Saint-Thomas [Antilles], 18 janvier 1743 in-folio, 12 pp. couvertes d'une écriture lisible (environ 20/25 lignes par page), en feuilles, cousu.
Reference : 234106
La situation de Saint-ThomasSignée Fritsche, cette pièce forme un long rapport officiel au ton résolument pessimiste, pour ne pas dire acrimonieux. Le signataire est selon toute vraisemblance un envoyé de la Compagnie danoise des Indes avec la mission de transmettre aux directeurs un état de la situation de la colonie de Saint-Thomas (avec les îles de Sainte-Croix et de Saint-Jean, sur lesquelles cependant l'auteur confie son peu de renseignements "si non que le bruit publique court que tout le monde y est extrêmement mécontent des injustices qui s'y commettent journellement").Le texte commence par une entreprise de dénigrement en règle du sieur Güldener, parti ou décédé, et qui était probablement l'agent adjoint pour sa mission : "Je ne crois pas être inutille, ni superflu de toucher quelque chose de Mr. Güldener, pour diminuer le regret que vous pourriez avoir de sa perte : je dirois dabord sans m'éloigner de la vérité qu'il étoit incapable de vous rendre des grands services, car en considérant son esprit, que j'ai assés appris à connoître dans notre voïage, je peux dire qu'il étoit sans fermété ..." Et ce n'est pas tout : le pauvre homme était lâche, pusillanime, intéressé, âpre au gain, maladroit dans ses propos ("Il eut l'imprudence de dire en pleine compagnie : que si quelqu'un vouloit se recommander auprès de S. E. le Grand Chambellan, il ne pouvoit jamais mieux s'adresser qu'à lui Güldener, et autres discours semblables qu'il tint, sans réfléchir sur les conséquences que cela devoit absolument traîner après soi, et en effet le lendemain le bruit couroit publiquement qu'il étoit envoïé pour espionner et rapporter ce qui se passoit icy"). Bref un incapable.Puis vient l'examen des personnes en charge du gouvernement de l'île : en fait une longue notice sur le gouverneur, dont il est également tracé un portrait au vitriol ("il sçait très bien éluder les ordres de la haute direction sous différents prétextes" ; "il n'y a rien si petit d'où il ne cherche pas à tirer son profit aux dépens de la Compagnie"). Il autorise le commerce du sucre avec les Hollandais et avec Puerto Rico contre le privilège de la Compagnie, et de surcroît utilise à son propre profit les esclaves de la Compagnie, qu'il n'hésite pas à revendre une fois ses travaux de construction achevés. De nombreuses anecdotes suivent, illustrant sa concussion, sa corruption et son autoritarisme. D'après les dates, il s'agit de Jacob Schönemann, qui fut en poste de 1740 à 1744. Enfin, Fritsche examine les possibilités de peupler davantage la colonie, et se montre aussi négatif que dans les considérations précédentes : "Touchant les habitants, dont vous souhaiteriez augmenter le nombre, en attirant quelques-uns des colonies étrangères, je trouve que du côté de la France, il est fort difficile de remplir à cause qu'il y a des colonies où ils peuvent avoir les terres gratis, ainsi avec l'argent qu'ils sont obligé de païer icy pour les terres, ils peuvent aller commencer une habitation". Il estime cependant que l'on pourrait débaucher des Français de la Martinique, surtout si le Danemark entre en guerre (la Guerre de Succession d'Autriche en l'occurrence). La fin est impayable, tant l'agent de la Compagnie se sent menacé et redoute la fuite de ses informations fort dénigrantes : "J'espère, mon très honoré Monsieur, que vous recevrez cette [lettre ?] comme une marque parfaite de ma fidélité et que vous ne voudrés pas me commettre avec toute une colonie sans me donner des armes pour pouvoir soutenir leurs assauts, quoique j'ai assés de résolution de vuider cette querelle en cas que mes lettres vinssent par malheur ou par hazard à tomber entre des mains étrangères, étant persuadé que la haute Direction ne voudroit pas m'abandonner dans un cas pareil, et je le crains d'autant plus que je crois être suspect au gouverneur ..."Le texte a été visé par la Compagnie le 30 novembre 1743. L'année suivante, un nouveau gouverneur (Christian von Schweder) fut nommé, sans que l'on puisse savoir si ce rapport a contribué au remplacement. - - VENTE PAR CORRESPONDANCE UNIQUEMENT
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Paris, Didot l'aîné, 1816-1836. Deux volumes grand in-folio (59 x 43,5 cms). T.I : (3)ff. dont le titre et le frontispice, IV-94 pp., 116 planches; T.II : (3)ff., 52 pages, 143 planches. Grande fraicheur intérieure avec de rares rousseurs marginales. Demi-veau havane, dos à nerfs joliment orné de larges caissons dorés aux motifs floraux, pièce de titre et tomaison de maroquin vert. Reliure de l'époque. (restauration aux charnières).
