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‎Louis ARAGON‎

Reference : LRB_032

‎LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À PIERRE MAISON]‎

‎ARAGON (Louis). LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À PIERRE MAISON]. [Septembre 1915], 11 pages sur trois bifeuillets à en-tête du Grand Hôtel Bellevue et de la Plage, Étables (Côtes-du-Nord), 21 × 13,5 cm. Exceptionnelle très longue lettre intime, en 1915, l'année des dix-huit ans d’Aragon. Les témoignages de cette époque sur ce dernier sont d'une très grande rareté. Ce document, adressé à son ami d'enfance Pierre Maison, modèle initial du personnage d'Anicet, apporte un éclairage particulièrement précieux sur sa formation, sa sensibilité et ses préoccupations d'adolescent. Aragon, dans les « clés » d’Anicet — rédigées à l'intention de divers collectionneurs et bibliophiles ; le roman avait paru en 1921 —, écrivait notamment : « Dans l’abord, Anicet était, non l'auteur comme il le devint par la suite, mais mon ami Pierre Maison, qui venait de mourir pour la France, comme on dit (18 octobre 1918) » (Pléiade, Œuvres romanesques complètes, I, page 167) ; « Quant à Anicet, mettons que c'est moi et n'en parlons plus. Je rappelle qu'il était au début mon ami Pierre Maison, qui mourut en octobre 1918 au service de la France, dont il paraît qu'alors nous étions tous les domestiques » (id. page 172). Ce document a été étudié par Michel Apel-Muller dans « Aragon : jeunesse, genèse, 1915 et 1921 », article publié dans L'Humanité en février 2008 et disponible à l'adresse https://louisaragon-elsatriolet.fr/wp-content/uploads/sites/37/2013/04/Apel-Muller_Aragon_1915_1921.pdf. Il s’y trouve qualifié d'« immense lettre confidence », « éclair[ant] une relation que l'on ne connaissait jusqu'ici que par Anicet », celle avec l'« ami aimé et admiré » que fut Pierre Maison, « pilotis du personnage d'Anicet », mort de la grippe espagnole en 1918 après avoir survécu à la guerre. Cette lettre contient de plus une remarquable description poétique de paysage à laquelle se mêlent des réflexions, d'une maturité singulière, reflétant l'éclosion de la sensation du caractère irréversible du vieillissement et de la fuite du temps. On y lit même, sous la plume d’un Louis Aragon de dix-huit ans, ce qui peut apparaître comme une première version de « Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard ». Des passages entre crochets dans la transcription ci-dessous rétablissent quelques lettres manquantes — voir la fin de la présente notice. « Cher ami Quels remords ! Ne t'avoir pas écrit plutôt [sic] ! (Ne fais pas attention à l'écriture, j'ai une plume effroyable !) Je suis de plus cyniquement sans excuses : plusieurs pages de confusion ne suffiraient certes pas à réparer mes torts et par conséquent je m'abstiens de te les écrire, dans l'assurance où je suis que ta magnanimité consentira à m'absoudre. Donc avec l'absolution de tes benoîtes mains toutes de crottin parfumées, je passe à un autre chapitre, et je mets à la ligne. L'en-tête du papier t'apprend que je perche pour l'instant à l'Hôtel Bellevue, Étables, Côtes du Nord (c'est mon adresse). Si tu avais bon souvenir, tu t'étonnerais sans doute, mais je suis dans la plus absolue certitude que tu [ne] te rappelles pas le moins du monde le nom [du p]atelin pour où je t'avais dit partir. Mais [je] suis bête ! Tu dois déjà connaître pa[r Va]llet mes pérégrinations. Partis pour Villervill[e (C]alvados) [...] Coutrot, nous ne n[ous y p]lûmes pas (mince de parfait défini !), [et] filâmes (remince !) sur la Bretagne à [Er]quy (Côtes-du-[Nord) puis [?]] là pas plus qu'à Villerville nous ne [nous] plûmes. Ceci nous met au premier septembre, date depuis laquelle nous sommes ici, où (enfin !) nous nous plaisons. Tu as sans doute su par Vallet que j'ai eu, que nous avons eu, Tréfouël et moi le plaisir de le voir deux fois au cours de deux excursions en bécane. D'Alexandre pas de nouvelles, sauf par Vallet, mais des nouvelles de quinze jours. Tu dois en avoir. De Guéret des nouvelles : il est à Landerneau, mais te l'a sans doute écrit. Malheureusement j'ai bien des remords à son sujet : voilà presqu'un mois que je traîne dans ma poche une lettre inachevée à son intention ! D'Etevenon pas de nouvelles, bonnes nouvelles, n'est[-ce p]as ? Je lui ai écrit hier douze page[s] dans l'intention de déclancher [une] modeste réponse. Je ne sais [quelles [?]] délices perverses ont pu lui fair[e] oublier tout ici bas (tout ici bas, da[ns l']espèce, c'est moi), mais ce doivent être de[s] délices non pareilles à coup sûr ! et je ne sais s'il faut lui en vouloir ! (J'ai, n'est-ce pas ? quelque toupet de me demander ainsi devant toi, s'il faut en vouloir aux paresseux de la plume !) Oh ! Devine qui j'ai aperçu sur la plage d'Hennequeville à côté de Trouville ? Boisard en chapeau melon qui avait l'air de s'embêter ! Il ne m'a pas vu, je me suis sauvé de toute la vitesse de mes jambes ! J'ai rencontré ici des gens intelligents. Entre autres un jeune homme qui prépare le professorat de lettres à la Sorbonne : je crois qu'il veut écrire une thèse sur Nietzsche, ça ne manque pas de crânerie en ce moment ! Il était d'une conversation très séduisante, je dis : "était" car il est ma[lh]eureusement rentré hier à Paris. Nous avo[ns r]ompu des lances en faveur de la musique [al]lemande, et j'ai pensé à nos bonnes [disc]ussions d'autrefois. Le souvenir m'est rev[enu co]mme je défendais Wagner, du jour où nou[s avions] ensemble descendu le cours de la Seine en parlant du Vaisseau Fantôme, et les mots que tu me disais [a]lors, en