‎"GERSON, Jean de;"‎
‎Vivat Rex [Sermon pour la réformation du royaume prononcé au Louvre le 7 novembre 1405].‎

‎[France du Nord (Paris?), vers 1405-1430] In-quarto de (12) ff. sur papier, maroquin olive à petits rabats, plats ornés d'un décor à la Duseuil, dos lisse, titre doré en long, roulette intérieure dorée, tranches dorées (reliure moderne à l'imitation).‎

Reference : CLL-756


‎"Copie manuscrite contemporaine en français du plus célèbre sermon politique d'un penseur majeur de la fin du Moyen Âge. Chancelier de l’Université de Paris depuis 1395, le théologien Jean de Gerson (1363-1429) prononce, le 7 novembre 1405, devant la cour et les Grands réunis, le sermon Vivat Rex [Vive le Roi]. Dans le contexte de la régence imposée par la folie de Charles VI, le royaume est alors au bord de la guerre civile, déchiré entre les maisons d’Orléans (les Armagnacs) et de Bourgogne, sur fond de Grand Schisme et de trêve au milieu de la Guerre de cent ans. Ce sermon a donc pour objet de célébrer une apparente et inattendue réconciliation, advenue en octobre, entre les princes hostiles, Louis Ier d’Orléans et le nouveau duc de Bourgogne, Jean sans Peur. Vivat Rex rassemble l’essentiel des conceptions politiques de Gerson. Il y défend la paix de l’Etat comme il a défendu la paix de l’Eglise ; les admonestations adressées au duc d’Orléans et la liste de mesures qu’il présente, constituent une proposition de réforme de l’exercice du pouvoir monarchique. Sa liberté de ton, cette ""audace étrange"" (Noël Valois, La France et le Grand Schisme d’Occident, Paris, 1896-1902, III, p. 426), sont le signe de son indépendance politique, et d’une conscience aiguë des devoirs de sa charge de chancelier de l’Université, ""fille du roy"". L’ambition principale de son discours, est de faire cesser les violences aristocratiques et d’encourager au ""bon gouvernement"". Gerson démontre que la dissension des princes divise et appauvrit le royaume, et que le peuple est le premier à en souffrir ; il invoque le bon exemple des rois du passé (Jean le Bon), formule des recommandations pour l’éducation du dauphin, recommande la convocation d’états généraux. Ce discours, à la fois analyse de la situation, admonestation aux princes et règle de bon gouvernement, constitue l’oeuvre la plus directement politique de Gerson. Certains historiens y lisent même l’affirmation d’un sentiment national qu’on date généralement plutôt du dernier tiers du XVe siècle (McGuire, Jean Gerson and the last Medieval Reformation, 2005, p. 189). Ce manuscrit incomplet à l’encre brune, dans une graphie gothique cursive, de 12 feuillets composant un cahier complet (sénion), est issu d’un volume plus important. Chaque page sur papier (filigrane à l’oiseau, dont l’usage est attesté dans le premier quart du XVe siècle, plutôt à Paris et dans le Nord de la France) comprend 39 à 41 lignes complétées de notes marginales. Le discours de Gerson commence au verso du deuxième feuillet. Il est copié à la suite d’un sermon latin dont le colophon, daté du 8 décembre 1405, en attribue la copie à Jean Baudouin (Johannes Balduinus), clerc du diocèse d’Amiens. Le sermon de Gerson couvre tout le reste du cahier, et s’interrompt avec lui. Il manque environ la moitié du texte, soit l’équivalent de 10 à 11 feuillets. La copie du manuscrit paraît devoir être attribuée à une seule main, incontestablement du premier tiers du XVe siècle. Deux hypothèses peuvent être avancées pour l’identification de cette copie: soit le scribe a fidèlement transcrit un colophon antérieur (celui de la copie de Balduinus, dont il se serait servi); soit nous sommes en présence de la copie exécutée par Johannes Balduinus lui-même. Il