France Loisirs 2003 in8. 2003. Cartonné sous Jaquette.
Reference : 265731
ISBN : 2744158887
Etat de Neuf encore sous plastique
Un Autre Monde
M. Emmanuel Arnaiz
07.69.73.87.31
Conformes aux usages de la librairie ancienne.
Parmi les 251 œuvres d’Alexandre Dumas recensées par le bibliographe M. Clouzot (Guide du bibliophile français du XIXe siècle, Paris, 1996) 4 seulement portent la mention « très recherchée » : Les Trois Mousquetaires ; Le Comte de Monte-Christo ; La Tour de Nesle ; Mes Mémoires. Paris, J. N. Barba, 1832.In-8 de (4) ff., 98 pp., relié comme souvent sans les (2) pp. d’annonces commerciales du libraire Demi-maroquin bordeaux à coins, dos lisse orné d’un fleuron doré, témoins. Reliure signée de Champs, vers 1870.209 x 130 mm.
Édition originale « rare et très recherchée » (Clouzot p. 94) de ce drame d’Alexandre Dumas représenté pour la première fois à Paris sur le théâtre de la Porte Saint-Martin le 29 mai 1832.« Pièce célèbre devenue rare. » Carteret, I, 314.Parmi les 251 œuvres d’Alexandre Dumas recensées par le bibliographe M. Clouzot (Guide du bibliophile français du XIXe siècle, Paris, 1996) 4 seulement portent la mention « très recherchée » : Les Trois Mousquetaires ; Le Comte de Monte Christo ; La Tour de Nesle ; Mes Mémoires.« Très rare. Exemplaire avec la couverture. Vendu » pouvait-on lire dans le Bulletin de la Librairie Morgand et Fatout dès 1884 (n°11117). « Drame en cinq actes d’Alexandre Dumas père (1803-1870) et Frédéric Gaillardet (1808-1882), représenté en 1832. Une légende fait de la tour de Nesle le théâtre de plus d’un crime : c’est là, en effet, que Marguerite de Bourgogne, l’épouse légitime du roi Louis X et ses propres sœurs auraient massacré leurs amants après certaine nuit d’amour, dont nul ne fut jamais témoin. Cette légende a fourni le sujet du drame qui nous intéresse, un des premiers du théâtre romantique après le triomphe d’’Hernani’, de Victor Hugo en 1830. Léonet de Bournouville, page du duc de Bourgogne, est l’amant de la princesse Marguerite ; de cette liaison, deux enfants sont nés. Le duc de Bourgogne veut faire enfermer sa fille dans un couvent ; pour échapper à cette éventualité, Margeurite pousse Léonet à assassiner le duc. Mais, épouvantée par son crime et voulant effacer le souvenir de sa passion et de ses conséquences, elle ordonne au page de partir et confie les nouveau-nés à un homme afin qu’il les noie. N’ayant pas le cœur d’accomplir son horrible mission, ce dernier abandonne les jumeaux devant Notre-Dame, après leur avoir marqué le bras, à tous deux, d’une croix, avec la pointe de son poignard. Les années passent : l’ancien page, devenu un valeureux officier, revient à Paris, sous le nom de Buridan. Les enfants abandonnés sont devenus deux séduisants cavaliers, Philippe et Gaultier Daulnay. Philippe, dans la triste tour de Nesle, est assassiné ; Gaultier, qui veut se venger des meurtriers de son frère, est passionnément amoureux de Marguerite qui a fait tuer Philippe (sans le savoir, elle est la mère des deux frères) ; pour la première fois de sa vie peut-être, en face de Gaultier, elle éprouve un sentiment pur. Elle décide de faire mourir Buridan, puisque celui-ci sait que Philippe a été tué sur l’ordre de la reine ; mais Buridan dévoile sa véritable identité et parvient à se faire nommer premier ministre. Il apprend par hasard que Gaultier est son propre fils, alors qu’il a déjà causé sa perte en l’envoyant à la tour de Nesle [...] » (Dictionnaire des Œuvres, VI, p. 454).Précieux exemplaire de cette originale littéraire de la plus grande rareté, grand de marges avec de nombreux témoins, sans rousseur, relié par Champs vers 1870.
Précieux exemplaire conservé dans sa première reliure en vélin souple de l’époque. Paris, chez Augustin Courbé, 1653. In-8 en vélin de (1) f.bl., (1) f. de titre, 590 pp., (3) ff., pt. manque de papier ds. la marge bl. de la p. 397, étiquette ancienne de la Librairie Ancienne Acatélan de Nimes sur le premier contreplat portant les mentions « Rare – Ouvrage complet ». Vélin souple de l’époque, dos lisse avec le titre manuscrit, petit manque de vélin sur le dos et dans la partie basse du plat inférieur, tranches mouchetées. Reliure de l’époque. 167 x 114 mm.
