est enrichi d'un envoi autographe signé de Paul Éluard, daté du 11 juin 1948 au docteur Fernand Layani. Exemplaire partiellement coupé. Voir photographie(s) / See picture(s) * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
Paul Éluard à Man Ray : rapplique ! [Été 1949]. 1 page en 1 f. (135 x 210 mm) à en-tête de la Nrf, 43 rue de Beaune - 2 rue Sébastien-Bottin (VIIe). Encre noire. Man Ray, et sa compagne Adrienne Fidelin, dite Ady, sont vivement attendus par le poète.
«TON ARRIVÉE. Ce sera un grand bonheur pour nous deux, mon Man, mon ami. Je travaille beaucoup ces temps-ci, à 4 conférences pour Septembre, à la Radio. On rêve de plus en plus d'habiter la Province. À Tours, peut-être, mais c'est un secret. Je crois que je n'ai pas dit que Zwemmer [Anton Zwemmer, libraire et éditeur néerlandais] est preneur de 100 de tes albums à 1$. Viens vite maintenant. Apporte au moins quelques uns de tes travaux. On vous embrasse, Ady et toi. Paul Eluard». Outre sa participation à quelques émissions radiophoniques après la guerre, Paul Éluard n'écrivit qu'une fois pour la radio, en 1947, pour la série Carte blanche à..., Le dit de la force de l'amour, une émission unique, avant d'accepter, en 1949, une série de cinq émissions, Les chemins et les routes de la poésie, dont seules les quatre premières peuvent encore être consultées à l'Institut national de l'audiovisuel (INA). C'est à ces émissions, réalisées par Alain Trutat et diffusées en octobre et novembre 1949, qu'Éluard semble faire référence. Le poète y travaillera tout l'été 1949 et la série constituera « un document on ne peut plus précieux pour saisir le type de relation que le poète entendait nouer avec ses contemporains. La poésie est un "bien commun" qu'il importe à l'écrivain de partager aussi largement que possible, tant par sa diffusion que par l'écoute et la compréhension de la parole de l'autre (...), une communauté qu'Éluard dessine et à laquelle il invite les auditeurs à s'identifier et tout simplement celle des survivants, appelée à se perpétuer dans l'engagement communiste, comme le suggère par la reprise d'un vers de «L'Internationale» qui terminera la première émission » (Céline Pardo, Le poète au micro et l'utopie poétique : Paul Éluard, Les chemins et les routes de la poésie, 1949, in Études littéraires, n° 41). Une émouvante lettre par ailleurs : le drame de la disparition de Nush, en novembre 1946 a laissé Paul Eluard longtemps désemparé, et sa seule consolation est la compagnie régulière de sa fille, Cécile. Si cette dernière est maintenant une femme - elle est âgée de 31 ans en 1949 - père et fille se voient fréquemment et envisagent de quitter Paris, ainsi qu'il est question ici. Trois mois plus tard, Paul Eluard rencontrera Dominique, à Mexico. Début d'une autre histoire.
Villeneuve-lès-Avignon, Poésie 42, (24 juin) 1942. 1 vol. (145 x 210 mm) de 67 p. et [2] f. Broché. Édition originale. Un des 75 premiers exemplaires sur vergé (n° 58). Bande à parution conservée.
Cela, à notre connaissance, n'a jamais été signalé, mais c'est le texte d'une conférence d'avant-guerre et les fragments lus ce soir-là que reprend ici Paul Éluard en vue de les faire publier par Pierre Seghers, comme il s'en ouvre à son ami Louis Parrot dans une carte interzones du 14 avril 1942. Le 21 février 1939, en effet, à l'initiative de la compagnie du Diable écarlate dirigée par Sylvain Itkine dont la troupe avait joué dans les usines occupées lors des grandes grèves de juin 1936, Éluard était intervenu au Proscenium d'Europe du Théâtre Pigalle, et de nombreux encarts l'avaient annoncé dans la presse. Dans son édition du 25 mai 1939, Excelsior revenait sur l'événement et parlait expressément d'une «séance de poésie involontaire et de poésie intentionnelle» présentée par une conférence de Paul Éluard, où, à côté des poèmes de Rimbaud, d'Apollinaire, de Laforgue et de Raymond Roussel, on entendait le «Vieux Paralytique», de Jules Jouy, les «Admirables Secrets du Grand Albert», un rêve d'un enfant de onze ans, une lettre de la religieuse portugaise et les «Impudiques», de Victor Litschfousse. «J'ai lu votre texte et les citations avec une belle joie, s'enthousiasme Seghers auprès d'Éluard dès le 22 mai 1942, je suis ravi, et je vais m'employer au succès absolument certain. [...] Je pars pour Lyon mardi apporter le texte à l'imprimeur. Je veux une typo simple, mais heureuse. Je prends pour vous mes dernières rames de papier ». Deux jours plus tard, dans une lettre à Parrot du 24 mai, Éluard souhaitant son livre « utile, fécond », précise son « intention profonde » : « amener l'esprit poétique en France dans des contrées mal appréciées jusqu'ici, à une plus vaste objectivité, à sa mère, «la vie de tous les hommes» ». Tandis que des fragments de citations sont confiés au groupe la Main à plume de Noël Arnaud qui les publie avec d'autres textes dans La Conquête du monde par l'image, le projet s'enrichit encore de quelques citations nouvelles qu'Éluard communique à Parrot dans deux lettres des 30 et 31 mai 1942 (Éluard livre d'identité, p. 186), puis des tracasseries de la censure retardent un peu le projet, de sorte que le livre est sous presse le 8 juillet 1942 seulement, en retard sur l'achevé d'imprimer. « Si profond que soit l'engagement de Paul Éluard dans la vie politique et nationale, fera remarquer Decaunes dans sa biographie (p. 202-203), il n'en renonce pas pour autant à ce qui demeure, à ses yeux, la plus haute fonction de la poésie : la découverte, la conquête, par le moyen du langage à travers le langage, de tous les trésors de l'homme [...]. C'est pourquoi la publication, en pleine occupation, de Poésie involontaire, poésie intentionnelle, est, d'un certain point de vue, un acte au moins aussi significatif que celle des poèmes de résistance. » C'était d'ailleurs en ce sens qu'il s'était rapproché de Noël Arnaud.