s’agirait alors, d’un des manuscrits les plus anciens du texte, exécuté un mois seulement après la harangue de Gerson. On ne connaît en effet jusqu’ici que 14 manuscrits du XVe siècle qui ont transmis cette œuvre. Elle sera imprimé pour la première fois à Paris vers 1505 sous le titre Sermon fait devant le roy Charles sixiesme […]. Bel exemplaire en maroquin moderne à la Duseuil. Traces d’humidité anciennes. Manque au bord extérieur droit des feuillets, affectant ponctuellement le texte des mentions marginales, anciennement restaurés. Contenu: F. [1]r°-[2]r°: Sermon latin non identifié, incomplet du début. Explicit: ""... cuius nos participes efficiat, qui vivit in secula benedictus. Amen"". Colophon: ""Explicit iste sermo qui finitus fuit et complete scriptus anno Domini M°. CCCC°. V°. die martii festo conceptionis beate Marie VIIIa decembris per manus Johannis Balduini Ambianensis dyocesis"". F. [2]v°-[12]v°: Jean de Gerson. Sermon Vivat Rex. Incipit: ""Cy apres s’ensuit la proposicion de tres excellent docteur maistre Jehan de Jarson chancelier de l’eglise de Notre Dame de Paris, faicte le samedy VIIe jour de novembre l’an M. CCCCc. et cinq devant lez roix Loys de Cicile, Charle de Navarre, les ducz Jehan de Berry, Loys d’Orleans, Jehan de Bourgogne et Loys de Borbon, le conte de Tancarville et Mantaigu, le grant maistre d’ostel du roy, et plusieurs prelas du grant conseil du roy. Laquelle proposicion fust faicte et proposee de par l’Université de Paris, et apres la dissencion du duc d’Orleans frere du roy Charle de France, et du duc de Bourgogne cousin germain du dit duc d’Orleans et du roy Charle roy de France"". Incipit vrai: ""Vivat rex! Vivat rex! Vivat rex!..."". Texte interrompu par la fin du manuscrit: ""Tantost soufflez cy et n’y a riens, velut sompnium surgentium, Domine"". (Glorieux VII-398, 1161). Collation: Manuscrit incomplet: [12] feuillets, composant un cahier complet (sénion), issu d’un volume plus important. 39 à 41 lignes, réglure à la pointe sèche, justification 195 x 135 mm, copie à l’encre brune, dans une graphie gothique cursive. Notes marginales (analyses, notes d’attention, termes clés). Papier: filigrane à l’oiseau, proche Briquet 1206, 12113-12115 (papier de provenance française, dont l’usage est attesté dans le premier quart du XVe siècle, plutôt à Paris et dans le Nord de la France). Reliure de parchemin souple moderne. Traces d’humidité anciennes. Manque au bord extérieur droit des feuillets, affectant ponctuellement le texte des mentions marginales, anciennement restaurés. Le texte: Jean de Gerson (1363-1429), qui fut chancelier de l’Université de Paris à partir de 1395, est l’un des auteurs les plus célèbres de la fin du Moyen-Âge. Il a laissé une oeuvre considérable, aussi bien épistolaire, poétique, oratoire, pastorale et doctrinale que polémique (plus de 500 titres à ce jour lui sont attribués). Parallèlement à ses contributions spirituelles et théologiques, ses responsabilités universitaires le conduisirent à prendre position sur les grandes questions temporelles qui ont marqué le tournant des XIVe et XVe siècles. Son oeuvre témoigne de ses engagements pour mettre fin au Grand schisme (commencé en 1378, soit un an après son arrivée à Paris et le début de sa formation universitaire au collège de Navarre), pour prolonger la trêve avec l’Angleterre, pour apaiser le conflit entre les maisons de Bourgogne et d’Orléans, qui allait à partir de 1408 devenir la guerre des Armagnacs et des Bourguignons. Le sermon Vive le roy fut prononcé dans un contexte bien particulier. Sur fond de Grand Schisme et de Guerre de cent ans, la régence imposée par la folie de Charles VI et la minorité du