Ll. dd., 21 Fructidor an VIII [8 septembre 1800] - 4 mai 1812 30 pièces in-folio ou in-4 ou in-8, en feuilles. Petits manques de papier latéraux sur plusieurs lettres.
Reference : 239890
Correspondance suivie sur près de douze années (mais avec une longue interruption de 1803 à 1808), laquelle est au demeurant plus riche de renseignements sur la carrière de Foy que sur celle de l'auteur des lettres (lequel parle peu de lui, en-dehors de l'annonce de son mariage).Jean-Baptiste Clerc, né le 28 février 1771 à La Burbanche (actuellement dans l'Ain) et entré au service le 23 avril 1794 comme canonnier au 2e régiment d'artillerie à pied, fut adopté, à la suite de la mort de son fils unique Louis-Gabriel, par François Grumet de Montpie (1740-1815).Après avoir effectué un grand nombre de campagnes du Consulat et de l'Empire, dont ces lettres donneront un aperçu, il devait succomber le 12 septembre 1812 à Burgos des suites de blessures reçues à la bataille des Arapiles le 22 juillet 1812.Voici un bref résumé de sa carrière militaire : il commença en 1794 par combattre à l'armée du Rhin, puis fut envoyé comme élève sous-lieutenant à l'école d'artillerie de Châlons le 15 août 1794. Lieutenant en second au 5e régiment d'artillerie à pied le 5 mars 1795, il se vit employé à l'armée du Rhin, puis d'Helvétie et du Danube de 1795 à 1799. Lieutenant en premier au 2e régiment d'artillerie à cheval le 11 juillet 1797, il fut nommé capitaine d'artillerie en second par Masséna. Confirmé dans ce grade le 21 décembre 1799, il devint alors capitaine aide de camp du général Marmont le 4 mai 1804 avec qui il restera toute sa vie. Il servit au camp d'Utrecht jusqu'en 1805, puis à la Grande Armée. Chevalier de la Légion d'Honneur le 14 mars 1806, il fut nommé chef d'escadron le 7 janvier 1807 et participa à la campagne de 1807 contre l'Autriche. Doté de 500 francs sur le Monte Napoleone le 17 mars 1808, il fut promu chevalier d'Empire le 15 août 1809 avec dotation de 2000 francs sur les biens réservés à Bayreuth le 15 août 1809. Nommé adjudant commandant le 2 octobre 1809, il fut enfin employé dans les provinces Illyriennes en 1809, avant de passer en Espagne en 1811. I. De Bergame, le 21 Fructidor an VIII [8 septembre 1800] : un bifeuillet in-folio écrit sur 3 pp. Cette première missive, fort longue, révèle déjà une intimité ancienne de l'auteur avec Foy, alors adjudant-commandant : "Il me reste à vous remercier, mon cher général, de toutes les bontés que vous avez eues pour moi. Je n'oublierai jamais ce que vous avez fait pour mon avancement. Je pars dans la persuasion que je suis capitaine. J'écris au ministre pour m'en assurer".II. Des environs de Neubourg, le 24 Vendémiaire an IX [16 octobre 1800] : un bifeuillet in-4 écrit sur 3 pp. Revient sur les circonstances de son départ de l'Armée d'Italie ("Sans doute que mon départ a été trop précipité, puisque je me trouve avoir sacrifié, en pure perte, le plaisir de vous revoir, et celui de parcourir la plaine d'Italie. Mais mes motifs étoient juste pressants ; je ne pouvois prévoir la prolongation de l'armistice. Peut-être aurois-je à me reprocher d'avoir pu faire davantage pour rester auprès de vous. Mais pour cela il eût fallu être bien sûr de ne pas ennuyer").III. Des environs de Neubourg, le 25 Vendémiaire an IX [17 octobre 1800] : 2 bifeuillets in-4 entièrement écrits. Longue missive qui donne les détails de la campagne de l'Armée du Rhin, ainsi que des nouvelles personnelles d'un grand nombre d'officiers (Ney, Lariboisière, Eblé, Lecourbe, Molitor, etc.).IV. Au bivouac près Ampfing [en Bavière], le 17 Frimaire an IX [8 décembre 1800] : 6 pp. in-4. Reprise des hostilités après l'expiration de l'armistice le 6 Frimaire au matin. Suit le détail des opérations.V. De Toulouse, le 21 Thermidor an IX [9 août 1801] : un bifeuillet in-4 écrit sur 3 pp. "J'apprends par les feuilles publiques, mon cher général, que vous commandez la place de Milan. Souffrez que j'en profite pour me rappeler à votre souvenir. Je vous croyois à Paris, occupé comme les autres à faire des projets d'organisation, ou du moins à en rire, lorsque j'ai vu dans la gazette un arrêté signé de vous, comme commandant d'armes à Milan. Vous devez maintenant connoître l'Italie et l'opera buffa comme un vrai Cisalpin".VI. De Toulouse, le 12 Frimaire an X [3 décembre 1801] : un bifeuillet in-4 écrit sur 3 pp. (petits manques de papier avec perte de lettre). "Quelqu'un