Paris, NRF, 1968. In-12, 322 pp., mouton grainé brun, jaquette originale illustrée, rhodoïd, étui de carton (légère insolation).
Édition originale de l'album Éluard, issu de la collection Bibliothèque de la Pléiade. Voir photographie(s) / See picture(s) * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
<p>À travers une sélection d’une trentaine de poèmes de Paul Eluard, illustrés de dessins de Picasso, ce coffret rend hommage à ces deux immenses artistes du xxe siècle, à leur engagement pour la paix, universelle et plus que jamais nécessaire. « Lorsque se déroule dans ma mémoire le long film de l’œuvre de Picasso, je suis toujours frappé d’admiration par l’enthousiasme, le travail, l’incessant mouvement d’un homme dont le message restera, j’en suis persuadé, “le meilleur témoignage que nous puissions donner de notre dignité”. L’enthousiasme de Picasso ne se ralentit jamais. C’est sa force et son secret. Chaque pas en avant lui découvre un nouvel horizon. Le passé ne le retient pas ; le monde s’ouvre à lui, un monde où tout est encore à faire et non à refaire… « C’est ainsi que Picasso est lié à l’histoire éternelle des hommes. Tels sont les mots magnifiques et poignants de Paul Eluard pour dire son amitié à Pablo Picasso. Une amitié qui débute en 1935, lors de leur première rencontre et qui va durer seize ans, jusqu’à la mort d’Éluard, en 1952. Une amitié de toute une vie, créatrice, qui va engendrer une véritable émulation, une fraternité, un engagement. Entre ces deux hommes, tout converge : un même goût pour la poésie, l’art, une même vision de la création artistique, un même style de vie. Dès les années 1920, Paul Eluard collectionnait déjà des œuvres de Picasso, mais c’est au milieu des années 1930 que leur amitié s’affirme. Ils se retrouvent dans les actions collectives du mouvement surréaliste, partagent une même passion pour l’art moderne et la poésie, s’engagent contre le fascisme et pour la liberté des peuples, pour la paix. Cet engagement va nourrir la poésie d’Eluard et l’art de Picasso, dans un dialogue riche et ininterrompu : l’un écrit les plus beaux poèmes pour la paix, indissociables de ses poèmes d’amour, l’autre dessine des colombes dans de multiples variations. Car dans la Bible, cet oiseau annonce à Noé la fin du Déluge en lui apportant un rameau d’olivier. Sublime emblème de la paix, la colombe représente la fin du chaos. Cet engagement pour la paix et la liberté trouvera son ultime expression en 1951, lors de la publication du recueil Le Visage de la paix. À travers une sélection d’une trentaine de poèmes de Paul Eluard, illustrés de dessins de Picasso, ce coffret, rend hommage à ces deux immenses artistes du xxe siècle, à leur engagement pour la paix, universelle et plus que jamais nécessaire. « Je connais tous les lieux où la colombe loge Et le plus naturel est la tête de l’homme. « L’homme en proie à la paix se couronne d’espoir. « L’architecture de la paix Repose sur le monde entier. </p> Paris, 2018 Hazan 224 p., 2 volumes sous emboîtage. 19 x 24
Neuf
Dernier texte d'Éluard pour son ami Picasso. Manuscrit autographe S.l.n.d. [circa 1951]. 9 pages 1/2 en 10 f. (210 x 270 mm) à l'encre et au stylo bille sur papier «Montévrain - extra strong». Manuscrit autographe.