dauphin (Louis de Guyenne a alors huit ans) est marquée par une hostilité croissante entre les maisons de Bourgogne et d’Orléans. Gerson a perdu son protecteur, le duc de Bourgogne Philippe le Hardi, l’année précédente, et son fils Jean sans Peur montre dès l’été 1405 une hostilité croissante envers la maison d’Orléans. Ses troupes stationnent aux portes de Paris et se maintiennent par le pillage, aggravant la vulnérabilité des populations franciliennes déjà frappées par la levée récente de nouvelles tailles. Or dès octobre une soudaine réconciliation des princes suspend le risque de chaos. Le samedi 7 novembre, au Louvre, devant une audience exceptionnelle composée du roi de Navarre, des ducs (de Berry, d’Orléans, Bourgogne et Bourbon) et des membres du conseil du roi, Jean Gerson prononce son plus célèbre sermon français, qui rassemble l’essentiel de ses conceptions politiques. Il y défend la paix de l’Etat comme il a défendu la paix de l’Eglise; les admonestations adressées au duc d’Orléans et la liste de mesures qu’il présente, constituent une proposition de réforme de l’exercice du pouvoir monarchique. Par bien des aspects ce sermon peut être mis en parallèle avec celui qu’il avait adressé en 1404 au pape d’Avignon Benoît XIII. Cette liberté de ton, cette ""audace étrange» de Gerson, pour reprendre le mot de Noël Valois (La France et le Grand Schisme d’Occident, Paris, 1896-1902, III-426n3), sont le signe de son indépendance politique, et d’une conscience aiguë des devoirs que lui impose sa charge de chancelier de l’Université. Fille du roi, celle-ci ne saurait prendre position dans le conflit, mais il lui appartient de délivrer bons et loyaux conseils: ""l’office de la fille du roy est traictier et enseigner vérité et justice"". Le discours, dont l’ambition principale est de contraindre les violences aristocratiques et d’encourager au ""bon gouvernement"", articule plusieurs thématiques: Gerson démontre que la dissension des princes divise et appauvrit le royaume, et que le peuple est le premier à en souffrir; il invoque le bon exemple des rois du passé (Jean le Bon), formule des recommandations pour l’éducation du dauphin, explique l’importance des vertus cardinales pour l’action politique et la nécessité d’encadrer les décisions royales, recommande la convocation d’états généraux, vitupère contre la flatterie, dénonce les systèmes tyranniques en démontrant leur fragilité, et attire l’attention des princes sur la détresse matérielle et morale des populations. Ce discours, à la fois analyse de la situation, admonestation aux princes et règle de bon gouvernement, constitue l’oeuvre la plus directement politique de Gerson. Certains historiens y lisent même l’affirmation d’un sentiment national qu’on date généralement plutôt du dernier tiers du XVe siècle (McGuire 189). La copie: Le discours de Gerson commence au verso du deuxième feuillet du cahier. Il est copié à la suite d’un sermon latin non identifié, mais dont le colophon, daté du 8 décembre 1405, en attribue la copie à Jean Baudouin (Johannes Balduinus), clerc du diocèse d’Amiens. Cette signature peut-être rapprochée d’un colophon exactement contemporain (1405) figurant sur un manuscrit aujourd’hui conservé à la bibliothèque universitaire de Liège: le copiste, identifié sous le même patronyme de Balduinus, se trouvait alors de passage à l’abbaye du Val Saint-Lambert près de Liège; la formulation en est proche («Explicit... scriptum et finitum manu fr. Balduini ... completumque a. ab. incarn. nni 1405"", cf. Colophons de manuscrits occidentaux des origines au XVIe siècle, I-1582; Compendium auctorum Latinorum Medii Aevi, I-572). Le sermon de Gerson couvre tout le