Paris : Fédéric Morel, 1559 In-8, (14) feuillets. Exemplaire établi dans un vélin ancien.
Reference : 31517
Première édition. Les poètes de la Renaissance tentèrent de revivifier la forme première de l'épithalame, chant choral en l'honneur des nouveaux époux remontant à l'antiquité grecque, qui prit alors une dimension officielle. Mais tandis que Ronsard et Belleau privilégient l'exploitation des motifs hérités du genre antique, Du Bellay, comme Dorat, rend compte des enjeux politiques des mariages princiers. Dans cet épithalame, il rappelle, par la bouche de Mercure, que l'alliance entre Emmanuel-Philibert de Savoie et de Marguerite de France, sœur de Henri II et protectrice du poète, est l'instrument de la paix entre la France et l'Espagne. Elle constitue en effet l'une des clauses du traité du Cateau-Cambrésis signé entre les deux puissances en avril 1559. Le mariage eut lieu le 9 juillet 1559, hâté par Henri II qui, blessé lors du tournoi organisé à l'occasion du mariage de sa fille Elisabeth avec Philippe II d'Espagne, mourut le lendemain. L'épithalame de Du Bellay aurait dû être représenté, lors du banquet nuptial, par un chœur de "trois vierges natives de Paris" du nom de Camille, Lucrèce et Diane, filles de Jean de Morel, "instituées es langues Grecques, & Latines, & en toutes sortes de bonnes lettres" ("Au lecteur", p. 2). Henri II agonisant, le festin fut annulé et cette saynète jouée en famille, au logis de Morel. J. P. Barbier, Bibliothèque poétique, La Pléiade, n° 22 ; N. Ducimetière, Mignonne, Allons voir…, n° 92 ; Tchemerzine III, 66.
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