L'amitié entre Paul Éluard et Pablo Picasso fut immense. Si il se connaissaient depuis 1916, c'est en 1935 que leur amitié - au moment où s'étiole celle liant le peintre à André Breton - se renforce pour n'être plus jamais démentie, sans ombre ni faille. Quinze ans plus tard, le 18 octobre 1951, Paul Éluard donne à Londres une conférence en l'honneur de son grand ami, lequel va fêter une semaine plus tard, le 25 octobre, ses soixante-dix ans : «J'imagine facilement que l'on vient de publier le cent soixante et onze millième articles et le mille deux centième livres sur Picasso, que l'on en est à sa millionième photographie et que son nom est devenu un mot commun [...]. On n'a jamais parlé d'un peintre vivant comme on parle de Picasso. Et pourtant, cet homme de 70 ans peut être considéré comme le plus jeune artiste de son temps. Commencée il y a plus d'un demi-siècle, son oeuvre continue à se montrer la plus vivace du monde, elle continue à surprendre, à indigner, et, heureusement aussi, à susciter l'admiration et l'enthousiasme. [...] La vérité sur laquelle Picasso s'appuie, c'est sa propre jeunesse. [...] Et, aujourd'hui, nous ne commémorons pas Picasso, nous l'inaugurons. Sa force sera grande, son génie va s'épanouir. Demain ne réalisera pas la promesse d'hier, mais la promesse du lendemain suivant. Ce perpétuel enfant, ce nouveau Faust et ce nouveau Don Juan se promet de séduire, de méduser [...]. Que fait Picasso aujourd'hui ? Une chèvre. Pour ses côtes, il a pris des branches, pour ses mamelles deux marmites, pour ses cornes, un guidon de bicyclette. Et la chèvre commence à vivre. Et Picasso est né». La complicité fraternelle entre le peintre et le poète, qu'Éluard qualifie de « sublime » dans une dédicace à Picasso, ne prend fin qu'au décès du poète le 18 novembre 1952 : un an et un mois jour pour jour après cette conférence. Le manuscrit, à l'encre bleu nuit ou au stylo bleu, présente de nombreuses et importantes ratures et corrections. Un fragment en a été publié, sous le titre « Le plus jeune artiste du monde », à la une du numéro des Lettres françaises du 25 octobre 1951, lui aussi consacré au peintre catalan, avec une photographie par Man Ray surplombée, en lettres capitales, d'un large « PICASSO A 70 ANS ». Une double page est consacrée au peintre. Le texte de la conférence, dans son intégralité, est inédit. Ce sera le dernier texte d'Éluard consacré à son ami : les deux hommes venaient d'achever l'édition du Visage de la paix, un recueil de 29 poèmes illustré d'une lithographie de Picasso. Éluard lui avait consacré, dès 1944, un premier hommage aux Éditions des trois collines, à Genève : À Pablo Picasso, pour la collection « Les Grands peintres et leurs amis ». Le poète avait alors réuni tous les textes écrits sur son ami, depuis la conférence « Je parle de ce qui est bien » : « En janvier 1936, à Barcelone, lors de l'exposition organisée par ADLAN [Amics de l'Art Nou] en hommage à Picasso (qui n'avait jamais été exposé en Espagne depuis 1900), Éluard joue le rôle d'ambassadeur itinérant du peintre ; il donne une conférence dans cette ville qui est radiodiffusée, avant d'aller porter la bonne parole à Madrid. » (Emmanuel Guigon, directeur du musée Picasso de Barcelone, dans la préface au catalogue Picasso - Éluard, 2020). L'artiste traversait alors une grave crise : séparé d'Olga, il s'est arrêté de peindre et s'est mis à écrire des poèmes. Entre les deux hommes, tout converge alors : un même goût pour la poésie et une même vision de la création artistique. Leur amitié, seize années durant jusqu'à la mort du poète, va engendrer des oeuvres communes : la première sera Les Yeux fertiles, parue en 1936 où les dessins de l'un répondent aux poèmes de l'autre. Un remarquable hommage du poète à son ami peintre. Ancienne collection Jacques Millot (Paris, Bibliothèque du Professeur Millot, Ader, 15 juin 1991, n° 66).
Paris Gallimard nrf 1946 In-12° (182 x 123 mm), 344 pp. - [1] f., cartonnage éditeur à décor réalisé d'après la maquette de Paul Bonet
BELLE PROVENANCE ET CURIEUX DESSIN. Seconde édition, augmentée par rapport à l'originale d'une vingtaine de poèmes, dont des poèmes de guerre. Un des 1000 exemplaires reliés d'après la maquette de Paul Bonet (celui-ci le n°20, corrigé 10 à l'encre) après 105 exemplaires sur vélin pur fil et 8 exemplaires sur papiers de couleurs. Envoi autographe signé à Louis et Denyse Parrot : « à Denyse et / Louis Parrot / à mes amis nécessaires, / toute ma plus grande affection / Paul Éluard » Sur le feuillet de faux titre portant l'envoi et sur le feuillet blanc en regard, un dessin maladroit, aux feutres vert, brun et rouge : il porte la signature « Paul », tout aussi maladroitement exécutée. Oeuvre d'un jeune imitateur ou... le poète se serait-il essayé à un dessin de sa main non-dominante ? S'il avait déjà fait paraître dès l'âge de 15 ans des poèmes de facture symboliste, Louis Parrot se distingue, en 1934, avec Misery Farm, recueil auto-édité dont il fait parvenir un exemplaire à Paul Éluard : ce dernier se dit admiratif. Ils se rencontrent deux ans plus tard en Espagne. Parrot, qui y a rejoint sa future épouse Denyse Faure, exerce comme lecteur à l'université de Madrid. Devenu bon hispanisant, il traduit notamment La Révolte des masses de José Ortega y Gasset, des poèmes de Pablo Neruda, et co-signe avec Éluard une traduction française de L'Ode à Salvador Dalí de Federico García Lorca. Revenu en France, Parrot s'engage pour la cause républicaine durant la guerre civile d'Espagne. Journaliste de la rubrique culturelle de L'Humanité, il y fait paraître le poème antifranquiste d'Éluard « Novembre 1936 ». Collaborateur de Ce soir dès sa fondation en 1937, il s'établit pendant l'Occupation à Clermont-Ferrand et participe à la Résistance comme correspondant, imprimeur et passeur, hébergeant notamment Éluard. Il fait paraître chez Senghers en 1944 une monographie consacrée à l'auteur des Poèmes pour la paix : il s'agit du premier numéro de la collection « Poètes d'aujourd'hui ». Bien complet du feuillet d'errata. Dos et pourtours des plats assombris.