reste du cahier, et s’interrompt avec lui. Il manque environ la moitié du texte, soit l’équivalent de 10 à 11 feuillets. La copie du manuscrit parait devoir être attribuée à une seule main, incontestablement du premier tiers du XVe siècle. Deux hypothèses peuvent être avancées pour l’identification de cette copie: il se peut que le scribe ait fidèlement transcrit un colophon antérieur (celui de la copie de Balduinus, dont il se serait servi); si, en revanche, nous sommes en présence de la copie exécutée par Johannes Balduinus lui-même, il s’agit là d’un des manuscrits les plus anciens du texte, exécuté un mois seulement après la harangue de Gerson. On connaît 14 manuscrits du XVe siècle qui ont transmis cette œuvre. Treize d’entre eux ont constitué le corpus de base pour l’édition de Glorieux en 1968 (VII-398); un quatorzième, codex provenant de l’abbaye Saint-Victor de Paris, a été signalé en 1990 par D. Calvot et G. Ouy. Le texte n’est pas compris dans les éditions incunables de Gerson. Il est imprimé pour la première fois à Paris pour Durand Gerlier vers 1505 (Hain 7722, GW IX-554, ISTC ig00266300), sous le titre Sermon fait devant le roy Charles sixiesme et tout le conseil contenant les remonstrances touchant le gouvernement du roy et du royaulme. Il est plusieurs fois publié au XVIe siècle sous le titre Harangue faicte devant le Roy Charles sixiesme et tout le conseil. Références: Gerson (Jean). Oeuvres complètes. Ed. P. Glorieux. Paris; Tournai; Rome; New-York: Desclée et cie, 1960-73. VII-398. Calvot (Danièle), Ouy (Gilbert). L'oeuvre de Gerson à Saint-Victor de Paris : catalogue des manuscrits. Paris: CNRS, 1990. N° 10-17 et 25-11. McGuire (Brian Patrick). Jean Gerson and the last Medieval Reformation. University Park : Pennsylvania State University Press, 2005. P. 186-89, 194-96, 230-34. Posthumus Meyjes (Guillaume Henri Marie). Jean Gerson, apostle of unity : his church politics and ecclesiology. Leiden ; Boston ; Köln : Brill, 1999. FICHE D'ORIGINE DE YANN SORDET : GERSON, Jean de. Sermon Vivat Rex [pour la réformation du royaume] prononcé au Louvre le 7 novembre 1405. En français, manuscrit sur papier. [France du Nord (Paris?), vers 1405-1430] 17 500 € Contenu: F. [1]r°-[2]r°: Sermon latin non identifié, incomplet du début. Explicit: ""... cuius nos participes efficiat, qui vivit in secula benedictus. Amen"". Colophon: ""Explicit iste sermo qui finitus fuit et complete scriptus anno Domini M°. CCCC°. V°. die martii festo conceptionis beate Marie VIIIa decembris per manus Johannis Balduini Ambianensis dyocesis"". F. [2]v°-[12]v°: Jean de Gerson. Sermon Vivat Rex. Incipit: ""Cy apres s’ensuit la proposicion de tres excellent docteur maistre Jehan de Jarson chancelier de l’eglise de Notre Dame de Paris, faicte le samedy VIIe jour de novembre l’an M. CCCCc. et cinq devant lez roix Loys de Cicile, Charle de Navarre, les ducz Jehan de Berry, Loys d’Orleans, Jehan de Bourgogne et Loys de Borbon, le conte de Tancarville et Mantaigu, le grant maistre d’ostel du roy, et plusieurs prelas du grant conseil du roy. Laquelle proposicion fust faicte et proposee de par l’Université de Paris, et apres la dissencion du duc d’Orleans frere du roy Charle de France, et du duc de Bourgogne cousin germain du dit duc d’Orleans et du roy Charle roy de France"". Incipit vrai: ""Vivat rex! Vivat rex! Vivat rex!..."". Texte interrompu par la fin du manuscrit: ""Tantost soufflez cy et n’y a riens, velut sompnium surgentium, Domine"". (Glorieux VII-398, 1161). Collation: Manuscrit incomplet: [12] feuillets, composant un cahier complet (sénion), issu d’un volume plus important. 