objections, me remontaient à la bouche et j'en réfutais l'argumentation. C'est un peu avec toi que j'ai discuté ce soir là, revivant notre promenade d'un dimanche de printemps. T'en souviens-tu ? Il faisait beau, mais le soleil avait quelque chose d'indéfinissablement triste, et le printemps nouveau ressemblait à un automne. Quand nous nous sommes arrêtés, sur la berge, passé Javel, le soleil était déjà bas quoi qu'il ne fut [sic] pas encore cinq heures. Ses rayons déjà affaiblis et horizontaux arrivaient de derrière la colline lointaine où s'accrochent les maisons des bords de la Seine qui disparaissait rapidement en un coude. Malgré la masse vert sombre des arbres de la berge opposée, courbés sur l'eau courante, toute chose semblait couverte d'une imperceptible teinte de rouille : on eut [sic] dit l'emprise poussiéreuse sur la campagne de la grande ville toute prochaine. [Ici Aragon passe d'une encre noire à une encre bleue.] Sur l'eau rougie dont les touches sombres décelaient par ci, par là la profondeur, le long du bord, les pontons lavoirs, comme parsemés eux aussi d'une poussière de brique, s'échelonnaient jusqu'au tournant. Pas un passant en vue : l'activité humaine se révélait en tas de pierres posées au fond, en bel ordre. Une maison flanquée d'une cheminée d'usine et de quelques baraquements noirs dressait d'angle la silhouette imprévue de son toit marqué d'un ressaut. Et par derrière, dans une buée vespérale, s'étageaient les côteaux de Meudon, avec leurs bois recéleurs de tonnelles et de guinguettes. Ce paysage morne, animé du seul mouvement de la Seine, vit encore intensément dans ma mémoire. Je l'ai revu une fois depuis : c'était en allant te voir à Versailles. Du train, on aperçoit le coin, par delà la rangée des maisons et des usines. [Je] l'ai montré, fugitif, à Coutrot et à Vallet par la portière. Et nos fronts collés aux vitres, nous lisions les majuscules des réclames dont s'ornent les usines : le nom de Ripolin en lettres blanches, énormes, passa, et je me souvins que nous avions passé devant l'usine, ensemble, ce jour là. Puis le train fila. Meudon ! Ces côteaux, de là bas entrevus dans la brume, nous les avons gravis pour aller vers toi, en ce Versailles, où nous t'allions visiter un peu comme en exil, avec le sentiment de quelque étonnante anomalie. Et tous ces souvenirs, Meudon, ses côteaux, la route de Versailles, Versailles et la caserne, ta chambre avec son balcon, toute la vision de ta nouvelle vie, sont pour moi étroitement liés à ce paysage des bords de la Seine qui nous avait un jour frappé [sic], et j'en garde le souvenir vivace avec l'aide du dessin que tu en as fait. Ce dessin ! c'est mon meilleur souvenir de l'année, et il restera tel pour moi — il évoquera nos causeries, nos promenades et tout cet adorable et paresseux laisser aller de flânerie et de révâsserie qui fut ma vie de tout un an, en votre compagnie, en la tienne, et comme je n'en trouverai sans doute plus jamais, ce doux farniente où je me complaisait [sic], à en oublier parfois les circonstance[s —] et qui fera que je garderai toujours de la guerre un double souvenir, qui, comme une tête de Janus me montrera deux faces, l'une menaçante et horrible, l'autre toute souriante et mélancolique, l'une qui me dira : "Marche !" et l'autre : "Carpe diem". Et dans ce passé souriant et nostalgique, ton image reste à mes côtés, comme celle du rêveur que tu étais, jeune socialiste à idées ! avant que du jour au lendemain la réalité ne se fût dressée devant toi, dans une nudité qui, comme celle d'une femme d'un certain âge, perdait à la crudité du grand jour. Mais je ne veux pas croire que cette vie nouvelle ait pu considérablement te changer. "Abruti !" résumais tu, aux premiers jours, tes impressions de caserne. Je lisais, il n'y a pas encore longtemps, un mot de toi à Vallet où tu te servais à nouveau de ce terme. Oui, je le crois, le service te réduira, car tu as la ferme volonté de le bien faire, à l'état passif de machine, pendant un certain temps, pendant le temps nécessaire. Mais ta vraie nature n'en sera en rien entamée. Tu seras, tu es déjà, j'en suis sûr un bon soldat (même un bon sous-off ?), mais toujours en toi, subsistera comme une veilleuse cette faculté d'imagination qui t'emportait parfois et dont je te plaisantais — mais que j'espère bien maintenant te retrouver un jour, et qui te faisait ériger en système universel les moindres impressions d'une sensibilité vagabonde. Mathématicien poétique ! La belle antithèse ! et que tu la réalisais bien, toi qui de l'enthousiasme où te plongeait la solution élégante d'un problème passait presque sans intermédiaire à la fougue de la discussion philosophique ou même à celle d'un désir plus matériel. Le même intérêt t'attachait à la solution d'une question de géométrie ou à l'énigme de deux beaux yeux entrevus dans la rue. Te souvient-il de cette femme qui avait les yeux verts et profonds, au coin du Boulevard Malheserbes et de la rue Jouffroy et que nous avons perdue Avenue de Villiers ? Et cette belle fille qui méprisait le type en casquette qui l'accompagnait et te glissait des sourires complices, un jour, dans le tramway jaune de Suresnes ? Et d'autres, qui fixaient ton attention pour un détail, un roulement des hanches, une poitrine ferme, une marche souple, l'élancement d'un corps, une lèvre trop rouge ou des yeux trop cernés ? Et ces sœurs dont tu ne parlais qu'avec émotion ? Tout cela n'était qu'enfantillages, soit, mais quels bons enfantillages ! Tout cela est passé, bien passé, fini ! et à le constater, n'y a-t-il pas quelque amertume, comme