a écrit de Paris à Lobeau, que vous passiez à Saint-Domingue en qualité de chef d'escadron, et quelques officiers ont eu la sottise de paroître le croire et de le répéter. Je leur ai dit, qu'étant porté sur le tableau des adjudants généraux conservés, c'est tout au plus si vous renoncez à cette place pour le régiment qu'on vous avoit donné, et que jamais on ne vous verroit consentir à descendre".VII. De Valence, le 13 Ventôse an X [4 mars 1802] : un bifeuillet in-4 écrit sur 3 pp. (petit manque de papier). "Si votre déplacement vous éloignoit de Ham, je pense que vous n'en seriez pas fâché. Le nôtre n'est pas autant à notre avantage. Valence seroit un séjour détestable, si nous n'y étions accueillis comme nous le sommes, et reçus dans toutes les maisons".VIII. De Valence, le 10 Messidor an X [29 juin 1802] : 5 pp. (petit manque de papier). Porte essentiellement sur l'habillement du régiment.IX. De Valence, le 28 Messidor an X [17 juillet 1802] : un bifeuillet in-4 entièrement écrit. S'étend très longuement sur ses différends avec le colonel Moselle, son supérieur, qui semble au demeurant peu apprécié de ses hommes ("Je ne me suis pas déterminé sans avoir des raisons de mécontentement. Il en est que je partage avec plusieurs de mes camarades ; il en est d'autres qui me sont particulières. Les premières sont la suite du caractère du chef de brigade qui traitant avec la dernière légèreté tout ce qui a rapport au service, semble ne tenir aucun compte aux officiers de la manière dont il le font, et fait plus de cas d'une culbute faite avec lui, que de toute l'exactitude qu'on peut mettre à remplir ses devoirs").X. De Valence, le 22 Fructidor an X [9 septembre 1802] : un bifeuillet in-4 écrit sur 3 pp. Sur Alexandre Bruneteau de Sainte-Suzanne.XI. De Valence, le 27 Vendémiaire an XI [19 octobre 1802] : un bifeuillet in-4 écrit sur 3 pp. (petit manque de papier). Sur une inspection du régiment par le général Jean-Philippe Dorsner.XII. De Valence, le 15 Brumaire an XI [6 novembre 1802] : un bifeuillet in-4 écrit sur 3 pp. Sur les faits et gestes de Moselle, ses projets de mariage, son désir de la Légion d'Honneur, etc.XIII. De Valence, le 1er Ventôse an XI [20 février 1803] : un bifeuillet in-4 écrit sur 3 pp. Sur les changements prévus dans l'arme de l'artillerie.XIV. De Valence, le 30 Ventôse an XI [21 mars 1803] : un bifeuillet in-4 écrit sur 3 pp. Sur le départ de Valence pour Auxonne et sur le mariage de Moselle ("Sa future est la jeune personne dont je vous ai parlé avant votre voyage de Paris. Une belle taille, de la fraîcheur, une assez jolie figure sans qu'il y ait de finesse dans les traits, de l'ingénuité, de la candeur, de la vertu surtout, tels sont les avantages qui ont séduit notre colonel, et lui ont fait fermer les yeux sur le manque absolu de fortune. La jeune personne appartient à une famille honnête, bien alliée, riche autrefois, mais absolument ruinée. Elle a été élevée à la campagne, et ne doit avoir ni talents agréables, ni ce poli dans l'éducation que donne seul l'usage de la société et de la bonne compagnie").XV. De Valence, le 3 Prairial an XI [23 mai 1803] : 6 pp. Demande de sabre d'honneur, nouvelles diverses.XVI. De Valence, le 24 Prairial an XI [13 juin 1803] : un bifeuillet in-4 écrit sur 3 pp. Sur une inspection d'une semaine entière menée par le général Drouart (?).Après une lacune considérable, la correspondance ne reprend qu'en 1808 et Clerc est affecté dans les Provinces illyriennes :XVII. Aux Castelli, près de Spalato, le 15 mai 1808 : un bifeuillet in-4 entièrement écrit. Sur l'accueil préparé à Raguse pour le commandant en chef en visite.XVIII. De Zara, le 27 août 1808 : un bifeuillet in-4 entièrement écrit. Sur les opérations russes dans les Balkans.XIX. De Saint-Rambert [-en-Bugey, dans l'Ain], le 10 décembre 1808 : un bifeuillet in-4 écrit sur 2 pp. Clerc est en permission, il repartira dans 4 ou 5 jours en Dalmatie et félicite Foy pour sa récente promotion. C'est la première fois qu'il signe Clerc de Montpie, ce qui donne une indication approximative sur la date (non connue) de son adoption.XX. De Zara, le 18 janvier 1809 : un bifeuillet in-4 entièrement écrit. "Tous vos amis, et vous en avez beaucoup ici, se sont félicités de votre avancement comme d'un avantage personnel".XXI. De l'armée d'Allemagne, le 16 août 1809 : 6 pp. Sur l'utilisation de l'armée de Dalmatie dans la campagne d'Allemagne.XXII. De Trieste, le 