Edition originale rare et recherchée « de cet excellent morceau d’histoire littéraire ». (Brunet). Brunet, IV, 475 (« elle est rare et assez recherchée ») ; Tchemerzine, II, 668. « Dans cet ouvrage, Pellisson a introduit un quatrain inédit de Corneille sur la mort de Richelieu, et des fragments de Lettres ». (Tchemerzine). Il s’agit du premier monument historiographique consacré à l'Académie française. Le privilège était partagé entre Courbé et Le Petit. L'un des poètes les plus représentatifs du mouvement précieux, Paul Pellisson n'a pourtant consacré à la littérature qu'une part restreinte de sa vie. Ce protestant originaire de Béziers, homme d'esprit et de talent, se fixe à Paris en 1650 et achète une charge de secrétaire du roi. Il publie une Relation contenant l'histoire de l'Académie française (1653) - il s'agit plutôt d'un exposé familier présentant l'Académie et ses membres - qui lui vaudra le privilège d'être reçu dans la compagnie sans qu'on attende la vacance d'un fauteuil. En 1653, il rencontre Madeleine de Scudéry. Il deviendra son « tendre ami », mais seulement après avoir parcouru cette carte du Tendre qu'il contribuera ensuite à dresser ; il devient aussi l'un des habitués les plus fidèles et les plus brillants de son salon de la rue de Beauce, l'« Apollon du samedi ». Meilleur prosateur que poète, et servant mieux la cause de la préciosité lorsqu'il en expose la doctrine que lorsqu'il tente de l'illustrer, il écrit un remarquable Discours qui préface l'édition posthume des œuvres de Sarasin (1656). En même temps, il s'acquitte de sa charge de façon si exemplaire que Fouquet le remarque et fait de lui, en 1658, son premier commis, son homme de confiance. Il s'absorbe dès lors dans les affaires et délaisse les samedis et les vers. Il est entraîné dans la chute du surintendant et emprisonné en 1661. Il obtient sa libération cinq ans plus tard, grâce à la dignité de son attitude ; en abjurant le protestantisme, il rentre totalement en grâce et devient l'historiographe de Louis XIV. Précieux exemplaire conservé dans sa première reliure en vélin souple de l’époque.
Reference : LCS-186391
Délicieux et remarquable exemplaire, avec les gravures en excellent tirage conservé dans son très beau maroquin de l’époque. Ratisbonne, Mathias Kerner, 1677. Petit in-12 de 8, 336 pp. et 3 gravures hors texte dont 2 à pleine page et une dépliante, qq. piqures sur une dizaine de ff. Plein maroquin noir, triple filet doré encadrant les plats, dos à nerfs richement orné, coupes décorées, roulette intérieure, tranches dorées sur marbrures. Reliure de l’époque. 126 x 70 mm.
Première édition illustrée de 3 gravures de la Satyre Menippée. Très recherchée, «elle passe pour être plus correcte que celle de 1664 et s’annexe à la collection des Elsevier» La gravure dépliante illustre «La procession de la Ligue». Tchemerzine, II, 397. Selon J.P. Barbier, «la Satyre Ménippée est l’un de ces textes dont la qualité littéraire autant que la teneur historique et politique ont assuré à la fois un extraordinaire succès contemporain et le passage à la postérité, au panthéon de la littérature». «Depuis Rabelais, le génie gaulois n’avait rien produit de plus brûlant», écrit le dernier bibliographe de ce livre, (Yves Cazaux, Revue française d’histoire du livre, n°34, 1982, p. 3). Charles Nodier, qui avait réédité la Satyre en 1824, remarquait que «là brillait de tout son éclat l’esprit et le caractère français». Pierre Champion nommait l’ouvrage: «Livre de grand patriotisme et de solide bon sens, résumant notre histoire, vue sous l’angle des divisions excitées par l’étranger dans le dessein d’affaiblir la France». Profitant des guerres de religion, la maison de Lorraine cherche à s’emparer du pouvoir, sous le couvert de la Sainte-Ligue, union générale des catholiques constituée en 1576. Henri de Guise soulève Paris contre Henri III (journée des Barricades, mai 1588), mais le roi le fait assassiner et s’entend avec «le Béarnais», Henri de Navarre, héritier de la couronne. Les ligueurs sont défaits à Senlis en 1589 mais Henri III est assassiné à son tour par Jacques Clément. Henri IV, prince protestant, doit aller à la conquête de son trône. Il est soutenu par ses coreligionnaires et par les Politiques, parti modéré qui veut avant tout mettre fin