la sensation d'avoir en peu de temps vieilli plus qu'il n'eut [sic] fallu ? Presqu'au point d'en soupirer : "Ah ! Jeunesse" à dix-huit ans — C'est loin, loin et nous sommes loin aussi l'un de l'autre, avec la nostalgie d'être tous séparés. Tu souris, et tu penses que la nostalgie est une chose bonne pour les gens qui prennent des bains de mer à Étables (Côtes du Nord). Mon vieux, mon bon vieux, tu ignores ton bonheur. Toi tu peux, si tu le veux, t'abrutir, ne pas penser. Et tu sens que tu fais un travail utile vers un but qui t'est cher. Moi je suis condamné à penser et à ronger mon frein. Je ne puis pas m'abrutir. J'ai essayé d'y parvenir par le sport. J'ai réussi une fois, deux fois, mais je n'ai pu prendre le pli. Et toujours la lancinante idée de mon inutilité revient me hanter. Depuis que je suis oisif, c'est une idée fixe, et n'ayant plus d'autre occuppation [sic], je suis possédé de la pensée de la guerre. J'ai sans cesse l'impression à la bouche d'un relent de tabac refroidi, il me semble m'être réveillé d'un beau rêve, j'ai l'amertume de l'inconscience où pendant un an de classes je sens que j'ai vécu, et de cette honte subite est né un grand désir d'agir. Mais on fait ce qu'on peut. Agir ! Il faudrait en avoir la force. Mon pauvre vieux, il n'y a pas de plus grande tristesse que ça, ne pas se sentir la force, être une âme qui voudrait et un corps qui ne peut pas. Cependant, toujours en moi, j'ai l'espérance sourde que cela n'est pas irréparable, qu'avec de l'exercice... mais je n'ai pas la force de volonté pour prendre cet exercice là moi-même. Alors, s'il faut m'y obliger, le régiment ! Oh ! oui, le régiment, je le veux ! Et je fais tout ce que mes forces peuvent pour cela. Mais que peuvent-elles vraiment quand elles ne trouvent d'autre obstacle qu'une muette désolation et les pleurs d'une mère que l'on aime et que l'on sait malade assez pour avoir une attaque ? L'effroyable courage qu'il faut avoir pour déchirer ceux que l'on aime et peut-être irréparablement ! Mon vieux, mon vieux, si cela était fait, quel soulagement de pouvoir s'abrutir à la caserne, comme une brute, quel bonheur d'être de corvée ! Faire des travaux grossiers ! être une machine ! s'abrutir ! Je n'eus [sic] jamais cru souhaiter cela un jour. Je bavarde, et ma bougie s'est entièrement brûlée, la flamme est pour l'instant à l'intérieur du bougeoir. Je m'aperçois que j'ai noirci bien du papier, et si tu as lu mon épître en entier, j'ai dû bien t'ennuyer. Je ne sais pas trop ce que j'ai dit, et je ne veux pas le savoir. Je ne me relirai pas. Aussi tant pis s'il y a des fautes d'orthographe ! Tu feras semblant de ne pas les voir, et de ne pas baîller [sic]. Il est une heure indûe [sic]. Je te quitte : je t'envoie ma missive rue Jouffroy d'où on te la fera suivre, car j'ai peur de me tromper dans tes numéros. En réponse à ma lettre, et pour m'en accuser réception, tu me ferais plaisir si (je ne te demande pas de m'écrire) tu m'envoyais simplement ton adresse exacte sur une carte, sans plus, car je sais bien que tu n'as pas de temps à toi. Tes quelques loisirs te permettent cependant, j'espère, de lire ? Je regrette de n'avoir pu avant mon départ te revoir et t'apporter les bouquins que je t'avais promis. Je t'indique en passant, si tu as le temps, les titres de deux bouquins de Paul Hervieu de la collection à 0f,95cm : "L'Armature" et "Peints par eux-mêmes" qui sont très remarquables. Bien cordialement à toi, ton vieil ami qui pense bien souvent à toi dans son trou de Bretagne quoiqu'il ne te l'écrive pas souvent. Louis Aragon » Pierre Maison, né le 3 septembre 1897, avait devancé l'appel. À l'époque de la rédaction de cette lettre, il effectuait ses classes à Versailles dans un régiment d'artillerie. Jacques Tréfouël, autre ami de jeunesse d'Aragon, devint directeur de l'Institut Pasteur. Michel Apel-Muller ignorait si Boisard avait été condisciple ou professeur d'Aragon. Sur Alexandre, Coutrot et Vallet, il renvoie au dossier « Aragon et Robert Alexandre », présenté par Agnès Alexandre-Collier et Hervé Bismuth, publié depuis dans le numéro 15 de « Recherches croisées Aragon / Elsa Triolet ». Sur Etevenon et Guéret, Apel-Muller écrivait ne rien savoir. La « mère » dont Aragon évoque les pleurs et la muette désolation, Claire Toucas, était en réalité sa grand-mère. Mouillure ayant entraîné des trous avec atteinte au texte sur les deuxième, troisième et quatrième pages du premier bifeuillet. La pliure centrale verticale de ce dernier est fendue. L'encre autour des parties manquantes est délavée. La même mouillure affecte, de façon beaucoup moins marquée, le deuxième bifeuillet, où seules quelques lettres sont délavées. Le troisième est complètement épargné. Nous reconstituons le texte manquant entre crochets dans notre transcription sur la base de celle faite par Michel Apel-Muller dans l'article cité ci-dessus. La transcription de ce dernier n'est toutefois manifestement pas complète, et postérieure aux dommages subis par le document, lesquels semblent anciens. En guise d'exemple, signalons seulement qu'entre « Calvados » et « Coutrot » figurent davantage de mots que le simple « avec » présent dans la transcription d'Apel-Muller. Autrement, papier un peu fatigué sans gravité, traces de pliures et petites taches parfaitement acceptables. Également disponible, sur demande : le manuscrit autographe signé du premier poème connu d'Aragon, daté de 1915, dont cette lettre éclaire les circonstances de la composition (cf. l'article de Michel Apel-Muller dont l'adresse électronique figure au début de cette notice).‎


LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE [À PIERRE MAISON]. Louis ARAGON

Phone number : +33 7 69 86 15 02

EUR3,500.00 (€3,500.00 )

‎Louis ARAGON - (Marceline DESBORDES-VALMORE)‎

Reference : 87220

(1950)

‎Manuscrit original sur "L'Atelier d'un peintre", "qui fait grincer les dents existentialistes"‎

‎s. d. [circa 1950] | 21 x 30 cm | une page sur un feuillet‎


‎Manuscritautographe de Louis Aragon, une page à l'encre bleue sur un feuillet.De nombreuses ratures et réécritures. Infimes décharges de rouille dûes à un trombone, légères ombres d'un transfert d'encre d'une autre page. Publié dansLes Lettres Françaises,épisode 16, 23 février 1950. Précieuse étude manuscritede Louis Aragon, accompagnant la publicationen feuilletondans Les Lettres Françaises duromande Marceline Desbordes-ValmoreL'Atelier d'un peintre(1833). Il opère une réhabilitation de la poétesse-romancière snobbée par l'histoire de la littérature et les existentialistes, et la place dans latradition du réalisme socialiste. En 1949, Aragon choisit de publier L'Atelier d'un peintre en livraisons avec ses commentaires. Laguerre froideimpose la mise en avant d'unréalisme socialiste comme référence officielle de la politique culturelle communiste :"pour Aragon lire Marceline Desbordes-Valmore c'est avant tout lire l'histoire d'une génération, d'un peuple. Plus précisément, il fait de Marceline une incarnation de la République inachevée, d'un monde encore en construction, et qui tend vers la liberté. Pour comprendre Marceline, Aragon nous invite à 'dater ses écrits', et à ne pas se contenter de la cantonner à une seule époque de sa vie, mais à essayer de trouver une explication à ses prises de position aussi différentes que l'étaient les régimes durant la gestation de la République au XIXesiècle." (Aghbarian, Lina,«Aragon éditeur de Marceline Desbordes-Valmore», Recherches croisées Aragon - Elsa Triolet, n°14). Detous ses commentaires accompagnant L'Atelier d'un peintre,il s'agit de l'un de sesplus polémiques : Aragon s'oppose aux surréalistes en contestant le désamour de Lautréamont pour le romantisme auquel Desbordes-Valmore était associée, et fustige le rejet hâtif de cette oeuvre qui a pourtant des pendants dans la littérature moderne :"L'Atelierqu'Aragon rouvre avec la publication de ce roman, pour le retravailler, le révéler, lui donner une deuxième vie plus proche de ses propres préoccupations, après l'avoir désancré de son temps, et vidé de sa religiosité romantique, pour mettre à nu sa richesse qui réside dans la cause féministe défendue par Marceline Desbordes-Valmore [...] Ondine, le personnage littéraire, est pour elle une transposition de l'enfant disparu, son garçon, fils de Henri de Latouche, son amant. Ondine est donc trois fois hybride, androgyne, réelle et imaginaire, fille et mère à la fois, et Léonard, son double inversé, celui qu'elle aurait aimé être pour réussir dans l'univers pictural à l'accès interdit. Aragon double l'androgynie par l'homosexualité lue, entre autres, dans cette phrase de Yorick «Talma double mon existence».Parmi d'autres allusions, il fait référence àSexusde Henri Miller [allusion présente dans ce manuscrit]Aragon cultive la thématique de la dualité sur laquelle tout le roman est bâti. Sans délaisser le monde imaginaire du roman, il cherche à mettre en exergue de ce roman romantique la part réaliste cachée dans l'ombre du roman lyrique. En un mot, Aragon inverse l'ordre du premier et du second plan: le romantisme du roman de Marceline Desbordes-Valmore devient secondaire, et l'arrière-plan historique prioritaire" (ibid.) "Nous voici arrivés à la scène nocturne de la Place Vendôme, qui est une des plus intenses, des plus belles minutes du roman de l'autre siècle... Je le sais, tout le monde ne tombera pas d'accord. Il est arrivé à mes oreilles qu'il y a des gens qui se détournent superbement deL'Atelier d'un peintre,et trouvent mauvais que nous publiions une histoire où il n'y a strictement rien de ce que EUX, cherchent dans les romans, possible que ceux qui ne savent lire ne voient que bluette, de la littérature pour jeunes filles. Quand cela serait, cela vaut bien la littérature pour vieux messieurs! Mais , enfin, il faut le dire, nous publions ici ce chef-d'uvre, volontairement ignoré de ceux qui écrivent l'histoire littéraire et qui fait gr‎