Paris, éditions des Cahiers d'art, 1947. In-4, non paginé, broché, couverture originale imprimée (insolation et taches à la couverture, petits frottements).
Édition originale de ce recueil de poèmes de Paul Éluard, paru sous pseudonyme et illustré de reproductions en noir des photographies de Man Ray et Dora Maar. Un des 500 exemplaires, unique tirage annoncé. * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
Man Ray: dessins illustrés par les poemes de Paul Eluard. Man Ray / Aux Editions Jeanne Bucher, Paris, 1937. In-4 p. (mm. 282x220), brossura editoriale illustrata, pp. 176,(14), al frontespizio lo stesso disegno della copertina anteriore. Le 67 riproduzioni in bianco e nero dei disegni di Man Ray sono così suddivise: 1 al frontespizio (Le Pont Brisé), 54 accompagnate dai testi delle poesie di Eluard, 2 ritratti di Sade, 6 ritratti (tra cui Nusch, Picasso, Breton, Eluard, Man Ray) e 4 details (l'occhio di Sade, la bocca di Breton, capelli di donna, la matita a forma di campanile di Man Ray)."Edizione originale" di questa splendida raccolta di poesie e disegni, pubblicata nel 1937, preceduta da una poetica prefazione di Paul Eluard: Le dessin de Man Ray: toujours le désir, non le besoin. Pas un duvet, pas un nuage, mais des ailes, des dents, des griffes.. Une bouche autour de laquelle la terre tourn. Man Ray dessine pour etre aimé. La collezione "Les Mains Libres" (una composizione a mani libere) è una celebrata collaborazione tra Man Ray e Paul Eluard; attraverso quest'opera di punta del movimento surrealista i due artisti rivendicano la loro libertà creativa. Bellissimo libro dartista in tiratura limitata di 650 copie numerate. La ns., 526, è molto ben conservata.
Paris, Éditions de la main à plume, 1942. In-12, non paginé, broché, couverture originale imprimée.
Édition originale de ce recueil de poèmes de la Résistance de Paul Éluard, contenant le célébrissime "Liberté", sans doute son oeuvre la plus connue. Bon exemplaire. * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
Monaco, Hommage, 1944. In-folio en feuilles, (20) ff. sous couverture rempliée.
Complet de la photographie par Brassaï, des 10 + 2 dessins par Matisse, et du portrait par Léonor Fini. Tirage limité à 1000 + 50 exemplaires numérotés (ici n° 111). * Voir photographie(s) / See picture(s). * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
Paris, NRF Gallimard, 1945. In-4, 83-(5) pp., broché, couverture illustrée rempliée (couverture salie).
UN DES 40 exemplaires numéroté sur vélin de Rives B.F.K., tirage de tête. * Voir photographie(s) / See picture(s). * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
Editions G.L.M., 1935, 1 volume de 185x245 mm environ, 14 feuillets non numérotés sous chemise à rabats illustrée, contenant les poèmes de Paul Eluard, illustrés de 12 photographies de Man Ray, tirées en héliogravure par Breger. Exemplaire N° 25, Un des 1200 exemplaires sur vélin dont 1000 numérotés de 21 à 1020. Petite mouillure claire dans la marge interne au bas du dos sur l'ensemble des feuillets, chemise externe frottée avec plis, intérieur bon état.
La femme dEluard, Nusch, joue le rôle de la muse, dune figure archétypale. Son corps est disposé de telle sorte quil sintègre au livre, à sa matérialité. Première collaboration de Man Ray/ Paul Eluard.14 feuillets non numérotés. Poèmes de Paul Eluard illustrés de 12 Photographies de Man Ray, tirées en héliogravure par Breger. Merci de nous contacter à l'avance si vous souhaitez consulter une référence au sein de notre librairie.
