S.l., Gallimard / Coll. ''Les Essais'', (1947). Un vol. au format in-12 (188 x 113 mm) de 223 pp., broché.
Reference : 28767
Edition originale (mention fictive d'édition portée en page de titre). ''L'intervention du philosophe s'avère, ici, distincte autant de celle du critique que de celle du psychologue (médecin ou non-médecin) comme du sociologue. Car il ne s'agira pour lui, ni de peser au trébuchet la poésie baudelairienne (portant sur elle un jugement de valeur ou s'appliquant à en offrir une clé), ni d'analyser, comme on ferait d'un phénomène du monde physique, la personne du poète des Fleurs du Mal. Tenter, bien au contraire, de revivre par l'intérieur au lieu de n'en considérer que les dehors (c'est-à-dire:soi-même l'examinant du dehors) ce que fut l'expérience de Baudelaire, prototype quasi légendaire du «poète maudit»...'' Plats présentant un éclat très légèrement altéré. Présence de passages surlignés ou annotés à la mine de plomb. Du reste, belle condition.
Babel Librairie
M. Mathieu Salzgeber
3, Rue André Saigne
24000 Périgueux
France
06.84.15.59.05
Conformes aux usages de la profession.
Grasset 1988 in8. 1988. broché. 346 pages. Ici Charles Baudelaire sera le héros bien réel d'un roman aussi fidèle aux exigences de la vérité qu'à celles de l'imagination. Il sera surtout cet homme misérable surpris à la fin de sa vie dans une chambre de l'hôtel du Grand-Miroir à Bruxelles pendant les quelques jours où usé par la syphilis il va perdre une partie de sa raison et l'usage de sa parole... Pour le romancier il y avait là un pari et un mystère que s'est-il vraiment passé pendant ces jours qui virent. pour la dernière fois le poète des Fleurs du Mal confronté à sa mémoire ? Pourquoi a-t-il choisi de s'égarer ainsi corps puis âme en maudissant le monde et le ciel ? C'est autour de ce Baudelaire exilé convaincu de son échec bientôt aphasique que Bernard-Henri Lévy a bâti son roman. Sur un mode presque policier qui conduira le lecteur d'un bordel belge aux cénacles post-romantiques d'un dîner chez les Hugo aux tourments d'un prêtre défroqué on suit une enquête dont les témoins sont méthodiquement convoqués ; de Jeanne Duval à un disciple ambigu de Sainte-Beuve à Madame Aupick d'une logeuse à l'éditeur Poulet-Malassis ils vont chacun à son tour dans sa langue et selon la composition à plusieurs voix qui avait déjà fait le style du Diable en tête nous raconter cette lente agonie. Par-delà leurs récits et leurs mensonges par-delà les péripéties d'une intrigue pathétique ou cocasse l'auteur retrouve des thèmes qui lui sont chers : le goût du malentendu et de la gloire l'éloge de l'artifice l'art comme vengeance la tragédie propre aux œuvres inachevées les ruses de la sainteté et de la chute. Tels sont les enjeux d'un roman qui revendique toutes les libertés - et où il s'agit aussi dans l'ombre immense de Baudelaire d'interroger la littérature et son destin Bon Etat
Nathan Jeunesse 2003 in8. 2003. Broché. 223 pages. Mr. Poe a inscrit les trois orphelins Baudelaire dans un collège. Enfin un univers normal! Serait-ce la fin de leurs tribulations? Ce serait compter sans leur malchance légendaire... Car l'institut J. Alfred Prufrock est un établissement aussi peu normal que possible. Son proviseur adjoint Mr. Nero est complètement fou les professeurs ne valent guère mieux. Quant aux élèves... Ils sont nombreux à apprécier cette peste de Carmelita Spats qui elle déteste d'emblée les petits Baudelaire. Heureusement ils se font quand même des amis. Mais le comte Olaf n'est toujours pas hors d'état de nuire. Suite des rocambolesques aventures de Violette Klaus et Prunille qui continuent d'attirer les ennuis comme des aimants. L'auteur continue lui aussi (et c'est tant mieux) d'explorer la veine qui a fait son succès: en contant une histoire extrêmement tragique sur un ton mélodramatique il parvient à tirer des larmes... de rire tant les situations sont outrées et loufoques. Sur un rythme soutenu il tient en haleine un lecteur qui se demande toujours: "Mais jusqu'au ira-t-il?" Eh bien: jusqu'au bout sans se démonter. Pas un moment de répit avant d'avoir fini le livre qui comme tout bon feuilleton se termine sur un coup de théâtre. Argh! Vite la suite! À partir de 10ans. --Pascale Wester Bon Etat
Ed de bellande 1978 in4 oblong. 1978. Cartonné jaquette. Etat Correct jacquette usagée
Dimanche matin 14 [août 1864], 13,4x20,6cm, 3 pages sur un feuillet remplié.