30 mars 1810 : un bifeuillet in-4 entièrement écrit. "J'ai eu l'honneur de vous prévenir dans le temps que j'avois été nommé le 2 octobre adjudant commandant, et que par décret du 10 août j'avois été antérieurement créé chevalier de l'Empire avec 2000 francs de rente".XXIII. De Laybach, le 10 juillet 1810 : un bifeuillet in-4 entièrement écrit. Nouvelles de l'avancement et des emplois de plusieurs officiers.XXIV. De Saint-Rambert, le 1er mai 1811 : un bifeuillet écrit sur 2 pp. "J'ai reçu votre lettre du 21 avril ; vous étiez en route pour l'Espagne au moment où je vous croyois à Ham".XXV. De Saint-Rambert, le 18 mai 1811 : un bifeuillet in-4 écrit sur 3 pp. Grande et riche nouvelle : "Je me marie ; c'est une affaire décidée ; mon contrat doit se passer dans deux jours ; le mariage sera retardé jusqu'à l'arrivée de la permission du ministre, que je craindrois vraiment de ne pas recevoir en raison de la situation où je me trouve, si je n'avois intéressé quelqu'un qui approche directement le ministre. Ma future a à peine 16 ans, mais elle a été élevée avec beaucoup de simplicité et a passé presque toute sa vie à la campagne ; loin de marquer de la répugnance à épouser un homme de mon âge, elle a manifesté son goût, et a pressé elle-même sa mère de me marier avec elle. On m'a fait promettre de quitter le service le plutôt que je pourrai ; mais comme la mère est attaquée d'une maladie qui ne permet pas de penser que sa santé puisse prolonger au-delà d'un an ; que la jeune personne a de l'élévation, de l'esprit et que je la crois susceptible d'un peu de vanité, peut-être d'orgueil, je conserve l'espoir que, quand je n'aurai plus à faire qu'à elle, il me sera possible de la faire renoncer à l'engagement que j'ai pris, et même de le lui faire désirer. Sans avoir au-delà de 8 à 9 mille francs de rente, elle a 100 000 écus de fortune, ce qui joint à la mienne, fera de moi un homme vraiment riche pour mon pays".XXVI. Au bivouac à Santo Domingo, le 2 septembre 1811 : un bifeuillet in-8 écrit sur 2 pp. "Je pars d'ici pour me rendre à Madrid, où je dois porter une lettre au Roi [Joseph] ; peut-être qu'à mon retour, je vous verrai à Tolède".XXVII. De Talavera [de la Reina], le 1er décembre 1811 : un bifeuillet in-8 entièrement écrit. "La présence du maréchal a ramené à Talavera, sinon l'abondance, au moins la distribution régulière ; on y avoit été à la demi-ration pendant plusieurs jours".XXVIII. De Talavera, le 8 décembre [1811] : un bifeuillet in-8 écrit sur 2 pp. "Je vous ai mandé sous le secret que le maréchal se propose de m'envoyer à Paris, après le retour de Jardet".XXIX. De Talavera, le 22 décembre [1811] : un bifeuillet in-8 entièrement écrit. Affaires financières.XXX. De Salamanque, le 4 mai [1812] : un bifeuillet in-8 écrit sur 2 pp. Sur une recommandation d'un jeune homme de Saint-Rambert nommé Gorin, fusilier dans la 3e compagnie du 3e bataillon du 76e régiment. C'est la dernière missive conservée de Clerc avant sa mort.ON JOINT deux lettres adressées à Foy après la mort de Clerc par son frère et son père :1. De Saint-Rambert, le 13 octobre 1812 : un bifeuillet in-4 écrit sur 2 pp. par le frère de l'officier. "Je viens d'être frappé de la malheureuse nouvelle de la mort de mon frère, l'adjudant commandant Clerc de Montpie, qui a été honoré de votre amitié. Mr Salette aide de camp de S. E. Monseigneur le maréchal duc de Raguse, qui a bien voulu se charger de mettre en ordre les affaires de mon malheureux frère, me mande que quelques jours avant sa mort, il vous avait envoyé un de ses chevaux pour le prix que [vous] voudriez en donner etc."2. De Saint-Rambert, le 6 novembre 1812 : un bifeuillet in-4 écrit sur deux pp. par le père adoptif (François Grumet de Montpie). "Je n'ai reçu que tard votre lettre touchante. J'ai trouvé quelque douceur à vous voir partager mes regrets. Vous avez perdu un ami. Mon fils m'avait souvent entretenu de son attachement à votre personne. J'ai eu le plus rude moment de ma vie. C'était au-dessus de mes forces. Le même jour j'apprends la mort de mon fils et celle de sa belle-mère et l'on m'apporte à la campagne sa jeune femme presque mourante. Ce n'est que depuis quelques jours que je crois pouvoir la regarder comme hors du danger de la perdre". - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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M. Fabrice Teissèdre
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