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EUR2,800.00 (€2,800.00 )

‎Louis ARAGON‎

Reference : 64157

(1945)

‎Distiques pour une carmagnole de la Honte Poème autographe‎

‎s. d. [1944-1945] | 19.80 x 26.50 cm | une feuille sous étui-chemise‎


‎Rarissime poème satirique autographe de Louis Aragon, intitulé «?Distiques pour une Carmagnole de la Honte?», écrit entre septembre 1944 et février 1945. 26 vers sur un feuillet rédigé à l'encre noire, avec une note de l'auteur à l'encre bleue en bas de page. Notre manuscrit fait partie d'un ensemble de treize poèmes rédigé au premier semestre de l'année 1945 et destiné à paraître dans une anthologie poétique (Aragon, chez Pierre Seghers éditeur à Paris, Collection «?Poètes d'aujourd'hui?» n°2, 20 juillet 1945). Il fut adressé par Aragon comme copie de travail à son directeur de publication et ami Claude Roy. Ce poème autographe constitue le seul manuscrit connu des Distiques, le large fonds d'archives Triolet-Aragon de la Bibliothèque nationale de France n'en conservant ni manuscrit ni jeu d'épreuves. * Le poème autographe est présenté sous une chemise en demi maroquin bleu nuit, plats de papier à motif stylisé, contreplats doublés d'agneau beige, étui bordé du même maroquin, ensemble signé Thomas Boichot. Véritable témoignage historique et réquisitoire contre les collaborateurs réfugiés à Sigmaringen, les Distiques d'Aragon ont été composés pendant l'hiver 1944-1945 à la suite de la publication du Musée Grévin. Exemple typique de la poésie de combat aragonienne, cette mélodie en octosyllabes et dizains condamne sans appel les chefs du gouvernement vichyiste et leurs plus fervents sympathisants. Le sarcasme, l'injure, l'invective, sont au service d'une poésie vengeresse, non sans rappeler la fureur de Front Rouge, qui signait son divorce du mouvement surréaliste. Pour autant, le ton du poème se veut alerte et enjoué?: les hôtes du château de Sigmaringen y jouent, chantent et dansent, et Aragon finit le poème par un quatrain entraînant «?Ah ça ira ça ira Les Pétain Laval tous à la lanterne, Ah ça ira ça ira ça ira, Les Pétain Laval tous on les pendra?», qu'il emprunte à l'hymne révolutionnaire «?Ah ça ira, ça ira, ça ira, Les aristocrates à la lanterne. Ah?! ça ira, ça ira, ça ira?! Les aristocrates on les pendra.?» Refusant de quitter la France à l'annonce de la guerre malgré les nombreuses sollicitations, Aragon entre en clandestinité avec Elsa Triolet après avoir vaillamment combattu pendant l'offensive allemande. Ces années d'Occupation marquent une période d'intense activité pour l'écrivain, qui publie clandestinement ses recueils de poésie résistante (Le Crève-cur, 1941, Les Yeux d'Elsa, 1942, Le Musée Grévin, 1943, La Diane française, 1944) et sous divers pseudonymes des poèmes et réponses aux collaborationnistes dans les Lettres Françaises. Par ailleurs mandaté par le parti communiste pour rassembler les écrivains et intellectuels en zone Sud, il y crée une antenne du Comité National des Ecrivains, qui réunit Stanislas Fumet, Auguste Anglès, Henry Malherbe et Jean Prévost. L'exemple d'Aragon a prouvé que, dans les circonstances de la guerre, l'écriture poétique était en soi un acte de résistance, un refus de céder. Comme le remarque Claude Roy, destinataire du manuscrit qu'il publie à la fin de la guerre?: «?La parole d'Aragon s'élevait avec une violence et une aisance qui se répercutaient d'un bout de la France à l'autre.?» «?Ça doit avoir de la dégaine/Le château de Siegmaringen/On s'y retrouve entre félons/Sous les lustres du grand salon?» Aragon écrivit deux poèmes sur Sigmaringen, l'ancien château des Hohenzollern de Souabe, qui accueillit Pétain et son entourage après leur fuite de Vichy et de Belfort. Devant l'avancée des alliés et sur l'ordre du Reich, le maréchal et ses partisans y installèrent un gouvernement fantoche en septembre 1944, qui sera remplacé durant les derniers mois de guerre par une «?Délégation gouvernementale pour la défense des intérêt français en Allemagne?». Aragon dédie un distique à Laval, écarté du pouvoir par cette nouvelle organisation?: «?Laval a l'air bien embêté / D'être en disponibilité?». On notera par ailleurs que l'auteur ajoute un «?e?» au nom de Sigmaringen, sans doute par ‎

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EUR5,000.00 (€5,000.00 )

‎Louis ARAGON - (Willy RONIS)‎

Reference : 87239

(1948)