Liberté sur papier bleu, pour Humphrey Jennings Paris, Éditions de Minuit, (7 avril) 1945. 1 vol. (145 x 225 mm) de 76 p. et [2] f. Broché. Édition en partie originale. Un des exemplaires imprimés sur papier bleu, non annoncés. Envoi signé : «Une seule pensée une seule passion, Paul Éluard, à Humphrey Jennings, son ami».
Longtemps publié dans la clandestinité, le cycle résistant d'Éluard est rassemblé à la Libération par Minuit : cette nouvelle édition revue, corrigée et augmentée réunit Au rendez-vous allemand et Poésie et vérité 1942, le recueil où figure « Liberté » et ajoute plusieurs textes inédits, conférant au volume la forme canonique des années d'Occupation. Ici, Minuit adopte sa physionomie d'après-guerre - l'étoile dessinée par Vercors - dans la continuité de sa naissance clandestine autour de Jean Bruller et Pierre de Lescure. L'envoi à Humphrey Jennings confère à cet exemplaire une belle provenance : cinéaste-poète majeur du documentaire britannique et proche des surréalistes, organisateur en 1936 de l'Exposition internationale du surréalisme à Londres, Jennings fut l'un des premiers passeurs d'Éluard outre-Manche ; on lui doit, avec David Gascoyne, les traductions de Benjamin Péret (A Bunch of Carrots puis Remove Your Hat, avec note d'Éluard et frontispice de Picasso), tandis qu'Éluard lui dédie un poème devenu emblématique - « Le mouvement a des racines / L'immobile croît et fleurit », rédigé au soir des accords de Munich et publié dans Donner à voir. Eluard n'oubliera pas, à l'aube de la paix retrouvée, son ami anglais, dans une dédicace particulièrement parlante puisqu'elle reprend le titre original du poème « Liberté», publié en avril 1942 dans la revue Fontaine sous le titre « Une seule pensée». Le portrait d'Éluard par Picasso présent ici est différent de celui utilisé pour l'édition de 1944 ; il reprend un dessin au trait réalisé le 6 octobre 1941, publié dans l'édition originale de Sur les pentes.inférieures.
État de neuf. Paris, Camino Verde, 1999. 1 vol. (270 x 350 mm) de [96] p. En feuilles, couverture à rabats illustrée au premier plat d'un motif en relief, emboîtage éditeur en toile noire estampée à froid. Tirage limité à 115 exemplaires numérotés sur vélin d'Arches, justifiés et signés par l'artiste. 40 gravures en taille d'épargne in-texte et à pleine page par Jean-Pierre Jouffroy, dont de nombreux portraits d'écrivains résistants : Paul Eluard, Jacques Decour, Garcia Lorca, Gabriel Péri, etc.
Cette édition, qui reprend le texte de l’édition originale publiée en décembre 1944, a été réalisée sur les presses typographiques de l’Imprimerie nationale. Elle est constituée des vingt-sept poèmes que Paul Eluard a, pour la plupart, écrits dans la clandestinité : « Je viens d’éprouver l’immense joie de fabriquer un livre. J’en ai d’abord fait la maquette en photocopiant les vers de Paul Éluard publiés en 1944 par les Éditions de Minuit sous le titre Au rendez-vous allemand. J’ai mis en page les vingt-sept poèmes en agrandissant deux fois la typographie et en découpant le texte. Je me suis laissé de grands blancs où j’ai commencé à griffonner selon que l’humeur des vers s’accordait à la mienne. Il y avait ainsi le projet de quarante gravures. Je les ai dessinées en grand d’abord, puis en plus petit et à l’envers, au format de la maquette, sur des planches que j’ai ensuite évidées à la fraise de dentiste. La suite des vers de Paul Éluard est constituée de 23 000 lettres de l’alphabet. Seule l’Imprimerie nationale disposait de cette quantité de caractères nécessaire pour une composition en une seule fois, à la main, au plomb. Et ne les eût-elle pas eus qu’elle aurait pu les fondre, puisqu’elle possède des poinçons en acier gravés par Claude Garamont en 1530 sur une commande de François Ier. Ces poinçons permettent de frapper les matrices en cuivre dans lesquelles des ouvriers, très spécialisés, coulent les lettres » (« L’Agora et le plomb, Entretien », L’Humanité, 19 novembre 1999).