Lettre autographe signée, en partie inédite, rédigée à l'encre noire, adressée à sa mère et datée du «?dimanche matin 14?». Quelques soulignements, biffures et corrections de l'auteur. Ancienne collection Armand Godoy, n°188. Baudelaire crépusculaire?: «?L'état de dégoût où je suis me fait trouver toute chose encore plus mauvaise.?» Attiré par la promesse d'une glorieuse renommée, Baudelaire se rend en Belgique en avril 1864 pour quelques conférences et l'espoir d'une rencontre fructueuse avec les éditeurs des Misérables, Lacroix et Verboeckhoven. Ceux-ci ne se déplaceront pas, les conférences seront un échec et Baudelaire nourrira contre la «?Pauvre Belgique?» une rancur démesurée. Pourtant, malgré les multiples sollicitations de retour, le poète passera le reste de ses jours dans ce pays honni, menant une vie de bohème mélancolique. Hormis quelques courts séjours à Paris, Baudelaire ne rentrera en France que le 29 juin 1866 - terrassé par une attaque cérébrale qui le laisse hémiplégique - pour une dernière année d'agonie silencieuse en maison de santé. Rédigée seulement quelques mois après son arrivée à Bruxelles et ses premières déceptions, cette lettre laisse transparaître tous les principes de la mystérieuse haine passionnelle qui retiendra définitivement le poète en Belgique. Durant ses dernières années françaises, éreinté par le procès des Fleurs du Mal, humilié par le refus de sa candidature à l'Académie, orphelin littéraire après la faillite de Poulet-Malassis et auteur déshérité par la vente des droits de ses traductions à Michel Lévy, Baudelaire est surtout très affecté sentimentalement par la déchéance inéluctable de Jeanne Duval, son éternel amour, alors que s'est tarie sa passion pour la Présidente, dont la poétique perfection n'a pas résisté au prosaïsme de la possession physique. Aussi, le 24 avril 1864, décide-t-il de fuir ces «?amours décomposés?» dont il n'a su «?garder la forme et l'essence divine?». La Belgique, ce très jeune pays qui semble né d'une révolution romantique francophone contre le joug financier hollandais, s'offre fantasmatiquement aux yeux du poète comme le lieu d'une possible reconnaissance de sa propre modernité. Page vierge sur laquelle il voudrait imprimer la puissance de sa langue en affirmant son indépendance économique, le plat pays est un miroir sur lequel Baudelaire projette son puissant idéal mais qui lui renverra plus violemment encore le spleen de ses ultimes désillusions. Publiée dans la Revue de Paris de novembre 1917, amputée du délicat paragraphe sur ses lavements froids, cette lettre emblématique évoque tous les travaux poétiques, littéraires, artistiques et pamphlétaires de Baudelaire?: d'abord à travers la figure tutélaire et rassurante de l'éditeur des Fleurs du Mal, Poulet-Malassis?: «?Si je ne demeurais pas si loin de lui, je crois vraiment que je lui paierais une pension pour manger chez lui?»; puis par l'évocation concrète de la «?valeur vénale?» de ses Curiosités esthétiques?: «?tous ces articles que j'ai si douloureusement écrits sur la peinture et la poésie?». Baudelaire confie ensuite à sa mère les espoirs de publication de ses dernières traductions de Poe qui, à son grand dam, «?ne paraissent pas à L'Opinion, à la Vie Parisienne, au Monde illustré?». Il conclut enfin sur ses Lettres belges, dont Jules Hetzel lui fait annoncer qu'après négociation avec le Figaro, «?[s]es lettres sont acceptées avec joie?». Cependant, souligne littéralement Baudelaire, celles-ci sont «?à ne publier que quand je serai revenu en France?». Leitmotiv de sa correspondance belge, ce retour en France sans cesse imminent?: «?Décidément, je crois que j'irai à Paris jeudi?» et sans cesse repoussé («?je retarde mon voyage à Paris jusqu'à la fin du mois?», corrige-t-il, huit jours plus tard), semble exciter la férocité du poète contre ses nouveaux concitoyens auprès desquels il se plaît à répandre lui-même les pires rumeurs le concernant (espionnage, parricide, anthropophagie, pédérastie et autres activités licencieuses?: «?Exaspéré d'être toujours cru, j'ai répandu le bruit que j'avais tué mon père, et que je l'avais mangé [...] et on m'a cru?! Je nage dans le déshonneur comme un poisson dans l'eau.?» - Pauvre Belgique, in uvres complètes, II p.855) Cette tentative éminemment poétique d'explorer les profondeurs du désespoir, en s'abreuvant de haine, est peut-être plus lumineuse encore à travers le partage de ses déboires gustatifs, avec cette «?très chère mère?», unique figure nourricière qui, elle, lui offre «?plus qu['il] n'attendai[t]?». Mise en regard avec certaines des plus belles pages des Fleurs du Mal, cette attention excessive aux misères de son palais, révèlent