‎Une séance photo avec Willy Ronis manuscrit original autographe‎

‎s. d. [avril 1948] | 21 x 30 cm | 4 pages sur 4 feuillets‎


‎Exceptionnel manuscrit autographe complet de Louis Aragon. 4 pagesau crayon sur 4 feuillets numérotés de sa main. Discrètre trace de décharge de rouille sur le premier feuillet et au verso du dernier. Pli horizontal sur l'ensemble des feuillets. L'article sera publié sous le titre "L'Art de prendre une photo pour Les Lettres Françaises" (Regards, 14 mai 1948). Aragon accompagne le grand Willy Ronis, le temps d'une séance photographique d'un portrait de mode pour LesLettres Françaises. Sur les pas de Ronis faisant virevolter son modèle, l'écrivainnous entraîne pendant quatre pages à travers un Paris enchanteuroù se mêlent vie populaire et élégance mondaine. "Il s'agissait d'illustrer Le Nez au vent, de Louis Chéronnet. La chronique avait pour thème : L'Elégance de Paris se déplace vers l'ouest, et plus précisément portait sur l'avenue Montaigne" commence Aragon dans sa chronique. Le temps d'une journée, l'écrivain documente avec fascination le travail du photographe dans l'un de ses décors de prédilection : les rues de Paris. Plusieurs tableaux se succèdent, dans le quartier Montorgueil,chez la chapelière, au studio de Ronis, dans l'avenue Montaigne,au théâtre des Champs-Elysées. Le maître mot, chez Aragon comme chez Ronis, est le mouvement. La photographien'a rien de statique, les impressions d'Aragon non plus. On saute, comme la modèle sur les clichés du photographe, d'un endroit à l'autre. Le portrait de l'élégante s'élargit, sous la plume de l'écrivain, à ses alentours, à la bouillonante vie de Paris qui s'arrête un instant le temps de contempler la silhouette de la mannequin animée par les instructions du photographe. Soixante ans plus tard, Ronis se souviendra de cette mémorable journée : "[Aragon] avait un très beau regard sur la photo. Il savait ce que c'était que l'image. Elsa aussi. Lui m'a fait travaillé quand il a fondé et dirigé les Lettres françaises. J'ai fait plusieurs reportages pour lui. Le premier petit reportage, c'était en 1947 ou 48, un reportage sur la mode avenue Montaigne. Aragon est venu avec moi, on avait choisi un mannequin. J'étais un peu intimidé par Aragon, c'était mon premier contact avec lui. Je voulais tirer le maximum de mon mannequin, je me démenais beaucoup car j'avais le trac. Me voir, ça l'a tellement amusé qu'il n'a pas fait le reportage écrit sur le mannequin mais sur moi travaillant. Je l'avais ensuite revu d'assez nombreuses fois, on se tutoyait." (Willy Ronis, entretien dansLibération,14 septembre 2009) Leurs chemins militants se croisèrent à de nombreuses reprises - Ronis contribua par ses clichés à témoigner des révoltes sociales qui secouent les années 1930 tandis qu'Aragon y consacra de nombreux articles. En 1949,le photographe suivra la journée commémorative de la tragédie d'Oradour-sur-Glane, à laquelle participent près de 400 artistes à l'initiative d'Aragon. Il sera également l'auteur de beaux portraits du couple Aragon-Triolet. Extraits du manuscrit : Willy Ronis m'avait donné rendez-vous à 10 h. 30, au coin de la rue Tiquetonne et de la rue Montorgueil. Paraît qu'il y photographiait des sportifs. Ah ! c'était ce restaurant où, jadis, on allait manger avec Vaillant-Couturier, et il y avait des types de l'AF [Action Française] qui nous fusillaient du regard... En fait de sportifs, Willy était là, dans son veston de velours, avec ses bésicles, qui prenait de droite et de gauche, au comptoir, un couple d'amoureux. Gentils, les amoureux... La petite, surtout... C'est peut-être un sport. [...] Il n'y a rien de plus solennel que Caroline Reboux. C'est le temple des chapeaux. S'il vivait de nos jours, c'est ici qu'Aristote écrirait. Caroline Reboux, elle, a fait les bibis de Nana et d'Eugénie de Montijo ; chez elle, Bel-Ami se tortillait la moustache en regardant dans les glaces les dames essayer leurs coiffures... La cour d'Angleterre n'a été, pendant trois règnes, chapeautée que de ces mains-là...Enfin, un photographe ici, c'est un scandale. J'ai laissé le mien‎

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EUR4,500.00 (€4,500.00 )

‎Louis ARAGON - (à Hubert JUIN)‎

Reference : 72798

(1967)

‎"Je me considère pour ce qui est de ce que j'écris, comme dépourvu de droit d'orienter ce qui s'écrit de moi" Lettre autographe signée de Louis Aragon à un critique sur son oeuvre‎

‎s. l. s. d. (circa 1967) | 21 x 26.90 cm | une feuille‎


‎Lettre autographe signée de Louis Aragon, 11 lignes et 2 lignes de post-scriptum à l'encre bleue, adressée à un critique vers 1967. Traces de pliures inhérentes à la mise sous pli de la lettre. Emouvante lettre du poète qui, au détour d'une question d'un biographe, offre à cet impertinent interlocuteur une réponse désabusée sur le droit du poète à contrôler les exégèses : "Que vous dire ? Je ne puis vous conseiller dans le détail, ni m'amuser à rectifier ceci ou cela. Je me considère pour ce qui est de ce que j'écris, comme dépourvu de droit d'orienter ce qui s'écrit de moi, ce qui n'est que de peu précéder l'époque où on ne me demandera même plus on avis." Le poète, cependant s'insurge contre cette institutionalisation qui semble précipiter l'achèvement de sa carrière en soulignant l'importance de son oeuvre poétique des dernières années : "puisque vous voulez compléter votre livre, n'oubliez pas que dans le temps qui s'est passé depuis que l'avez écrit, il n'y a pas eu que Le Fou[d'Elsa],La M.à.m.[La mise à mort]et Blanche [ou l'oubli]. Mais aussi Le voyage de Hollande (augmentée de quelques poèmes dans la seconde édition) et l'Elégie à Pablo Neruda." Le destinataire de la lettre pourrait être Hubert Juin qui a publié en 1960 un essai sur Aragon chez Gallimard, mais le ton employé semble un peu expéditif envers un critique aussi important. Une autre oeuvre consacrée à Aragon fut publiée durant la même période : Georges Sadoul,Aragon, collectionPoètes d'aujourd'hui, numéro 159, Seghers, en 1967, mais aucun titre mentionné ne manque et il n'avait écrit aucun livre sur Aragon auparavant. A moins qu'il ne s'agisse de Roland Desné, auteur de l'article mentionné par Aragon en post-scriptum ("La Semaine sainted'Aragon",Le Français dans le monde, no21, décembre 1963, pp. 41-48.). - Photographies et détails sur www.Edition-Originale.com -‎