39 à 41 lignes, réglure à la pointe sèche, justification 195 x 135 mm, copie à l’encre brune, dans une graphie gothique cursive. Notes marginales (analyses, notes d’attention, termes clés). Papier: filigrane à l’oiseau, proche Briquet 1206, 12113-12115 (papier de provenance française, dont l’usage est attesté dans le premier quart du XVe siècle, plutôt à Paris et dans le Nord de la France). Reliure de parchemin souple moderne. Traces d’humidité anciennes. Manque au bord extérieur droit des feuillets, affectant ponctuellement le texte des mentions marginales, anciennement restaurés. Le texte: Jean de Gerson (1363-1429), qui fut chancelier de l’Université de Paris à partir de 1395, est l’un des auteurs les plus célèbres de la fin du Moyen-Âge. Il a laissé une oeuvre considérable, aussi bien épistolaire, poétique, oratoire, pastorale et doctrinale que polémique (plus de 500 titres à ce jour lui sont attribués). Parallèlement à ses contributions spirituelles et théologiques, ses responsabilités universitaires le conduisirent à prendre position sur les grandes questions temporelles qui ont marqué le tournant des XIVe et XVe siècles. Son oeuvre témoigne de ses engagements pour mettre fin au Grand schisme (commencé en 1378, soit un an après son arrivée à Paris et le début de sa formation universitaire au collège de Navarre), pour prolonger la trêve avec l’Angleterre, pour apaiser le conflit entre les maisons de Bourgogne et d’Orléans, qui allait à partir de 1408 devenir la guerre des Armagnacs et des Bourguignons. Le sermon Vive le roy fut prononcé dans un contexte bien particulier. Sur fond de Grand Schisme et de Guerre de cent ans, la régence imposée par la folie de Charles VI et la minorité du dauphin (Louis de Guyenne a alors huit ans) est marquée par une hostilité croissante entre les maisons de Bourgogne et d’Orléans. Gerson a perdu son protecteur, le duc de Bourgogne Philippe le Hardi, l’année précédente, et son fils Jean sans Peur montre dès l’été 1405 une hostilité croissante envers la maison d’Orléans. Ses troupes stationnent aux portes de Paris et se maintiennent par le pillage, aggravant la vulnérabilité des populations franciliennes déjà frappées par la levée récente de nouvelles tailles. Or dès octobre une soudaine réconciliation des princes suspend le risque de chaos. Le samedi 7 novembre, au Louvre, devant une audience exceptionnelle composée du roi de Navarre, des ducs (de Berry, d’Orléans, Bourgogne et Bourbon) et des membres du conseil du roi, Jean Gerson prononce son plus célèbre sermon français, qui rassemble l’essentiel de ses conceptions politiques. Il y défend la paix de l’Etat comme il a défendu la paix de l’Eglise; les admonestations adressées au duc d’Orléans et la liste de mesures qu’il présente, constituent une proposition de réforme de l’exercice du pouvoir monarchique. Par bien des aspects ce sermon peut être mis en parallèle avec celui qu’il avait adressé en 1404 au pape d’Avignon Benoît XIII. Cette liberté de ton, cette ""audace étrange» de Gerson, pour reprendre le mot de Noël Valois (La France et le Grand Schisme d’Occident, Paris, 1896-1902, III-426n3), sont le signe de son indépendance politique, et d’une conscience aiguë des devoirs que lui impose sa charge de chancelier de l’Université. Fille du roi, celle-ci ne saurait prendre position dans le conflit, mais il lui appartient de délivrer bons et loyaux conseils: ""l’office de la fille du roy est traictier et enseigner vérité et justice"". Le discours, dont l’ambition principale est de contraindre les violences aristocratiques et d’encourager au ""bon gouvernement"", articule plusieurs thématiques: Gerson démontre que la dissension des princes divise et appauvrit le royaume, et que le peuple est le premier