Exemplaire de tête sur japon. Envoi signé Paris, GLM, (24 octobre) 1935. 1 vol. (185 x 240 mm), non paginé. Broché. Édition originale.Illustrée de 12 photographies rayogrammes de Man Ray, en héliogravure. Un des 25 premiers exemplaires sur japon, celui-ci hors commerce. Envoi signé : « à Edouard de Rouvre avec mes très vives sympathies. Paul Éluard. »
Ouvrage culte des surréalistes, Facile forme selon Parr et Badger un parfait ménage à trois en unissant la poésie, la photographie et la typographie, l'ensemble célébrant l'amour et le corps de Nusch. Réunis autour de cinq poèmes et douze photographies, Paul Éluard, Man Ray et Guy Levis Mano créent un jalon de l'édition illustrée marquant le réveil de l'érotisme dans l'art des années 1930, où, dans les nus de Man Ray, le corps n'apparaît jamais dans sa totalité selon un procédé propre à l'Homme-Lumière. La tête entière ne se montre qu'une seule fois ; les yeux jamais. « C'est en raison de l'intégration des images au texte que cet ouvrage a été fondamental pour le modernisme et une source d'inspiration pour des générations de graphistes » (Parr & Badger). Précieux exemplaire, offert sans doute au sortir de la guerre à un jeune homme prometteur, âgé d'une vingtaine d'année : Evrard de Rouvre. Petit-fils de Charles Bourlon de Rouvre, qui lui légua une fortune considérable, le jeune homme fonde, à vingt et un ans, les Éditions Vrille, en 1944. Le premier livre publié est son propre recueil de poèmes, Instant, dont Éluard put avoir eu connaissance ; vient ensuite la revue Vrille, dont le premier numéro « La peinture et la littérature libres » est illustré par Oscar Dominguez : il réunit des textes et oeuvres de Georges Bataille, Henri Michaux, Max Ernst, Pablo Picasso, Salvador Dalí, qu'il voit défiler dans sa galerie d'antiquités Présence des arts du 38 avenue Pierre-Ier-de-Serbie. Curieux, politiques, grands industriels et collectionneurs s'y presseront des années durant. La bibliophilie ne lui était pas étrangère : sa bibliothèque - dispersée en deux vacations (1979 et 1980) - ne contient que des livres choisis, voire somptueux, en grands papiers et belles reliures. Éluard y est le poète le plus représenté. Cet exemplaire de Facile n'y figure pas. Éluard s'est étrangement trompé sur le prénom - ce ne sera ni le premier ni le dernier - en orthographiant Evrard « Edouard ». De Rouvre connaîtra par la suite une longue carrière de producteur de cinéma, tout en poursuivant la direction de nombreuses autres sociétés. Il meurt tragiquement en 1979, assassiné par son majordome. Les exemplaires sur japon de Facile sont d'une grande rareté. Les exemplaires hors commerce ne semblent pas avoir été tous pourvus de la photographie originale solarisée normalement jointe aux exemplaires de tête. Certains l'ont ; d'autres, non, et l'on rencontre également des exemplaires sur vélin enrichis d'un des tirages originaux de ces photographies : il est fort probable qu'elles aient navigué au gré des exemplaires, des dédicataires et des exemplaires offerts. Boulestreau, Le Photopoème « Facile » : un nouveau livre, dans les années 1930, Mélusine, pp. 163-177 ; Picaud, Des livres rares depuis l’invention de l’imprimerie, 1941 (Ex. n° 1 de G. Lévis Mano) ; Roth, The Book of 101 Books, Seminal Photographic Books of the Twentieth Century, pp. 86-87 ; Sinibaldi – Couturier, Regards sur un siècle de photographie à travers le livre, 48 ; Leclair – Née, Dictionnaire Char, Classiques Garnier, 2015, pp. 203-205.
Manuscrit autographe pour René Crevel [mai 1929]. 1 page en 1 f. (180 x 285 mm), encre noire. Manuscrit autographe signé du prière d'insérer destiné au livre de René Crevel, Êtes-vous fous ?
Sous un titre soufflé par Paul Éluard, Êtes-vous fous ? brosse l'autoportrait tragique de l'auteur. Vagualame, le héros et le double de Crevel, croit au combat révolutionnaire : « la vérité c'est qu'il n'y a pas assez de colère dans le sang de nos coeurs ». Cet anti-héros, qu'un détour par la psychanalyse n'a pas allégé de son mal-être, est prêt à servir la cause commune lorsque la maladie l'entrave. Pastiche des romans populaires, le récit au style convulsif et à l'humour corrosif dévoile les confidences d'un René Crevel hanté par la maladie (la tuberculose) et par le suicide. Sa lucidité de condamné le porte à cet ultime constat : « Pourquoi avoir crié, avoir cru aux temps nouveaux, lorsque fibre à fibre se déchiraient les muscles ? La douleur, cette chienne, il l'a laissée mordre en pleine chair. » Le livre, évidemment, est dédié à Éluard et à sa campagne d'alors, Gala. Le manuscrit de travail est daté des années 1927-1928, et comporte en exergue une citation d'Éluard, « La vie est accrochée aux armes menaçantes », qui ne sera pas conservée pour l'édition imprimée en avril 1929 (cf. Mille nuits de rêves, Collection Geneviève et Jean-Paul Kahn, Paris, cat. 7 novembre 2019, n° 126). Qu'en dit le prière d'insérer, publié par ailleurs dans le n° 188 de La Nrf du 1er mai 1929 (p. 129) ? Que « Madame de Rosalba, voyante, tire les cartes à René Crevel. "Une histoire de tous les diables ! [...] Il ne s'agit ici que de désapprendre à vivre, que de se perdre dans cette magie. Les mots, alors, tu ne les prononces plus un à un, mais par grandes gerbes et leur parfum est sur une autre bouche que la tienne. Tu sors de ton histoire merveilleuse et de toutes les histoires, tu n'es plus désormais que le complice de cette tête claire qui fait l'amour" Paul Eluard ». Précieux manuscrit, qui contient plusieurs variantes et repentirs, notamment dans le dernier paragraphe du texte. On joint l'imprimé original du prière d'insérer (un feuillet 135 x 215 mm), impression noire sur papier rose.