à la guerre civile. Paris est alors livré aux «Seize», représentant les seize quartiers de la capitale et ligueurs acharnés, qui font régner la terreur, sous la protection d’une garnison espagnole. Le duc de Mayenne, frère d’Henri de Guise, est nommé lieutenant général du royaume. Cependant Henri IV, vainqueur à Arques et à Ivry, vient assiéger Paris. Dans la capitale, le mécontentement est grand: des catholiques modérés (les ligueurs sont «catholiques zélés»), appuyés par le Parlement, se groupent autour d’un ancien prévôt des marchands, D’Aubray. Mayenne doit convoquer les Etats Généraux (1593). Cette assemblée, chargée de nommer un roi s’y refuse. Bientôt Henri IV, pour achever l’apaisement abjure le protestantisme, et Paris lui ouvre ses portes. En 1594 paraît la Satire Ménippée, relation bouffonne de ces Etats de 1593. C’est l’œuvre collective d’un groupe de bourgeois de Paris, heureux de saluer, dans la défaite de la Ligue, la victoire de la raison: les chanoines Gillot et Pierre Leroy, le poète humaniste Passerat, un érudit, Florent Chrestien, enfin des hommes de loi, Gilles Durant, Rapin et Pierre Pithou. Les petits vers qui agrémentent l’œuvre sont dus à Passerat et Rapin; la Harangue de M. d’Aubray, morceau essentiel, à Pierre Pithou. Le titre rappelle le philosophe cynique Ménippe (IIIe siècle av. J.-C.) et annonce ainsi un franc-parler brutal et burlesque. Il s’agit de ridiculiser l’adversaire en lui prêtant un langage cynique ou niais. Ainsi les champions de la Ligue tiennent, l’un après l’autre, des discours qui les accablent. Ce procédé sera cher aux ironistes du XVIIIe siècle, à Voltaire en particulier. Les énormités ainsi débitées provoquent un vaste éclat de rire, en revanche du bon sens. Mais il faut varier le ton, et la Harangue de M. d’Aubray expose sérieusement et même éloquemment toutes les raisons qui militent en faveur d’Henri IV et de la paix. L’auteur connaît sa rhétorique; il est nourri de Cicéron et manie avec aisance la période, l’apostrophe, l’exclamation et l’interrogation oratoire. Sa langue est pleine de sève, elle a cette vigueur directe et imagée si caractéristique du XVIe siècle. L’œuvre est sympathique par son patriotisme clairvoyant; entraînante, malgré des longueurs, par ses qualités bien françaises; une ironie pleine de bonne humeur, une verve digne de Rabelais et une éloquence chaleureuse au service de la mesure et de la raison. «La Satyre Ménippée est un creuset où se fondent bien des formes et des traditions littéraires. Elle se souvient de la «satire» antique, à laquelle elle prête, grâce à une fausse étymologie, la liberté d’allure et de parole des «satyres» de la mythologie. Le terme de «ménippée» renvoie aussi à l’Antiquité, où l’on désignait par cet adjectif une œuvre mêlée de prose et de vers. Ceux-ci abondent dans l’ouvrage de Pithou et de ses amis: citations de poètes grecs et latins, chansons d’allure populaire qui se moquent de la corpulence de Mayenne ou de la fuite des troupes catholiques à la bataille d’Ivry. Ces vers introduisent une bonne humeur «bien française» dans une scène assez sombre et rappellent que la patrie de Rabelais n’est pas décidée à vivre à l’heure de la pénitence comme le voudraient l’austérité espagnole ou l’esprit du concile de Trente. On ne compte pas d’ailleurs, les références et les allusions à Rabelais qui fournit à la Satyre Ménippée les thèmes et les motifs carnavalesques adaptés à la circonstance. Ce qui a fait, en définitive, le succès de cette œuvre c’est la parfaite adaptation de la forme littéraire à l’idéologie: Henri IV victorieux, c’est le triomphe de la liberté religieuse (que va assurer l’édit de Nantes, en 1598) et de la liberté littéraire». D.M. Délicieux et remarquable exemplaire, avec les gravures en excellent tirage conservé dans son très beau maroquin de l’époque.
En Français dans le texte. B.N.F. n° 98. Paris, chez l’autheur, 1652. In-4 de (1) f. de titre, (50) ff. de texte, (1) f. de table, (1) f. de privilège, 17 cartes sur double-page aux contours rehaussés en couleurs, cachet chinois à l’encre rouge en marge inf. du titre et de 10 cartes. Vélin souple de l’époque, mention «17 Cartes» écrites à l’encre sur le plat supérieur, dos lisse avec une pièce de titre de maroquin rouge. Reliure de l’époque. 253 x 183 mm.