à en souffrir; il invoque le bon exemple des rois du passé (Jean le Bon), formule des recommandations pour l’éducation du dauphin, explique l’importance des vertus cardinales pour l’action politique et la nécessité d’encadrer les décisions royales, recommande la convocation d’états généraux, vitupère contre la flatterie, dénonce les systèmes tyranniques en démontrant leur fragilité, et attire l’attention des princes sur la détresse matérielle et morale des populations. Ce discours, à la fois analyse de la situation, admonestation aux princes et règle de bon gouvernement, constitue l’oeuvre la plus directement politique de Gerson. Certains historiens y lisent même l’affirmation d’un sentiment national qu’on date généralement plutôt du dernier tiers du XVe siècle (McGuire 189). La copie: Le discours de Gerson commence au verso du deuxième feuillet du cahier. Il est copié à la suite d’un sermon latin non identifié, mais dont le colophon, daté du 8 décembre 1405, en attribue la copie à Jean Baudouin (Johannes Balduinus), clerc du diocèse d’Amiens. Cette signature peut-être rapprochée d’un colophon exactement contemporain (1405) figurant sur un manuscrit aujourd’hui conservé à la bibliothèque universitaire de Liège: le copiste, identifié sous le même patronyme de Balduinus, se trouvait alors de passage à l’abbaye du Val Saint-Lambert près de Liège; la formulation en est proche («Explicit... scriptum et finitum manu fr. Balduini ... completumque a. ab. incarn. nni 1405"", cf. Colophons de manuscrits occidentaux des origines au XVIe siècle, I-1582; Compendium auctorum Latinorum Medii Aevi, I-572). Le sermon de Gerson couvre tout le reste du cahier, et s’interrompt avec lui. Il manque environ la moitié du texte, soit l’équivalent de 10 à 11 feuillets. La copie du manuscrit parait devoir être attribuée à une seule main, incontestablement du premier tiers du XVe siècle. Deux hypothèses peuvent être avancées pour l’identification de cette copie: il se peut que le scribe ait fidèlement transcrit un colophon antérieur (celui de la copie de Balduinus, dont il se serait servi); si, en revanche, nous sommes en présence de la copie exécutée par Johannes Balduinus lui-même, il s’agit là d’un des manuscrits les plus anciens du texte, exécuté un mois seulement après la harangue de Gerson. On connaît 14 manuscrits du XVe siècle qui ont transmis cette œuvre. Treize d’entre eux ont constitué le corpus de base pour l’édition de Glorieux en 1968 (VII-398); un quatorzième, codex provenant de l’abbaye Saint-Victor de Paris, a été signalé en 1990 par D. Calvot et G. Ouy. Le texte n’est pas compris dans les éditions incunables de Gerson. Il est imprimé pour la première fois à Paris pour Durand Gerlier vers 1505 (Hain 7722, GW IX-554, ISTC ig00266300), sous le titre Sermon fait devant le roy Charles sixiesme et tout le conseil contenant les remonstrances touchant le gouvernement du roy et du royaulme. Il est plusieurs fois publié au XVIe siècle sous le titre Harangue faicte devant le Roy Charles sixiesme et tout le conseil. Références: Gerson (Jean). Oeuvres complètes. Ed. P. Glorieux. Paris; Tournai; Rome; New-York: Desclée et cie, 1960-73. VII-398. Calvot (Danièle), Ouy (Gilbert). L'oeuvre de Gerson à Saint-Victor de Paris : catalogue des manuscrits. Paris: CNRS, 1990. N° 10-17 et 25-11. McGuire (Brian Patrick). Jean Gerson and the last Medieval Reformation. University Park : Pennsylvania State University Press, 2005. P. 186-89, 194-96, 230-34. Posthumus Meyjes (Guillaume Henri Marie). Jean Gerson, apostle of unity : his church politics and ecclesiology. Leiden ; Boston ; Köln : Brill, 1999."‎

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