bien plus qu'un exercice de critique gastronomique. Il n'est ainsi pas innocent que Baudelaire entame ses récriminations par un rejet exhaustif de toute nourriture à une notable exception?: «?Tout est mauvais excepté le vin.?» L'assertion n'est évidemment pas sans faire écho à la «?végétale ambroisie?», élixir consacré dans tant de poèmes et surtout compagnon d'abjection qui noie le crime sublime du poète?: «?Nul ne peut me comprendre. Un seul / Parmi ces ivrognes stupides / Songea-t-il dans ses nuits morbides / À faire du vin un linceul???» «?Le pain est mauvais?». Si le vin est l'âme incorruptible du poète, le pain, ici souligné par l'auteur, est sa chair innocente et meurtrie. «?Dans le pain et le vin destinés à sa bouche / Ils mêlent de la cendre avec d'impurs crachats?», comme dans Bénédiction, c'est le poète-enfant qui partout «?dans l'hôtel, le restaurant, la taverne à l'anglaise?», souffre de l'impossible communion élémentaire et offre ainsi à sa mère le spectacle d'une misère plus symbolique encore. L'homme, cependant, est toujours présent et ses désirs charnels sont tapis sous la misère de sa condition?: «?La viande n'est pas mauvaise par elle-même. Elle devient mauvaise par la manière dont elle est cuite.?» Comment, derrière le prosaïsme de ce jugement culinaire, ne pas reconnaitre la plus constante des métaphores baudelairiennes, traversant l'uvre du poète - Une charogne, À celle qui est trop gaie, Une martyre, Femmes damnées... - le corps féminin transfiguré par la mort?? «?Le soleil rayonnait sur cette pourriture, Comme afin de la cuire à point, Et de rendre au centuple à la grande Nature Tout ce qu'ensemble elle avait joint.?» «?Les gens qui vivent chez eux vivent moins mal?», enchaîne-t-il, mais Baudelaire ne souhaite pas le confort, et ses plaintes ne sont que l'expression de la corrélation parfaite entre sa condition physique et cet ultime expérience poétique. Car la Belgique n'est, bien entendu, pas réellement en cause, mais ce n'est qu'à sa mère que Baudelaire peut en faire l'émouvant et rare aveu?: «?Je dois dire du reste que l'état de dégoût où je suis me fait trouver toute chose encore plus mauvaise.?» En effet, toute la violence qu'il déchaînera contre ces frères maudits n'est que l'écho d'une rancur plus ancienne qui, en 1863, rongeait son «?cur mis à nu?». Déjà, aux récriminations de sa mère découvrant les notes de son fils, Baudelaire répondait, le 5 juin?: «?Eh bien?! oui, ce livre tant rêvé sera un livre de rancunes. [...] Je tournerai contre la France entière mon réel talent d'impertinence. J'ai un besoin de vengeance comme un homme fatigué a besoin d'un bain.?» Les «?lavements froids avec laudanum?» de Belgique seront ce bain du poète fatigué qui trouvera ici l'occasion de combattre par une colère sublime, ce «?dégoût?» existentiel. Au détour d'un paragraphe - celui-là même qui fut amputé par la Revue Française - Baudelaire l'attribue, sans la nommer, à la syphilis?: «?Ce qu'il y a d'insupportable dans ces affections d'intestins et d'estomac, c'est la faiblesse physique et la tristesse d'esprit qui en résulte.?» L'inquiétude immédiate de Madame Aupick à la suite de ces confidences trop abruptes, incite Baudelaire à lui mentir désormais sur son réel état de santé, qui ne cessera pourtant de se dégrader. Ainsi dès la lettre suivante?: «?J'ai eu le plus grand tort de te parler de ma santé belge, puisque cela t'a tellement émue. [...] D'une manière générale, j'ai une excellente santé [...] Que je souffre de quelques petites infirmités [...] qu'importe?? C'est le lot commun. Quant à ce désagrément, je te répète que j'ai vu d'autres Français pris comme moi, et ne pouvant pas s'accoutumer à ce vilain climat. [...] D'ailleurs, j'ai peu de temps à rester.?» Superbe lettre autographe du fils à sa mère révélant, à demi-mot, les raisons poétiques de son ultime exil volontaire, miroir inversé du premier périple forcé de sa jeunesse à l'archipel des Mascareignes, les deux seuls voyages de l'écrivain. Si le jeune homme put, on ne sait comment, s'échapper de la lointaine île Bourbon, le vieux poète n'osera plus quitter la si proche Belgique et cette lettre mélancolique augure un crépuscule en Mer du Nord aussi sombre que fut lumineuse l'initiatique traversée des Mers du Sud. - Photos sur www.Edition-originale.com -
Phone number : 01 56 08 08 85
Hachette Paris 1961 Cartonnage éditeur grand in-12 plein simili cuir violet.Titre doré, motifs dorés sur les plats.282 pages.Collection "génies et réalités".Collaboration de Huygue, Blondin, Huguenin, Jouve, Kanters, Maulnier, Nadeau, Pichois, Roy, Soupault et Quasimodo.Illustrations en noir in-texte et pleine page, en couleurs contre-collées.