‎BECQUEREL, Henri‎
‎Comptes de tutelle de Mr Jean Becquerel‎

‎Paris, 1881-1901, in-8, 180 pp. (la plupart vierges) manuscrites au recto, Demi-basane brune à coins, dos muet : registre industriel, feuillets réglés [de la Papeterie Mane & Noble, Paris], Comptes de tutelle manuscrits, tenus pendant la minorité de Jean Becquerel (1878-1953) par son père et responsable, le physicien Henri Becquerel (1852-1908), dont la signature autographe apparait sur la page de titre. Ce document unique, à portée historique, renseigne sur l'enfance de ce descendant d'éminentes familles de physiciens français du XIXe siècle : son grand-père maternel était le physicien Jules Jamin et, par son père, il appartient à la lignée savante des Becquerel - Henri Becquerel, qui tient ces comptes à la suite du décès de sa belle-mère, est le découvreur de la radioactivité et le détenteur du Nobel obtenu conjointement avec les Curie en en 1903. Il s'agit également d'un témoignage de premier plan sur l'établissement de fortunes familiales par les moyens de la succession et des revenus de capitaux financiers. Les premières entrées du registre, pages 3 à 7, détaillent l'état des valeurs détenues par Jean lors de la succession de sa grand-mère, Thérèse Joséphine Eudoxie Jamin, née Lebrun (1832-1880). Jean en est l'hériter, à la faveur du décès de sa mère, Lucie Zoé née Jamin (1857-1878), décédée l'année de sa naissance. Lui reviennent la dot et portefeuille d'actions et obligations diverses, versés lors de trois liquidations (18 mai 1881, 27 décembre 1886 et février 1890). Les revenus de ces actions sont détaillés dans les lignes de comptes suivantes (p. 11 et suiv.). Ils proviennent principalement de plusieurs compagnies privées françaises : ferroviaires (Compagnie du Nord, d'Orléans, de PLM, de l'Est-Algérien, etc.), bancaires (Société Générale, Crédit Industriel et Commercial, Société bordelaise de crédit...), gazière (Compagnie Générale du Gaz), ou encore de la Compagnie du Canal de Panama. Une page donne l'état des comptes de l'éditeur Gauthier-Villars en 1889-1896 (p. 53) et les comptes de la succession d'Ernest Brion (liquidation 1886, p. 55). D'autres sources sont encore détaillées, notamment des consolidés anglais et des obligations ottomanes. Suivent enfin les comptes d'encaissements et remplois, puis la liste des dépenses liées à l'éducation et aux loisirs de Jean à partir de 1896, année de ses 18 ans (p. 77 et suiv.). Ces entrées laissent apercevoir des renseignements plus personnels sur ses goûts et activités. Elles comprennent : - les frais d'inscription pour le Lycée Louis le Grand, puis pour l'École Polytechnique (sept. 1897), avec des frais de pension et la constitution d'un trousseau; - l'achat de produits photographiques, de places d'opéra et de théâtre, de cadeaux à des proches; l'acquisition de vêtements de chez [H. J.] Nicoll et Doucet, d'un permis de chasse (août 1898), d'un fusil à l'armurerie Weil; les frais de réparation de sa bicyclette; etc. - des sommes versées pour des voyages et excusions en Bretagne, en Suisse, à Nice, ou encore en Italie. Les comptes s'achèvent en janvier 1901 et, à partir de la page 93, les feuillets du registre sont vierges, à l'exception de la p. 179 qui présente le compte de l'argenterie remise à Jean (12 couverts, 12 fourchettes à huîtres, 12 cuillers à café, 1 cafetière...). Jean Becquerel reprendra le flambeau paternel en devenant professeur de physique à Polytechnique et en développant les travaux sur la théorie de la relativité. Fortes épidermures. Couverture rigide‎

Reference : 101079

‎Bon 180 pp. (la plupart vierges)‎