‎[MANUSCRIT] SANSON (Louis-Charles-Martin)‎
‎État des différentes fournitures faites pour l'exécution des condamnés par arrêt de la Cour de justice criminelle du département de l'Yonne, séant à Auxerre. Par Louis-Charles-Martin Sanson, exécuteur des arrêts de ladite Cour. Depuis le 21 août 1807 jusqu'au 21 Xbre même année‎

‎Auxerre, 31 décembre 1807 bifeuillet in-folio, écrit sur le premier, en feuille. ‎

Reference : 224164

‎Très rare bordereau de l'exécuteur des hautes oeuvres de l'Yonne pour les dépenses engagées à l'occasion de diverses condamnations, conformément à la législation qui faisait du bourreau non un fonctionnaire, mais un agent contractuel de l'État, lequel intervenait et était défrayé à l'acte, tant pour sa rémunération et celle de ses aides, que pour les fournitures, dispositions qui perdurèrent jusqu'en 1981. C'est dans ce cadre du remboursement des fournitures, que ce mémoire a été présenté à la Cour.1. Membre peu connu de la très célèbre dynastie normande des Sanson, qui fournissait les bourreaux de Paris depuis 1688, Louis-Charles-Martin Sanson (1744-1815) était l'un des fils de Charles-Jean-Baptiste Sanson (1719-1778) et de Jeanne-Gabrielle Berger sa seconde épouse, donc un des demi-frères de Charles-Henri Sanson (1739-1806), dont le rôle à Paris pendant la Révolution est bien documenté. Bien qu'occupant la troisième place dans la descendance de Jean-Baptiste, il ne put être employé pour les hautes oeuvres parisiennes et exerça à Tours, puis à Auxerre. Sa vie est fort mal connue au demeurant, l'historiographie ayant eu tendance à se concentrer sur la lignée parisienne.Rappelons que, jusqu'en 1848, il y avait un exécuteur par département (puis un par ressort de cour d'appel, de 1848 au décret Crémieux de 1870).2. Les neuf sujets dont il s'agit ici avaient majoritairement été condamnés à la peine de l'exposition publique (carcan) : en complément de sa peine principale, le condamné était exposé "au regard du peuple" pendant une heure ou plus (cf. le détail infra) sur une place publique, un écriteau informant les passants sur son nom et le crime commis. Cette disposition visant à exemplariser la condamnation fut remplacée en 1832 par une simple exposition publique dans la cour du palais de justice sans entrave matérielle, mais ne fut abolie définitivement que par un décret du 12 avril 1848.On a donc ici les cas de : Edme Robot, exposé pendant six heures ; Charles Odin, exposé ; Jean-Étienne Lefranc, condamné à la peine capitale (la chemise rouge qui figure dans les fournitures indique qu'il s'agissait d'un parricide ou d'un incenidaire) ; Edme Marchand, exposé ; Louis Poirier, exposé pendant six heures ; Alexis Poirier, exposé pendant six heures ; François Jouaner, exposé pendant six heures ; Jean-Baptiste Soufrot fils, exposé pendant six heures ; un dénommé Francis, exposé pendant six heures. Aucun motif de condamnation n'est précisé. ‎