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‎[Aragon] RISTAT Jean‎

Reference : 006063

(2003)

‎Avec Aragon (1970-1982). Entretiens avec Francis Cremieux‎

‎Paris Gallimard 2003 In-8 Broché Edition originale ‎


‎EDITION ORIGINALE. Entretiens d'Aragon et Elsa Triolet avec Francis Crémieux et Jean Ristat, sur Le Libertinage, Théâtre/Roman ... suivi de textes de Ristat sur l'oeuvre d'Aragon. Un des 55 exemplaires numérotés sur pur fil des papeteries Malmenayade, seul grand papier. Parfait Neuf, non coupé 0‎

Phone number : 01 42 66 38 10

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‎Izis Israëlis Bidermanas Jacques Prévert Louis Aragon Louis Pauwels Vercors Max-Pol Fouchet Eugène Ionesco François Nourissier Robert Sabatier‎

Reference : 100126566

(1977)

‎Paris des poetes‎

‎Nathan 1977 in4. 1977. Relié jaquette. 171 pages. Très bon état‎


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‎Aragon‎

Reference : 100126530

(1961)

‎La semaine sainte‎

‎Gallimard 1961 collection blanche. in8. 1961. broché. 594 pages. Bon Etat intérieur propre‎


Livres-sur-sorgue - Isle-sur-la-sorgue

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‎Louis ARAGON‎

Reference : 87160

(1948)

‎" L'homme libre que je suis " Manuscrit original d'une Chronique de la pluie et du beau temps‎

‎s. d. [1948] | 21 x 30 cm | 8 pages et demi sur 9 feuillets‎


‎Exceptionnel manuscrit autographe de Louis Aragon intitulé "Chronique de la pluie et du beau temps pour Europe (mai)".8 pages et demi à l'encre bleue sur 9 feuillets uniformément brunis. De nombreuses ratures et réécritures. Publié dansEurope, no29, mai 1948, et ne figure pas dans le livre rassemblant ces chroniques (E.F.R., 1979). Superbe profession de foi militante de neuf pages, parue dans la revue littéraire anti-fasciste Europe. Aragon se fait courtiser après-guerre, au nom de "l'amitié" et "la liberté" par diverses revues, mais refuse catégoriquement de publieraux côtés d'écrivains aux tendances pétainistes. L'écrivain livre ses impressions après une interview à la radio belge, et médite sur "deux monstres abstraits : la liberté et l'amitié", dévoyés à loisir en ce début de guerre froide où le soviétisme devient - à son grand dam - le nouveau fascisme. Très attaché au discours unique que prônait le communisme, qu'il nomme "vérité nationale", cette notion sert de fil de conducteur à sa chronique. Aragon écrit en pleine affaire Kravchenko et reste persuadé par lesoviétisme qui demeure pour lui le grand vainqueur du nazisme. En grand témoin littéraire des souffrances endurées pendant l'Occupation, il est alarmé par les choix éditoriaux des revues qui cherchent à obtenir des contributions de sa part : l'une publie sans vergogne un texte de Montherlant totalement oublieux des martyrs parisiens pendant la guerre, tandis que l'autre justifie avec affection les allégeances de nombreux français pour le maréchal Pétain. C'est aussi l'occasion d'une longue et belle analyse de l'idée de nation, par Aragon qui est sans conteste le poète national de ce siècle. On y retrouve, dans ses tirades inspirées, l'idéal aragonien d'une saine émulation des nations, tournées vers le progrès. De belles pages d'Aragon en pleine cristallisation des blocs de l'Est et de l'Ouest. L'ambition d'Aragon estd'honorer la mémoire de la Résistance en choisissant de "faire confiance aux mots quand ils sont employés pour la paix". "La Nation qui me paraît aujourd'hui encore être le groupe le plus étendu qui puisse se porter garant d'une vérité [...] la radio peut et doit transmettre à son public la vérité nationale [...] 'Qu'entendez-vous concrètement par vérité nationale?' Me demande-t-il, comme il m'aurait sûrement demandé: qu'entendez-vous en disant qu'il fait grand jour en plein midi? si je l'avais dit. C'est là le mécanisme des interviews. J'ai donc pris deux exemples concrets, pour expliquer à quoi sert le maniement des abstractions. Deux cas récents où j'ai eu à me mesurer avec deux monstres abstraits : la liberté et l'amitié. La liberté d'abord. On sait comment les pires ennemis de la liberté font usage d'un livre qui s'appelle : J'ai choisi la liberté, donnant le bénéfice d'un préjugé favorable de ce mot à tous ceux qui trahissent leur pays, quand c'est pour choisir le système capitaliste [...] [...] Une revue qui s'édite à Montréal m'avait récemment écrit pour me demander ma collaboration. Son directeur littéraire faisait appel à l'homme libre (l'italique est sienne) que je suis. Cette façon de distinguer par la typographie en moi la possibilité d'être parfois un homme libre, parfois non, m'avait un peu inquiété. J'ai voulu voir sa revue [...] Mon Dieu, le fait que ce numéro s'ouvre par un texte de M. de Montherlant, me laisselibrede ne pas parler du contexte. On sait, et j'imagine que M. Victor Barbeau, de Montréal, n'ignore pas que M. de Montherlant est sur la liste des écrivains avec lesquels les membres du Comité National des Ecrivains se refusent à collaborer. Ce qui doit sans doute m'expliquer pourquoi M. Barbeau s'adresse en moi à l'homme libre: c'est-à-dire un personnage entièrement distinct de celui qui est membre du CNE, qui est pense-t-il, prisonnier du CNE, prisonnier de la parole donnée, prisonnier de son dégoût pour les collaborateurs de l'ennemi. [...] Il avait, n'est-ce-pas, fait de même appel à l'homme libre en M. de ‎

