Seuil 2004 250 pages in12. 2004. Poche - Broché. 250 pages.
Reference : 232953
ISBN : 2020508729
proche du neuf
Un Autre Monde
M. Emmanuel Arnaiz
07.69.73.87.31
Conformes aux usages de la librairie ancienne.
3 cahiers manuscrits dont deux brochés (l'un oblong), 1928, 40 ff. et 1943, 36 ff. et l'autre cartonné (recueil de citations). Rappel du titre complet : Journal Intime d'Yvonne Soubiran, élève au lycée français de Madrid puis à l'Institut Français de Madrid [ Du 16 mars 1928 au 8 mai 1928 puis du 16 février 1943 au 30 avril 1943 ] Remarquable document qui nous plonge dans la vie quotidienne et intellectuelle d'Yvonne Soubiran, 15 ans en mars 1928 ("j'ai quinze ans, c'est vrai"), une brillante lycéenne du Lycée Français de Madrid. Dans un premier cahier (daté de 1928), elle évoque sa vie quotidienne, et expose le détail de ses cours et des nombreuses conférences auxquelles elle prend plaisir à assister, telle celles de M. Lavedan sur les Hurdes. Elle évoque le cinéma Pardinas où elle se rend le 2 mai pour voir le film "El dos de Mayo". Surtout, elle parle (en date du 8 mai 1928) "d'une conférence très bien de Mr. Chevallier [le philosophe et ami de Bergson Jacques Chevalier ] au sujet de Bergson. Dans sa jeunesse, au sortir de l'école normale Bergson est positiviste. Un jour, professeur à Clermont-Ferrand, il explique à ses élèves la théorie d'Achille et de la Tortue. Pour les mathématiques, il est impossible de démontrer qu'Achille dépasse la tortue s'il part après elle, or dans la réalité il en est autrement. Ce trait donne à réfléchir au savant, il finit par conclure que le mouvement n'est pas une trajectoire mais une durée" [... ] "On pouvait se rendre compte de l'intérêt de la conférence par le silence absolu de la salle, on entendait les mouches voler. L'esprit était emporté vers des régions supérieures, on ne vivait plus qu'en extase, pendus aux mots du conférencier. [ ... ] Marie Louis et sa mère y étaient mais elles n'ont pas été très épatées, moi j'étais transportée, je l'aurai entendu pendant des heures. Maman me disait qu'elle avait ressenti la même impression en écoutant Bergson lui-même qui est venu à Madrid en 1916, pendant la guerre". Dans un second cahier (à partir du mardi 16 février 1943), elle évoque les nombreuses conférences auxquelles elle assiste à l'Institut Français de Madrid, notamment les conférences d'histoire de la littérature et surtout d'histoire de la poésie moderne par l'abbé Jobit (dont elle présente à chaque fois un compte-rendu détaillé, ainsi sur Mallarmé, Valéry ou Apollinaire), par le docteur Botella Llusia, par M. Mattei en philosophie ("un homme d'une culture supérieure, je regrette bien de ne pasl'avoir connu plus tôt") ainsi qu'aux concerts (par le pianiste Reuchsel, la violoniste Albina de Madinaveita, Reine Gianoli, etc...) ; elle se fait embaucher à l'Institut, fête le 15 mars 1943 son anniversaire ("j'ai trente ans aujourd'hui, cela me paraît impossible. Quand j'avais quinze ans il me semblait qu'on était vieux à cet âge, et maintenant je me trouve encore si peu de chose, si enfant par bien des côtés. Comme j'ai toujours vécu dans les jupons de maman, je n'ai pas l'habitude des responsabilités, et je ne sais pas me décider dans les choses sérieuses". Elle évoque les films qu'elle vient de voir (dont Rebecca avec Laurence Ollivier), un peu l'actualité : le recul des allemands devant Karkhov, "l'ambassadeur d'Allemagne von Molkte est mort en quelques jours à la suite d'une appendicite. Il y avait à peine deux mois qu'il était arrivé ici en remplacement de von Störer qui avait été dégommé. Cette mort subite a fait sensation ici et le pauvre chirurgien qui l'a opéré, le Docteur Cardenal a dû être bien embêté"... Elle relate l'arrestation d'un ami par la sûreté espagnole pour complicité dans le passage en fraude de deux voyageurs à la frontière basque. Enfermé à la Puerta del Sol, il est tout d'abord mis au secret dans une cellule microscopique : "le plus triste, c'est qu'on a commencé par lui flanquer une bonne volée pour essayer de le faire parler". Deux jours plus tard "Charles est toujours en prison. Mr Widhof est allé le rejoindre, car naturellement il a tout pris sur lui en disant que c'est lui qui l'avait envoyé à la frontière". Le 1er avril elle décrit l'imposant défilé militaire ; pour le vendredi Saint, les impressionnantes processions de pénitents
