Paris, Librairie mentale et scientifique - Jules Rousset, 1903, in-8, 148-[4] pp, fig. dans le texte, Broché, sous couverture verte imprimée de l'éditeur, Édition originale de la thèse publiée en librairie par la "Doctoresse Madeleine Pelletier" (1874-1939), qui devient en 1906 : la première femme diplômée interne en psychiatrie en France. Cette pionnière, connue pour ses multiples engagements politiques et philosophiques, est l'une des féministes les plus combatives et radicales du XXe siècle en France et sera la première à réclamer le droit de l'avortement. C'est en novembre 1902, que Madeleine Pelletier candidate libre à l'École d'Anthropologie, puis élève du P.C.N (Certificat d'études physiques, chimiques et naturelles, prérequis d'un an après le baccalauréat pour l'inscription en faculté de Médecine) tente de s'inscrire au concours des internats des asiles, qui lui est refusé comme à toute personne ne jouissant de leurs droits politiques. En tant que femme, elle est automatiquement exclue. Soutenue par le quotidien féministe La Fronde et par les membres du jury, elle parvient à l'ouverture du concours aux femmes en 1903. La "Doctoresse", comme elle aimait à être nommée, raconte dans ses mémoires cette période : "Mais la fin de mes études médicales arrive. Je désire concourir pour l'internat des asiles d'aliénés. Je m'intéresse beaucoup à la psychologie et j'espère en découvrir des lois à la faveur de cette vivisection naturelle qu'est la folie. En outre il y a un petit traitement qui est une aide pour un étudiant pauvre. Le traitement me servira à attendre une clientèle toujours longue à venir surtout pour une femme médecin. Mais on me refuse l'entrée ; il y a un règlement qui exige des candidats qu'ils aient leurs droits politiques. On a mis ce règlement pour que les femmes n'entrent pas." (Mémoires, p. 51) Elle sera interne pendant 4 années aux asiles psychiatriques de la Seine : d'abord au centre hospitalier Sainte-Anne, puis à l'asile de Villejuif. La présente thèse menée auprès d'internés atteints de manie aigüe a pour but de révéler l'association des idées chez les débiles mentaux, l'une des dernières phrases est la suivante : "Le rêve perpétuel du débile est incompatible avec la vie" (p. 145). Madeleine Pelletier ne parvint à obtenir qu'un simple poste de suppléante médecin des PTT, pour subsister, elle s'inscrivit sur la liste des médecins de Paris et devait intervenir, nuit et jour, en cas d'urgence (Nadia Brouardelle, en ligne). Après une vie de combats menés pour l'égalité des hommes et des femmes, Madeleine Pelletier est victime en 1937 d'un accident cardio-vasculaire qui la rend hémiplégique, en 1939 elle est arrêtée, puis internée à l'asile psychiatrique, pour avoir aidé à avorter une jeune femme. Sept mois après son entrée à l'asile, elle meurt en 1939 d'un ultime accident cardio-vasculaire dans le dénuement le plus total. Très rare exemplaire, celui-ci enrichi d'un envoi manuscrit de l'auteur à "M. Séglas, médecin de Bicêtre" [Le Dr Jules Séglas (1856-1939), médecin aliéniste des hôpitaux de Paris entre 1886 et 1921]. Dos passé et fendillé, anciens cachets de l'Institut catholique de Paris. Madeleine Pelletier, Mémoires d'une féministe intégrale, Édition critique par Christine Bard, Folio inédit Histoire, 2024. Nadia Brouardelle, Madeleine Pelletier, ou les rêves et les frustrations d'une miraculée sociale, Revista Internacional de Culturas y Litteraturas, núm. 24, 2021. Claude Maignien et Charles Sowerwine, Madeleine Pelletier : une féministe dans l'arène politique. Paris, Les Éditions ouvrières, 1992. Notice PELLETIER Madeleine [PELLETIER Anne, Madeleine] par Claude Maignien, version en ligne le 31 janvier 2009, dernière modification le 17 février 2025.(Maitron en ligne) Couverture rigide
Reference : 101461
Bon 148-[4] pp., fig. dans le
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