‎ALLIER (Achille), Auguste MATHIEU et Adolphe BAYOT‎
‎La vie et les miracles de S. Portianus. - [Saint-Pourçain] - D'après Grégorius Florentius évêque de Tours. Traduits et mis en ymaiges (sic) par Achille Allier, Bourbonnais. LITHOGRAPHIE ORIGINALE IMPRIMÉE EN COULEURS, rehaussée d'or et de gouache.‎

‎Moulins, P.-A. Desrosiers & fils, (1854). (87,5 x 68 cm + marges). ‎

Reference : 15495


‎Cette immense composition est un chef-d'oeuvre romantique qui, par la recherche de sa composition et la qualité de sa réalisation, se place à l'égal des plus belles oeuvres nationales. Léon Côte, in Achille Allier, Historien, Imagier Bourbonnais..., consacre un chapitre à La Légende de Saint-Pourçain : ...Commencée le 22 décembre 1835, elle fut achevée le 12 février 1836, moins de deux mois avant la mort prématurée de l'auteur, sans esquisse ni plan préalables, chaque épisode prenant corps d'après l'inspiration du moment. C'était une récréation pour lui, une détente à ses travaux d'érudition, un moyen de redonner l'essor à sa fantaisie comprimée par des besognes d'archives, nécessaires autant que fastidieuses. Il ne pouvait y consacrer que deux heures par jour ; et l'on admire qu'en si peu de temps (une centaine d'heures) il ait pu concevoir et réaliser une oeuvre de cette envergure. En cette première moitié du XIX° siècle, toute imprégnée de romantisme, les sujets gothiques étaient très prisés : Notre-Dame de Paris parut en 1831 ; et c'est l'époque des innombrables meubles, boiseries, reliures et objets à la Cathédrale. Cependant, tout en adoptant ce style, c'est une cathédrale byzantine que dessina Allier, donnant ainsi libre cours à cette imagination exubérante qui marque d'un trait personnel toutes ses réalisations. On se perd dans les mille détails de broderies et découpures : colonnes variées, statues, flèches élancées, arcades superposées... Toutes les surfaces sont ornées de rinceaux, feuillages, entrelacs, figurines, guirlandes et moulures. Entre les spirales d'escaliers vertigineux, sous les dômes, dans les vestibules, des personnages circulent. Aux extrémités, on voit des anges à genoux, qui présentent des bandeaux aux devises d'or... La Légende de Saint-Pourçain est un dessin à la plume, de dimensions inhabituelles, rehaussé de couleurs discrètes et d'enluminures d'or, avec des parties d'aquarelle. L'ensemble forme une espèce de cathédrale byzantine, d'allure fantastique, avec des colonnes élancées, des chapiteaux ciselés, des clochers aériens dont les dômes dorés, chimériques et splendides, s'enlèvent sur le ciel. Au sommet du tableau, entre deux messagers célestes, Dieu le Père, source de toute science, tient un grand livre ouvert sur les pages duquel se détachent ces mots : Ego sum Lux. Sous l'image divine, un Saint-Pourçain vénérable, avec sa longue barbe blanche, une lueur de nimbe au front, est assis dans sa chaire romane. Dans des niches plus petites, quatre saints entourent le patriarche : Patrocle, Léopardin, Quintien, Sidoine Apollinaire, qui sont tous rattachés à l'histoire ou à la légende bourbonnaise. La composition principale, au centre, reproduit l'épisode le plus célèbre de la vie du saint. C'était en 531. Pourçain, qui gouvernait le monastère autour duquel se groupa plus tard la petite ville qui porte son nom, fit ployer miraculeusement le farouche et barbare Thierry, fils de Clovis, qui s'apprêtait à traverser la région avec ses troupes franques : un véritable fléau pour la petite communauté. Sur un fond tourmenté de montagnes, Pourçain, face au roi, se détache et sa main levée semble donner un ordre à Thierry qui s'incline. Au premier plan, des prisonniers presque nus tendent les mains vers lui. Sur la gauche, on voit des femmes échevelées, réservées pour le caprice du vainqueur, des jeunes filles que son intervention va sauver de la honte, des mères pressant leur petit sur leur sein. En bas, d'un côté du tableau se tient le roi Thierry, de l'autre, la reine Oltrogotha ; et l'on peut reconnaître le dessin de certains médaillons et ornements de la Bible de Souvigny. D'autres médaillons racontent la jeunesse du Saint, ses miracles et ses bienfaits. Sous l'un d'eux se trouve une vue très fine de la petite ville de Saint-Pourçain. Enfin, au bas de l'édifice byzantin, hors du sujet proprement dit, on remarque deux moines, l'un tenant un compas et l'autre un manuscrit, symboles des arts et de la culture intellectuelle dont les cloîtres étaient le refuge. Sur la droite, un seigneur est debout, les deux mains sur sa grande épée, et regarde un vassal à ses pieds. A gauche, un groupe de trois personnes représente la vie de famille, le père en pleine force, la jeune mère et leur enfant ; des deux côtés, un chien, symbole de fidélité. L'ensemble révèle, chez ce jeune homme formé sans maître, une science du dessin, une aisance de composition, un art dans l'emploi des jeux d'ombre et de lumière, qui forcent l'attention. Les moindres détails sont finis avec la patience d'un ciseleur et d'un miniaturiste ! On ne connaît presque rien sur la réalisation graphique de la Légende de Saint-Pourçain qui est probablement une des plus grandes lithographies, si ce n'est la plus grande ! Il fallut faire venir spécialement une pierre d'Autriche. Allier dessina le modèle original, reproduit sur la pierre par deux artistes qui ont simplement indiqué leur nom dans la marge : le dijonnais Auguste Mathieu et Bayot pour les figures. Il s'agit d'Adolphe Bayot, habile lithographe qui s'était fait la spécialité d'animer les lithographies de paysages et d'architecture (Fonds Français I, p. 424 et seq., qui ne cite pas cette planche. - J. Bonneton, in Légendes et nouvelles Bourbonnaises p. 57 nomme également l'artiste bourbonnais Champagnat). Le tirage est, une fois de plus, une prouesse technique du moulinois Pierre-Antoine Desrosiers. Le plan principal est lithographié en couleurs : brun, bistre et camaïeu, avec des détails en bleu et rouge. Peu de monde ne s'était encore occupé d'ajouter des couleurs à la lithographie ! Les nombreux détails ornementaux, les devises, sont rehaussés d'or, de rouge ou de bleu. 4 cartouches contenant le texte sont imprimés en or. (Voir Léon Côte, "Achille Allier historien, conteur, imagier bourbonnais... 1942 ; pp. 185 et seq. - Deuxième Congrès de la Fédération des Soc. Savantes du Centre de la France (Moulins, 1935), pp. 46 - et les propres propos d'Allier sur cette réalisation in "L'Art en Province", 1835, pp. 4 et seq.). - Épreuve lavée. Marges : environ 5 cm. Quelques mouillures ou traces claires dans les marges. Les coloris et rehauts sont frais.‎

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