Edition originale précieuse et très recherchée du fameux Atlas français consacré à l’Asie, de NicolasSanson (1600-1667) imprimé pour la première fois en 1652 et analysé dans «En Français dans le texte. B.N.F.» n° 98. Pastoureau, Sanson III A. Faisant suite à l'Europe, l'atlas d'Asie est le second des quatre traités in-4 que Nicolas Sanson, après avoir œuvré pour Melchior Tavernier, se chargea d'éditer pour son propre compte. Les quatre ouvrages (Europe, Asie, Afrique, Amérique) seront plus tard réunis et publiés par l'éditeur hollandais François Halma pour former la Description de tout l'Univers (Amsterdam, 1700). En raison de la zone géographique représentée, il offre la particularité de renfermer un certain nombre de cartes insulaires : Japon, Philippines, Moluques, Maldives, Sumatra, Ceylan. Le texte qui offre un commentaire géographique et non cartographique est puisé chez les auteurs anciens tels que Ptolémée, mais également dans les récits de voyageurs modernes, en particulier ceux des jésuites qui séjournèrent en Chine et au Japon. Les cartes comprennent une carte générale de l’Asie, une de la Turquie, l’Anatolie, Sorie et Diarbeck, Turcomanie Georgie, l’Arabie Petrée, l’Empire de Sophy des Perses, l’Empire du Grand Mogol, Presqu’Isle de l’Inde deça le Gange, Presqu’Isle de l’Inde au delà du Gange, Royaume de la Chine, la Grande Tartarie, les Isles du Japon, les Isles Philippines, les Isles Molucques, les Isles de la Sonde, Ceylan et les Maldives. Les délimitations des 17 cartes ont été coloriées à l’époque. Très bel exemplaire d’une parfaite fraicheur conservé dans sa première reliure en vélin souple de l’époque.
Exemplaire d’exception, réglé, à marges immenses, conservé dans son maroquin janséniste noir de l’époque, teinte rarissime, raffinée et très recherchée. Paris, chez Estienne Michallet, premier Imprimeur Du Roy, 1696. Avec Privilège de Sa Majesté. In-12 de (16) ff., 52 pp., 662 pp., xliv pp. de Discours à l’Académie Françoise, (2) ff. de table, (1) f. de privilège. Exemplaire réglé. Plein maroquin noir janséniste, filet à froid autour des plats, dos à nerfs, coupes ornées, roulette dorée intérieure, doublures et gardes de papier doré décoré, tranches dorées. Reliure en maroquin noir janséniste de l’époque. 163 x 96 mm.
Dernière édition imprimée du vivant de La Bruyère, mort dans la nuit du 10 au 11 mai 1696, la neuvième publiée et corrigée par La Bruyère. Elle contient par conséquent le texte définitivement adopté par lui avec ses ultimes corrections et a servi pour fixer le texte des éditions postérieures. «Dans l'intervalle de 1688 à 1696, La Bruyère avait publié huit éditions des ‘Caractères’, avec des changements et des additions dans chacune. Leur réunion dans une même bibliothèque présente un certain intérêt et permet au bibliophile de suivre les différentes phases par lesquelles a passé cet ouvrage remarquable. La huitième et la neuvième édition renferment un texte au moins double de celui des premières.» (Le Petit). « La Bruyère n'a pas son pareil pour isoler le mot, le geste, le « tic » où se trahit d'un coup tout un caractère. Il est meilleur à mesure qu'il se rapproche du concret. Non qu'il recherche la singularité pour elle‑même : ce sont bien des passions communes et des types généraux qu'il vise, mais toujours pris dans l'instant de leur manifestation et dans le cadre d'une société particulière: non l'homme abstrait, mais le courtisan, la grande dame, le magistrat, le financier, le prédicateur du siècle de Louis xiv sur le commencement de son déclin. Il n'a certes pas songé à donner un témoignage historique quoiqu'on devine à travers ses tableaux de mœurs cette domination croissante de l'argent qui était en train de faire craquer les cadres et les traditions de l'ancienne société. Mais le réalisme concret et, pourrait-on dire, photographique, de La Bruyère, si bien servi par un style agile et incisif marque à lui seul une transition entre les grands classiques et le XVIIIe siècle : il nous mène finalement plus près de Montesquieu et de Voltaire que de Molière ». Immense de marges (hauteur 163 mm), cet exemplaire réglé à l’état de neuf est conservé dans sa reliure en maroquin noir strictement d’époque, teinte particulièrement rare et raffinée. De la bibliothèque Patrice Madden avec ex-libris calligraphié.