Très remarquable document qui nous plonge dans la vie quotidienne et intellectuelle d'Yvonne Soubiran, 15 ans en mars 1928 ("j'ai quinze ans, c'est vrai"), une brillante lycéenne du Lycée Français de Madrid. Dans un premier cahier (daté de 1928), elle évoque sa vie quotidienne, et expose le détail de ses cours et des nombreuses conférences auxquelles elle prend plaisir à assister, telle celles de M. Lavedan sur les Hurdes. Elle évoque le cinéma Pardinas où elle se rend le 2 mai pour voir le film "El dos de Mayo". Surtout, elle parle (en date du 8 mai 1928) "d'une conférence très bien de Mr. Chevallier [le philosophe et ami de Bergson Jacques Chevalier ] au sujet de Bergson. Dans sa jeunesse, au sortir de l'école normale Bergson est positiviste. Un jour, professeur à Clermont-Ferrand, il explique à ses élèves la théorie d'Achille et de la Tortue. Pour les mathématiques, il est impossible de démontrer qu'Achille dépasse la tortue s'il part après elle, or dans la réalité il en est autrement. Ce trait donne à réfléchir au savant, il finit par conclure que le mouvement n'est pas une trajectoire mais une durée" [... ] "On pouvait se rendre compte de l'intérêt de la conférence par le silence absolu de la salle, on entendait les mouches voler. L'esprit était emporté vers des régions supérieures, on ne vivait plus qu'en extase, pendus aux mots du conférencier. [ ... ] Marie Louis et sa mère y étaient mais elles n'ont pas été très épatées, moi j'étais transportée, je l'aurai entendu pendant des heures. Maman me disait qu'elle avait ressenti la même impression en écoutant Bergson lui-même qui est venu à Madrid en 1916, pendant la guerre". Dans un second cahier (à partir du mardi 16 février 1943), elle évoque les nombreuses conférences auxquelles elle assiste à l'Institut Français de Madrid, notamment les conférences d'histoire de la littérature et surtout d'histoire de la poésie moderne par l'abbé Jobit (dont elle présente à chaque fois un compte-rendu détaillé, ainsi sur Mallarmé, Valéry ou Apollinaire), par le docteur Botella Llusia, par M. Mattei en philosophie ("un homme d'une culture supérieure, je regrette bien de ne pasl'avoir connu plus tôt") ainsi qu'aux concerts (par le pianiste Reuchsel, la violoniste Albina de Madinaveita, Reine Gianoli, etc...) ; elle se fait embaucher à l'Institut, fête le 15 mars 1943 son anniversaire ("j'ai trente ans aujourd'hui, cela me paraît impossible. Quand j'avais quinze ans il me semblait qu'on était vieux à cet âge, et maintenant je me trouve encore si peu de chose, si enfant par bien des côtés. Comme j'ai toujours vécu dans les jupons de maman, je n'ai pas l'habitude des responsabilités, et je ne sais pas me décider dans les choses sérieuses". Elle évoque les films qu'elle vient de voir (dont Rebecca avec Laurence Ollivier), un peu l'actualité : le recul des allemands devant Karkhov, "l'ambassadeur d'Allemagne von Molkte est mort en quelques jours à la suite d'une appendicite. Il y avait à peine deux mois qu'il était arrivé ici en remplacement de von Störer qui avait été dégommé. Cette mort subite a fait sensation ici et le pauvre chirurgien qui l'a opéré, le Docteur Cardenal a dû être bien embêté"... Elle relate l'arrestation d'un ami par la sûreté espagnole pour complicité dans le passage en fraude de deux voyageurs à la frontière basque. Enfermé à la Puerta del Sol, il est tout d'abord mis au secret dans une cellule microscopique : "le plus triste, c'est qu'on a commencé par lui flanquer une bonne volée pour essayer de le faire parler". Deux jours plus tard "Charles est toujours en prison. Mr Widhof est allé le rejoindre, car naturellement il a tout pris sur lui en disant que c'est lui qui l'avait envoyé à la frontière". Le 1er avril elle décrit l'imposant défilé militaire ; pour le vendredi Saint, les impressionnantes processions de pénitents