SKIRA (Albert), PICASSO (Pablo), REVERDY (Pierre), FARGUE (Léon-Paul), VALERY (Paul), MICHAUX (Henri), RAVEL, BRETON (André), ELUARD (Paul), PERET (Benjamin), CREVEL (René), LACAN, LEIRIS, etc.
Reference : 13542
Genève, Editions Skira, 1981. 3 volumes in-4, reliure éditeur pleine toile, jaquettes illustrées, étuis.
Fac-similé de l'intégralité de la revue Minotaure, en trois beaux volumes. Agréable exemplaire. * Voir photographies / See pictures. * Membre du SLAM et de la LILA / ILAB Member. La librairie est ouverte du lundi au vendredi de 14h à 19h. Merci de nous prévenir avant de passer,certains de nos livres étant entreposés dans une réserve.
Tirage unique à 53 exemplaires Paris, [Les Cahiers d'Art, Christian Zervos], 1942. 1 vol. (175 x 230 mm) non paginé de [10] f. et 1 planche. Broché, chemise et étui demi-maroquin noir (Semet et Plumelle). Edition originale. Un des 53 exemplaires sur vélin d'Arches (n° 42), signé par Eluard et Laurens. Frontispice gravé par Henri Laurens.
Rien ne permet de dater avec certitude la composition ni la publication de cet ensemble de 7 poèmes, souvent tenu, sur la foi de l'achevé d'imprimer fallacieux du 3 avril 1942 de Poésie et Vérité 1942 dans lequel il est repris et de la présence attestée d'Éluard à Vézelay chez les Zervos au premier trimestre 1942, pour avoir été publié par les éditions Cahiers d'art à ce moment-là, voire dès le mois de janvier. Il est cependant peu probable que La Dernière Nuit ait été composé avant juin 1942 et, en tout cas, édité avant l'été. Jean-Charles Gateau affirme, sans citer de sources (Paul Éluard ou le frère voyant, p. 277), que ce serait en réaction aux exécutions les 23 et 30 mai des trois communistes fondateurs en février 1941 de La Pensée libre clandestine, Georges Politzer, Jacques Solomon et Jacques Decour, ce dernier aussi à l'origine des Lettres françaises avec Jean Paulhan, qu'Éluard aurait publié fin juin ce livre. Dans les deux lettres qu'il adresse à Louis Parrot les 20 et 28 août pour le prier de trouver un éditeur suisse à une série de poèmes « sous le titre Poésie et Vérité 1942 » dont il établit l'ordre, il parle d'ailleurs des « 7 poèmes de la dernière nuit qui vont paraître dans Poésie 42 » (ce qui ne sera pas le cas), dont « Seghers a une bonne copie » (Scheler, p. 148-152), et non de la publication aux Cahiers d'art, sans doute parce qu'il sait que son correspondant n'en dispose pas. À cette date en tout cas, l'ouvrage a déjà paru, comme l'attestent les envois du 9 juillet à Max Jacob sur les épreuves et du 1er août à Francis Poulenc sur son exemplaire (vente Ader du 20 juin 2017, lot 194). Il existe même un bon à tirer daté du 4 avril 1942 signé par Éluard sur la page de titre corrigée du livre, après laquelle ont été reliés les poèmes manuscrits d'« Écris plus vite », les épreuves corrigées de leur publication dans Messages et ceux de La Dernière Nuit, seuls publiés comme tels in fine (« Surréalisme et poésie contemporaine » [coll. Yves Breton], Hôtel Drouot, 1954, n° 140). Les poèmes, au ton offensif, sont clairement dirigés contre l'occupant : « Des hommes vont venir qui n'ont plus peur d'eux-mêmes / Car ils sont sûrs de tous les hommes / Car l'ennemi à figure d'homme disparaît. » Le refus fondateur d'Éluard, ouvrant la voie à la résistance littéraire clandestine, en son adéquat exemplaire n° 42.
Manuscrit autographe signé [Le Cannet], 19 janvier 1937. 1 page en 1 f. (160 x 250 mm), encre noire. Poème autographe signé. Éluard a inscrit la date sous sa signature : « chez René Char le 19-1-37 ».