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‎Aragon‎

Reference : 100125314

(1965)

‎Les collages‎

‎Hermann 1965 collection miroir de l'art. in8. 1965. broché. 149 pages. Bon Etat intérieur propre‎


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‎De Routisie Albert (Louis Aragon)‎

Reference : 100123828

(1968)

‎Irène‎

‎L'or du temps 1968 Paris. in8. 1968. Broché. 126 pages. Etat Correct couverture usagée interieur propre‎


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‎Aragon‎

Reference : 100122434

‎Blanche ou l'oubli : exemplaire numéroté‎

‎Gallimard collection soleil. in8. Sans date. reliure editeur sous rhodoid. 520 pages. Bon Etat intérieur propre‎


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‎Aragon Louis‎

Reference : 100120145

‎Les Beaux Quartiers‎

‎Club international du livre Bruxelles. in8. Sans date. reliure editeur. 558 pages. Très bon état‎


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‎LACOUTURE Jean et ARAGON Marie-Christine d'‎

Reference : 100118633

(1980)

ISBN : 2859561501

‎Julie de Lespinasse mourir d'amour 1732-1776‎

‎Ramsay 1980 Paris. in8. 1980. Broché. 319 pages. Bon Etat intérieur propre‎


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‎Aragon Louis‎

Reference : 100117122

(1968)

‎Les beaux quartiers‎

‎Cercle du bibliophile 1968 in8. 1968. reliure editeur. 483 pages. Bon Etat intérieur propre‎


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‎Aragon‎

Reference : 100114578

(1972)

‎Les communistes / 2 tomes‎

‎Livre de poche 1972 poche. 1972. broché. 2 volume(s). Bon état‎


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‎Aragon‎

Reference : 100114196

(1964)

‎Les yeux d'elsa‎

‎Seghers 1964 poche. 1964. ntoché. Bon état‎


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‎Aragon‎

Reference : 100111406

(1967)

‎Les yeux d'elsa‎

‎Seghers 1967 in12. 1967. broché. 158 pages. Bon Etat intérieur propre‎


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‎Louis Aragon - Jean Malaquais - Paul Eluard.‎

Reference : 29265

‎Le nommé Louis Aragon ou le patriote professionnel, suivi de " Il nous faut un Guépéou " et de l'acte de rupture de Paul Eluard avec Louis Aragon.‎

‎ Editions Spartacus / Supplément à Masses de Février / L'Intelligense Servile - Collection " Les Egaux " n° 2 de 1947. Plaquette In-16 agrafée de 16 pages au format 13,3 x 9,2 cm. Couverture illustrée. Plats et intérieur frais, malgré une petite étiquette collée au coin supérieur droit de la couverture. Violent pamphlet contre Louis Aragon suivi de " Il nous faut un Guépéou " et de l'acte de rupture de Paul Eluard avec Louis Aragon. Caricature anonyme de Louis Aragon in texte. Etat proche du neuf. Rare édition originale.‎


‎ Site Internet : Http://librairie-victor-sevilla.fr.Vente exclusivement par correspondance. Le libraire ne reçoit, exceptionnellement que sur rendez-vous. Il est préférable de téléphoner avant tout déplacement.Forfait de port pour un livre 7 €, sauf si épaisseur supérieure à 3 cm ou valeur supérieure ou égale à 100 €, dans ce cas expédition obligatoire au tarif Colissimo en vigueur. A partir de 2 livres envoi en colissimo obligatoire. Port à la charge de l'acheteur pour le reste du monde.Les Chèques ne sont plus acceptés.Pour destinations extra-planétaire s'adresser à la NASA.Membre du Syndicat Lusitanien Amateurs Morues‎

Phone number : 06 80 26 72 20

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‎Louis Aragon - Jean Malaquais - Paul Eluard.‎

Reference : 83

‎Le nommé Louis Aragon ou le patriote professionnel, suivi de " Il nous faut un Guépéou " et de l'acte de rupture de Paul Eluard avec Louis Aragon.‎

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‎Aragon Louis‎

Reference : 100108768

‎La semaine sainte/ exemplaire numéroté‎

‎Gallimard / soleil in8. Sans date. reliure pleine toile sous rhodoid. 594 pages. Très bon état‎


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‎Perrot/ Alex/aragon‎

Reference : 51404

(1834)

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‎D'aragon Marie‎

Reference : 115473

(1973)

‎Paris tour eiffel‎

‎Grange batelière 1973 in4. 1973. Reliure editeur. 62 pages. Bon Etat‎


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‎Aragon‎

Reference : 100104648

(1967)

‎Blanche ou l'oubli : exemplaire numéroté‎

‎Gallimard / collection soleils 1967 in8. 1967. reliure pleine toile. 515 pages. Bon Etat intérieur propre‎


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‎Aragon Louis‎

Reference : 100104035

(1977)

ISBN : 2070297748

‎Le Libertinage‎

‎Gallimard 1977 collection l'imaginaire. 13x19x3cm. 1977. Poche. 294 pages. Très bon état‎


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