A Paris, chez J. L. J. Brière, 1821. 3 vol. au format in-8 (211 x 136 mm) de 3 ff. n.fol., lxiv - 259 pp. ; 2 ff. n.fol., ii - 399 pp. ; 2 ff. n.fol., xxxiv - 330 pp. et 1 f. n.fol. Reliures uniformes de l'époque de demi-maroquin à grain long émeraude à petits coins, dos lisses ornés de doubles filets gras dorés, larges fleurons romantiques dorés, titre doré, tomaison dorée, tranches jaunes.
Reference : 28221
Ensemble - revêtu d'agréables reliures du temps - complet des trois volumes le constituant. « Pour exécuter de grandes choses, il faut vivre comme si on ne devait jamais mourir ».'' L'homme qui eut toutes les expériences des misères de l'humanité'' tel que Vauvenargues se définissait lui-même, et dont les vues philosophiques sont davantage enclines au stoïcisme qu'aux théories épicuriennes - nourrissait pourtant une noble conception de l'Homme. Au cours de sa carrière littéraire, il demeura dans l’ombre principalement eu égard à ses morales sévères ; lesquelles apparurent alors en dissonance avec les ''philosophes de la frivolité''. Aussi, quoiqu'il ai laissé peu d'écrits, leur intérêt demeure cependant considérable. A ce titre, et se différenciant nettement de la farouche résignation d'un Vigny, Vauvenargues est considéré comme l'un des plus brillants moralistes français, dont ''le style apparaît d'une merveilleuse netteté''. Respecté pour sa noblesse de cœur et son courage, et même si, à l'en croire, «L'art de plaire est l'art de tromper", il n'en demeure pas moins que Vauvenargues s'attira la sympathie de ses contemporains ; cela, au regard de la justesse de ses analyses - quoique que cinglantes - sur les comportements et motivations des hommes. A cet égard, Il n'eut de cesse d'être encouragé par Voltaire ou Marmontel. Ses critiques sur les littérateurs et contemporains de son temps (tels que La Fontaine, Boileau, J.-B. Rousseau, Pascal, La Bruyère, Corneille ou encore Racine) lui valurent une amitié solide et admirative de la part de Voltaire. (Ainsi qu'en atteste la correspondance de ce dernier, retranscrite à la fin des présentes Oeuvres complètes). Ce moraliste optimiste est une figure qui marqua son siècle eu égard au fait qu'il sut réhabiliter le sentiment à l’époque des Lumières. « Les grandes pensées viennent du coeur». Mélancolique et vigoureux, ses portraits - en fin psychologue et à l'encontre de La Rochefoucauld - revalorisaient la figure de l'homme. Sans toutefois recourir - à l'instar de Pascal - à la grâce. En somme, Vauvenargues - qualifié de stoïque moderne - constitue le meilleur étendard qu'il soit du classicisme déclinant tout en préfigurant le romantisme. Cioranescu III, Bibliographie de la littérature française du XVIIIème siècle, 62957 - Quérard X, La France littéraire, p. 84. Claires rousseurs dans les corps d'ouvrages ; rarement prononcées. Quelques cahiers oxydés. Nonobstant, ensemble en belle condition.
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