« Entre la porte et le sommeil de ceux qui, tout à l'heure, ne voulaient pas dormir - remâchaient un murmure plein de petits os, autant de mots de passe dans une veille fluide - un peuple dénaturé perpétue la présence humaine. Voici le liseron, la capucine, le volubilis, frais échappés d'un déjeuner de soleil, de beaux cuirs usés, des fourrures animées, des étoffes à reflet, des chaises, des outils actifs, justifiés, l'aspirine et le fer à friser, le miroir et le paysage en forme de carte à jouer... ». Ce poème sera intégré par Éluard dans le recueil Les Mains libres, qui a pour origine sa forte amitié avec Man Ray. L'oeuvre est construite en deux parties inégales, précédées d'un frontispice (dessin d'introduction) et d'une préface du poète. La première partie comporte trente dessins et poèmes, la seconde vingt-quatre ; chacune des parties se clôt par un dessin-poème : « La liberté » et « Les amis ». Ce dernier est d'une importance cruciale, illustrant une valeur cardinale aux yeux de Man Ray comme d'Éluard. Son placement n'est pas anodin : c'est le dernier poème du recueil et le seul en prose, narratif, formé de deux strophes. Ce manuscrit nous apprend qu'il fut composé chez René Char, lorsque Paul et Nusch Éluard lui rendirent visite, au début de l'année 1937. Char est alors en convalescence, avec Georgette, à la villa Eden Park, au Cannet, quelques mois après une grave septicémie qui manqua de le tuer. Il signera peu après les pensées fulgurantes de Moulin premier, publiées en décembre 1936, avant de rejoindre la région cannoise où le couple Éluard les rejoint : « nous vécûmes ensemble dans l'improvisation et l'aisance de l'amitié une quinzaine de jours », raconte Éluard. C'est lors de ce séjour que seront aussi composés les deux poèmes qui formeront l'édition posthume du recueil homonyme publié en 1960 chez Jean Hugues.
Seghers Paris, Pierre Seghers, 1961. In-8 carré relié toile grège éditeur. Contenant 1 disque : Gérard Philippe dit Paul Eluard et le livre in-12 carré broché collection Poèters d'aujourd'hui de 262 pages illustrées. Bon état, peu courant complet.
Toutes les expéditions sont faites en suivi au-dessus de 25 euros. Expédition quotidienne pour les envois simples, suivis, recommandés ou Colissimo.
Bel envoi à un compagnon de la première heure, disparu sur le front de Madrid pendant la guerre d'Espagne. Paris, Au sans pareil, (10 janvier) 1920. 1 vol. (140 x 200 mm) de 44 p. et [2] f. Demi-chagrin havane à coins, dos lisse, titre doré en long, tête cirée, couvertures conservées (reliure signée de Flammarion-Vaillant). Édition originale. Illustré de 5 dessins hors-texte d'André Lhote. Un des 550 exemplaires sur vélin d'alfa (n° 243). Envoi signé : « Noll, dormez tout doucement, Paul Éluard ».
Les Animaux et leurs hommes est le premier recueil de Paul Éluard où se manifeste l'influence de Dada, marque sa véritable entrée dans le groupe Dada parisien, son premier manifeste littéraire, rédigé quelques mois après sa rencontre avec le futur chef de file du mouvement surréaliste, André Breton. L'exemplaire est offert à un compagnon es-lettres, Marcel Noll auquel Éluard avait déjà envoyé trois ans plus tôt Le Devoir et l'Inquiétude, avec cet envoi déjà onirique : « à Marcel Noll, pour que la phrase prédominante s'abaisse au silence ». Le personnage reste pourtant mystérieux : partout présent dans les premières manifestations du mouvement surréaliste, il collabore aux revues publiées par le groupe, puis à L'Humanité. Avec Breton et Éluard, il était très lié à Denise Lévy (future compagne puis épouse de Pierre Naville) - la cousine de Simone Kahn, qu'épousera Breton en août 1921 -, et dont il était éperdument amoureux. Marcel Noll est très présent dès 1922 dans le cercle d'amis qui fréquentent l'atelier de Simone et André Breton, qui écrivent et voyagent ensemble. Une notice de Marguerite Bonnet, pour les notes de l'édition Pléiade, énumère la collaboration de Noll à La Révolution surréaliste (n° 1, déc. 1924, à laquelle on doit ajouter celles des 15 juil. 1925, 15 juin et 1er déc. 1926) et son rôle de gérant de la Galerie surréaliste en 1926. Dix ans plus tard, Noll « aurait disparu en Espagne durant la guerre civile » (Pléiade, p. 1194-95). Aragon lui a dédié le chapitre III du Paysan de Paris (1926) ; Breton, le poème « L'Aigrette » dans Clair de terre et, dans Nadja (1928) Breton évoque sa visite un jour de 1926 « avec Marcel Noll au ‘marché aux puces' de Saint-Ouen... ». La notice du Maîtron [Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier], indique : « Noll est entré jeune en contact avec Breton et Éluard par l'intermédiaire de Denise Lévy, née Kahn, amatrice d'art, qui habitait comme lui Strasbourg (Haut-Rhin) et était une cousine de Simone Breton. Le nom de Noll apparaît au sommaire de la revue La Révolution surréaliste dès le premier numéro (1924). Journaliste, il écrit et signe parfois (en 1925) la revue des revues dans les colonnes de L'Humanité. Faisant du courtage de tableaux, il exerça des responsabilités à la Galerie surréaliste qui avait été ouverte en mars 1926. Il travailla plus tard à L'Humanité de Metz, édition en langue allemande. Dans une lettre à Breton de 1932, il indique qu'il y donne des échos de l'activité surréaliste. [...] mort le 5 janvier 1937 sur le front de Madrid. »