BELLE ET TRES RARE LETTRE AUTOGRAPHE DU PIANISTE ANGLAIS J.-B. CRAMER Cramer qui se trouve à Vienne, demande à ses amis et associés Robert Addison et Thomas Frederick Beale, de bien vouloir accueillir Carl Czerny et Conrad Graf durant leur séjour à Londres et de les présenter aux « Misses Broadwood » : …Le porteur de cette note est M Czerny qui, accompagné par son ami M. Graf, un des principaux fabricants de piano forte résidant à Vienne, après avoir visité Paris propose de prolonger son voyage jusquà Londres et y séjourner, je vous considère assez bon pour les présenter à mes excellentes amies les Demoiselles Broadwood et prodiguer toutes marques de gentillesse que vous serez peut-être disposé à leur montrer lors de leur court séjour à Londres…Cramer simposa comme lun des pianistes les plus doués de sa génération lors de sa tournée en Angleterre et sur le continent européen de 1788 à 1791. De retour en Angleterre, il mena une carrière de pianiste. En 1824 il fonde la maison dédition musicale Cramer & Co en partenariat avec Robert Addison et Thomas Frederick Beale. Lentreprise se fit connaître sous le nom de Cramer, Addison & Beale. Carl Czerny (1791-1857), mentionné dans la lettre, est un compositeur et pianiste autrichien, son ami Conrad Graf (1782-1851), un facteur de pianos autrichien-allemand. Ses pianos furent utilisés entre autres par Beethoven, Chopin et Clara Schumann.
LOFT-MUSIQUE. AVRIL 1989. In-12. Broché. Bon état, Couv. convenable, Dos satisfaisant, Intérieur frais. 118 pages. Nombreuses illustrations en noir et blanc dans et hors texte.. . . . Classification Dewey : 780-Musique
Sommaire : Christian Zacharias, un jeune et grand pianiste a la découverte du répertoire classique, Le piano chez Mozart ou l'apprentissage de la lumière par Jean Victor Hocquard, Dorel Handman, pianiste, producteur, éditeur, le créateur de la Guilde du disque est un homme orchestre Classification Dewey : 780-Musique
Goodis David (Traduit de l'américain par François Gromaire (La nuit tombe) - Traduit par C. Wourgaft (Tirez sur le pianiste) - Traduit par Noël Chassérieur, Gilles Malar et Minnie Danzas (Cauchemar))
Reference : 38935
(1988)
1988 in-8 cartonnage éditeur avec sa jaquette rhodoïde - Ed. nrf. Gallimard - coll. Bibliothèque noire
bon état
22,5 x 18,5 Londres 1840 "Londres 12 juillet. Mon cher ami, je vous recommande vivement M. Ragemann de Brême, pianiste distingué, qui compte rester quelques semaines à Paris. C'est un bien bon et digne jeune homme pour lequel je vous prie d'avoir l'amabilité qui vous caractérise. Adieu, bien des choses à Madame et à Mylord. Tout à vous de coeur. S. Thalberg." - Adresse au dos: 'Monsieur Le Chevalier Pierre Erard, 13 rue du Mail, Paris." Sigismund Thalberg est un pianiste et un compositeur autrichien, réputé pour sa virtuosité et rival de Liszt. Il fit de nombreuses tournées sur la scène européenne dans les années 1835-1845. à Paris, à Bruxelles, à Vienne, à Berlin, à Saint-Pétersbourg et notamment à Londres en 1837-1838-1840-1845. . Pierre Erard (rue du mail à Paris, 1794 - château de la Muette à Passy, 1855) a succédé à Paris à son oncle Sébastien à la tête de la célèbre manufacture de pianos et de harpes en 1831. Il a été fait chevalier de la Légion d'honneur en 1834 sous la Monarchie de Juillet. Il s'est marié en 1838. Les deux hommes se connaissent bien. La revue de Paris de 1836 évoque un dîner organisé par Pierre Erard, où furent conviés Thalberg, fraichement arrivé de Londres et le compositeur italien Cherubini. Thalberg possédera ainsi un piano Erard et il participera activement par la suite à la diffusion des pianos Erard lors de ses tournées. Il semble vraisemblable que la lettre soit datée des années 1840. Très bon état, papier vergé aux bords dorés, déchirure sur le deuxième feuillet à l'endroit du cachet, petit cachet de cire rouge. PHOTOS NUMERIQUES DISPONIBLES PAR EMAIL SUR SIMPLE DEMANDE-DIGITAL PHOTOGRAPS MAY BE AVAILABLE ON REQUEST