Rare édition originale magnifiquement illustrée. L'illustration se compose d'un frontispice et de 259 planches hors texte, dont 23 à double page, contenant plus de 300 sujets, lithographiées par Baltard, Réville, Malbeste, d'après les dessins de Constant Bourgeois, Nicolas Chapuy et Bance, qui avaient consacré plusieurs années à parcourir la France et qui devinrent, après 1820, les artisans des grands recueils lithographiques. «L'héritage de tous les siècles» se trouve ici rassemblé, l'auteur voulant montrer que la France est, de toutes les contrées, la plus riche en monuments de tous les âges. Tiré de l'avant propos " Dans le premier volume, nous avons décrit la plus grande partie des monuments celtiques et romains... Second volume doit contenir la description des édifices civils et religieux élevés sous le règne de nos Rois...Nous y avons signalés trois genres d'architecture.. Style roman ou à plein-cintre, appelé indistinctment saxon ou lombard ; le style ogivique, dit improprment gothique ou arabesque, et le style de la renaissance". Précieuse édition de cet important ouvrage illustrant de la plus belle des manières les monuments des villes de Sens, Joigny, Vézelay, Cavaillon, Vienne, Fréjus, Aix, Reims, Avignon, Bordeaux, Toulouse, Autun, Toul, Lyon, Chartres, Paris, Tours (la planche 184 se trouve sur la planche 180) Vicaire IV, 749 ; Brunet III, 714.
Londres, 1777. In-8 de 81 pages. Exemplaire grand de marge. Veau marbré d'époque, armes sur les plats, dos plat orné. Reliure en parfait état.
Discours qui a remporté le prix de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen en 1776. Exemplaire aux armes du baron Le Roux d'Esneval et d'Acquigny, conseiller au Parlement de Rouen en 1767 et président à mortier au même parlement en 1770. Très bel exemplaire. Frère; O.H.R. 196.
Rouen, Oursel, 24 décembre 1792. Dix pages in-4 , cousues.
La Convention Nationale vient de rétablir la libre circulation des Grains... Et prononce la Peine de Mort contre ceux qui s'opposent à sa circulation & la Peine des fers contre ceux qui seront saisis dans ces attroupements.
Rouen, Oursel, 25 août 1792. Quatre pages in-4, cousues.
Relatif à la consignation des Pères et Mères, Femmes et Enfants d'émigré, et sur la délivrance de passeports.
Paris, Alexandre Cadot, 1853. Trois volumes in-8 de 2 feuillets, 327 pages, table du premier volume au verso de la dernière page; 2 feuillets, 316 pages, 1 f. de table pour le deuxième tome; 2 ff., 341 pp., 1 f. de table pour le troisième tome (sans les rares 3 feuillets d'errata). Exemplaire enrichi d'un portrait de l'auteur gravé par H. Toussaint d'après Émile Lévy, en double état, et la suite des 10 eaux-fortes de Félix Buhot, tirées sur chine, pour l'édition Lemerre de 1873. Exemplaire du colonel Sicklès (IV, 1009) et Joêl Dupont, ancien conservateur du Musée Barbey d'Aurevilly. Demi-maroquin rouge avec coins, filet doré sur les plats, dos lisse orné dune tige feuillagée mosaïquée passant sous la pièce de titre de maroquin bleu nuit, tête dorée, non rogné, couvertures jaunes conservées (Bretault). Un mors parfaitement restauré. non rogné, couverture (Bretault).
Edition originale du premier grand roman de Barbey. Publiée en 1851 et remise en vente avec des titres de relais en 1852 et 1853. Vellini, l'héroïne, est le portrait d'une Espagnole avec laquelle l'auteur avait eu une liaison en 1841. On a monté en tête du tome I une belle lettre autographe signée de Barbey adressée à Octave Uzanne (2 pages in-12, datée du lundi de la Pentecôte de 1878 (10 juin 78), enveloppe avec cachet de cire rouge aux armes de Barbey); l'écrivain confirme l'annulation d'un dîner: Je ne crois pas que cela ait été expressement convenu ce jour-là, entre nous, mais comme je suis l'être le plus anxieux de la Terre (une Anglaise m'appelait Lord Anxious), je vous écris pour en finir avec mon anxiété. Il me serait impossible de passer la journée de demain ensemble. Des Normands m'arrivent de Normandie, attirés par cette badauderie de l'exposition. Je leur appartiens. Demain, ils ne seront plus là. Vous, vous y serez toujours pour m'appartenir. Tout à vous, cordialement. Jules Barbey d'Aurevilly. Le bibliophile et prolifique journaliste que fut Octave Uzanne (1852-1931) publia en 1927 une biographie de l'auteur des Diaboliques, dont il avait fait la connaissance en 1877. L'expostition dont il est fait mention est l'Exposition Universelle de Paris. Bel exemplaire à grandes marges (225 x 138 mm) dans une jolie reliure de Bretault. Joseph Bretault était un des ouvrier du relieur Victor Champs. Il est né en 1856 et s'est établi en 1880, 8 rue Bonaparte à Paris. A sa mort le 23 avril 1903 l'activité fut poursuivie par sa veuve, puis par son gendre, Blanchetière, à partir de 1906. (Fléty, Dictionnaire des relieurs français ayant exercé de 1800 à nos jours, Éditions Technorama, 1988, p. 33-34). Vicaire, Carteret.